12 février 2025

La Solitude, chapelle néogothique - "1"

Le parcours organisé « Sur les pas de la Reine Margot » pour les membres d’Historim le samedi 16 novembre dernier comprenait évidemment une étape au fameux « Domaine Reine Margot ». A cette occasion, nous sommes passés devant la belle chapelle de La Solitude, sans nous y arrêter, d’une part parce qu’elle est postérieure à Marguerite de Valois au centre de nos intérêts ce jour-là et aussi parce que beaucoup d’Historimiens avaient déjà eu l’occasion de la découvrir au cours de deux visites précédentes. 

Pour autant, son intérêt est bien réel et mérite quelques nouveaux développements, enrichis par les observations nombreuses et détaillées qu’ont permises une restauration très réussie. Effectuée sous le contrôle des services des Monuments Historiques, celle-ci a soigneusement restitué et remis en valeur volumes, formes et pièces d’ornement, indépendamment d’une affectation un peu inattendue des lieux au préalable désacralisés.


La tâche des restaurateurs ne fut pas facilitée par les matériaux utilisés pour la construction, qui n’offrent en particulier pas toujours les mêmes qualités que le reste du bâtiment pourtant construit en même temps et (en partie) dans le même alignement. Celui-ci, élevé sur plusieurs niveaux, arbore une robustesse et une solidité des plus fonctionnelles. Il présente dans le même esprit un aspect sobre, presque sévère, bien en accord avec le lieu de retraite et de recueillement qu’a longtemps été le site.

Pendant près de deux siècles en effet, l’actuelle demeure et son jardin clos, propriété du Séminaire de Saint-Sulpice, ont abrité l’établissement de « La Solitude ». Comme l’indique cette dénomination singulière, il était réservé aux « Solitaires » (c’est-à-dire aux séminaristes en dernière année d’études). Il leur avait été affecté en 1818/1819 quand la propriété, vendue comme bien national en 1793, avait enfin pu être rachetée par la Compagnie. Notons qu’à cette époque, les bâtiments ne possédaient ni l’aspect, ni la configuration qu’ils ont de nos jours et qu’ils ont acquis en 1842 quand ils ont été reconstruits à l’initiative du Directeur de l’époque, Michel-Etienne Faillon.



Pour la chapelle, corps le plus emblématique de l’ensemble, celui-ci n’avait pas voulu laisser des mains profanes conduire les opérations. Il s’en était donc chargé et, après avoir tel un architecte conçu l’édifice, il en avait dirigé la construction jusqu’à la bénédiction officielle intervenue le 24 juin 1846.  L’édifice y a acquis une grande originalité tant dans ses lignes que dans son décor par rapport au reste des bâtiments. Par la suite il ne devait subir que peu de dégradations, sinon pendant l’Année terrible 1870/1871 quand un obus vint percer sa voûte et souffler les vitraux. Heureusement, comme le rapportent les chroniqueurs de ce temps, « M. Faillon avait eu la précaution de conserver les calibres[ou modèles] » et les restaurations purent dès lors être effectuées de la façon la plus satisfaisante.


Aussi, quand un siècle plus tard, le Séminaire de Saint-Sulpice est protégé au titre des Monuments Historiques que ce soit par simple inscription (pour l’ensemble, par arrêté du 16 février), ou par classement (arrêté du 12 avril 1996, pour un nombre choisi d’ouvrages de qualité et d’intérêt supérieurs), cette chapelle figure dans le second arrêté qui institue une protection maximale. C’est le seul parmi les monuments de « La Solitude » à y être inclus, aux côtés d’autres très prestigieux situés dans la parcelle principale (la Grande Chapelle, le nymphée notamment).
Le texte se poursuit fin février début mars prochain
Florian Goutagneux

3 février 2025

Les frères Montgolfier



Au Xe siècle, l’architecte qui avait construit la tour de Mansourah, près de Tlemcen, se jeta dans le vide soutenu par des ailes de toile.



La célèbre histoire d’Henri Farman à Issy-les-Moulineaux le 13 janvier 1908 ne veut pas dire que son exploit de bouclage d’un kilomètre en circuit fermé soit une première. C’est sur un aéroplane de fabrication Voisin, et non de fabrication Farman, que la performance fut réalisée. Par la suite il en construisit avec son frère. Il ne s’agit cependant pas d’une légende mais, quelques temps avant, d’autres aventuriers désireux de prendre l’air, l’ont précédé.
 
