30 mars 2013

L'école des barreaux à Issy-les-Moulineaux

Enfin ! Après quelques mois de retard, l'école de formation professionnelle des barreaux (EFB) qui accueillera 1600 élèves avocats et 600 intervenants extérieurs, ouvre ses portes dans le quartier des affaires Seine Ouest d'Issy, rue Berryer, rebaptisée à cette occasion. Rappelons que Pierre-Antoine Berryer (1790-1868) fut un brillant avocat et homme politique.
Un bâtiment écologique qui allie le verre et le bois, que l'on doit à l'architecte Jean-Michel Wilmotte et réalisé par Bouygue Immobilier.


Cette façade, unique au monde, mélange donc le bois (symbole de la justice) et le verre (symbole de la modernité et de la transparence). L'intérieur évoque l'image d'un arbre, celui du chêne sous lequel, dit la légende, saint Louis rendait la justice dans son château de Vincennes.

Quelques repères historiques.

1274 : publication du premier texte réglementant la profession d'avocat (un mot d'origine latine vocatus ad, qui signifie appelé pour). L'avocat est tenu de prêter serment et d'être inscrit sur une liste officielle : en 1340, à Paris, on dénombre 51 noms.

Sous Louis XIV : naissance de l'institution de l'Ordre des avocats, avec à sa tête : le Bâtonnier (qui tire son nom du bâton à l'effigie du saint patron des avocats, Yves, qu'il était le seul à posséder), assisté des députés du barreau (ancêtres des membres du Conseil de l'Ordre).

2 septembre 1790 : un décret de l'Assemblée nationale, au nom du principe de la liberté absolue de défense, supprime la profession d'avocat.

Napoléon et Cambacérès, consuls, écoutent François-Denis Tronchet,
bâtonnier en 1789,  leur présenter un chapitre du Code civil. © sites.fcinq.com

14 décembre 1810 : Napoléon rétablit la profession (ci-dessus), mais sous le contrôle du parquet impérial et prend soin de "poser les bornes qui doivent la séparer de la licence et de l'insubordination". Le futur empereur ne disait-il pas à Cambacérès, en 1804, "Je veux qu'on puisse couper la langue à un avocat qui s'en servirait contre le gouvernement".  Une véritable mise sous tutelle puisque seul le procureur général peut nommer le Bâtonnier et les membres du Conseil de l'ordre. Il rétablit aussi le port de la robe traditionnelle.
Lithographie de L. Sabattier. ©BNF

27 août 1830 : une ordonnance du roi des Français Louis-Philippe, tout juste au pouvoir, donne aux avocats le droit d'élire leurs dirigeants et la faculté d'exercer librement leur profession sur l'ensemble du territoire.

1er décembre 1900 : une loi autorise les femmes à devenir avocate. Le 7 décembre, Jeanne Chauvin (1862-1926) prête serment (à droite) et sera la première femme à plaider… en 1907.

20 juin 1941 : la loi impose l'obtention d'un certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA), en plus de la licence de droit, pour accéder à la profession.

"Il me tenait particulièrement à cœur, pour assurer le meilleur avenir à nos avocats, de recréer un lieu prestigieux et moderne, le vaisseau amiral de la profession" déclarait Me Jean Castelain, Bâtonnier de Paris et président de l'EFB, le jour de la pose de la première pierre, le 8 juillet 2011. Alors bonne chance à Issy ! PCB



27 mars 2013

Fénelon signe les 34 articles d'Issy - 1695

C'était le 10 mars 1695, au séminaire de Saint-Sulpice. Après plus d'un an de discussions, Fénelon acceptait de signer ces 34 articles. Notre historimien Denis revient plus en détails (un article est déjà paru dans la rubrique Histoire-Dates: http://www.historim.fr/2012/01/bossuet-fenelon-et-les-conferences.html) sur cet épisode. Fort intéressant !

