30 janvier 2020

La rue Jeanne d'Arc, à Issy

Cette petite rue, longue de 150 mètres, se trouve dans le prolongement de la rue Guynemer quand celle-ci oblique brusquement sur la gauche au croisement avec la rue Foucher Lepelletier. Elle mène à la rue Oradour-sur-Glane qui est la limite entre la commune avec Paris mais aussi entre les deux départements de la Seine et des Hauts-de-Seine, dans le quartier Les Varennes.

La Fourche, à la jonction des rues Jeanne d'Arc et Guynemer.
Carte postale ancienne.
La rue rappelle la mémoire de Jeanne d’Arc (1412-1431) fut brûlée vive à Rouen comme hérétique et relapse. La décision fut assumée par l’évêque Cauchon aux ordres des occupants anglais. Jeanne d’Arc n’affrontait les ennemis qu’avec un oriflamme mais elle fit sacrer à Reims le roi Charles VII contre les intérêts anglais. Elle fut canonisée en 1920.

La rue Jeanne d’Arc connaît de nombreuses transformations depuis plusieurs années car les petits bâtiments sont progressivement démolis et remplacés par des immeubles de grande taille.

Ancien Foyer de Travailleurs. © P. Maestracci
Au 10 de la rue d’Oradour-sur-Glane et au numéro 3 de la rue Jeanne d’Arc un immeuble de bureaux recouvert de granit gris est en cours de rénovation avec destruction partielle et remplacement de façades. Cet ensemble d’abord occupé par l’entreprise Thomson puis par Technicolor appartient à la société Icade SA.
Un foyer de Travailleurs (ci-dessus) composé de deux bâtiments, entre les numéros 7 et 9 de la rue Guynemer et 4 et 6 de la rue Jeanne d’Arc, a été démoli et remplacé par des immeubles résidentiels de 8 à 10 étages en
cours de livraison. Au milieu des années 1950, au numéro 7, un immeuble fut érigé au fond d’une cour séparée de la rue par une modeste barrière.

La Fourche aujourd'hui avec la brasserie Le Boyard.
© P. Maestracci
L’opération immobilière à venir prochainement concerne les petits bâtiments, immeubles et maisons aux numéros 12, 14 et 16. Ces deux derniers numéros abritent la célèbre brasserie Le Boyard (ci-contre) qui va disparaître avec tous ses souvenirs.
En effet, cette brasserie fut extrêmement fréquentée au début du XXe siècle par les aviateurs et le personnel des usines d’aéronautique, installées tout autour  du champ de manœuvres, comme l'usine Caudron. Le terrain fut réduit et accueille aujourd'hui l’Héliport de Paris-Issy. P. Maestracci

24 janvier 2020

Robert Choffé, ancien combattant d'Issy 1939-1945

Comme il vivait, c'est discrètement que Robert Choffé s'en est allé en ce mois de janvier 2020.
Le 18 juin 2016, il avait reçu des mains de Michel Rossignol, maire adjoint honoraire, la Légion d'honneur. Son allocution reste encore dans les mémoires.

Robert Choffé, 11 novembre 2013 © A. Bétry
"Cher Robert Choffé,
C'est un grand honneur pour moi d'avoir été sollicité par Robert Choffé pour être aujourd'hui son parrain. Jamais je n'aurai imaginé lorsque j'avais 9 ans en 1944, qu'un jour, un ancien FFI, comme ceux que je voyais courir dans les rues, accompagnant et guidant des soldats de la 2e DB pour déloger les occupants, nombreux, de l'École Militaire, à 300 mètres de chez moi, me demanderait de le parrainer pour lui remettre cette prestigieuse décoration.

Robert Choffé, vous êtes né le 8 août 1925, vous allez avoir bientôt 91 ans. A 19 ans, vous vous engagez dans les FFI à Issy-les-Moulineaux, après avoir été apprenti chez Renault où vous êtes entré en octobre 1940 comme mouleur-fondeur, à l'atelier de fonderie de bronze.

Bien qu'étant encore «mineur», vous commencez déjà à vous révolter contre l'occupant en ajoutant du plomb dans le bronze destiné aux pièces de locomotives. Après la destruction de la fonderie par un bombardement, vous êtes réquisitionné par l'occupant pour remettre en état les voies de chemin de fer détruites par les bombes. Vous vous manifestez à nouveau avec l'aide d'un copain de votre âge en enfouissant des traverses et des pièces métalliques nécessaires à la remise en état des voies qui devaient permettre le transport de troupes ou de matériel de guerre. Cet engagement dans les FFI vous permettra de participer à la prise de ce qui a été appelé le campement d'Issy-les-Moulineaux dans l'île St Germain.