Avant ceux-ci, resituons-nous dans une époque bien antérieure avant que le mot avion ne voit le jour.
Le premier vol d’un être humain est réalisé le 4 juin 1783 par les frères Montgolfier, Joseph-Michel et Jacques-Etienne, industriels français inventeurs du ballon à air chaud.
Leur père, Pierre Montgolfier, père de seize enfants, est papetier comme ses ancêtres depuis le XVe siècle. Le moulin familial est situé en Ardèche et la papeterie a une réputation européenne. L’entreprise est florissante et en 1777, elle créée le premier papier vélin français. Depuis 450 ans Annonay connaît aujourd’hui la réputation de la création de la montgolfière, et du célèbre papier à dessin de la marque Canson.

19 septembre 1783, Pilâtre de Rozier
expérimente la machine des frères Montgolfier
 
Le 19 septembre 1783, devant le roi Louis XVI et la cour réunis à Versailles, les frères Montgolfier font accomplir la première ascension à un coq, à un canard et à un mouton pour une ascension de 500 mètres. L’ensemble se pose à 3,5 kilomètres dans le bois de Vaucresson, en 8 minutes. L’atterrissage eut comme spectateur un cavalier, Jean François Pilâtre de Rozier qui allait bientôt devenir le premier homme à s’élever à bord d’une montgolfière.
Ce n’est que le 2 avril 1886 qu’un descendant de la famille prend le relais et la suite de ce qui deviendra bien plus tard l’aviation.
 A. Bétry


22 janvier 2025

Valérie André 1922-2025


Valérie André obtient son diplôme de médecine de l’université de Paris pour l’année scolaire 1946-1947. Elle choisit comme sujet de thèse de doctorat la « pathologie du parachutisme », ce qui lui permet d’associer ses deux passions, aviation et médecine. 
Valérie André, brevetée parachutiste et le général De Lattre de Tassigny.

Le parachutisme, dit-elle « est un sport qui fait appel aux ressources les plus profondes de l’être pour l’exécution d’un acte considéré comme antinaturel : le saut dans le vide. Parce qu’il développe des qualités de calme, de sang-froid, de maîtrise de soi ; qu’il fait appel à l’esprit de camaraderie et développe l’esprit d’équipe, car si le saut est un acte purement individuel, la préparation à ce saut est un acte collectif ; enfin, que chaque saut est pour le parachutiste une victoire remportée sur lui-même ».

A cause d’une pénurie de médecins en 1948, la faculté de médecine de Paris propose aux étudiants qui le souhaitent de servir en Extrême-Orient et notre parachutiste saisit l’occasion de servir en Indochine comme médecin militaire.

Apprenant que Valérie est brevetée parachutiste, ses supérieurs lui font suivre le cours de chirurgien de guerre. 








De retour en Indochine en mai 1950, elle se spécialise dans le service d’évacuation médicale de pilotage sur divers hélicoptères : Hiller et Sikorsky dans l’équipe du capitaine Alexis Santini.

Entre sa première mission, le 16 mars 1952 et son départ de l’Indochine en 1953, elle assure l’évacuation (EVASAN) de 165 blessés.


A sa droite, le capitaine Alexis Santini qu’elle épousera le 21 décembre 1963. A sa gauche, l’adjudant-chef Bartier.

Alain Bétry, BP 267752








  

21 janvier 2025

Eglise Saint-Etienne, visite privée

Madame Isabelle Bourdon nous a accueillis pour la visite guidée ; nous la remercions pour son accueil chaleureux, sa présentation bien documentée de l’église et d’Issy ainsi que la relecture attentive de ce texte. Madame Bourdon commence par un rappel historique qui débute au Ve siècle avec le culte de Saint Étienne. En 558, l’abbaye de Saint-Germain des Prés reçoit du roi Childebert 1er. le fief d’Issy largement occupé par des vignes. Au VIe siècle, existe probablement une chapelle sur le coteau dédié à Saint Vincent, patron des vignerons, et possédant une statue replacée par la suite dans l’église. Celle-ci est pour la première fois mentionnée dans un texte de 1084 et connaît des modifications jusqu’à sa destruction en 1336. 


