15 mars 2024

Issy-les-Moulineaux en 1937

 Ce plan de la partie occidentale de la ville se trouve dans une carte La forêt de Meudon (ci-contredans une édition de 1937. Les auteurs sont « les géographes-éditeurs » Girard et Barrère, Maison Forest (Paris VIe).
Après la Seconde Guerre mondiale, des rues ont été renommées pour la plupart en hommage à des résistants. Par ailleurs, des bâtiments ont disparu au cours des années. Les changements sont indiqués en partant de la Seine vers le sud.

Deux îles sont différenciées sur ce plan des Moulineaux en 1937 (ci-dessous) : en amont, l’île Saint-Germain et, en aval, l’île de Billancourt.  Les îles ont été réunifiées sous le nom de l’île Saint-Germain mais le boulevard des Îles qui la traverse en garde le souvenir. Les « Subsistances militaires » de l’île Saint-Germain, ont disparu au profit d’un parc de 18 hectares, avec un bâtiment conservé pour le Poney Club et la tour Dubuffet inaugurée en 1988. La rue, appelée alors villa de la Seine sur l’île de Billancourt, porte le nom de Pierre Poli.

Le quai d’Issy-les-Moulineaux est devenu le quai de la Bataille de Stalingrad (Volgograd de nos jours). Ce fut le tournant décisif du front germano-soviétique en 1942-1943. La rue de Bellevue, où habitait le résistant Marcel Miquel, porte le nom de celui-ci ; la rue Gévelot s’appelle désormais rue Jean-Pierre Timbaud et la rue du Val, rue du Docteur Vuillième.

Vue panoramique du quartier. Carte postale ancienne.

Les bâtiments, discrètement dessinés sur la carte, de l’entreprise Gévelot (ci-dessus et ci-dessous) ont disparu pendant les Trente Glorieuses au profit d’immeubles résidentiels et d’un grand centre commercial. L’école indiquée à l’angle des rues Aristide Briand et Paul Bert fut intégrée au collège Victor Hugo.


Cartoucherie. Entreprise Gévelot. Carte postale ancienne.

Le tracé des deux lignes ferroviaires se croisant,  le quartier n’a pas changé. Celle longeant la rive gauche de la Seine correspond au tram T2 et l’autre, qui la coupe, au RER, À leur intersection place Léon Blum, des travaux sont en cours pour la station de la future ligne 15 du métro. 
 
Un grand merci à Muriel qui m’a gentiment proposé d’étudier cette carte ancienne. Texte P Maestracci.

10 mars 2024

Notre-Dame des Pauvres - une visite historimienne

Après déjà plusieurs édifices religieux de la commune, Notre-Dame des Pauvres a, ce jeudi 7 mars 2024, ouvert ses portes à un groupe d’Historimiens. C’est très aimablement que Yves Lecorre, diacre de la paroisse depuis 26 ans, a accepté d’être le guide de cette visite.
Après les généralités sur l’ambiance religieuse et sociologique de l’après-guerre 1914-1918, marquée par un renouveau de l’architecture sacrée et de la liturgie, il va évoquer l’histoire de l’église puis ses richesses artistiques.



Histoire de l’église
La petite chapelle Notre-Dame de la Plaine édifiée en 1904, rue Camille-Desmoulins par l’abbé Ouvre, fut détruite en septembre 1942 par les bombardements, le quartier de la plaine, alors très populaire et industriel avec ses 105 entreprises et ses 9 000 travailleurs, resta pendant quelques années sans lieu de culte.
En novembre 1953, le curé de Saint-Étienne (le père Joulin) acheta le terrain vague du carrefour de l’Abreuvoir (site actuel) où étaient cultivés choux et tomates et qui servait de terrain de foot pour les enfants du quartier. Il y fut installé un baraquement qui servira de chapelle provisoire.
En 1953, le premier Noël du quartier, se déroula en ce lieu, sous une tente installée par le Secours Catholique, et fut suivie par 500 personnes. Devant l’accroissement de la population du quartier, la chapelle fut rapidement trop petite.



