28 avril 2013

Guide Michelin 1900 : faire le plein d'essence à Issy

L’automobile naît au XIXe siècle avec de nombreux constructeurs pour la plupart installés le long de la Seine, ne serait-ce que Renault à Boulogne-Billancourt ! Elle reste longtemps peu répandue en raison de son prix inaccessible à la plus grande partie de la population. Des règles sont progressivement imposées. Par exemple, le certificat de capacité spéciale créé en 1899 permet de conduire à 20km/h en ville et 30km/h sur la route, des vitesses ébouriffantes en 1900 !

La Renault type C, 1900.

Plusieurs types de propulsion sont essayés mais le moteur à vapeur est abandonné au profit du moteur à explosion qui fonctionne à l’essence. Il est donc indispensable pour les « chauffeurs » de connaître les points de ravitaillement. Les bidons (ci-dessous) pouvaient contenir 2, 5 ou 10 litres.

Le guide Michelin édité en 1900 (et réédité pour son centenaire) donne des renseignements pratiques, en commençant par ceux sur les pneumatiques bien sûr ! Suivent les plans des grandes villes (à gauche), le prix de l’essence qui est de 0,5 F le litre dans le département de la Seine. Il mentionne la ville d’Issy (sans mentionner les Moulineaux) encore dans le département de la Seine, avec une brève énumération des services disponibles : chemin de fer, bureau de poste, téléphone, télégraphe, médecin, pharmacien. Il y avait, à l'époque, 10 824 habitants.
Bidon d'essence
(Larousse du XXe s., 1928)

Le plus important toutefois concerne les dépôts d’essence isséens. Il y en a quatre, tous situés sur l’axe principal venant de la porte de Versailles. Le quincaillier Hénon au 37 Grande Rue (avenue Victor Cresson) vend du Moto-Naphta. Trois épiceries proposent de l’automobiline : Courteaux, 40 rue Renan ; Hénon, 60 rue Renan (18 rue du Général Leclerc) et Duthu, 41 Grande Rue (avenue Victor Cresson). Est-il utile de préciser que ces 4 commerces ont été remplacés par d’autres au fil du temps ? P. Maestracci

25 avril 2013

Christophe Besse, un illustrateur isséen… plein d'humour


Christophe Besse, en plein travail. © XDR

Né en 1956, à Tours, Christophe Besse rêve toute son enfance de dessiner des voitures. Pour cela, il va faire quatre années d’études à l’Ecole nationale des Arts appliqués et des métiers d’art de Paris. Muni de son diplôme, à défaut de design automobile, on lui propose de dessiner des appareils ménagers pour Moulinex… ce qu’il refuse. Il décide alors de frapper aux portes des éditeurs pour leur montrer ses talents d’illustrateur humoristique. Pari gagnant ! On lui fait rencontrer de nombreux écrivains dont il se met à illustrer les textes pour la jeunesse.

Depuis trente ans, il a publié plus d’une centaine d’ouvrages destinés aux enfants. Dont : La grande méchante Lou, Insupportables de Fanny Joly (la sœur de l’humoriste Sylvie Joly) ; le Grand voyage de Quick Beaver de Bernard Clavel, ou le Camion fantôme de François Place où il est écrit : « J’ai appris que le camion est à la casse d’Issy-les-Moineaux » !!! Signe prémonitoire… puisque depuis 1999, Christophe Besse vit et travaille à Issy, dont il apprécie l’accueil et la vie campagnarde. Son dernier ouvrage, l’Ecole 100% humour, est totalement inspiré de l’école La Fontaine d’Issy où son fils fut scolarisé.

Par ailleurs, ses dessins de presse sont publiés dans diverses publications (Notre Temps, 60 millions de consommateurs, Néo-planète, l’Ecole aujourd’hui).

Plusieurs événements ont déjà marqué sa vie isséenne : une fête brésilienne, véritable carnaval de Rio, organisée dans le parc du Séminaire en l’an 2000 ; une exposition de ses dessins, en 2002, dans les salons de la mairie ; une vente aux enchères d’œuvres d’art isséennes, en 2011, au profit de l’ACPH (Association pour la recherche sur la pancréatite chronique héréditaire) – sans compter ses participations régulières à la Corrida de Noël et aux vide-grenier de printemps.

Voilà donc un Isséen qui fait tout pour faire sourire ses contemporains ! Denis Hussenot

22 avril 2013

Hounslow fête le saint patron des Anglais

Hounslow, c'est une ville (la 4e jumelée avec Issy-les-Moulineaux en 1982), c'est aussi l'un des quartiers du Grand Londres, situé au sud-ouest. Un lieu champêtre, plein de charme, qui a conservé un patrimoine culturel important.



Les vieilles bâtisses des XVe-XVIe siècles dans Tudor Court, sur Castle Way, ont été souvent remplacées par des bâtiments plus tardifs. Seuls quelques vestiges rappellent ces temps anciens. Certains ont servi de relais de chasse au roi Henri VIII, comme cette demeure (ci-dessus).