Portail de l’église. Un fronton triangulaire sur deux pilastres est décoré du Chrisme avec l’alpha et l’omega.  Il surplombe les deux initiales sculptées S et E (Saint-Étienne)) et la porte à double vantaux en chêne, offerts par Louis XIV et sa mère la régente Anne d’Autriche, où sont gravées les fleurs de lys et les chaînes du Béarn.





Une nouvelle église est alors érigée avec un clocher au sud dont il ne reste que la cloche Marie. De 1634 à 1645, un agrandissement est accompli avec doublement des contreforts passés de trois à six et le clocher construit au nord. L’architecture est lors influencée par la Renaissance avec un plan basilical. Sous la Révolution, l’église est désaffectée et reçoit une pierre de la Bastille ; le culte officiel ne reprend qu’en 1804. Lors de la Commune de Paris, l’église subit de nombreux dommages car Versaillais et Fédérés s’affrontent aux alentours. Sa restauration, commencée en 1872 en présence du maréchal Mac Mahon, s’achève en 1880 avec l’allongement des deux chapelles latérales. L’église, classée aux Monuments historiques en 1929 est à nouveau restaurée en 2005-2006. 




Tableau du Christ en Croix au-dessus de l’autel avec les statues de Saint-Étienne à gauche et Saint-Vincent à droite.









Après cet indispensable rappel historique, la visite continue sur le parvis orienté avec une façade en pierre de taille et un portail du XVIIe siècle. Dans l’église, le narthex est en contrebas de quelques marches par rapport à la nef et aux deux bas-côtés. Il est surmonté par l’orgue qui date de 1886 et a été restauré à deux reprises dont la dernière en 2014-2015. Des vitraux sont disposés sur deux niveaux ; ils datent de la fin du XIXe siècles et de l’entre-deux guerres. 


Chapelle du Saint-Sacrement, ancienne chapelle Saint-Charles où fut enterré quelque temps le cardinal de Fleury mort en 1743 dans le Séminaire tout proche. Ses funérailles furent célébrées dans l’église. Cette chapelle, après l’incendie de 1982 a un décor contemporain : vitrail dessiné par madame Yvonne Marty et réalisé par le vitrailliste Éric Bonte ; tabernacle de monsieur Jean-François Ferraton.






Les vitraux des bas-côtés ont été offerts pour certains par les confréries de Saint-Fiacre patron des jardiniers et de Saint-Vincent patron des vignerons, mais aussi par des familles comme madame de Lamolère. Ils alternent avec des tableaux de grand format, souvent des copies de tableaux du Louvre. Un tympan médiéval dont il ne reste que la partie supérieure a pour thème le Christ en majesté dans une mandorle entourée du Tétramorphe ; il est près de la chapelle de la Vierge située au Nord. Sur le sol de celle-ci se trouvent les deux pierres tombales de Claude de La Haye, seigneur de Vaudétard et de la belle-mère de François de La Haye, neveu de Claude. Le chœur est dominé par un tableau du Christ en Croix, copie de Van Dyck, entouré de deux statues. La chapelle du Saint-Sacrement, incendiée en 1982 a été restaurée et a un décor contemporain.

Nous remercions également le père Antoine Loyer, curé de la paroisse, pour avoir permis cette visite. C’est la seconde après celle de mars 2016 (compte rendu sur le site).

Texte et photographies : P. Maestracci



13 janvier 2025

Un certain 13 janvier 1908

Dans la même tranche de temps, trois fratries se passionnent pour l’aéronautique :
Leurs noms, Farman, Caudron et Voisin et sans oublier Clément Ader, qui en individuel, brilla dans ses exploits.
Les frères Wright, de nationalité américaine, seront amenés à cotoyer les fratries françaises.


La mythique photo du13 janvier 1908 à Issy-les-Moulineaux
Dans la mémoire isséenne, Henri Farman représente une place de choix en accomplissant le premier vol d’un kilomètre en circuit fermé le 13 janvier 1908 sur un avion biplan conçu et construit par les frères Gabriel et Charles Voisin.
D’abord passionnés de cyclisme, Henri Farman et son frère Maurice découvrent l’aviation et deviennent constructeurs d’avions puis, par la suite, constructeurs d’automobiles.
C’est ainsi qu’est créée en 1936 la société des Avions Farman.
Le 30 octobre 1908, toujours à bord d’un biplan Voisin, Henri Farman signe le « premier vol de ville à ville », depuis le village de Bouy dans la Marne et Reims, trajet de 27 kilomètres en 20 minutes.


