28 juillet 2012

Centen'Air 2012 à Varetz (Corrèze)


Si vous prenez quelques jours de vacances en Corrèze, n'hésitez pas à vous rendre à la grande fête de l'aviation qui se déroule, les 3, 4 et 5 août dans cette petite ville, célébrant : d'une part le centenaire de la naissance de l'aviation militaire par une loi votée le 29 mars 1912. Le décret et l'arrêté d'application  paraissent au Journal officiel du 22 et 24 août 1912. D'autre part, l'un des premiers meetings aériens, organisé par Henry de Jouvenel, journaliste et - second époux de Colette - avec qui il vivra à Varetz. Parmi les pilotes invités : Roland Garros, Jules Védrines, Marcel Chambenois et Octave Vergnieault qui ont fait leurs débuts sur le champ de manœuvre d'Issy-les-Moulineaux.

Pour en savoir plus :
http://varetzpatrimoine.org/


25 juillet 2012

1912, circuit d'Anjou à Cholet

La ville de Cholet présente depuis le 16 juin et jusqu'au 4 novembre une exposition retraçant la grande course aérienne baptisée Circuit d'Anjou qui se déroula les 16 et 17 juin 1912. Une course d'endurance gratifié par l'Aéro-Club de France d'un prix de 100 000 francs pour le vainqueur et une course de vitesse avec un prix de 20 000 francs. Alors n'hésitez pas si vous êtes en vacances dans la région d'aller découvrir les prouesses sportives de ces premiers aviateurs.




Les 35 concurrents engagés doivent parcourir 1100 km en deux jours et respecter un circuit formé entre Angers-Cholet-Saumur. Parmi eux : Gabriel Espanet, Marcel Brindejonc des Moulinais,  Jules Védrines, Roland Garros… Ces deux derniers, habitués du champ d'aviation d'Issy-les-Moulineaux, où ils remportent de nombreux records. Si Jules Védrines a remporté l'année précédente la mythique course Paris-Madrid (voir rubrique Aviation), Roland Garros qui avait dû abandonner sort vainqueur de ce Circuit d'Anjou.

Pour en savoir plus :
http://www.cholet.fr/agenda/evenement_5389_1912+circuit+anjou.html

19 juillet 2012

Course d'aviation Paris-Madrid 1911 - épisode n°1

Nous allons cet été vous faire revivre la mythique course Paris-Madrid grâce aux archives que la Galerie d'histoire de la ville possède sur l'histoire de l'aviation et sa collection de magazines La Vie au Grand Air


En ce dimanche 21 mai 1911, à cinq heures du matin, sur le terrain d’Issy-les-Moulineaux, le départ de la course Paris – Madrid  est donné dans l'enthousiasme général. Après la performance de Maurice Farman, détenteur du premier vol en circuit fermé, la noble invention de l’aviation prend deux orientations : le sport aérien, puis l’exploitation militaire. L’évolution de cette invention est très rapide et le rêve d’Icare est devenu très populaire. Et le public est au rendez-vous. On évoque le chiffre de 200 000 personnes.

La foule se presse dans et sur le train qui transporte les spectateurs de Paris à Issy-les-Moulineaux.

Organisée par le Petit Parisien, cette manifestation sportive est dotée d’un prix de 100 000 francs au vainqueur de l’épreuve qui se déroulera en trois étapes, du 21 mai au 25 mai :
- Paris – Angoulême,
- Angoulême – Saint Sébastien
- Saint-Sébastien – Madrid.

Le gagnant sera celui qui couvrira le parcours total dans le temps minimum.
Les concurrents sont libres de suivre le trajet qui leur plaît entre les villes d'étapes. Néanmoins, un parcours idéal a été tracé. Jalonnés par des feux et des colonnes de fumée, ils seront entretenus pendant toute la durée de l'épreuve. Le trajet Paris-Poitiers déjà couvert plusieurs fois est bien connu des aviateurs, tout comme celui de Paris-Pau ainsi que celui de la région de Bayonne. 
Pour l’Espagne, les choses se compliquent ; joindre Saint-Sébastien  à Madrid en ligne droite au-dessus de zones désertes et montagneuses, présente quelques difficultés.
Aussi le suivi de la voie ferrée par Vitoria et Burgos est recommandé par le Real-Aéro-Club, observateur et guide du côté espagnol. Pour franchir la Sierra de la Guadarrama qui s’élève à 1460 mètres, le défilé de Sommo Cuatra Vientos devra être emprunté. 
L’enthousiasme soulevé par l’épreuve est considérable, de chaque côté de la frontière : des souscriptions sont ouvertes, des comités d’accueil sont formés au cas où certains aviateurs seraient amenés à se poser. Le roi d'Espagne s’intéresse, lui aussi, à l’épreuve et offre un prix au vainqueur. 