Syon House. Vue sur le jardin d'hiver. ©Issy.com

Et, surtout Syon House, la résidence du duc et de la duchesse de Northumberland (depuis plus de quatre cents ans), et ses deux cents hectares de parc (photo ci-dessus) méritent le détour. Pour en savoir plus, n'hésitez pas à vous rendre sur le site : http://www.visithounslow.com

Enfin, Hounslow, c'est le tout premier aéroport de Londres, en activité dès la fin de la Première Guerre mondiale.

Le 23 avril, comme tous les ans, la ville et toute l'Angleterre vont célébrer Georges, devenu leur saint patron sous le règne d'Edouard III (1312-1377), le fondateur de l'Ordre de la Jarretière. Georges, un officier de l'armée romaine, torturé et mis à mort au début du IVe siècle parce qu'il était chrétien. Une légende rapporte qu'il aurait été plutôt terrassé par un dragon ! Quoiqu'il en soit, le drapeau anglais (que les fans de rugby connaissent bien puisqu'on le brandit lors du tournoi des 6 nations) représente la croix de saint-Georges (ci-dessus). Depuis plusieurs années, les échanges se font nombreux entre collégiens et lycéens des deux côtés de la Manche.
Notre tour des villes jumelées est loin d'être terminé. Puisqu'il y en a dix. A suivre donc ! PCB.



18 avril 2013

Premier train électrique de France : c'est à Issy en avril 1900

Dans le cadre de l’Exposition universelle de Paris de 1900 (dont le thème est le Bilan du siècle),  on modernise le réseau ferroviaire (voir Histoire-Dates, l’article sur la plus ancienne gare d’Issy). Le premier train à traction électrique circule sur la ligne des Moulineaux à Paris-Invalides (de nos jours, tracé du RER C et du Tram T2) en avril. La deuxième ligne Austerlitz-Orsay l’est un mois plus tard.

Le progrès ne concerne pas que les voyageurs mais aussi les riverains qui peuvent mieux respirer et les ménagères moins nettoyer. En effet, une locomotive à vapeur, telle La Bête humaine chère à Zola, recrache dans son panache suie bien grasse, voire escarbilles… P. Maestracci

Rétrospective en images


Le Petit bras de la Seine vu du nouveau pont. Collection privée
Il s’agit du pont d’Issy ; de là , le viaduc du chemin de fer est nettement visible et se détache sur les hauteurs boisées de Meudon.


Le viaduc (ligne électrique de Versailles). Collection privée
Le document date de 1911. Au premier plan, l’actuelle place Léon Blum. À gauche, un modeste lotissement  : « Le Maroc » surnommé « le Texas » par des enfants dans les années 1950. Au fond, une silhouette métallique bien connue !


L'avenue de Verdun et la gare d'Issy. Collection privée
Il s’agit de la station RER d’Issy vue de la place Léon Blum avec le chemin d’accès à la gare à l’angle de l’avenue de Verdun.


Les viaducs vus de la Fourche. Collection privée
La vue est prise à la limite entre Issy-les-Moulineaux et Meudon. Le viaduc avec de larges arches de pierre à gauche est celui de l’actuelle ligne du RER C ; celui de droite, aux hautes et élégantes arches, celui de la ligne ferroviaire Paris-Montparnasse / Versailles-Chantiers. La rue au premier plan est l’actuelle rue de Paris à Meudon.

14 avril 2013

L'épopée des frères Voisin, conférence de Bernard Marck

Encore une belle fin d'après-midi à la Résidence du Parc !


B. Marck. © A.Bétry
Bernard Marck, écrivain, journaliste, spécialiste de l'aviation qui vient de sortir une biographie en 2 volumes d'Antoine de Saint-Exupéry (éditions de l'Archipel), était particulièrement en verve pour nous faire revivre l'épopée des deux frères Voisin, Gabriel (1880-1973) et Charles (1882-1912).

Inventeur de génie, Gabriel - aussi doué pour la peinture que pour la mécanique - entraîne son jeune frère Charles, sur le champ de manœuvre d'Issy, dès 1907 où ils installent leur première entreprise : Frères Voisin. Succès assuré : le 13 janvier 1908, c'est à bord d'un aéroplane construit par les frères Voisin qu'Henri Farman effectue le premier vol officiel en circuit fermé de 1 kilomètre.

Biplan militaire surnommé "cage à poule".

Il remporte par la même occasion le grand prix Deutsch-Archdeacon. En 1909-1910, c'est une véritable usine qui voit le jour boulevard Gambetta (actuel boulevard des Frères Voisin) - la première au monde à fabriquer des avions en série. Gabriel, qui a perdu son frère dans un accident… d'automobile en 1912, devient en 1914 l'un des principaux fournisseurs d'avions de reconnaissance pour l'armée française. Puis de triplans, de bimoteurs  de plus en plus gros et de mieux en mieux équipés. L'usine s'agrandit et s'étend rue Jean-Jacques Rousseau (actuelle rue Guynemer) et rue Marceau.

Plaque d'immatriculation des premières C.1. © Coll. privée
La paix revenue, Gabriel se tourne vers la construction d'automobiles. