19 juillet 2024

1er Parcours olympique 2024, à Issy

Pour la troisième fois de son histoire, la ville accueille des épreuves des Jeux Olympiques. Les deux premières étaient celles du tir aux pigeons en 1900 et 1924. Elles se déroulèrent au stand de tir (aujourd’hui disparu) en haut de la rue d’Erevan, dans le quartier des Épinettes. Pour cette troisième participation, heureux hasard, trois parcours sont prévus entre le 24 juillet et le 11 août, l'occasion de s'y rendre et saluer les participants. 

Le premier, celui de la flamme olympique, traverse dix-neuf communes des Hauts-de-Seine le 24 juillet. Venant de Meudon, le parcours isséen commence sur le quai de la Bataille de Stalingrad, entre la ligne du Tram T2 et le petit bras de la Seine. Il longe l’ancienne île de Billancourt (rattachée de nos jours à l’autre plus au nord) avec la promenade Constant Pape et le Vaisseau. Cet immeuble de bureaux de 1992 conçu par l’architecte Jean Nouvel est en cours de transformation pour recevoir la Faculté Catholique de Lille.
 

L’île Saint-Germain est à gauche. Les usines sur la droite sur le quai d’Issy (quai de la Bataille de Stalingrad) ont été démolies sauf le bâtiment des AMX (carte postale, début du XXe siècle).
 

Ensuite, le porteur de flamme tournera à gauche de la place de la Résistance pour traverser le petit pont  et le boulevard des Deux Îles. Celui-ci réunit l’île de Billancourt déjà citée et l’île Saint-Germain. Ce nom vient de l’abbaye de Saint-Germain des Prés qui reçut le fief en 558 du roi Childebert. La flamme passe ensuite par Boulogne-Billancourt et par La tour aux Figures de Dubuffet (1988) avant de finir son parcours à Paris.

Pascale Maestracci


11 juillet 2024

Gros plan sur les écoles d'Issy

Alors que ce sont les grandes vacances, consacrons un article aux écoles isséennes.

Sous la troisième République, les lois scolaires de Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique rendent l’enseignement primaire gratuit (loi du 16 juin 1881), laïque et obligatoire (loi du 28 mars 1882) pour tous les garçons et les filles de 6 à 13 ans. Dès 1880, le ministre Camille See avait créé les premiers lycées pour jeunes filles.



École Paul Bert, carte postale, 

bâtiment de 1904, à l’angle des rues Aristide Briand et Paul Bert, avec son entrée monumentale maintenant fermée, annexée à l’actuel collège Victor Hugo.

 




École Voltaire, rue Maurice Champeau. 

Elle a la forme sans doute la plus originale. 
Son toit recourbé et couvert de plaques métalliques vertes protège le gymnase et un espace clos  à ciel ouvert au-dessus des classes 
le long de la rue Séverine. 
Ce bâtiment est doublé par un majestueux escalier de plein air desservant les trois étages. La cour toute en longueur s’étend jusqu’à l’allée Saint-Sauveur.



Écoles Jean de La Fontaine rue de l’Abbé Derry. Les briques recouvrent la façade et la disposition des fenêtres évoquent le style de Le Corbusier. Outre les écoles maternelle et élémentaire, il y a aussi une crèche.


Écoles Louise Michel à l’extérieur du Fort, 
rue du Docteur Zamenhoff. 
Façade en bois disposé en lattes horizontales. 






Les communes, dont c’est la responsabilité, doivent prévoir alors des écoles séparées pour filles et garçons. Si les établissements sont mixtes de nos jours, les écoles dépendent encore des communes, les collèges des départements et les lycées des régions.



Écoles des Épinettes dans un emplacement provisoire avenue de la Paix en attendant la construction de bâtiments neufs sur l’emplacement originel. Elles occupent les locaux de l’ancien collège de la Paix, lui-même déplacé à l’entrée du Fort. 
Des  bâtiments métalliques en forme de containers ont été rajoutés...