Les concurrents sont au nombre de vingt. Leurs noms sont indiqués ci-dessous, dans l'extrait du journal. Les aéronefs sont de deux types, biplan et monoplan : 16 monoplans et 4 biplans. 

Huit militaires participent également à l’épreuve : 4 monoplans et 4 biplans. 

Pour le ministre de la Guerre, Maurice Bertaux, et pour le général Roques, inspecteur général de l'aéronautique, cette course constitue un ban d’essais qui influencera les choix futurs du gouvernement.
A suivre.




16 juillet 2012

Les Tilleuls de Matisse

« Je me souviens de deux tilleuls qui étaient de chaque côté de la porte de ma propriété » d’Issy et qu’on avait laisser pousser depuis cinquante ans, leur naissance, sans les élaguer ». Henri Matisse dans une lettre non datée à son ami André Rouveyre (in Peter Kropmanns, Matisse à Issy. L’atelier dans la verdure. L’Arche, 2010 ou Vincent Van Gogh, Lettres à Théo, textes +dossier, Folioplus classiques, 2005).

Juin 2012, les tilleuls continuent de fleurir à l'entrée de la maison.
Ils n'ont toujours pas été élagués.

En 1909, Matisse dont l’atelier est installé boulevard des Invalides à Paris, est contraint de quitter les lieux qui devaient être vendus. Il recherche alors une maison et un jardin qu’il loue à Issy-les-Moulineaux, route de Clamart (92 avenue du général de Gaulle). L’artiste est séduit par la taille de la maison bourgeoise pour l’abriter ainsi que sa famille, la possibilité de louer un terrain attenant avec une entrée rue Baudin. En outre, la proximité de la gare de Clamart sur une ligne desservie par la gare Montparnasse est un élément essentiel car amis et clients peuvent ainsi venir aisément. (Voir l'article sur Matisse à Issy dans la rubrique Histoire-personnages).

L’été même, il se fait construire un atelier de 100 mètres carrés car il est en pleine création de La Danse pour un riche amateur russe. Par la suite, Matisse s’inspire du cadre bucolique pour peindre par exemple L’Atelier rose, en 1911, ou Le Jardin à Issy, en 1917.
Dès 1912, Matisse achète les deux parcelles puis revient à Paris en 1914 lorsque la maison est réquisitionnée par l’armée. Il la récupère assez vite mais passe de moins en moins les hivers dans sa demeure isséenne. Il n’ y revient qu’épisodiquement à la belle saison jusqu’à ses dernières toiles in situ en 1919. Depuis, la propriété est toujours restée dans la famille Matisse. P. Maestracci

14 juillet 2012

Incendie de l'usine Gévelot 1973 - appel à témoins

Une série de documentaires est en train d'être réalisée par la chaîne Planète sur les pompiers de Paris. Le premier épisode raconte l'explosion, suivie de l'incendie, qui se sont déroulé aux usines Gévelot à Issy-les-Moulineaux, en 1973.
Si vous avez été témoin, acteur ou victime de ce terrible accident, laissez un commentaire avec vos coordonnées et nous vous contacterons.
C'est urgent.
Merci beaucoup.

11 juillet 2012

Arméniens et Justes à la fois

Le 5 juillet dernier, au Mémorial de la Shoah à Paris, en présence d’une nombreuse assemblée civile militaire et religieuse, s’est déroulée une émouvante cérémonie à la mémoire des Arméniens Justes parmi les Nations qui pendant la Seconde guerre mondiale ont sauvé des familles juives, leur évitant ainsi la déportation et la mort.

L'allocution d'Antoine Bagdikian. Au premier rang,
Arsène Tchakarian au côté d'Alfred-François Beurkdjian, décoré de la médaille des Justes parmi les Nations pour son héroïsme, alors qu'il n'était âgé que de 10 ans, et pour ses parents aujourd'hui décédés. © A. Bétry

Antoine Bagdikian, président de l’ANACRA (Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants arméniens), souligne la mémoire des génocides subis par les deux communautés : le premier perpétré en 1915 par les Turcs, qui fit 1 500 000 victimes (voir Histoire-dates), et le second qui a coûté la vie à 6 000 000 de juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Arsène Tchakarian, le dernier survivant du Groupe Manouchian, (leur chef Missak Manouchian est fusillé le 21 février 1944 au Mont Valérien avec 22 de ses compagnons dont 10 étaient juifs) est présent. Rappelons que l'avant-dernier survivant, Henri Karayan, a été enterré le 8 novembre 2011 au cimetière d'Issy-les-Moulineaux, siège d'une grosse communauté arménienne. Texte A. Bétry


8 juillet 2012

Weiden, jumelée avant la réconciliation de Reims 1962

Sceau de Conrad IV.
8 juillet 1962, Reims. Charles de Gaulle, président de la République française, et Konrad Adenauer, chancelier de la République fédérale d'Allemagne, assistent dans la cathédrale de Reims à une messe solennelle pour la paix, présidée par Mgr Marty, évêque de Reims. Ainsi était scellée la réconciliation entre les deux pays. Pourtant, Issy-les-Moulineaux a ouvert la voix depuis déjà 1954. Voici comment.