Alors, malgré l’ampleur du projet et de son financement, il fut décidé d’édifier là une véritable église.
On fit appel à un jeune architecte Jean Blaise Lombard aidé de Henri Duverdier. Après deux ans de travaux, l’église fut construite en béton et en pierres des Vosges apparentes. Elle fut consacrée le 27 novembre 1955 par Monseigneur Feltin, archevêque de Paris.
Il lui fut donné, dans ce quartier de modestes paroissiens, le nom de Notre-Dame des Pauvres, en référence au sanctuaire de Notre-Dame des Pauvres à Banneux en Belgique, où s’était rendu l’Abbé Pierre peu de temps auparavant.

 

Les richesses artistiques
Œuvre marquante de l’art sacré du XXe siècle, Notre-Dame des Pauvres, inscrite au titre des monuments historiques, présente quelques réalisations particulièrement remarquables.







En premier lieu, les vitraux de Léon Zack (1892-1980), d’origine russe, né dans une famille juive, Léon Zack étudia à l’université de Moscou. Il quitta la Russie en 1920 et s’établit à Paris en 1923 – se convertit au catholicisme - son style évolua beaucoup pour se tourner en 1946 vers l’abstraction. Son œuvre majeure restera les vitraux réalisés en 1955 pour Notre-Dame des Pauvres.




Sur trois des quatre murs de l’église, ces vitraux s’étendent sur une longueur totale de 60 mètres. Zack a utilisé du verre soufflé permettant d’obtenir toutes les nuances d’une même couleur. Les joints sont en plomb délimitant des surfaces aux contours très variés. 
Les vitraux furent rénovés en 2008 et 2013.




Le baptistère est orné de vitraux à dominante bleu nuit de Jean Lesquibe.
L’autel est de pierre - le tabernacle présente une porte en cuivre repoussé.
Le « chemin de croix » est l’autre originalité de l’église. D’une grande sobriété – chacune des 14 stations est signalée par une petite croix de bois et d’un court texte gravé dans la pierre (œuvre de Irène Zack, fille de Léon) parfois extrait d’une œuvre de Paul Claudel. La visite se termine par un tour extérieur découvrant le campanile.



Texte : Denis Hussenot
Photos : Alain Bétry

5 mars 2024

Constant Pape - Exposition à Issy-les-Moulineaux

Le Musée Français de la Carte à Jouer organise avec le Musée dart et dhistoire de Meudon une exposition de l’artiste Constant Pape (1865-1920). Cet important paysagiste francilien, inspiré par l’École de Barbizon et les Impressionnistes, a consacré sa vie aux paysages des Hauts-de-Seine au tournant du siècle, livrant une image idéalisée de la banlieue entre sous-bois, paysages de carrières et fêtes champêtres. 

La Seine à Issy-les-Moulineaux 1907, Huile sur toile, 167,5 × 212 cm, Collections municipales d’Issy-les-Moulineaux, © Ville d’Issy-les-Moulineaux / François Doury

L’exposition a été rendue possible par une campagne de restauration d’envergure des œuvres de l’artiste conservées dans plusieurs musées et mairies dIle-de-France, menée par le Musée Français de la Carte à Jouer.

Vieille carrière, à Issy-les-Moulineaux 1905, Huile sur toile, 198 × 130 cm . Collections municipales d’Issy-les-Moulineaux © Ville d’Issy-les-Moulineaux / François Doury

Né à Meudon en 1865, Constant Pape côtoie dès son jeune âge les peintres de plein-air qui viennent poser leur chevalet dans les clairières et sous-bois de Meudon et Clamart. Son père tient en effet une auberge où convergent des paysagistes rattachés à l’École de Barbizon comme Louis Français, lami et protecteur des Impressionnistes, Antoine Guillemet, ou encore Paul Trouillebert. A leur contact, il développe un goût prononcé pour la peinture de paysage quil aiguise en suivant lenseignement de Français puis de Guillemet. Un séjour à Auvers-sur-Oise lamène à sintéresser aux motifs chers aux Impressionnistes et à éclaircir sa palette, dans des compositions au larges ciels ou de petites pochades prises sur le vif où il étudie les effets de la lumière sur leau, gardant toutefois une fidélité au style classique hérité de ses maîtres, nourrissant une profonde admiration pour Corot. 

