30 novembre 2013

Issy-les-Moulineaux en 60 dates

UN LIVRE ORIGINAL SUR NOTRE COMMUNE




Quiz du parfait Isséen curieux du passé de sa ville

- À quand remontent les premières traces d'êtres humains sur notre territoire ?
10 000 ans av. J.-C.
7 000 ans av. J.-C.
3 000 ans av. J.-C.

- En quelle année, la célèbre reine Margot s'installe-t-elle à Issy ?
1601
1606
1615


- Que se passe-t-il  les 2 et 3 juillet 1815 à Issy ?
Il y a une énorme inondation
Les dernières troupes napoléoniennes sont battues
Louis XVIII défile dans les rues

- Pourquoi le 28 juillet 1893 est-il une date importante pour notre commune ?
Issy et les Moulineaux s'unissent pour devenir Issy-les-Moulineaux
Un record de vitesse de bateau est établi sur la Seine
Le premier décollage d'un avion est tenté sur le champ de manœuvre

- Quelle personnalité célèbre se rend au Grand Séminaire le 1er juin 1980 ?
La reine Elisabeth d'Angleterre
Le pape Jean-Paul II
Le président Giscard d'Estaing



Si vous ne pouvez pas répondre à ce petit quiz, alors précipitez-vous dans une des librairies de la ville, au Musée français de la carte à jouer ou à l'Office du Tourisme… Vous y trouverez votre bonheur pour 4,70 euros seulement :
Issy-les-Moulineaux. Histoire d'une ville en 60 dates (Atlante éditions)
Et, si par malheur, vous aviez du mal à vous le procurer, contactez l'éditeur à l'adresse mail suivante : contact@atlante-editions.fr



27 novembre 2013

Léon-Paul Fargue : un poète sur les quais d'Issy

Années 1930. ©XDR




Léon-Paul Fargue (à gauche) est un Parisien dans l’âme. Né dans la capitale en 1876, il y meurt en 1947. Poète et chroniqueur, il dirige la revue Commerce en 1924 avec Valéry Larbaud et Paul Valéry. En 1946, il devient membre de l’Académie Mallarmé, en hommage au maître tant admiré.



Son livre sans doute le plus connu est Le Piéton de Paris (Gallimard 1932, réédition 1939, 2013 chez le même éditeur), dont est extraite la citation ci-dessous. La dédicace est adressée à Mme Paul Gallimard. 

"Chef-d’œuvre poétique de Paris, les quais ont enchanté la plupart des poètes, touristes, photographes et flâneurs du monde. C’est un pays unique, tout en longueur, sorte de ruban courbe… Je connais tellement pour l’avoir faite cent fois, la promenade qui berce le marcheur du quai du Point-du-Jour au quai des Carrières à Charenton, ou celle qui, tout jeune, me poussait du quai d’Ivry au quai d’Issy-les-Moulineaux, que j’ai l’impression d’avoir un sérieux tour du monde sous mes talons. "

C’est un précieux témoignage de l’entre deux-guerres sur les quartiers, les palaces, les Parisiennes etc. Les quais que l’auteur arpentait sont maintenant classés par l’UNESCO à l’Inventaire des grands sites mondiaux. Sa promenade représente une bonne quinzaine de kilomètres. Hélas, s’il ne décrit pas Issy-les-Moulineaux, des images permettent de représenter ce qu’il a pu voir. Aujourd'hui, l'aménagement des berges entre Issy-les-Moulineaux et Meudon donne une toute autre vision des ces quais. P. Maestracci


Image n°1


Le Port et le Quai d’Issy au loin le Viaduc d’Auteuil. Coll. particulière.
La vue est prise d’Issy vers Paris. Il n’y a guère d’aménagement des quais ; sur la berge, on peut voir un stockage en plein air de planches ainsi qu’une petite grue pour le déchargement. Des maisons basses et des usines aux hautes cheminées de briques s’alignent de l’autre côté du quai. Sur la Seine, des péniches et des bateaux à vapeur sont à quai tandis qu’une barque effilée traverse le fleuve. Au loin, se profilent la tour Eiffel, le Viaduc d’Auteuil et le dôme encadré par deux tours du Palais du Trocadéro, pas encore remplacé par les bâtiments du Palais de Chaillot de 1937.


Image n°2

Le Pont de Billancourt. Coll. Particulière

Un homme pêche à la ligne dans le bras de Seine entre le quai et l’Île Saint- Germain. Il est campé sur la berge en pente recouverte d’herbes folles. Derrière lui, une usine et le pont de Billancourt.

24 novembre 2013

De la synagogue d'Issy à Nahariya


© Alain Bétry
24 novembre 2013. Jubilé du rabbin Albert Abraham Nakache (au centre) à la synagogue d'Issy-les-Moulineaux. Les trois vitraux de gauche viennent d'être dévoilés. © A. Bétry

Un certain nombre d'entre nous ont eu la chance de pouvoir assister ce 24 novembre 2013 au jubilé du rabbin Albert Abraham Nakache, à l'inauguration de trois nouveaux vitraux de la synagogue d'Issy-les-Moulineaux et à un concert de musique juive. Un moment fort et une découverte pour qui n'est pas au fait des cérémonies juives.


© Alain Bétry
M. André Santini remettant la médaille
de la ville au rabbin Nakache. © A. Bétry
Le député-maire André Santini, ami de longue date du rabbin, se faisait un plaisir de lui remettre la médaille de la ville (à gauche).
Les trois nouveaux vitraux, offerts par des familles isséennes, étaient tour à tour dévoilés. Réalisés par Elisabeth Brenas-Pech, artiste peintre verrier, ils représentent Pourim (fête commémorant les événements relatés dans le livre d'Esther), Hanouka (la fête des lumières) et Chabbat (le jour du repos).
Au programme du concert, dont il faut saluer la voix exceptionnelle d'Adolphe Attia, des chants liturgiques, de toute beauté.

L'occasion pour Historim de vous faire découvrir notre ville jumelle Nahariya, ravissante station balnéaire en Galilée. Son nom vient du mot Nahar qui signifie rivière en arabe et en hébreu - la rivière Gaaton partage la cité en deux.

Monument aux immigrants, Nahariya. XDR
Elle fut fondée par des émigrants allemands dans les années 1930. Deux familles s'y installèrent définitivement le 10 février 1935, journée dès lors considérée comme la date officielle de la création. Un monument aux immigrants (à droite) se dresse en bordure de mer. Parmi les vestiges historiques proches de la ville, les mosaïques d'une église byzantine du VIe siècle, à Shavei Tsion, sont remarquablement conservées.
C'est en juin 1994, à Nahariya,  que le député-maire André Santini prononce ce discours : "Le jumelage entre la ville de Nahariya et la ville d’Issy-les-Moulineaux est, dans notre esprit, un véritable serment d’amitié, entre nos deux cités fières, de leur passé et confiantes dans leur avenir, entre deux peuples aussi audacieux et courageux, qui ont laissé dans l’histoire de notre civilisation des traces indélébiles". Dorénavant, une rue de la ville israélienne porte le nom d'Issy-les-Moulineaux (ci-dessous). PCB

Notre ville présente à Nahariya. ©XDR


21 novembre 2013

Gévelot 1973 : témoignage inédit d'un pompier blessé - acte 3



150 avenue Verdun. Les lances sont en action. L'usine est en flammes.


Présent sur cette intervention, je faisais partie du 1er dispositif d’attaque. Nous avons immédiatement établi une 3e grosse lance sur le Fourgon-Mixte d’Issy-les-Moulineaux. Cette manœuvre n’est pas réglementaire, mais elle s’imposait au sergent-chef Chapron devant l’ampleur du sinistre. Avec le sergent Fraioli nous recherchions un point d’attaque et, lors de cette reconnaissance, il me dit : “Regarde les mieux placés”, un mur de flammes rougeoyantes s’étalait face à nous.


Emplacement des lances au moment de l'explosion de de 03h46.

Avec mon double porte-lance nous avons attaqué les bâtiments E et F (voir le plan ci-dessus), au fur et à mesure de l’extinction, nous avons progressé dans les bâtiments B et C, lorsque soudain, le sol se mit à trembler sous nos pieds et ce fut l’explosion du bâtiment de stockage de détonateurs (G). 


La situation à 03h46. Une explosion vient d'avoir lieu.
Je fus projeté très violemment en arrière, ne me souvenant plus si j’ai touché terre. Un film défila dans ma tête, tandis qu’une volée de palettes et autres matériaux m’arrivaient dessus en me frappant également avec violence. Inconscient, étourdi, sonné, par cette projection, j’eus l’impression que ma jambe gauche était arrachée au niveau de la cuisse et qu’elle était restée à l’intérieur.
Ramassé par des collègues, plus ou moins divaguant, je fus placé sur un brancard (ci-dessous) et évacué par car Police-Secours vers l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt.

Notre témoin, blessé, est en cours d'évacuation.
A ce moment nous étions 4 pompiers arrivés aux urgences de cet hôpital. Il y avait le sergent Gérard Pinson, les sapeurs Savatier et Teinturier et moi-même. De l’hôpital, nous pouvions entendre les explosions qui se succédèrent durant cette épouvantable nuit.
Pouvant parler à ce moment, le personnel des urgences me passa au téléphone le colonel Coutou de la chefferie santé, afin de savoir si je connaissais les noms des personnels hospitalisés.

ll faut noter, que très gentiment un gardien de la paix s’est rendu à mon domicile Boulevard Rodin, à Issy-les-Moulineaux, afin de rassurer mon épouse (et mes enfants) en leur faisant part que j’étais blessé et hospitalisé, sans autre indication.
Pour info : en 1973, c’était le début des scanners et tous les hôpitaux n’en étaient pas dotés. J’ai passé des radiographies de contrôles, mais un doute subsistera toujours dans mon esprit. Cette jambe m’a toujours fait souffrir depuis cette intervention, elle est maintenant amputée depuis 2004. J-C.M.


Merci beaucoup à ce pompier qui veut, selon la tradition, rester anonyme. Revivez sur la chaîne Planète, mardi 26 novembre, à 20h45 cette nuit de folie. Et c'est ainsi que nous terminons notre saga Gévelot.

18 novembre 2013

Gévelot : incendie meurtrier à Issy, 11 juillet 1973. Acte 2


Dans la fournaise : le jet bâton d'une lance canon.
A la suite de l'appel à témoins lancé par Historim l'été dernier, pour une journaliste préparant un documentaire sur les pompiers, notamment leur action pendant l'incendie de l'usine Gévelot (à voir sur la chaîne Planète le 26 novembre à 20h45), plusieurs se sont fait connaître. L'un d'entre eux (blessé au cours de l'opération)  nous a fait parvenir un certain nombre de documents retraçant cette catastrophe.

Le feu se déclare à 0h18. Une minute plus tard, un ouvrier donne l'alerte à la caserne de Clamart.
Pour bien comprendre le déroulement de l'incendie, reprenons l'ordre du jour en date du 13 juillet, signé par le général Ferauge (ci-dessous), commandant de la Brigade, arrivé sur les lieux à 0h54..


Général Ferauge
Lisons la suite :
"Le feu de la cartoucherie d'Issy-les-Moulineaux, le plus grand qu'ait connu Paris depuis 1945, à lui seul, a nécessité l'engagement de 22 casernes et la mise en œuvre de 66 grosses lances.
Porte-lances
Pratiquement circonscrit à 1h 25, il prenait en quelques minutes des dimensions gigantesques à la suite de l'explosion qui faisait de nombreux blessés dans nos rangs et parmi le personnel de l'usine qui luttait à nos côtés.
"Une heure plus tard, aidée par le vent, la propagation aux immeubles d'habitation voisins paraissait  inévitable. Avec énergie et courage, les 400 officiers, sous-officiers et sapeurs ont pris tous les risques malgré 17 nouvelles explosions et d'autres blessés pour que le feu ne dévore pas le reste de l'usine et des immeubles contigus…"

Le numéro d'août-septembre 1973 d'Allo 18, le magazine des pompiers, d'où sont extraits tous ces documents, relate la suite des événements, après l'explosion : "Les locataires des immeubles d'habitation voisins, près de 600 personnes, quittent leur appartement sans panique malgré quelques blessés.…
"Au péril de leur vie, les rescapés et les blessés légers dégagent, ramassent et évacuent les blessés plus graves… Jusqu'à 3h30 se poursuit la course entre le feu et l'eau. Ce n'est qu'à 3h40 que le général peut passer le message "le feu diminue d'intensité, à 4h14 "feu circonscrit", et enfin à 4h51 "feu éteint"… " Cet incendie a fait 34 blessés militaires dont 16 hospitalisés.

Lucien Miard, journaliste au Figaro, fera ce commentaire : "Silhouette éclipsée dans les volutes de fumée noire. Flammes qui tentent soudain d'agripper l'homme. Il ne recule pas. L'éclat de son casque signale au contraire qu'il tient bon. La devise du régiment "Sauver ou périr". Angoissante attente, violent face à face… Le pompier sera vainqueur". Mais à quel prix ! PCB
A suivre le témoignage de l'un des pompiers blessés.

6 casques au sol, dans la caserne de Clamart : une tradition.
Au retour d'opération, lorsqu'il manque un homme, on met son casque à terre.
Dans le cas de l'incendie de l'usine Gévelot, 6 hommes ont été blessés.


15 novembre 2013

Gévelot, la cartoucherie d'Issy-les-Moulineaux. Acte 1

© Alain Bétry
Florian  Goutagneux (à gauche) et Cyril Boureau (à droite)
sur fond de Samuel Colt ©A. Bétry
C'est avec joie qu'une fois encore, nous étions réunis à la Résidence du Parc pour écouter Florian Goutagneux, attaché de conservation au Musée français de la carte à jouer, nous raconter la grande et la petite histoire de ce fleuron de l'industrie française. Les anecdotes étaient nombreuses, cartes postales et photographies du début du XXe siècle nous permettaient de visualiser l'usine dans sa globalité.

Florian assis, Cyril au micro.
Une même passion.  A. Bétry
Dans le public, un invité de dernière minute : Cyril Boureau, le DRH de Gévelot Extrusion basé à Laval,  qui nous apporta des tas de renseignements sur le fondateur, Joseph-Marin.

1825 : Joseph-Marin Gévelot, inventeur de l'amorce au fulminate de mercure, quitte Paris (où il débuta sa carrière comme "fourbisseur") en raison des risques liés à son activité. Et s'installe à Issy-les-Moulineaux en bords de Seine. L'usine - S.L.M. (Société Française de Munitions) qui prend très vite  le nom de son créateur, est de taille modeste.

Jules-Félix Gévelot. © XDR.


1843 : à la mort du patriarche, son fils Jules-Félix Gévelot (1826-1904), à peine âgé de 18 ans, prend les rênes  de la société familiale. C'est lui qui va lui donner une ampleur nationale. Il achète de nouveaux terrains, dépose de nombreux brevets, embauche. Il met au point avec son ami Casimir Lefaucheux un système pour les pistolets que l'Américain Samuel Colt va utiliser, nous apprend Cyril. Jules joue, en outre, un rôle non négligeable en politique : plusieurs fois député, maire de Conflans-Sainte-Honorine, conseiller général de l'Orne (ci-dessus).


Étiquette d'une boite de cartouches Gévelot. © tirmailyforum

1867 : 500 ouvriers travaillent sur le site, à la fabrication notamment de cartouches de guerre. Le directeur met en œuvre un certain nombre de mesures sociales, rappelle Florian, telles qu'une crèche, une cité ouvrière, le Secours mutuel, une aide pour les malades.


La sotie de l'usine Gévelot (fin XIXe siècle).  Carte postale (Notrefamille.com)

1898 : L'usine s'étend et possède 50 bâtiments sur une superficie de 9 hectares. C'est à cette époque qu'est construit le grand portail conservé aujourd'hui.

L'explosion de l'usine Gévelot. 
Petit journal illustré du 30 juin 1901.
14 juin 1901 : Ce que tous redoutaient arrive. L'explosion dans un des bâtiments (ce n'est malheureusement pas la première) fait 17 morts : 13 femmes et 4 hommes, relevés dans les décombres, et de très nombreux blessés - dont un mourra de ses blessures. Voici comment le Petit journal illustré du 30 juin relate l'événement : "le vendredi 14, à onze heures quarante-cinq du matin, exactement, on entendit une formidable explosion ; en même temps, des débris de bois, de fer, et aussi hélas! de corps humains s'éparpillaient dans l'air jusqu'à une hauteur de vingt mètres. ” L'enquête conclut à l'imprudence d'un chaudronnier qui y perdit la vie.

1930 : L'entreprise est à son apogée. Depuis 1927, elle est entre les mains de Lucien Bienaimé - une famille toujours aux commandes aujourd'hui. 3000 employés y travaillent pour le marché national, mais aussi international.

L'usine à son apogée. Ph. XDR

11 juillet 1973 : nouveau coup dur. Un grand incendie ravage l'usine : un documentaire (sur la chaîne planète le 26 novembre, à 20h30) et le témoignage de quelques pompiers (que vous découvrirez prochainement sur notre site) vous feront revivre ce drame.

31 janvier 1980 : La société ne s'est pas remise de la catastrophe de 1973 et dépose le bilan.

© Alain Bétry
Macaron sur le portail.
© A. Bétry
1992 : La société quitte Issy-les-Moulineaux, les bâtiments sont rasés et vers l'an 2000 de nouveaux immeubles sortent de terre - la villa Haussmann (voir rubrique Quartier).

Aujourd'hui : Gévelot SA est un groupe mondial, coté en bourse, dont le siège social se trouve toujours dans les Hauts-de-Seine, à Levallois-Perret, et dont l'une des branches Gévelot Extrusion se trouve à Laval, depuis 1962. Elle est spécialisée dans l'acier, les pompes, freins et boites de vitesse. Elle a abandonné totalement la fabrication des munitions, prise en charge par la société Athéna.

Le portail actuel.
Ph. P. Maestracci



Que reste-t-il de ce grand passé industriel à Issy-les-Moulineaux ? Le portail, qui s'élève aujourd'hui à 300 mètres de son lieu initial avec ses macarons à tête de lion (la réponse au Jeu nez-en l'air) ; la pointeuse, conservée dans la Galerie d'histoire de la ville, cette conférence - transformée en véritable table ronde - et quelques témoignages à venir.


 A suivre donc. PCB

13 novembre 2013

Un drôle de lion - Jeu

© Alain Bétry
Cela vous dit quelque chose ce lion en bronze ? Cherchez bien. Vous en saurez bientôt beaucoup plus.

A l'occasion de la diffusion sur la chaîne Planète, le 26 novembre à 20h 45 d'un reportage sur les pompiers, Historim a décidé de consacrer plusieurs articles sur son site (les 15, 18 et 21 novembre). Et d'organiser une conférence avec Florian Goutagneux autour de ce lion. Vous en saurez donc beaucoup plus le jeudi 14 novembre, 18h30, à la Résidence du Parc, 20 rue de l'Abbé Derry. N'oubliez pas…

10 novembre 2013

14-18 : hommage aux sportifs tombés au champ d'honneur

Élever un monument pour leur rendre hommage, telle est l’idée de Michel Merckel, ancien professeur d’éducation physique, auteur du livre, 14-18, le sport sort des tranchées (éditions le Pas d'oiseau), couronné le 9 novembre, à Tours, par le prix Littéraire La plume et l'épée (décerné par le ministère de la Défense).
Le directeur général de la Mission du Centenaire est enthousiaste et favorable à cette réalisation que le quotidien l’Equipe devrait reprendre dans ses colonnes à l’occasion du 11 novembre, anniversaire de la victoire de 1918.

Michel Merckel. © XDR
Le jeudi 5 décembre, Michel Merckel (à droite) viendra parler de son projet et de son livre au Restaurant du stade, à partir de 18h30 (entrée libre). Une bonne occasion de découvrir, parmi la liste des sportifs morts au combat durant la Grande Guerre, les noms de quelques aviateurs dont certains très connus comme Roland Garros ou Jules Védrines qui remporta la course Paris-Madrid en 1910 (voir rubrique Aviation). Ils sont treize, à être passés par Issy-les-Moulineaux et à s’être battus en Champagne, en Picardie ou dans les autres zones et à y être restés.

Voici leurs noms : Bedel, René ; Bonnier, Marc ; Brindejong des Moulinais, Marcel ; Chemet, Georges ; Garaix, Victorien ; Garros, Roland ; Gilbert, Adrien ; Guillaux, Maurice ; De Manthe, Gaston ; Pegout, Adolphe ;  Pourpe, Marc ; Rumpelmayer, René ; Védrines, Jules.

Rendez-vous donc chez Serge Rebondy dans son restaurant-musée, 5 avenue Jean-Bouin. En hommage à ces héros. A.B.


© Alain Bétry
Monument aux morts d'Eclaron (Haute-Marne). © A. Bétry
Et pour retrouver la liste - presque exhaustive - des 425 champions sportifs tués au cours des combats :
www.historim.fr/2011/11/14-18-liste-des-425-champions-francais.html

7 novembre 2013

Conférence : l'incroyable histoire de l'usine Gévelot


Florian Goutagneux

attaché de conservation au Musée français de la carte à jouer d'Issy-les-Moulineaux

 nous fait revivre la saga 

de l'usine de munitions Gévelot

depuis son installation dans notre commune en 1825.


Rendez-vous

le jeudi 14 novembre, 18h30


à la Résidence du Parc

20 rue de l'Abbé Derry


L'entrée de l'usine Gévelot. Coll. XDR

Venez nombreux. Entrée libre !

4 novembre 2013

Jean-Alexandre Delattre, le sculpteur du barreau

Pour orner le lumineux hall d’entrée et la mezzanine de l’École Française des Barreaux, due au célèbre architecte Jean-Michel Wilmotte, rue Berryer à Issy-les-Moulineaux, qui vient d’être inaugurée (voir actualité), Jean-Alexandre Delattre, y a installé quelques-unes de ses œuvres.

Pièces de l'échiquier. J.-A. Delattre.
Ph. P. Maestracci
Ce sculpteur avait déjà exposé sur le thème du sport dans les locaux du Restaurant du Stade (voir rubrique Conférences/Visites)  Cette fois-ci, on peut tourner autour d’un gigantesque échiquier (à droite) dont les pièces sont de métal argent ou noir. De plus, on peut admirer des sculptures représentant des personnages de taille modeste comme Le Pianiste ou plus imposante comme Le Jardinier.
Pour en savoir plus : www.sculpteur-jean-alexandre-delattre.com
Salut l'artiste ! P. Maestracci.


Jean-Alexandre Delattre et l'une de ses sculptures
dans le hall de l'École des barreaux. Ph. P. Maestracci

1 novembre 2013

Issy-les-Moulineaux, au carrefour des eaux de source

Issy-les-Moulineaux se trouve au centre du Bassin Parisien qui est formé de roches sédimentaires. Certaines sont perméables, tel le calcaire des coteaux ou le sable doré dont le nom se retrouvait rue des Sablons (rue Hoche).  D‘autres en revanche sont imperméables comme la terre glaise qui était extraite à l’emplacement du Parc des Expositions pour la transformer en tuiles et briques dites de Vaugirard. Elle a donné son nom à la rue de la Glaisière (rue Minard depuis 1890). Enfin, les eaux profondes peuvent jaillir de puits artésiens comme celui percé au XXe siècle rue Rouget de Lisle. à l’origine des Blanchisseries de Grenelle.

