29 juillet 2023

Des livres animés… tout à fait extraordinaires !

Jacques Primault (ci-dessous), Isséen, membre de notre association, bibliophile assumé, a bien voulu nous parler de sa collection de livres animés - ce qu'on appelle des Pop-Up. 

Jacques Primault. © XDR
Vous collectionnez des livres animés (Pop-Up en anglais). De quoi s’agit-il ?
Ce sont des livres qui, au fil de leurs cinq ou six pages, permettent de déplier des dioramas ou des scènes avec personnages, comme vous allez le voir sur ces photos.

Comment avez-vous découvert ce type d’objets ? 
Le phénomène est apparu en France en 2002, avec une exposition montée par un passionné, Jacques Desse, puis réapparu en 2008 avec une exposition à la BNF. Pour moi, cela a démarré en 2010 en recevant en cadeau le livre animé du Petit Prince (ci-dessous). 

Le Petit Prince, en Pop-Up.
J’ai alors découvert ce monde du livre-objet, son histoire, qui remonte au Moyen-Âge avec les cosmographies, et l’ingéniosité des créateurs. Mais cet attrait pour le Pop-Up a pris naissance, chez moi, dans un terreau de bibliophilie assumée, avec livres reliés cuir, livres japonais à reliure en ficelle ou livres-objets de poésie. Le ver était dans le fruit !

Il est intéressant de noter que le livre Pop-Up (« jaillissement » en français) s’est développé ces dernières années en réaction au livre et à l’image numériques car, par définition, un tel livre ne peut être dématérialisé. Le Pop-Up a cela d’original qu’il dépérit sur l'étagère et qu’il aime à être exposé. Il revit quand il est déplié sur un meuble ou une table de salon. Toute la famille en profite et en parle.

Combien avez-vous de livres animés ?
J’ai recompté, pour votre interview : 107 livres, ce qui est peu par rapport à de grandes collections. En fait, je la complète en dilettante. Umberto Eco disait que "Le vrai collectionneur est davantage intéressé par la quête que par la possession".

"Il était une fois… "

Mais ne sont-ils pas des livres pour enfants ?
À première vue, oui - comme on peut le voir ci-dessus, mais au-delà des contenus proposés, souvent simplistes, l’intelligence de la conception, des pliages et des collages, alliés à leur fragilité, destinent ces objets artistiques à un autre public, sauf à accepter leur destruction rapide par un enfant. 

Exemple de Pop-Up à images à tirettes.

Quel livre préférez-vous ?
Le choix est difficile car les contenus et les techniques sont très variés. Il faut distinguer les Pêle-mêle (ou méli-mélo),  les images à tirettes (ci-dessus), à jalousie ou à volets, les tableaux en relief (ouverts à 90°) nés au XIXe siècle ; puis les Pop-Up américains des années 30, ouverts à 180°. Vous avez aussi les concertinas (en accordéon ou Leporello, ci-dessous), les Carrousels (360°), les livres tunnels (papiers superposés formant tableau), les Flips books (ou folioscopies) façon dessin animé.

Exemple de concertinas, ou Leporello

Le choix est également difficile en raison de la variété des thèmes abordés, que ce soit la fête de Noël, les contes, la mer et les bateaux (ci-dessous), les peintres ou les créations abstraites. Choisir est impossible !

Qui sont les artistes qui réalisent ces objets ?
On les appelle aujourd’hui des ingénieurs papier, et ils sont formés dans les écoles des filières artistiques. Les Français ont une belle réputation (notamment Gérard Lo Monaco, Philippe Huger dit UG, Olivier Charbonnel). 
La difficulté pour les éditeurs réside surtout dans le coût de production, et seule une fabrication en Asie et même des coproductions internationales permettent d’avoir un prix abordable, autour de 20-25 € (sinon il faut compter 10 ou 20 fois plus en fabrication artisanale en France).

Le Titanic en Pop-Up.

Pour en savoir plusL’art du Pop-Up et du livre animé, Jean-Charles Trebbi (Ed. Alternatives) ; L’art du papier découpé, Felicitas Oehler (éditions Ides et Calendes) ; 3D Graphics (Ed. PIE Books) ; The art of paper folding for Pop-Up, Miyuki Yoshida (Ed. PIE Books). 
Vous pouvez en acheter à la librairie Chantelivre, 32, avenue de la République, Issy-les-Moulineaux.
Merci à Jacques de nous avoir fait découvrir cette curiosité livresque. PCB

23 juillet 2023

Littérature et préhistoire isséenne

Pourquoi pas un peu de lecture pour se reposer des "nez en l'air" précédents…
Place à La Préhistoire, Vérités et légendes (Perrin, 2020), le livre écrit par Éric Pincas, que certains d'entre vous ont peut-être découvert lors de sa conférence en juin.