Certaines des premières écoles existent toujours. Elles étaient construites en meulière comme les écoles Jules Ferry (rue du même nom) ou Paul Bert dont le bâtiment de 1904 fait partie de l’actuel collège Victor Hugo
Au cours des décennies, leur architecture s’est grandement diversifiée avec des façades en briques (écoles Jean de La Fontaine), en béton, en bois (écoles Justin Oudin ou Louise Michel au Fort, entrée de Marie Marvingt restaurée en 2023), voire en métal comme l’école Françoise Giroud au Cœur de Ville. Certaines écoles ont été déplacées comme l’école Voltaire ou les écoles des Épinettes.
En 2024, Issy compte 18 écoles maternelles et 16 écoles élémentaires dont certaines sont dans un même ensemble.
Les noms qui leur ont été donnés furent longtemps ceux d’hommes connus : des politiques comme évidemment Jules Ferry, des écrivains passés dans la commune comme Ernest Renan ou Victor Hugo et plus récemment, des photographes comme Robert Doisneau. De nos jours, ce sont des femmes qui sont mises à l’honneur comme Louise Michel ou Françoise Giroud, école la plus récente. Il y a également le nom de lieux isséens comme les Épinettes ou les Varennes. Le nom le plus original est celui d’une école maternelle Le Petit train vert (rue Eugène Atget), avec un dessin illustré sur la façade vitrée de l’entrée.  

Texte et photographies : P. Maestracci 

  

6 juillet 2024

Gustave Eiffel, parcours isséen

Le 20 juin 2024, le point de départ démarre au 42 rue Ernest Renan, sous la petite tour Eiffel de la commune. La visite commence par un rappel de la biographie de Gustave Eiffel et des liens entre celui-ci et notre cité d'Issy-les-Moulineaux.


Petite tour, 42 rue Renan


La petite tour Eiffel est installée en surplomb au 1er étage du bâtiment date de 1892, trois ans après son modèle qui est environ à quatre kilomètres à vol d’oiseau. Elle est d’ailleurs classée Monument historique depuis 1988. C’est l’enseigne d’un magasin de vêtements appartenant à Henri Mayer, maire à deux reprises.
Le parcours emprunte le boulevard Gambetta qui croise la petite rue Henri Mayer. Le boulevard finit sur la place Victor Hugo où se trouve une table d’orientation émaillée dont images et textes bilingues ont été conçus par la présidente d’Historim. 



Le thème en est le premier kilomètre en circuit fermé de Henri Farman en 1908 sur le champ de manœuvres.

Table d’orientation
consacrée à Henri Farman

Ce terrain isséen de plusieurs dizaines d’hectares en zone inondable était une zone maraîchère. Il fut réclamé par l’Armée qui avait perdu le Champ de Mars dès 1887 pour laisser place à la tour Eiffel et le Palais de l’Industrie pour l’Exposition universelle de 1889. Le terrain est acheté en 1891 et les maraîchers expropriés. Alors que la tour Eiffel devait être démontée au bout de 20 ans, le sujet fut rapidement oublié. Le terrain est donc définitivement rattaché à la ville de Paris et devient une extension du XVe arrondissement. Au début du XXe siècle, l’Armée permit d’y faire les débuts de l’aviation comme Farman en 1908. Devenu l'héliport de Paris, on lui adjoint en 2021 le nom du général Valérie André, résidente isséenne.
Le boulevard des Frères Voisin (ex-partie du boulevard Gambetta) porte le nom d’avionneurs dont l’usine se trouvait à l’emplacement de l’actuel Palais des Sports.  
Enfin, le parcours s’achève dans une ancienne zone industrielle qui est maintenant celle d’immeubles d’habitation et surtout de bureaux. A la station Val-de-Seine du tram T2 et du RER une ancienne halle de style Eiffel a été remontée près du siège social d’Orange où elle se trouvait à l’origine à la fin du XIXe siècle. Elle abrite désormais les halles Biltoki. A noter qu’en regardant Paris de la station du tram, on aperçoit au loin la tour Eiffel. Fin du parcours !


Halles Biltoki, ex-Halle Eiffel

 Texte et photographies : P. Maestracci

28 juin 2024

La Dame qui lisait dans le cimetière


Voici venues les vacances d'été et le temps d'aller se promener... vous rencontrerez peut être Viviane... 

Non, il ne s’agit pas d’un roman d’Arto Paasilinna. C’est l’histoire de Viviane, habitante du quartier des Épinettes depuis 1978, grande lectrice, davantage encore depuis qu’elle est retraitée. C’est aussi une sportive, profitant de ses moments de liberté pour « prendre l’air », à pied ou à vélo, été comme hiver. Enfin, et surtout, elle aime lire dans les parcs de la ville, sur l’île Saint Germain ou au parc Barbusse (avant les travaux) mais aussi… dans le cimetière, en face de chez elle. 
Le cimetière d’Issy-les-Moulineaux fait partie intégrante du patrimoine culturel de la ville*. C’est bien sûr un lieu de mémoire, où les familles rendent hommage aux défunts et où se perpétue les souvenirs familiaux à travers les générations, mais ce peut être aussi un lieu de promenade, de repos, pour tous, arboré, paisible et loin de l’agitation urbaine.