Fénelon. © Quercy.net
Au cours du XVIIe siècle, à partir de 1680, la théologie prend une grande importance en France et est sujette à des querelles au sein des cercles spirituels. C’est ainsi que Bossuet et Fénelon s’opposent au sujet du quiétisme. Cette doctrine selon laquelle la perfection chrétienne réside dans la passivité de la contemplation [il suffisait de se mettre en état d’oraison (de prière) pour atteindre, en toute quiétude et sans avoir à se soucier des rites ni des œuvres de charité, à une communion totale avec Dieu], est introduite en France par Mme Guyon, jeune veuve mystique un peu exaltée. Soutenue par Fénelon, qui s’en inspirera pour écrire son livre Les Explications des maximes des saints, cette doctrine est combattue par Bossuet qui y voit une menace pour l’église. 

© Alain Bétry
Le cloître du Séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux. © A. Bétry

C’est ainsi que des entretiens réunissant Jacques Bénigme Bossuet, évêque de Meaux, Louis-Antoine de Noailles, évêque de Chaalons (avant d’être archevêque de Paris) et Louis Tronson, supérieur général de la compagnie de Saint-Sulpice, se déroulent au séminaire d’Issy (ci-dessus), où réside le plus souvent Louis Tronson, en raison de son invalidité. Fénelon n’y est convié que pour les dernières réunions qui aboutissent, le 10 mars 1695, à la signature des 34 articles d’Issy mettant fin à la querelle.

Ce n’est pas sans mal qu’un accord est trouvé, comme l’explique lui-même Fénelon : « Il est donc vrai que les conférences furent faites sans moi à Issy ; il est vrai aussi qu’on me proposa les articles tout dressés. On m’en donna d’abord que trente ; le douzième, le treizième (à gauche), le trente-troisième et le trente-quatrième (ci-dessous) n’y étaient pas encore. Le lendemain, je déclarai par une lettre aux deux prélats que je les signerai par déférence, contre ma persuasion, mais que si on voulait ajouter certaines choses, je serais prêt à signer de mon sang ! … Je demandais qu’on établît plus clairement l’amour désintéressé et qu’on n’autorisât point l’oraison passive sans la définir.… Au bout de deux jours, on me communiqua l’addition de quatre articles qu’on mit avec les trente. Dès ce moment, je déclarai que j’étais prêt à signer de mon sang ».

L’original de ces 34 articles d’Issy, intitulés Articles sur les états d’oraison se trouve aux archives du séminaire Saint-Sulpice, à Paris. Voici les premier et dernier articles :
Article 1 : « Tout chrétien, en tout état quoique non à tout moment, est obligé de conserver l’exercice de la foi, de l’espérance et de la charité, et d’en produire des actions comme de trois vertus distinguées ».

34e article avec les signatures. © D. Hussenot


Article 34 (à gauche) : « Au surplus, il est certain que les commençants et les parfaits doivent être conduits par des règles différentes, et que les derniers entendent plus hautement et plus à fond les vérités chrétiennes.
Délibéré à Issy, le 10e de mars 1695
Signé : Benigme de Meaux
           Louis Antoine de Chaalons
           François de Fénelon, nommé à l’archevêché de Cambray
           Louis Tronson. »

Denis Hussenot

23 mars 2013

La ligne 12 atteint Mairie d'Issy- 24 mars 1934


Alors que le projet du Métro du Grand Paris vient d'être relancé, avec à la clé pour notre commune, la ligne rouge sud et ses deux stations : Fort d'Issy-Vanves-Clamart et Issy-RER, revenons sur l'inauguration du tronçon de la ligne 12  Porte de Versailles-Mairie d'Issy le samedi 24 mars 1934.

La foule et les officiels à la sortie de la station Mairie d'Issy . Coll. privée

Le discours de Justin Oudin, maire d'Issy de 1923 à 1935 (liste Unité ouvrière), est plein de promesses.
« Issy les Moulineaux est aujourd’hui en liesse. La date du 24 mars 1934 la marquera dans son histoire. Le chemin de fer métropolitain, si commode, si rapide, si économique, vient à nous. Que d’améliorations il apporte dans la vie de tous : plus d’attentes à tous vents à la porte de Versailles, plus de refroidissements, plus de temps perdu, de dépenses inutiles.