Robert Choffé, 29 octobre 2017. © A. Bétry
Après avoir été regroupés au Grand Séminaire, vous décidez de vous engager pour la durée de la guerre au Fort de Vincennes. Nous sommes en septembre 1944. Suite aux tests que vous avez effectués, vous êtes versé au 32e régiment d'artillerie ; vous êtes alors spécialisé dans l'orientation et le calcul des positions de canon de 155 court mais, aussi, dans le déminage. Votre régiment est alors appelé à la résorption de la poche de Royan et vous vous illustrez à la pointe de Vallières et dans l'île d'Oléron, pour le déminage de plusieurs positions de batteries, ce qui vous vaut une citation à l'ordre du Régiment avec attribution de la Croix de Guerre avec étoile de bronze.

Votre régiment participe ensuite à l'occupation de l'Allemagne. En juillet 1945, après le peloton de sous-officier, vous êtes nommé maréchal des logis et vous serez libéré le 9 février 1946. Vous êtes par ailleurs titulaire de la Croix du Combattant Volontaire, de la Médaille Militaire, du titre de Reconnaissance de la Nation.

Bravo, et mes félicitations pour ce brillant parcours.
Au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier de la Légion d'honneur.
Avec toutes nos félicitations ».
Michel Rossignol
Maire adjoint honoraire d'Issy-les-Moulineaux.

20 janvier 2020

Maurice Berteaux, conférence à Issy-les-Moulineaux

Fabrice Moullé-Berteaux, au micro. © PCB

En ce jeudi 16 janvier 2020, nous étions une bonne cinquantaine de personnes réunies au Musée français de la carte à jouer pour écouter la conférence de Fabrice Moullé-Berteaux (ci-contre) consacrée à son arrière-arrière grand-père Maurice Berteaux (ci-dessous).






Mais qui était donc ce personnage haut en couleurs, ce ministre de la Guerre décédé brutalement, le 21 mai 1911, sur le champ de manœuvres d'Issy-les-Moulineaux, au départ de la première grande course aérienne de l'Histoire, le Paris-Madrid ?
Maurice Berteaux © XDR

Fabrice nous présente d'abord un film d'une dizaine de minutes consacrée à la vie quotidienne au temps de Maurice Berteaux : les Champs Élysées et la place de la Concorde embouteillés de voitures à cheval ; les premiers métros, le Pont Alexandre III, l'Exposition universelle de 1900… et, pour terminer, l'accident qui coûta la vie au ministre de la Guerre et blessa une soixantaine de personnes. Le ministre eut droit à des funérailles nationales.





© PCB
Puis viennent les portraits de neuf personnalités incontournables, proches de Maurice Berteaux au cours de sa vie d'homme publique, débutée en 1893. Il y avait : Paul Doumer, son meilleur ami (ci-contre) ; Léon Bourgeois ; Jean Jaurès; Pierre Waldeck Rousseau ; Émile Combes ; Aristide Briand ; George Clemenceau ; Émile Loubet et Armand Fallières.

Enfin, voici quelques faits marquants des actions politiques de Maurice Berteaux.  C'est un homme actif, franc-maçon, laïc… très généreux de sa fortune personnelle. Il est l'un des plus grands mécènes de l'Exposition universelle de Paris, par exemple. Il participe activement à la loi de 1901 sur les associations, à celle de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État. Il instaure le service militaire sans exemption pour deux ans, milite (sans résultat) contre la peine de mort et - ironie de l'histoire, alors que la France est bloquée par des grèves depuis plusieurs semaines - fait passer la loi de 1909 sur le régime spécial des retraites des cheminots !

L'avion de Louis-Émile Train avant l'accident, 21 mai 1911, à Issy. © XDR

Il rêvait de se présenter à la présidence de la République en 1913… le décollage raté d'un certain  Louis-Émile Train à Issy-les-Moulineaux en décida autrement (ci-dessus) !