De nombreux records se suivent progressivement et le 18 décembre 1910 en 8 heures 12 minutes à bord cette fois d’un biplan Farman, il obtient le record de temps de vol.
En 1919, Farman crée une marque, les « automobiles Farman ». 
Britannique de nationalité, il choisit en 1937 d’opter pour la nationalité française.
La marque Farman disparaitra ensuite dans l’oubli.
Nous comptons vous raconter tout le long de l’année 2025 l’aventure de cette aviation, Issy-les-Moulineaux étant le point de convergence d’un bon nombre de ces aventuriers. 
A bientôt donc !
A droite Henri Farman et son épouse.
A. Bétry

11 janvier 2025

Le Vaisseau hisse les voiles, visite 2


La seconde visite du "Vaisseau" de Jean Nouvel s'est très bien déroulée. Très intéressante, elle a suscité beaucoup de questions de la part des participants, et Christophe Bellon y a répondu avec tous les détails attendus. Bref, la visite a duré 2 heures et tout le monde est ravi.



En cours de parcours, C. Bellon a indiqué que la fac participait à la Nuit du Droit, un événement lancé par le Ministère de la Justice il y a quelques années, en organisant la lecture de grands discours prononcés au Parlement depuis l'époque républicaine. Comme certains d'entre nous se sont montré intéressés, il a proposé de réserver à Historim une vingtaine de places (voire un peu plus si souhaité).


La date précise n'est pas encore fixée pour cette année ; mais ce sera sans doute soit le 2, soit le 6 octobre (pour être au plus près du 4 octobre, date anniversaire de la constitution de 1958, qui tombe cette année pendant un week-end). L'idée serait donc de faire passer une liste des Historimiens intéressés à Madame Keller - dès que la fac aura précisé son projet.


Florian Goutagneux
Images : Michel Julien

10 janvier 2025

Le Vaisseau hisse les voiles

 Pour connaître l’origine de ce bâtiment, que nos Historimiens ont eu la chance de visiter, il est utile de lire la table d’orientation émaillée. Elle est installée à l’angle de l’allée des Moulineaux et de la rue Pierre Poli. Le sujet Le laboratoire d’architecture contemporaine est mis en valeur par un texte bilingue rédigé par Historim et des photographies. Le Vaisseau, œuvre de l’architecte Jean Nouvel date de 1992 et était à l’origine « le siège de l’agence de publicité CLM/BBDO. 

Extrémité arrondie du Vaisseau en aval.
Une terrasse est aménagée au rez-de-chaussée
 pour tous, légèrement surélevée
par rapport au jardin et à la pièce d’eau des crapauds.
Le long bâtiment épouse la forme d’un bateau, d’où son nom, descendant la Seine entre la promenade Constant Pape et la rue Pierre Poli. Dans le Vaisseau, il est amusant de lire le nom des salles composé de VSO et un numéro !
Depuis septembre 2024, les locaux rénovés sont occupés par la Faculté de Droit de l’Université Catholique de Lille créée en 1875 (www.fld-lille.fr). La visite commence à l’entrée (2, allée des Moulineaux) où nous retrouvons madame Keller que nous remercions pour son accueil chaleureux et sa disponibilité.
 
Le bâtiment comprend cinq niveaux : un sous-sol pour le parking, un rez-de-chaussée et trois étages. L’architecture métallique avec de nombreuses vues sur la Seine, le ciel et la rue Pierre Poli est spectaculaire. La décoration intérieure est sobre avec un gris pâle dominant mais aussi des éléments peints en rouge comme les escaliers. 
La visite commence au rez-de-chaussée où se trouvent plusieurs amphis dont celui qui rend hommage à Simone Veil et des salles de cours. Tout au fond, une sortie est possible vers le jardin épousant la forme extérieure arrondie de la « proue » du Vaisseau. Ce jardin dispose d’une pièce d’eau plus étendue à l’origine mais conservée car elle abrite une colonie protégée de crapauds qui se cachent en hiver. 