" La population laborieuse, la première, bénéficiera de ces avantages de même que le commerce local et le développement de cette région qui doivent en tirer profit… Cette ligne qui a aujourd’hui son terminus à la mairie doit être l’amorce de la ligne métropolitaine qui portera les Parisiens jusqu’à Meudon, Sèvres, Saint-Cloud, Suresnes, au cœur même de cette banlieue qui est leur promenade favorite, remplaçant ainsi avantageusement les bateaux parisiens ».
Il faudra attendre cependant plusieurs dizaines d'années avec l'ouverture de la ligne du tram T 2, le 2 juillet 1997 : 11 kilomètres reliant les stations Issy-Val-de-Seine à La Défense. Et le 21 novembre 2009 pour relier Issy-Val-de-Seine à Porte de Versailles.

La "Compagnie du Chemin de fer électrique souterrain Nord-Sud", créée en 1902, s'attelle à la lourde tâche de traverser Paris du Nord au Sud, entre la porte de la Chapelle et la porte de Versailles. Un travail titanesque qu'Astrid Fontaine, ethnologue et archéologue, nous restitue dans un ouvrage incroyable : Le Peuple des tunnels, 1900-1930 (Ginko éditeur, 2012) - grâce à des témoignages, notamment celui d'un journaliste qui, en 1931, descend au fond. En voici un court extrait :  "le souffle des pompes était si fort, le puits était si obscur, l'échelle était si raide, qu'on éprouvait une sorte d'angoisse à quitter le sol…Pour quelles satisfactions éphémères, pour quelle joie brève, ces fils d'une terre ensoleillée avaient-ils accepté de se brûler aux lumières de la ville? …"
En 1930, le Nord-Sud est absorbé par la Compagnie du Métro parisien et devient la ligne 12. Et, en 1934, pour la première fois une rame de métro atteint la banlieue. PCB

20 mars 2013

André Le Nôtre chez les Conti d'Issy - bon anniversaire

Il y a quatre cents ans, le 12 mars 1613, André Le Nôtre naît… dans un chou, ou, plus exactement, il aurait pu. En effet, sa mère - Marie Jacquelin - est fille de jardinier, et son père Jean Le Nôtre - est le jardinier en titre des Tuileries, au service de Catherine de Médicis. Sa carrière est donc toute tracée.

André Le Nôtre, par Carlo Maratta, château de Versailles.
Bien sûr, sa renommée se fait à Versailles, mais il a travaillé dans de nombreuses autres propriétés, à Paris et en province : Saint-Cloud, Wattignies (sud de Lille), Gagny, Fontainebleau, Vaux-le-Vicomte (qui provoquera la déchéance de Nicolas Fouquet le propriétaire),  Chantilly, Saint-Germain-en-Laye, les Tuileries, Sceaux, Meudon, Marly-le-Roi. A l'étranger aussi, à Greenwich.


© Alain Bétry
Maquette du château des Conti. © A. Bétry
Et à Issy-les-Moulineaux, dans le parc du château d'Issy (voir rubrique Patrimoine) ! Une propriété acquise en 1681 par le président Denis Talon, et rachetée à sa mort, en 1698, par le prince de Conti. Les archives du Patrimoine de France relèvent pas moins de 28 parties distinctes dans le jardin signé Le Notre qui s'étendait jusqu'à l'actuel parc Henri Barbusse, à savoir : bassin, fontaine, canal, cascade, théâtre de verdure, terrasse en terre-plein, kiosque, belvédère…  L'un des grands principes qu'il introduit, tout droit venu de la Renaissance italienne, est celui du triptyque : château-jardin-paysage, comme on peut le voir sur cette maquette conservée au Musée français de la carte à jouer, dans la galerie d'histoire de la ville.