Un grand merci à Fabrice Moullé-Berteaux qui, à la fin de la conférence, dédicaça son ouvrage Maurice Berteaux, un financier en robe de Chambre, paru aux éditions Temporis. Merci aussi à son éditeur, François d'Aubert. PCB

16 janvier 2020

Victor Prouvé à l'Hôtel de Ville d'Issy. Une restauration réussie

Ce jeudi 9 janvier, à l'Hôtel de Ville d'Issy-les-Moulineaux, la Vie de Victor Prouvé retrouvait une nouvelle vie… grâce à douze restauratrices de talent, dont trois d'entre elles étaient à l'inauguration (ci-dessous). Un chantier piloté par Violaine Garcia et Emilie Faust (à gauche et au centre).

Les restauratrices devant leur œuvre. © PCB
Historim a déjà, bien sûr,  évoqué cette toile majestueuse qui décore, depuis 1895,  l'escalier de l'Hôtel de Ville : http://www.historim.fr/2013/05/victor-prouve-decore-lhotel-de-ville.html
Mais une restauration s'avérait nécessaire. Ce qui a été fait. Laissons-les nous raconter :

" Durant trois mois, une équipe de 12 restauratrices du patrimoine en spécialité peinture et habilitées à travailler pour les collections publiques, s’est relayée au chevet de la Vie de Victor Prouvé réalisée en 1897, une peinture à l’huile sur toile monumentale marouflée, soit collée sur le mur. L’œuvre est ainsi divisée en cinq lés, soit cinq morceaux de toile réalisés en atelier d’après les multiples croquis de l’artiste.

Vue générale de l'œuvre en cours de nettoyage. © XDR
L’étude préalable à la restauration réalisée en avril 2019 avait mis en évidence le bénéfice d’une intervention afin d’assurer la bonne conservation de l’œuvre, d’en améliorer sa lisibilité et de retrouver la compréhension de la technique de l’artiste. Ces aspects étaient compromis par différentes campagnes de restauration antérieures. En effet, l’œuvre a été usée par des nettoyages excessifs, opacifiée par la présence d’un épais vernis inadéquat et dégradé, et enfin dénaturée par de nombreux repeints. Ces derniers inventent parfois des motifs en masquant la matière originale pourtant bien présente, et visaient à dissimuler les incohérences provoquées par l’ancien nettoyage, principalement à la jonction des lés de toile et dans le ciel. D’importantes usures ont été mises au jour ainsi que des blanchiments profonds et d’anciennes découpes de la toile, réalisées lors d’une précédente intervention pour reprendre des décollements du support.

Après nettoyage des repeints. © XDR
L’enjeu majeur de notre travail a été le retrait de ces anciennes restaurations invasives, et notamment le retrait de l’épais vernis opacifié ainsi que les repeints inventifs. Cela s’est avéré particulièrement délicat du fait de l’utilisation de matériaux inappropriés et peu réversibles sur une matière picturale originale très fine, aux couleurs fragiles et usées. Il a donc été nécessaire de mettre au point une méthodologie de nettoyage rigoureuse avec un contrôle régulier de l’opération à l’aide de rayons ultra-violets. Ce protocole a finalement permis de retrouver la subtilité des nuances colorées et la vivacité de la touche de Victor Prouvé.

Après réintégration colorée en petits points. © XDR
Les interventions menées ont suivi la déontologie appliquée dans la profession, respectant au mieux les conditions de réversibilité et de respect de l’original. Ainsi, afin de ne pas réitérer les erreurs passées, un léger vernis de conservation a été appliqué et un travail de retouche pointilliste méticuleux a été réalisé pour différencier notre intervention de la matière picturale originale. Ce travail s’est concentré sur les parties lacunaires ou usées et a été réfléchi en concertation avec les responsables de l’œuvre afin de retrouver la lisibilité du décor tout en préservant les traces de sa matérialité et de son histoire. "


Et voici le résultat ! 

Détail la Vie de Victor Prouvé. Hôtel de ville d'Issy.  © PCB

Détail la Vie de Victor Prouvé. Hôtel de ville d'Issy.  © PCB

Détail la Vie de Victor Prouvé. Hôtel de ville d'Issy.  © PCB
La Vie de Victor Prouvé pourra être à nouveau appréciée par les Isséens pour les décennies à venir. PCB.

12 janvier 2020

La rue Maurice Berteaux à Issy-les-Moulineaux

Alors que se prépare la conférence de Fabrice Moullé-Berteaux, consacrée à son arrière-arrière grand père Maurice Berteaux - [jeudi 16 janvier, 18h30, Musée français de la carte à jouer, rue Auguste Gervais] - partons à la découverte de la rue Maurice Berteaux.