Au cimetière, Viviane s’installe sur un banc (parmi les derniers encore en bon état), celui-ci s’il fait doux, celui-là sous les frondaisons quand le soleil tape trop fort. Elle se plonge alors dans sa lecture, saluant de temps en temps d’autres habitués comme elle, répondant  aux visiteurs curieux de sa présence ou cherchant une tombe.
Lisant beaucoup, elle se constitue en permanence un fonds de livres, dont la provenance est variée : ceux que ses filles ont laissés chez elle, ceux achetés à Chantelivre près de la mairie - « sa » librairie à laquelle elle est très attachée - mais aussi des livres récupérés dans certaines boîtes à livres de la ville,  dans son quartier ainsi qu’à la Fabrique ou au fort, au Temps des Cerises
Bien sûr, elle a ses préférences de lecture, centrées sur le livre policier avec des auteurs plutôt anglo-saxons (Douglas  Kennedy, Harlan Coben, Denny Lehane, R.J.Ellory,…) et nordiques (vous savez ceux avec des noms en …sson ou en …nen !) et bien sûr les français Bussi, Norek, Minier et Thilliez.

Si vous allez au cimetière, vous verrez au loin, cette dame plongée dans sa lecture et aussi, peut-être, ce renard qui, parait-il, vit paisiblement près de la clôture au fond. Mais ça, c’est peut-être une légende !

Texte et photos Jacques Primault 


*Voir nos articles : http://www.historim.fr/2012/04/visite-privee-dissy-le-cimetiere.html ; http://www.historim.fr/2012/11 - 11-novembre-des-enfants-au-cimetiere.htm ; http://www.historim.fr/2021/05/la-bataille-dissy-parcours-n2-du.html ;

21 juin 2024

Gros plan sur la Seine et les noms isséens


Issy-les-Moulineaux est l’une des communes des Hauts-de-Seine. De 1789, année de création des départements aux années soixante, elle faisait partie du département de la Seine regroupant Paris et la proche banlieue.


Le port et le quai d’Issy (carte postale, début du XXe siècle). 
Les berges sont peu aménagées avec divers petits bateaux, des matériaux stockés sur la berge. Le quai lui-même est peu visible et est bordé de maisons modestes et d’usines. Le seul pont visible à l'horizon est celui du viaduc d’Auteuil. Il correspond au pont du Garigliano ainsi qu’à la ligne 6 du métro.

La ville est située au sud de la capitale et sur la rive gauche du fleuve qui la sépare de Boulogne-Billancourt sur près de trois kilomètres. L’île Saint-Germain autrefois formée de deux îles n’en forme plus qu’une.
Dès l’Antiquité, les Romains avaient placé la voie romaine hors de la zone de crues longtemps menaçantes. La dernière crue majeure date heureusement de 1910. L’axe isséen de la Porte de Versailles à Meudon respecte encore ce tracé.



 Crue de 1910Magasin de subsistances militairesL’île est à droite. L’eau a envahi le quai d’Issy (nom d’époque). Le bâtiment existe toujours, rénové pour le Poney Club. 

Outre le nom du département, plusieurs noms sont en lien direct avec le cours d’eau. Long de 300 mètres, le pont d’Issy en amont effleure l’extrémité nord de l’île. Au milieu de celle-ci, le boulevard des Îles rappelle également le nom de l’île de Billancourt au sud. Tout près de celui-ci, l’allée des Ponts relie la rue Pierre-Poli et l’avenue du Bas-Meudon.
Le quai longtemps appelé quai d’Issy a maintenant deux noms liés à la Seconde Guerre mondiale. Au nord, c’est le quai du Président-Roosevelt. Ce président des Etats-Unis d’Amérique de 1933 à 1945 a joué un rôle majeur dans la victoire des Alliés, même s’il mourut avant le 8 mai. Au sud, se trouve le quai de la Bataille-de-Stalingrad, échec de l’offensive allemande contre l’URSS, tournant de la guerre en Europe.
Dans le quartier Val de Seine, trois noms sont liés à la navigation fluviale. L’esplanade du Foncet rappelle le nom d’un bateau long d’au moins 50 mètres et la rue de la Galiote, celui d’un bateau à fond plat ; elle longe la ligne du tram T2 sur près de 450 mètres. Enfin la rue du Passeur de Boulogne, pourtant parallèle au fleuve évoque le trajet transversal d’un bac entre les deux rives avant les ponts actuels.
Pascale Maestracci