© Alain Bétry
© . Bétry

De nombreuses manifestations vont saluer tout au long de l'année cet anniversaire. Parmi les plus importantes :

- du 2 juillet au 29 septembre, Versailles, plusieurs expositions -  rens. : 01 30 83 78 00 http://www.chateauversailles.fr/les-actualites-du-domaine/evenements/evenements/autres-evenements/annee-le-notre
- à partir du 30 mai, Tuileries, parcours - rens. : 01 40 20 55 55 www.jardinsjardin.com/index.php
- du 26 juin au 14 octobre, Saint-Germain-en-Laye, œuvres éphémères - rens. 01 39 10 13 00
- à partir du 12 avril, Vaux-le-Vicomte, exposition et promenades - rens. 01 64 14 41 90 www.vaux-le-vicomte.com/actualites#59
- du 12 avril au 7 juillet, Chantilly, exposition - rens. 03 44 62 62 64  http://www.domainedechantilly.com/domaine-de-chantilly/jardins-et-parc

Allez-y. Vous pourrez ainsi transformer votre jardin en mini-parc à la française… PCB

17 mars 2013

Andromède, navire filleul d'Issy-les-Moulineaux


© Jacques Tchirbachian
L'Andromède au mouillage, à Rouen. © Jacques Tchirbachian

Le 25 février 2013, trente élèves du collège de la Paix d’Issy-les-Moulineaux ont eu la chance de monter à bord de ce chasseur de mines tripartite, filleul de notre ville depuis 1985. Amarré temporairement à Rouen, loin de la base navale de Brest, l’Andromède, a reçu, et de façon royale, ses hôtes isséens. Une délégation de la légion d’Honneur et des associations d’anciens combattants accompagnaient les potentiels apprentis mousse. La visite du navire puis une démonstration des plongeurs démineurs permirent à l’occasionnel équipage de toucher et côtoyer une partie de la vie de ces hommes de mer dont les missions sont la détection, la localisation, la classification, l'identification, la neutralisation ou la destruction des mines.

© Jacques Tchirbachian
Plongeur-démineur.© Jacques Tchirbachian
Inhabituelle visite en effet, car l’Andromède, devrait accompagné d’un autre chasseur de mines, rejoindre ces prochains jours, et pour plusieurs mois, la région du Golfe persique. Comble d’originalité, les deux bâtiments devraient être transportés sur un énorme navire (Jumbo Jubilee), long de 145 m et large de 20 m. Équipé de deux puissantes grues (de 900 tonnes chacune), ce transporteur appartient à une société hollandaise spécialisée dans le transport de gros colis. Soucis d’économies, dit-on !
Pour mémoire, en 2001, le sous-marin l’Ouessant avait rejoint la Malaisie dans la cale d’un navire long de 68 m et d’un poids de 1 500 tonnes. Un CMT pèse 540 tonnes et mesure 52 mètres. (Source Ouest-France).

A.B.

Dernières nouvelles :
Ce sont les deux chasseurs de mines Sagittaire et Pégase qui prennent le bateau !
Pour en savoir plus :
http://www.defense.gouv.fr/marine/a-la-une/projection-strategique-des-chasseurs-de-mines-sagittaire-et-pegase-par-navire-affrete?utm_medium=twitter&utm_source=twitterfeed

14 mars 2013

Festival du Jeu d'Issy : 12 mars-7 avril 2013

"L'homme n'est tout à fait homme que là où il joue "

Affiche du Festival.

Cette phrase de l'écrivain et poète allemand  Friedrich von Schiller (1759-1805), qui conclut l'une de ses Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme (1795), nous permet d'appréhender ce Festival comme une philosophie de vie.

Trois espaces ludiques accueillent depuis quelques jours les joueurs d'ici… et d'ailleurs :
- la Ludothèque (18 rue de l'Abbé Derry)
- l'Espace ludique Marcel Aymé (15 Allée Sainte-Lucie)
- le Musée français de la carte à jouer (16 rue Auguste Gervais), qu'Historim a visité au mois de janvier dernier (voir Conférences-visites et Patrimoine).