Le livre composé de 25 chapitres abordant les sujets les plus variés de cette fort longue période. Les titres sont écrits sous forme de questions comme « L’homme naît-il bipède ? » ou « L’art des cavernes est-il un simple plaisir esthétique ? » Les réponses sont documentées grâce à de multiples recherches et à des entretiens avec des spécialistes.

Notre ville d'Issy-les-Moulineaux y est citée à la page 18. L’abbé Jean Guibert (1857-1914) « professeur de sciences naturelles … a longtemps enseigné au séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux. Il a notamment eu pour élèves l’abbé Breuil et les frères abbés Amédée et Jean Bouysonnie… »

Le séminaire (ci-dessous), 33, rue du Général-Leclerc, se trouve à l’emplacement du domaine de la reine Margot qui y résida de 1606 à 1615. 
Le bâtiment, endommagé en 1870/1871, fut reconstruit à la fin du XIXe siècle.


Façade du séminaire. © P. Maestracci

Celui-ci devint ensuite la propriété de l’ordre de Saint-Sulpice qui en fait un lieu de recueillement puis un séminaire toujours existant. Nous avons consacré plusieurs articles et même organisé une visite privée de ce magnifique bâtiment.

Abbé Breuil. © XDR
Quant à l’abbé Breuil (1877-1961), c’est un préhistorien célèbre pour ses recherches dans les grottes du Mas d’Azil ou de Font-de-Gaume (ci-contre). Il a écrit plusieurs ouvrages sur les écoles artistiques des cavernes. Il fut membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Et Historim lui a consacré un article : http://www.historim.fr/search?q=Abbé+Breuil

Il est à noter qu’un foyer de chasseurs-cueilleurs du Mésolithique fut découvert rue Henri-Farman il y a quelques années, bien après le décès de l’abbé Breuil.
Bonne lecture à vous. On se retrouve à la fin de la semaine pour de nouvelles aventures ! P. Maestracci



21 juillet 2023

Réponse - Un bel angelot

 

© M. Julien

Alors vous l'avez retrouvé ce bel angelot… ce n'était pas trop difficile car on en a déjà parlé sur le site.
Il se trouve perché au sommet de la grande chapelle du Séminaire Saint-Sulpice (ci-dessous) en compagnie d'un autre angelot. 

Cet ensemble de bronze a retrouvé sa place le 17 janvier 2012 après avoir été restauré. La chapelle, construite à la fin du XIXe siècle, a été, elle aussi totalement restaurée : http://www.historim.fr/2012/09/les-anges-du-grand-seminaire-saint.html

Le Séminaire Saint-Sulpice, à Issy-les-Moulineaux. © M. Julien

Si l'entrée du Séminaire se trouve au 33, rue du Général-Leclerc, c'est depuis la rue Vaudétard ou la rue Minard que l'on peut observer ce groupe d'angelots le plus facilement.

Prochain rendez-vous sur le site dimanche 23 juillet, 18 h. 

16 juillet 2023

Jeu - Un bel angelot

On continue à circuler dans la ville, le nez en l'air...  Après un grand homme qui a marqué l'Histoire, voici un petit ange…

© M. Julien

Réponse le 21 juillet, 18 h.

14 juillet 2023

Réponse - Un buste historique

 
Jean Moulin. © PCB

Il s'agit de Jean Moulin (20 juin 1899-8 juillet 1943). Comme l'indique le panneau installé sur le socle de la statue, il fut le premier président du Conseil National de la Résistance, nommé par le général de Gaulle.

Arrêté par les Allemands le 21 juin 1943, à Caluire, il est transféré à la prison de Lyon et meurt quelques jours plus tard dans un train le menant en Allemagne, des suites des tortures subies. 
Ses cendres seront transférées au Panthéon le 19 décembre 1964.

Mais où peut-on admirer ce buste ?
Il se trouve depuis 1995 sur l'île Saint-Germain, devant le 15/17 avenue Jean-Monnet (ci-dessous). Cette sculpture est signée de l'artiste salvadorien Rodolfo Vega.

Jean Moulin sur l'île Saint-Germain. ©PCB

Vous avez la possibilité de suivre un parcours historique sur l'île Saint-Germain, côté habitation, grâce notamment à notre association. Mais l'on vous en dira plus au mois d'août. À suivre donc.
Prochain rendez-vous… de lecture, le 23 juillet à 18 h. 

8 juillet 2023

Jeu - Un buste historique

Ça y est… ce sont les grandes vacances et le site d'Historim se met à l'heure d'été avec, une fois par semaine, des nez en l'air à découvrir, des livres à dévorer, des parcours découvertes à sillonner, toujours dans notre ville.

Alors, on commence avec ce buste d'une personnalité bien connue. À vous de chercher et le retrouver. Une petite indication : il est mort le 8 juillet 1943 ! 