Moins de dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Issy décide effectivement de se jumeler avec une ville allemande. Il s'agit de Weiden, en Bavière, une cité médiévale entourée de forêts, située au carrefour de grandes routes commerciales  - celle de Magdebourg à Ratisbonne - et de la route de l’or reliant Nuremberg à Prague. Son nom apparaît pour la première fois dans des documents signés en 1241 par le roi Conrad IV de Hohenstaufen (1228-1254). Aujourd'hui, la ville compte 40 000 habitants environ.

La cité bavaroise sous la neige. © Issy.com

De ce passé, Weiden conserve un hôtel de ville gothique et des maisons  particulières à pans de bois. Ravagée par la guerre de Trente ans, par des incendies, la peste, elle retrouve au XIXe siècle une renommée industrielle avec ses cristalleries, tissages et porcelaines. Ces dernières sont toujours actives et ont une renommée internationale.

La porcelaine de Waiden. © XDR.
C'est, en septembre 1954, à l'initiative des deux maires, Bonaventure Leca (en poste de 1953 à 1973, date de sa mort) et Hans Schelter, que ce rapprochement peut s'opérer. Bonaventure Leca, membre de la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière), puis du Parti Socialiste, fut connu pour son combat dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Le jumelage entre les deux communes devient effectif en 1962. Depuis les échanges entre collégiens des deux villes sont habituels. PCB.

5 juillet 2012

Alain Abbott, musicien isséen

Il est né en 1938 à Lille, fait ses études musicales au Conservatoire national supérieur de Musique de Paris en Classes d'Ecriture, Composition et Professorat, puis à la Sorbonne et vit aujourd'hui à Issy-les-Moulineaux. Cet accordéoniste classique commence sa carrière tout jeune.

Prix Halphen de Composition (avec une œuvre qu’il interprète aux côtés de Francis Brana, percussionniste, et Michel Beroff, piano), Prix de l'Institut de France, Grand Prix de Rome, ce compositeur présente pas moins de 780 œuvres à son catalogue, au 1er mai 2012.
Depuis 2005, il se consacre essentiellement à la littérature pédagogique pour le piano.

En tant que virtuose, il a donné de nombreux concerts (et des conférences) à l'étranger :  en Allemagne, au Danemark, en Suède ou en Finlande. Au Canada aussi et en Russie comme on le voit sur la photo ci-dessous.

Concertiste, compositeur, il s’intéresse également au domaine de la musicologie. Il a fait des révisions de sonates pour violon et guitare de Paganini, de nombreuses études de Bertini dont il a entrepris l’intégrale et de certaines oeuvres de K. Czerny pratiquement inconnues qui « dorment » à la BN. Bien d'autres encore.
En 1974 il fonde le Conservatoire municipal de Musique de Fontenay-aux-Roses.
Un important mémoire très documenté de Jérôme Carayol vient de lui être consacré ainsi que quelques articles dans des revues musicales - disponible chez l’auteur : j.carayol@voila.fr.

Vous pouvez le joindre sans problème à son adresse mail - abbott.alain@yahoo.fr

2 juillet 2012

Issy cosmopolite dans les années 1920

Des barraques de planches et de papiers goudronnés aux noms… provocateur de Maroc (rue Paul-Bert, en 1925), évocateur de Guerdzi ont été pendant longtemps les habitations des Italiens, des Arméniens et des Espagnols dans l'Île - Saint-Germain des années 1920. Une main-d'œuvre courtisée par les industriels de la ville. De ces bidonvilles, il reste sur l'île quelques hangars.


© A. Bétry
Très vite, les Arméniens refusent le travail en usine, abandonnent les bords de Seine pour les Hauts d'Issy et s'implantent durablement dans le quartier des Epinettes. Ils trouvent dans le travail à domicile, notamment dans le tricot, la chaussure et la confection, leur planche de salut. Le quartier prend des allures de petite Arménie avec la construction de deux églises autour de l'avenue Bourgain : l'église apostolique qui officialisera en 1975 la présence arménienne sur la Ville, et le temple de l'église évangélique arménienne (ci-contre). Les rues sont rebaptisées :  la rue du Plateau devient la rue d'Erevan, et sont créées la place Etchmiadzine et la place Manouchian.

Moins connue peut-être, la présence de Russes blancs venus s'installer après la Révolution de 1917, dans la rue Chérioux (ci-dessous), en Centre Ville. Une communauté qui, dans les immeubles russes comme on les surnommait, avait réussi à recréer un coin de Russie avec son pope et ses fêtes traditionnelles de la Pâque orthodoxe. Des souvenirs évoqués récemment par Odile Gentil-Guéry (voir Témoignages). PCB

© A. Bétry