Les Brillants, Meudon 1913, Huile sur toile, 216 × 173 cm Collections municipales d’Issy-les-Moulineaux  
© Ville d’Issy-les-Moulineaux / François Doury

Ses vues de louest francilien sont présentées chaque année au Salon des Artistes français de 1886 à 1914, puis en 1920 (et à titre posthume en 1921), et il obtient une médaille dOr pour un grand paysage intitulé Les Brillants à Meudon (ci-dessus) en 1913, conservé à Issy-les-Moulineaux. Il complète ses revenus en exerçant comme restaurateur d’œuvres d’art tout en étant actif sur les grands chantiers de décor de mairies de banlieue (Villemomble, Noisy-le-Sec, Clamart, Fresnes, Vanves). Il effectue un séjour dans le Cotentin où il peint sur le motif (Saint-Vaast-la-Hougue et Barfleur) puis à l’île dYeu et au Luxembourg après avoir reçu un prix de peinture.


Un catalogue coédité avec les éditions Lienart (ci-contre), richement illustré, et une programmation culturelle dédiée (conférences, actions de médiation) accompagnent l’exposition qui se tient au Musée français de la carte à jouer jusqu'au 13 juillet 2024. 



Charlotte Guingois, conservatrice en chef du patrimoine, Musée français de la carte à jouer.

 

1 mars 2024

Première bibliothèque municipale d'Issy-les-Moulineaux

Les livres sont souvent mis à l'honneur sur notre site. Alors restons dans le monde de la lecture avec la découverte de la toute première bibliothèque municipale d'Issy.

Si la Médiathèque du Centre-Ville existe depuis trente ans, il existait bien avant une bibliothèque municipale. Celle-ci se trouvait au premier étage de la Mairie (qui date de 1895), au fond du couloir, et donnait sur la rue Kléber. Deux catalogues édités pendant la Seconde Guerre mondiale sous l'occupation allemande permettent de se replonger dans un passé plus ancien.

Le premier catalogue date du 1er juillet 1942 et compte 119 pages (ci-contre). Un certain nombre de renseignements pratiques sont sur la page de titre. La bibliothèque est toujours au premier étage de la Mairie (actuel Hôtel de Ville) et offre un « prêt gratuit à domicile ». La devise en latin Habeo semper alas domine l’écu. Sur celui-ci, un petit avion survole trois moulins à vent avec le soleil à l’horizon, comme on peut le voir.

La deuxième page explique la répartition en 15 domaines de la 
« Philosophie, Morale, Religion » aux « Publications périodiques ». Le premier livre est celui d’Alain (Émile Chartier) Histoire de mes pensées (cote 17082). Le dernier est un Journal de voyages de 1927 à 1939 en 24 volumes (cote 20333). Il est précisé par ailleurs qu’au-delà de la cote 20000, ce sont des grands formats.


Le second catalogue (à droite) est le premier supplément payant paru en janvier 1944. Il ne compte que 22 pages. Les armoiries ont été modifiées avec la devise placée au-dessous. 

Un extrait de règlement (ci-dessous) est imprimé sur la deuxième page comme la table des matières et les « ouvrages désuets ou en mauvais état retirés de la circulation »… 
On y découvre les jours et les horaires d'ouverture de la bibliothèque, la durée du prêt, le nombre de livres que l'on peut emprunter.


En page 3, anticipant les actuelles boîtes à don des livres, on demande aux lecteurs de donner les ouvrages dont ils veulent se séparer « plutôt que de les reléguer au grenier ou de les mettre au pilon ».

Les armoiries de la ville d'Issy.