© A. Bétry
Le nom rend hommage à Maurice Berteaux (1852-1911), ministre de la Guerre, tué lors d’un accident d’aviation sur le Champ de manœuvres, au départ de la course aérienne Paris-Madrid, comme l'on peut lire sur la plaque (ci-dessus).

Cette rue, logiquement proche de l’Héliport, se situe dans le quartier Val de Seine-les Arches. Celui-ci est en rénovation spectaculaire depuis les dernières décennies du XXe siècle. Longue de 120 mètres mais relativement large, la rue Maurice Berteaux décrit un angle obtus pour relier le boulevard Gallieni et la rue Rouget de Lisle. Malgré une longueur modeste, elle regroupe plusieurs équipements municipaux au milieu d’immeubles résidentiels.

Rue Maurice Berteaux, vue de la rue Rouget de l'Isle. © P. Maestracci
A commencer par  la Maison Val de Seine, situé au n°13 (01 46 48 98 19), au rez-de chaussée d'un immeuble contemporain, construit en 2004 par les architectes Pierre et Cédric Vigneron, que l'on découvre sur la droite de la photo ci-dessus et, en gros plan ci-dessous. 

Entrée de la Maison Val de Seine. © P. Maestracci

Fenêtre de la crèche des Lavandières. © P. Maestracci
L’immeuble arrondi au fond, bien visible sur la photo en haut,  héberge la crèche des Lavandières. Cette crèche dont l’entrée se trouve sur l’esplanade de Séoul/Guro dispose de quelques fenêtres (ci-contre) donnant sur la rue Maurice Berteaux. La poutre métallique ornant la fenêtre est ornée de quatre têtes : deux adultes et deux enfants symbolisant une famille. De l’autre côté de la rue au numéro 10, se trouve la halte-garderie des Montgolfières.


Enfin, voici les Arcades (issy.com/lesarcades), à l’angle de la rue à gauche et du boulevard Gallieni sur la droite. Il s’agit d’une école pour petits et grands, consacrée aux arts plastiques. 

Les Arcades. © P. Maestracci
Bien d'autres municipalités ont donné le nom de Maurice Berteaux à une de leurs rues, esplanades ou boulevard. Rien qu'en Ile de France, on en a relevé plus 60, dont une à Paris dans le 20e arrondissement. A Conflans-Sainte-Honorine, dans le 78, et à Cormeilles-en-Parisis, dans le 95, les Mairies se situent rue Maurice Berteaux… 

Venez donc nombreux au Musée, ce jeudi 16 janvier, découvrir qui était ce personnage hors du commun, passé à la postérité. Entrée libre. P. Maestracci

9 janvier 2020

Rénovation du Centre administratif municipal d'Issy

Bienvenue au Centre Administratif Municipal, nouvelle version. Situé au numéro 62 rue du Général Leclerc, dans le quartier du Centre Ville, il a été totalement réaménagé au cours depuis trois ans 

À son emplacement, il y eut jusqu’aux Trente Glorieuses un ensemble de bâtiments vétustes. Tout cet ensemble fut remplacé par deux tours d’habitation pour des logements sociaux et un ensemble de bureaux de trois étages le long de la rue. Ces bureaux furent un certain temps ceux de l’ANPE (Agence Nationale Pour l’Emploi). Ils sont depuis occupés par le Centre Administratif Municipal lorsque l’Hôtel de Ville, situé de l’autre côté de la rue, eut besoin d’agrandir ses locaux et d’être lui-même rénové.

Le CAM avant rénovation. 

L’ancienne structure de béton brut est encore visible (ci-dessus) ainsi que l’entrée monumentale protégée par un arc inversé. Les deux tours d’habitation remplacent des bâtiments anciens et des remises pour chevaux le long de l’ancienne et mal famée rue Jassedé qui montait vers l’avenue Jean Jaurès. Il y a maintenant des escaliers et un passage Prudent Jassedé.

Le CAM après rénovation. 

Le Centre Administratif Municipal subit une première transformation avec la création d’une entrée plus visible sur toute la hauteur du bâtiment et l’animation des façades : d'une part par une alternance de bandes blanches et gris foncé, à base jaune (ci-dessus) ;   d'autre part par des lamelles métalliques, excellentes protections contre les pigeons.  La nuit venue, la couleur est au rendez-vous grâce à des bandes passantes : une jaune entre deux bleues (ci-dessous à gauche) ou blanche et rouge (ci-dessous à droite).