16 juin 2024

Des tours vues depuis Issy

Le relief isséen est caractéristique du nom du département des Hauts-de-Seine avec une partie de son territoire dans la vallée, ancien lit du fleuve et les coteaux qui vont jusqu’à Meudon. Une position dominante permet d’apercevoir souvent les tours lointaines du paysage urbain. L’axe de certaines rues dessine un cadre pour une vision des tours avec la capitale et sa proche banlieue en arrière-plan.

Tour Eiffel depuis la rue Minard
En descendant la rue Minard, il est possible d’identifier à coup sûr la tour la plus célèbre du monde, la tour Eiffel, érigée en 1889 sur le Champ-de-Mars. Une réplique, miniature et un peu plus récente, se trouve 42 rue Renan. 

Toujours rue Minard, en regardant un peu plus vers la droite, la tour Montparnasse détache sa silhouette compacte sur le ciel. Ce fut une décision prise en 1958 lors du retour au pouvoir du Général de Gaulle avec la destruction de l’ancienne gare, la construction d’un centre commercial et d’une tour haute de 210 mètres (2e hauteur après la tour Eiffel à Paris) devant la gare placée en arrière. Une rénovation de la tour est d’ailleurs prévue. 

Vue sur la Tour Montparnasse



Les nombreuses tours du quartier d’affaires de la Défense sont repérables de loin.

Ce quartier a été décidé aussi en 1958 en empiétant sur plusieurs communes : Courbevoie, Nanterre et Levallois-Perret. L’adresse postale est pourtant Paris-La Défense. 

L’origine de ce nom vient d’une statue de Barrias érigée en 1883 sur le rond-point de Courbevoie pour commémorer la défense courageuse de Paris lors de la guerre de 1870 contre les Prussiens. 

Depuis 1958, les tours visibles de la place de l’Étoile se sont multipliées.



Une tour plus proche est celle du Groupe Accor à la limite entre deux départements et deux villes : Paris et Issy-les-Moulineaux. C’était à l’origine une tour Bouygues. On peut la voir de plusieurs lieux dont la rue du Moulin de pierre.


Depuis la rue du Moulin de pierre
Enfin, de hautes grues Porte de Versailles soulignent la construction de la tour Triangle qui a déjà plusieurs étages. Son projet décidé sous la mandature de Bertrand Delanoé fut longtemps remis en cause mais la décision finale a créé un chantier spectaculaire. Les grues sont visibles de la rue Renan et de la rue Parmentier. 

La tour Accord












Texte et photographies : P. Maestracci






 





10 juin 2024

Bernard Pivot et les vins d'Issy

Bernard Pivot, de l’Académie Goncourt, célèbre amoureux des livres, des vins et des dictées, vient de disparaître.
Dans son Dictionnaire amoureux du vin, il fait référence à Issy-les-Moulineaux dans plusieurs paragraphes.

Le premier est consacré à Paris et Île-de-France (vins de), page 311 « Dans la banlieue, la vigne bouge aussi…[comme] à Issy-les-Moulineaux où le blanc de chardonnay est agréable. » Les vignes étaient autrefois sur les hauteurs mais il en reste quelques témoignages contemporains comme l’écrit l’auteur. 

Boutique de la maison Legrand archive familiale

Le Chemin des vignes appartient à la famille Legrand depuis plusieurs générations. Des vignes ont été plantées dans le quartier des Moulineaux en contrebas de la ligne du RER ; elles sont traditionnellement vendangées par des écoliers isséens en automne. Il existe aussi une boutique Yves Legrand, 113 bis avenue de Verdun. Par ailleurs, des pieds de vigne se trouvent dans les jardins de certains pavillons et leurs rameaux sont parfois visibles de la rue.