© PCB

Réponse le 14 juillet, 18 h.
 

5 juillet 2023

Issy-les-Moulineaux Architecture - Épisode 5 : Les bâtiments industriels

Voici le dernier épisode, avant les vacances d'été, de cette série dédiée à l''architecture dans notre commune d'Issy-les-Moulineaux. Place aux bâtiments industriels.

Pendant le Moyen Age et les siècles suivants, il n’y eut qu’un village autour de l’église Saint-Étienne et le domaine de la Ferme aux Moulineaux avant la construction de belles propriétés le long de la route prolongeant l’actuelle rue de Vaugirard. Mais au début du XXe siècle, apparaissent les premières usines, comme on peu le voir (ci-dessous) sur cette carte postale.

Vue du quai d'Issy. Au loin, la Tour Eiffel.

En 1825, la première usine (sur 3 000 mètres-carrés, puis sur 7 hectares) est construite dans le quartier de la Ferme. Il s’agit de Gévelot, Société française de Munitions, fermée en 1992.  

Portail Gévelot.

Notez d'ores et déjà que le dimanche 17 septembre, lors des Journées du patrimoine, l'usine sera mise à l'honneur. Rendez-vous dès 14 h au Musée français de la carte à jouer. En attendant, vous pouvez toujours aller en admirer la porte d’entrée, déplacée rue du Docteur-Lombard, lors du réaménagement du quartier (ci-contre).


Tout près avenue de Verdun, une brasserie est créée en 1864 par la Société Industrielle de Brasserie et Malterie ; l’usine est même électrifiée en 1903. La Brasserie des Moulineaux abrite aujourd'hui les serres municipales, avenue de Verdun (ci-dessous).


Les serres municipales, ex-Brasserie, avenue de Verdun.

La révolution industrielle favorise l’apparition de nombreuses autres usines dans tous les quartiers de la plaine car on éloigne de Paris les activités polluantes, bruyantes et dangereuses telles l’électricité, la chimie etc. De plus, les débuts de l’aviation au début du XXe siècle sur le champ de manœuvres ont favorisé l’implantation d’usines aéronautiques (Frères Voisin, Caudron puis SEV Marshall etc.) tout autour du terrain. 

La banlieue maraîchère se transforme alors en banlieue industrielle. Mais après les Trente Glorieuses, la ville s’est métamorphosée avec la tertiarisation de l’économie et la construction de nombreux logements. 


Si la plupart des usines ont disparu, certains bâtiments ont été transformés en logements comme la Manufacture des Tabacs, rue Ernest-Renan, créée en 1904 sur une surface de 17 000 mètres-carrés, et fermée en 1978. Les murs d’enceinte ont maintenant disparu. 

La Manufacture des Tabacs. Carte postale.

Le bâtiment de trois étages à droite sur la photo (ci-dessus) a été aménagé en appartements, une crèche est hébergée dans les deux pavillons de l’ancienne entrée et le bâtiment de l’administration a été conservé tel quel. Quelques commerces dont un restaurant, nommé La Manufacture, sont installés sur l’esplanade. 


Il en est de même pour les laboratoires pharmaceutiques Jacques Logeais (ci-dessous), que l'on doit à l'architecte Jacques Delaire, situés au 71, avenue du Général-de-Gaulle. Fondés en 1936, ils ont fermé dans les années 2000 et sont transformés en immeubles d'habitation.


Ex-laboratoires pharmaceutiques Logeais.


D’autres ont changé d’activités comme la Halle de style Eiffel, entreprise à l’origine de construction électrique, transformée en Halles d’Issy Biltoki dans le quartier Val-de-Seine. 


Les bureaux Sodexo, quai de la Bataille-de-Staingrad.

À l'emplacement de l’usine qui fabriquait les Chars AMX (Atelier des Moulineaux), quai de la Bataille-de-Stalingrad, se dressent aujourd'hui les bureaux de la société Sodexo (ci-dessus),


Transformateur électrique.
Mais il y a toujours actuellement des installations industrielles comme le grand transformateur électrique à l’angle de la rue Henri-Farman et du boulevard Gallieni (ci-contre), et le poste de Source de Haute Tension, ex-EDF, géré par Enedis 10-18 rue Charlot.



Le traitement des ordures autrefois brûlées dans la TIRU (Traitement Industriel des Résidus Urbains) est assuré par l'Isséane depuis 2009, un peu plus près de Paris quai du Président-Roosevelt (ci-dessous).


L'Isséane, quai du Président-Roosevelt.

Dans un futur proche, une station de production d’hydrogène vert est prévue sur un terrain délimité par la ligne de RER, la rue de Vaugirard et le quai de la Bataille-de-Stalingrad. Comme quoi, Issy-les-Moulineaux, attire toujours les industriels.

Texte et photographies : P. Maestracci