Pendant près de trois semaines, vous allez découvrir le monde insolite des jeux et des jouets, partager en famille, apprendre de nouvelles règles. Quelques temps forts au programme :
- soirée officielle de lancement le 16 mars.
- convention nationale des jeux de figurine les 23 et 24 mars.
- grand week-end ludique les 6 et 7 avril, avec une Nuit du Jeu.

Quelques dates pour en savoir plus :
1876, le premier jeu des 7 familles est édité en France.
Louis XIII (1601-1643) possédait une collection inestimable de petits soldats.
Le jeu d'échec, venu d'Inde, est introduit dans le sud de l'Europe à partir du Xe siècle. Le premier tournois de l'ère moderne se déroule lors de l'Exposition universelle de Londres en 1851…
Le Nain jaune, autrefois appelé jeu du Nain Bébé, apparaît en Lorraine vers 1760.
Quant aux osselets, ils sont courant dans la Grèce antique et Socrate, en 369 av. J.-C.  les utilise pour apprend à raisonner.

Alors faites vos jeux ! PCB
et 
Demandez le programme :
http://issy.com/sites/default/files/depliant_festival_du_jeu_dissy_2013_0.pdf

5 mars 2013

Napoléon Mortier : naissance à Issy-les-Moulineaux

C'est dans la maison de campagne que possède alors Edouard Mortier, maréchal d'Empire, à Issy, occupée ensuite par le couvent des Oiseaux, puis par la Mairie actuelle, que naît le 19 thermidor an XII (7 août 1804) son second enfant mais premier fils, déclaré sous le nom de Napoléon.

Edouard Mortier, né le 13 février 1768 au Cateau-Cambrésis, député du tiers état en 1789, duc de Trévise, maréchal d’Empire, a participé entre autres à la campagne de Russie en 1812. Il mourra assassiné le 28 juillet 1835 à Paris (dans l’attentat de Fieschi qui visait Louis-Philippe). Son épouse, la mère du bébé, est Eva Himmes (1779-1855).



L’acte de naissance (ci-dessus), inscrit sous le n°28 au registre de l’état civil, conservé aux archives communales d’Issy, est ainsi rédigé :

 « Du dix neuf thermidor, an douze premiers de l’Empire
Acte de naissance Napoléon, né le même jour à onze heures du matin. Fils légitime de monseigneur Edouard Adolphe Casimir Joseph Mortier, maréchal de l’Empire français, colonel général de la Garde impériale, et de Madame Anne Eve Himmes son épouse, domiciliés en cette commune, mariés en celle de Coblentz, département de Rhin et Moselle le premier brumaire de l’an sept.
Premier témoin, sa Majesté impériale Napoléon Bonaparte
Deuxième témoin, sa Majesté impériale Joséphine
Sur la déclaration à nous faite par mon dit seigneur Mortier père de l’enfant présent, lequel avec ses témoins ont signé avec nous Nicolas Bargue, maire de la commune d’Issy, faisant fonction d’officier public de l’état civil de la dite commune. » 

Napoléon Mortier. © XDR
Napoléon Mortier (à gauche), d’abord marquis de Trévise, puis deuxième duc de Trévise, sera fait pair de France. Il sera sénateur sous le Second Empire, puis conseiller général de la Seine. Il épousera, en 1828, Anne Marie Lecomte qui lui donnera cinq enfants. On lui doit la construction et l'aménagement de l'actuel château de Sceaux, où il terminera ses jours, le 29 décembre 1869.
Cet acte de naissance est effectivement signé de Napoléon Bonaparte et de Joséphine. Mais il est impossible que l’Empereur et son épouse aient pu signer l’acte de naissance à Issy ce jour-là. En effet, Napoléon se trouve à Calais depuis deux jours, d’où il écrit à Joséphine qui prend les eaux à Aix-la-Chapelle (lettre ci-dessous).