Je remercie la généreuse Muriel qui m’a fait connaître ces catalogues, héritage familial précieux. 

Texte et photographies : P. Maestracci

 

25 février 2024

Missak Manouchian - Hommage d'Issy-les-Moulineaux

 Ce dimanche 25 février 2024, Issy-les-Moulineaux a rendu hommage à Missak Manouchian en se recueillant au pied de sa statue, œuvre de l'artiste isséen Michel Adjar, place Groupe Manouchian. 

© A. Bétry

© A. Bétry

Le monument rend hommage à travers ce personnage, à tout le groupe de résistants d’origine étrangère connus sous le nom de l’Affiche Rouge (ci-dessous), fusillés le 21 février 1944 au Mont Valérien.

Image France Télévision.

© A. Bétry


L'un des membres du groupe, l'Espagnol Celestino Alfonso, jeune menuisier, habita un certain temps à Issy-les-Moulineaux, au 25, rue de la Défense, la célèbre "rue de la Dé" du quartier arménien. Une plaque, apposée sur la façade, rappelle sa présence (ci-contre). 

D'ailleurs, le président Emmanuel Macron le cita, tout comme les 22 fusillés, dans son discours au Panthéon. On peut voir leurs portraits sur la façade (ci-dessous).

Image France Télévision.

Rendons hommage à Missak Manouchian, à son épouse Mélinée et à l'Arménie… sur fond musical. 
A. Bétry

Image France Télévision.

22 février 2024

Missak Manouchian - dernière lettre à son épouse



Missak et Mélinée Manouchian. © XDR

Le 21 février 1944, Missak écrit à son épouse.

" Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. On va être fusillé cet après-midi à 15 heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t'écrire, tout est confus en moi et bien clair en même temps ?
Je m'étais engagé dans l'armée de la libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit. Chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous...
J'ai un regret profond de ne t'avoir pas rendue heureuse. J'aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d'avoir un enfant pour mon bonheur et pour accomplir ma dernière volonté. Marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et mes affaires, je te les lègue, à toi, à ta sœur, à mes neveux. Après la guerre, tu pourras faire valoir ton droit à la pension de guerre en tant que ma femme car je meurs en soldat régulier de l'Armée française de Libération. Avec l'aide de mes amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai tout à l'heure avec mes vingt-trois camarades avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement je n'ai fait mal à personne et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine.
Aujourd'hui il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes biens chers amis... Je t'embrasse bien fort, ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près. Je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari, Missak Manouchian. ”

Depuis le 21 février 2024, ils reposent e
nsemble au Panthéon (ci-dessous).

L'entrée au Panthéon. © France Télévision/PCB



20 février 2024

Missak Manouchian au Panthéon - le 21 février 2024

Monsieur Emmanuel Macron, président de la République, a pris la décision de l'intronisation au Panthéon de Missak Manouchian et son épouse Mélinée le 21 février 2024. La municipalité d’Issy-les-Moulineaux qui réunit entre 6 000 et 6 500 résidents d'origine arménienne, prend le relais en décrétant   « 2024, année de l’Arménie ».

Missak Manouchian.
Qui est Missak Manouchian ?

Né dans la partie arménienne de l’Empire ottoman, le 1er septembre 1906 à Adyaman, Missak est élevé dans la mémoire du massacre des Arméniens de 1894-1896. Il perd presque toute sa famille et, avec son frère, est recueilli dans un orphelinat du protectorat français de Syrie.
Arrivé en France en 1925, il travaille comme tourneur aux usines Citroën. En 1934 il adhère au Parti communiste lié à la MOI (main-d’œuvre immigrée). Le groupe Manouchian constitue une véritable organisation clandestine internationale puisque six nationalités différentes sont représentées.
Tous sont arrêtés en novembre 1943 par les Allemands, le procès a lieu le 21 février 1944 et le même jour tous sont fusillés : 22 condamnations à mort sauf la Roumaine Olga Bancic qui sera décapitée en mai 1944 en Allemagne.