Une confrérie haute en couleur et en harmonie


Une autre référence est celle de Saint Vincent (pages 381 et 382) « Le proconsul Dacien, homme de confiance de l’empereur Dioclétien le condamne, entre autres douceurs à avoir le corps broyé, écrasé, ce qui fit jaillir son sang comme le jus de raisin ruisselle sous la violence du pressoir. » En 558, le roi Childebert 1er attribue le 

« fief d’Issy » à l’abbaye qu’il a créée en 543 à l’instigation de Germain, évêque de Paris. L’abbaye parisienne « possédait de nombreuses vignes en Ile-de-France, les moines-viticulteurs firent de saint Vincent leur rempart contre les gelées et la grêle. » Le nom originel de l’abbaye est Sainte-Croix-Saint-Vincent avant de devenir Saint-Germain-des-Prés quand saint Germain y est enterré comme les premiers rois mérovingiens. L’île Saint-Germain perpétue le souvenir de ce fief ecclésiastique. Les initiales SV gravées dans le bois de la porte centrale de l’église Saint-Étienne sont celles de saint Vincent, patron des vignerons, célébré le 22 janvier. Autre référence, après la disparition de l’entreprise Gévelot aux Moulineaux, le quartier fut restructuré avec la création du cours Saint-Vincent reliant la place Gévelot à l’avenue de Verdun.

L’ article Vendanges (page 427) évoque le siège de Paris par Henri, roi de Navarre et de France en 1589 (sur site, 3 juin 2016). Ses troupes campent sur les hauteurs d’Issy. « Pendant le siège de Paris, Henri IV accorda une trêve et une escorte aux propriétaires qui craignaient de perdre la récolte de leurs vignes de Suresnes ou d’Argenteuil. Henri IV était décidément un bon roi. » 

Il est probable que ce répit fut aussi accordé aux vignerons isséens qui pouvaient directement faire goûter leur vin aux soldats sur place.



A droite, porte centrale de l’église Saint-Étienne reconstruite au XVIIe siècle. Les deux vantaux en bois ont été offerts par Louis XIV, petit-fils de Henri IV et par sa mère Anne d’Autriche, ce qui explique les armoiries avec une moitié aux fleurs de lys et l’autre avec les chaînes du Béarn. Les initiales S et V pour Saint-Vincent sont gravées en-dessous des angelots sur le vantail de droite.


Repose (ci-contre) du portail de l'église Saint-Etienne le 20 mars 2018, après la dernière restauration.

 

Texte : P. Maestracci
Photos : A.Bétry

5 juin 2024

Un plan d'Issy-les-Moulineaux, datant de l'entre-deux guerres

Ce plan est extrait d’un Plan de Paris gravé par A. Demesseman (Paris) d’après le dessin de L. Guilmin pour l’imprimerie J. Herbert et Cie, Paris Levallois. Il est à l’échelle 1/20 000 e. 

C’est un document publicitaire pour une marque de pneumatiques 
dont un point de vente est sur le boulevard Gallieni. 
Un fanion à l’emblème Dunlop en précise la localisation.

La date n’est pas précisée mais le plan correspond à une période déterminée par certains repères : le nom de l’avenue de Verdun après la Première Guerre mondiale et l’absence de la ligne 12 du métro. Un tracé au stylo annonce visiblement le prolongement de la ligne en 1934 avec deux nouvelles stations (Petits-Ménages et Mairie d’Issy).
Autour du Champ de manœuvres et d’aviation, beaucoup plus étendu que l’actuel héliport, il n’y a aucune rue, ni la rue Farman ni la rue du Colonel-Pierre-Avia par exemple. Les rues n’existaient pas non plus dans l’îlot circonscrit par les rues Desmoulins, Rouget-de-Lisle et le boulevard Gallieni. La partie du boulevard Gambetta au sud-est l’actuel boulevard des Frères-Voisin. L’Hospice des Petits-Ménages change de nom en 1945 et devient l’hôpital Corentin Celton près de la place Paul Vaillant-Couturier, ex-place Voltaire jusqu’en 1937.
Sur l’île Saint Germain, il n’y a plus de bâtiments militaires mais un parc départemental et la Tour aux Figures de Dubuffet (1988). Le quai d’Issy-les-Moulineaux est maintenant renommé quai du Président-Roosevelt.
Autour de l’église Saint-Étienne, la rue de Chevreuse est devenue la rue Jules-Guesde, la rue de l’Hôtel-de-Ville, l’avenue Jean-Jaurès et la rue de la Fontaine transformée en passage Jassedé.
L’Hôtel de ville n’est plus rue Renan mais rue du Général-Leclerc et l’avenue de Verdun dans son prolongement est l’avenue Victor-Cresson. La rue des Citeaux qui est proche s’appelle rue d’Estienne-d’Orves.
Merci à Muriel qui m’a fait découvrir un plan isséen ancien, une fois de plus.
 Texte : P. Maestracci