Entrée du CAM.
Entrée du CAM.





Mais l’ensemble avait aussi grand besoin d’être rénové intérieurement pour respecter des normes environnementales d’isolation thermique. Les travaux se déroulèrent en 2017 et 2018. Façades et fenêtres ont été remplacées. L’ensemble de fenêtres encadrées de béton brut ont laissé place à la couleur.

En 2019, tout était terminé… Pour tout connaître des services du CAM, allez sur leur site:   https://www.issy.com/iris

Texte et photos  P. Maestracci

6 janvier 2020

Témoignage de Suzanne, une Isséenne inconditionnelle

Suzanne, venue assister à une conférence d’Historim, a parlé de son enfance isséenne quand elle allait chercher le lait à la ferme. Son témoignage permet d’en savoir plus.

Suzanne.
Son enfance
Ses grands-parents, Thérèse et Léonce Robin, sont arrivés à Issy-les-Moulineaux en 1902. Ils habitent d’abord rue Camille Desmoulins où ils subissent la crue de la Seine en 1910. Ils déménagent ensuite pour résider 41 rue Rouget de Lisle. Léonce, peintre en bâtiment de formation, travaille à la Compagnie Générale d’Électricité, rue Bara. Sa fille Anne Odette épouse Joseph à l’église Saint-Étienne. Le couple habite Savigny s/Orge et a deux enfants, Suzanne et Gilbert. La très mauvaise santé du père fait que les enfants passent de longues semaines chez leurs grands-parents à Issy-les-Moulineaux. Leur grand-mère les promenait vers le tout proche champ de manœuvres (actuel Héliport) où « il y avait de temps en temps des chevaux à l’entraînement ». Dans ce cas, le terrain leur était interdit.

Léonce, le grand-père.
En hiver pendant les années 1936/39 « Les Saint-Nicolas défilaient en uniforme avec une fanfare de la Mairie d’Issy à la Porte de Versailles ». Suzanne et son frère profitaient du « manège à Corentin Celton sauf quand on avait renversé la boîte à lait. » [Nom de Corentin Celton seulement après la guerre ]. En effet, Suzanne et son frère allaient chercher le lait à la ferme. Ils passaient par le boulevard Gallieni, l’avenue de Verdun [partie correspondante à l’avenue Victor Cresson] la rue Aristide Briand, la rue Jean-Pierre Timbaud où il y avait une ferme avec « des vaches dans une étable ». Parfois, la famille « allait dire bonjour aux amis et prendre du lait dans une ferme voisine » au Point-du-Jour entre Paris et Boulogne-Billancourt [zone de l’actuel boulevard périphérique].

Guerre de 1939/0945

Joseph, le père de Suzanne se sachant très malade « voulait protéger ses enfants. ». La famille essaie de rejoindre l’Aveyron en prenant le train en septembre 1939. Ils sont « partis avec un sac à main et un sac de voyage… Ils sont montés dans n’importe quel train qui allait vers le sud. Les vitres et les ampoules du wagon étaient peintes en bleu ». Le train s’arrêta à Vierzon et ils durent attendre longtemps avant d’en avoir un pour Montauban. Leur périple s’achève « dans un genre de taxi au gazogène qui les emmène à Réalmont S/Tarn, un gros bourg où réside un ami d’enfance de mon père ». La famille est logée en « plein centre face à l’église » Le père y décède en janvier 1940, des suites de ses blessures de la Grande Guerre. 

Joseph, le père, dans son costume
d'avoué.
Suzanne se souvient des « jeunes Allemands qui tuaient les poissons avec des grenades dans la rivière. ». Avec la maladie puis la mort de son mari , la maman Anne Odette complète sa pension de veuve de guerre avec « des petits boulots : garde d’enfants, couture à domicile». De plus, une famille de fermiers lui fournit généreusement « des œufs, un poulet de temps en temps ». Suzanne est restée en contact avec leur fils Jacques. En août 1944, lors de la Libération, des maquisards avertissent la population de Réalmont que les soldats allemands sur la défensive vont traverser le village sur la route Albi-Castres. Tous se réfugient dans les cabanes des vignes. En hâte, sa « maman n’a pris qu’une sacoche » mais la colonne ennemie passe avant la nuit, ce qui a permis le retour dans les foyers. 