© Alain Bétry
Bassin du parc Henri Barbusse alimenté par une source, vestige du parc du château des Conti. © A. Bétry
Lorsqu’une couche argileuse affleure à flanc de coteau, l’eau suinte ou donne naissance à une source. C’est la raison pour laquelle le village d’Issy s’est tout d’abord installé sur la hauteur à l’origine de la paroisse Saint-Étienne avec de l’eau disponible et un lavoir communal. Mais il y avait bien d’autres sources : Place de la Source (J.-F. Kennedy) ou dans le parc du château des Conti (ci-dessus).
D’autres au jaillissement plus imprévisible se déplaçaient le long de l’avenue de la Paix ou au-dessus de l’avenue de Verdun, non loin du Chemin des Vignes. Cette eau abondante explique également pourquoi, surtout au XVIIIe siècle, de belles propriétés s’installèrent en contrebas du village de part et d’autre de la route entre Paris et Versailles ; pas un parc digne de ce nom sans bassin, fontaine ou vivier (rue du Vivier future rue Guynemer).


coll. Robert Jacques
Fontaine au dauphin place de la Fontaine. 
Architecte Delaire, en 1910. 
(coll.Robert Jacques)
Des cartes anciennes permettent de distinguer le tracé de deux ruisseaux traversant le territoire isséen à ciel ouvert. Le premier, venu des bois de Meudon, descend du Val Fleury vers la Seine et actionne des moulins à eau, d’où le nom de Moulineaux. Le second ruisseau, au tracé plus long, appelé Ru de Vanves, prend sa source dans les bois de Clamart passe à Vanves par le parc Pic, puis alimente un abreuvoir aujourd’hui disparu. Il infléchit ensuite son parcours pour traverser le parc du château (lycée Michelet) avant d’arriver à Issy.

En septembre 1787, son propriétaire, le prince de Condé autorise les Isséens à utiliser le trop-plein des eaux de son parc. L’autorisation de ce prélèvement est renouvelée en messidor an III (juillet 1795) par les Domaines qui gèrent ce domaine confisqué à la Révolution. Un tuyau en détourne l’eau pour alimenter en droite ligne la fontaine de la Place de la Fontaine au croisement des rues de Vanves, Minard et du Général Leclerc (carte postale à gauche). Le ruisseau continue vers la Seine : il passe par le Rond-Point du Petit Abreuvoir (Rond-Point Victor Hugo) près des communs du château de la Reine Margot puis par le Rond-Point de l’Abreuvoir (Rond-Point du Président Robert Schuman). Le chemin de l’Abreuvoir est devenu la rue Rouget de Lisle.

Des travaux de canalisation souterraine ont été entrepris dès le XIXe siècle, faisant parfois naître des légendes de souterrains mystérieux remontant quasiment au Moyen-Age ! En 1867, un réseau de distribution d’eau est accordé pour 50 ans par la commune à la Compagnie générale des Eaux. Il y a trois chambres de répartition des eaux sous le parvis de l’église Saint-Étienne, sous l’avenue Jean-Jaurès et sous la rue Auguste Gervais près du Passage Saint Jean. Les tarifs sont de 70 francs/an pour une distribution journalière de 250 litres. De plus, la commune reçoit gratuitement 8000 litres/jour pendant 6 mois de l’année pour le nettoyage des rues, 250 litres pour la mairie (Place Vaillant-Couturier jusqu’en 1895) et 1000 litres pour les écoles.

© Alain Bétry
Passage Prudent Jassedé. Cette fontaine de B. Baque (1991) se situe à
l’emplacement d’une plus ancienne. © A. Bétry
En 1893, les eaux de source près du Fort sont regroupées dans des « cuvettes de distribution » pour deux fontaines publiques. Un réservoir est construit rue d’Alembert. En 1902, il y avait encore deux fontaines publiques : celle des des Marronniers (place du 11 Novembre) et celle des Noyers (à l’intersection de l’avenue Jean-Jaurès et du passage Jassedé, photo ci-dessus. La disposition est en gradins avec des ruisselets alimentant un bassin circulaire, en partie encadré par quelques colonnes et arcades d’un portique en béton évoque un style classique). Il s’agit d’une copropriété entre la commune pour un tiers, un peu plus d’un tiers pour le Séminaire et Saint-Nicolas et le reste pour deux particuliers MM. Naud et Bégule. A ce titre, ils se partagent les frais de rénovation de la fontaine des Marronniers. Il y a alors 32 bornes-fontaines et 25 bouches d’eau dans la commune, encore loin des structures et des services du SEDIF (Syndicat des Eaux d'Ile-de-France) actuel ! P. Maestracci