"À l'Impératrice, à Aix-la-Chapelle.
Calais, 18 thermidor an XII (6 août 1804).
Mon amie, je suis à Calais depuis minuit ; je pense en partir ce soir pour Dunkerque. Je suis content de ce que je vois et assez bien de santé. Je désire que les eaux te fassent autant de bien que m'en font le mouvement, la vue des camps et la mer.
Eugène est parti pour Blois. Hortense se porte bien. Louis est à Plombières.
Je désire beaucoup te voir. Tu es toujours nécessaire à mon bonheur. Mille choses aimables chez toi.
Napoléon. "

Toujours de Calais, l'Empereur écrit le 7 août  à Fouché, ministre de la Police générale, à Talleyrand , ministre des Relations extérieures, – puis de Dunkerque au maréchal Berthier – aucune chance donc qu’il ait été présent à Issy !
Denis Hussenot.

2 mars 2013

Auguste Rodin : conférence à Issy-les-Moulineaux

© Alain Bétry
Conférence Auguste Rodin. Pascale au micro. © A. Bétry

Un public toujours aussi nombreux - dans lequel on reconnaît le maire et député, André Santini (au premier rang, à gauche de l'écran) - s'est donc donné rendez-vous ce jeudi soir 28 février dans la grande salle de la Résidence du Parc, rue de l'Abbé Derry, dans les Hauts d'Issy. Et pour ceux qui croyaient bien connaître Rodin ce fut une vraie révélation.


© Alain Bétry
Pascale. © A. Bétry
Notre historimienne de choc Pascale Maestracci est particulièrement en verve. Et c'est ainsi que l'on apprend qu'avant de devenir l'artiste de renommée mondiale connu et reconnu, Auguste Rodin était un simple artisan, travaillant notamment dans les ateliers belges de Carrier-Belleuse et à la Manufacture de Sèvres. Qu'il vécut plus de cinquante-trois ans avec la même femme, Rose Beuret, qu'il traitait avec beaucoup de désinvolture et qu'il finit pourtant par épouser l'année de sa mort, en 1917.  Qu'il ne mania jamais les ciseaux de sculpteur (comme Michel Ange) mais la terre glaise, laissant à ses mouleurs le soin de faire les plâtres, les seules œuvres originales reconnues aujourd'hui. Parmi eux, Paul Cruet qui habitait dans les communs du château des Conti, à Issy-les-Moulineaux. Un lieu qu’appréciait tant Rodin qu’il en racheta le fronton et une partie de la façade qu’il fit remonter dans sa propriété de Meudon (voir rubrique Patrimoine) !
 
La Porte de l'Enfer, Kunstmuseum, Zürich.
Pascale nous montre les reproductions de l'Age d'airain, l'Homme qui marche, le Baiser, les Bourgeois de Calais, Monument pour Balzac, insistant notamment sur la technique toute révolutionnaire de l'artiste : assemblage, démultiplication ou fragmentation de la sculpture. Une véritable initiation pour appréhender une œuvre majeure : la Porte de l'Enfer (à droite), un vantail comportant plus de deux cents figures dont certaines sculptures très connues. Comme le Penseur (au centre), les Trois ombres (tout en haut), Ugolin.
Première commande officielle de l'État, Rodin s'inspira de la Divine Comédie de Dante pour en réaliser les personnages. Mais il ne verra jamais son œuvre terminée… un travail effectué par Paul Cruet, toujours lui, en 1934. Une figure mérite que l'on s'y attarde : Celle qui fut la Belle Heaulmière, représentant une femme à la fin de sa vie. Le plâtre original, (ci-dessous), légué par la veuve de Paul Cruet à Issy-les-Moulineaux, se trouve dans la Galerie d'histoire de la Ville (Musée français de la carte à jouer).

Celle qui fut la Belle Heaulmière, plâtre.
Musée de la carte à jouer.

Bref, ce fut comme toujours  une bien intéressante conférence. Et comme disait Auguste Rodin : "J'ai fait de mon mieux". Pascale l'a fait aussi et… c'était mieux que mieux ! PCB