Atrium au 1er étage entouré de salles et de bureaux et surmonté par les coursives rouges des deux étages supérieurs. Au fond, des panneaux présentant une exposition artistique. Le toit est composé de panneaux vitrés qui peuvent s’ouvrir grâce à un système sophistiqué.



Les étudiants qui sont au nombre de « 1050 exactement », poursuivent des études en licences et en masters. Ils sont souvent bilingues. Plusieurs cours de Droit sont donnés en anglais, espagnol ou allemand par des professeurs étrangers. En outre, des échanges universitaires sont proposés dans le cadre européen de l’IELS (International and European Law School).

Encore un grand merci à Madame Keller qui nous a fait découvrir ce campus hors du commun ainsi qu’à Monsieur Bellon pour la relecture de ce compte rendu.
 Texte et photographies : P. Maestracci

4 janvier 2025

Nicole et son quartier de la Ferme

 Nicole est devenue isséenne lors de son mariage avec Robert il y a quelques décennies. Elle n’en a plus bougé et est donc un témoin privilégié de l’évolution de son quartier.

La famille
Robert et Nicole s’installent dans un pavillon disposant d’un abri pour un camion. En effet, Robert faisait les marchés parisiens avec son oncle et sa tante. Ils vendaient « des fruits et des primeurs » : cresson, champignons (cèpes et girolles en saison) etc... Le ravitaillement se faisait aux Halles centrales en plein cœur de Paris remplacées depuis par le Marché de Rungis. Il fallait arriver vers une heure du matin afin d’installer son stand au marché vers 4h 30 - 5 heures. Il n’y avait pas d’électricité mais « des lampes à pétrole, des bonbonnes de propane pour se chauffer. »


Entrée de l’ancienne maternité rue de Meudon réaménagée
dans un pavillon. Un immeuble résidentiel occupe
l’emplacement de la maternité disparue.
Les enfants de Robert et Nicole sont nés à la maternité à l’angle des rues de Meudon et du Viaduc. Ils ont fréquenté l’école maternelle puis l’école primaire Paul Bert à l’angle des rues Aristide Briand et Paul Bert. Les garçons allaient dans le bâtiment ancien construit sous la Troisième République et les filles dans des locaux remplacés par le bâtiment moderne du collège Victor Hugo. Pour y aller, il fallait longer le mur de l’usine Gévelot et passer devant le marché qui se tenait devant la gare des Moulineaux le mercredi et le samedi. Outre l’alimentation, il y avait un marchand de tissus et un mercier.

Le quartier
L’île Saint-Germain est le premier lieu évoqué par Nicole qui parle « des Arméniens qui faisaient des marchés et qui avaient des pavillons bas et des camions bas. » Boulevard des Îles, il y avait un foyer Sonacotra pour « des Algériens qui travaillaient chez Renault. » Il était « très commerçant » avec une boulangerie, une boucherie, un fleuriste etc. »


Emplacemment de l’ancienne chapelle
Entrée de l‘école des Ajoncs, rue du docteur Lombard.
En face de l’île sur la Place de la Résistance, un kiosque de marchand de journaux a été remplacé par un arrêt de bus.

La rue Marcel Miquel était aussi « très commerçante »: un bourrelier, un droguiste « marchand de couleurs qui était auvergnat et réparait les carreaux.. » 
Dans la rue Jean-Pierre Timbaud, des boutiques se succédaient sur les deux trottoirs avec une prédominance alimentaire. La graineterie avait une arrière-boutique qui donnait sur la rue de Meudon. Plus loin , le cinéma Le Moderne se trouvait près de l’actuelle place du 19 mars 1962.
La pharmacie qui s’y trouvait est maintenant dans le centre commercial des Trois-Moulins comme l’opticien et une agence bancaire. Quant au bureau de poste, il se trouve dorénavant allée Sainte-Lucie.
L’école des Ponceaux, rue de Meudon, occupe l’emplacement d’une maison de style normand.
La rue du Viaduc était bordée « de pavillons avec des belles fleurs. » et un grand parking avec des box dans la cour est remplacé par un immeuble résidentiel.


Enfin, derrière l’église Sainte-Lucie, étaient construits un presbytère, un patronage et une chapelle dans la rue du docteur Lombard.

 

Mes vifs remerciements à Nicole qui fait revivre avec précision son quartier, ainsi qu’à son amie Françoise pour son soutien.


Texte et photographies : P. Maestracci