L’effet escompté par la propagande nazie, « l’Affiche Rouge » fut un boomerang. Cette affiche, prise en sympathie par le public français, est devenue l’un des symboles contre le nazisme. Elle inspira Louis Aragon, dont le poème fut mis en musique par Léo Ferré en 1959. 

Mr Antoine Bagdikian, président de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens, créée en 1917, écrit le 16 janvier 2012 :
« Nous sommes fiers que les premiers Arméniens accueillis en France se soient dès août 1914 engagés en tant que volontaires dans l’armée française et que Missak Manouchian, lors du second conflit, ait illustré la Résistance de son héroïsme et de son sacrifice. C’était le temps où l’Honneur l’emportait, sans l’arrière pensée pour les Arméniens de méditer sur leur " intérêt économique " à mourir massivement, et sans même être encore citoyens français, pour la liberté de la France. »

Depuis 2009, place Groupe-Manouchian, dans le quartier des Hauts d'Issy-Fort-les Épinettes, se dresse le buste en bronze de Missak Manouchian, œuvre de l'artiste isséen Michel Adjar.

Buste de Missak Manouchian, Issy © A. Bétry.

À découvrir sur le site le 22 février, 12 h, la dernière lettre de Missak adressée à son épouse Mélinée.
Alain Bétry

15 février 2024

Adrienne Weick, une auteure isséenne

  Vous avez peut-être découvert cette auteure sur notre site le 2 janvier dernier http://www.historim.fr/2024/01/barbey-daurevilly-issy-lire.html. Notre Historienne Pascale a eu le privilège de la rencontrer. 

Adrienne Weick
dans la librairie Gutenberg, à Issy
Adrienne Weick (ci-contre) a écrit le passionnant livre La septième Diabolique qui a remporté le Grand prix des Enquêteurs. Une partie de l’ouvrage concerne la commune mais aussi la Normandie. C’est la visite de l’hôtel particulier de Barbey d’Aurévilly à Valognes lors du bicentenaire de la naissance de l’auteur qui fut un élément déclencheur.

Après avoir habité le XVe arrondissement de Paris, elle est isséenne depuis 2007. En parcourant la ligne 12 du métro, elle a découvert « un quartier agréable », celui de Corentin Celton. Le choix de la commune s’est fait en examinant l’histoire isséenne, l’urbanisation et en fonction de deux critères essentiels. D’abord une ville « children friendly » offrant de nombreux services publics comme le CLAVIM, l’Espace Icare et son lieu de prédilection, la Médiathèque du Centre-Ville qui a 30 ans cette année. Elle y travaille régulièrement pour ses livres. Le second critère retenu est la modernité de la ville qui a tant évolué depuis le XIXe siècle.

La passion de l’écriture a commencé très tôt pour Adrienne Weick, dès le début de l’école primaire. Quand elle commence à écrire des romans, son père lui offre une machine à écrire pour enfants Fisher Price ! Son premier véritable roman, Bon sang ne saurait mentir, est déjà un thriller. Elle a alors dix ans ! Par la suite, elle fait des études supérieures et travaille depuis trois ans au ministère de la Culture.

La Manufacture des Tabacs, carte postale (coll. Privée)

Un de ses textes, La Manufacture, gagne le concours isséen des nouvelles. Il est reproduit (pages 156-157) dans le livre de Pierre Dottelonde Issy-les-Moulineaux, paru en 2016 aux éditions du Cherche-Midi. Elle y raconte le repérage par Arsène Lupin de la Manufacture des Tabacs (ci-dessus) créée rue Ernest-Renan.
 
Je remercie chaleureusement Madame Weick pour m’avoir accordé rapidement un entretien malgré son emploi du temps très chargé. Merci aussi à Laetitia, toujours d’un précieux conseil à la librairie Gutenberg (17 boulevard Voltaire) sans qui ce témoignage n’aurait pas eu lieu.

Texte et photographie : P. Maestracci