Anne Odette, la mère, à
la Belle Époque.

 Retour à Issy-les-Moulineaux
 La mère et les enfants rentrent au début des années 1950 car le grand-père, veuf depuis 1937, est gravement malade. La maman de Suzanne enseignait le piano et le chant avant son mariage. Son piano Gaveau et le tabouret sont désormais chez les petits-enfants. Suzanne ajoute : « Notre mère, on la vénérait, on a eu beaucoup de chance : des études, de l’éducation stricte. ». Celle-ci reprend le bail du logement familial après la mort de son père mais par la suite, Suzanne dut déménager et changer de quartier.
Toujours dans les années 1950, Suzanne se souvient des Blanchisseries de Grenelle et de la piscine en plein air sur « un terrain vague » en face du 41 rue Rouget de Lisle. Depuis plusieurs décennies, des logements sociaux occupent cet emplacement mais jouxtent la piscine couverte Alfred Sevestre !

Vie professionnelle
Le frère de Suzanne travaille comme dessinateur industriel dans la même entreprise que son grand-père avant de faire ses 28 mois de service militaire et de revenir travailler chez EDF. Il y finit brillamment sa carrière comme ingénieur. Quant à elle, elle obtient son baccalauréat mais ne peut aller faire des études payantes trop coûteuses à l’école Montessori à Toulouse. Elle suit alors des études commerciales avec sténographie et comptabilité puis réussit le concours de la fonction publique pour entrer à l’ONACVG (Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre). Elle travaille d’abord à Albi avant sa mutation quelques années après à l’Hôtel des Invalides. Elle redevient isséenne avec bonheur.
Intérieur de l'église Saint-Benoît.
Son quartier de Corentin Celton
« Je m’y plais beaucoup car j’y suis depuis longtemps, indéracinable. » Elle se souvient de l’épicerie Félix Potin à l’angle des rues Jeanne d’Arc et Foucher Lepelletier, remplacée depuis par une pharmacie. Elle a connu l’entreprise SEV Marchal remplacée par le siège social de La Poste à côté de bureaux « pour l’industrie » vers le rond-point Victor Hugo.
Pour finir, Suzanne parle de l’église Saint-Benoît rue Séverine. Ce fut d ‘abord « la petite chapelle d’un couvent avec un vieil immeuble pour le presbytère. Les scouts avaient un local au dernier étage et faisaient beaucoup de bruit dans l’escalier en bois ». Les quatre prêtres disposaient d’une cuisine et d’une salle à manger. Une dame s’occupait de leurs repas et du ménage. ». Sur le terrain, il y avait « des locaux minables, des petites granges et une salle de théâtre au milieu avec le plancher de la tribune en très mauvais état ». Le musicien Pierre Séjourné, dont le père médecin résidait Villa Marguerite et lui-même rue Renan, était en charge de la chorale et des concerts. Tout a été démoli dans les années 1960 avec une église en sous-sol, une vaste cour entourée de salles et d’un immeuble résidentiel en forme de L Les ecclésiastiques logent dans un bâtiment bas le long de la rue Séverine.

Un grand merci à Suzanne pour son témoignage émouvant et à son amie Denise B. P. Maestracci

5 janvier 2020

Réponse - Un couple d'amoureux

©PCB


Alors vous avez trouvé ? 

Pour ce dernier nez en l'air des vacances scolaires, nous avons choisi un bien joli couple, tout en tendresse… 





Il se trouve dans le Square Weiden, entre la rue Telles de la Poterie et l'avenue Victor Cresson (ci-dessous).

Square Weiden. © PCB

Cet espace vert, qui a failli disparaître mais que les habitants ont réussi à sauvegarder, est le plus proche du centre ville. Il comprend une aire de jeux pour enfants entourée de bancs , un bassin peu profond très visible depuis l’avenue avec une petite fontaine jaillissante, des plantations et de nombreux arbres et cette magnifique statue d'un couple amoureux.

Encore tous nos bons vœux pour cette nouvelle année qu'Historim vous prépare avec enthousiasme. PCB


1 janvier 2020

Jeu - Un couple d'amoureux

Bonne et heureuse année 2020 !!!


Commençons-la par une bien belle statue d'amoureux.
A vous de la découvrir dans son écrin de verdure… 

Réponse le 5 janvier, 18 h.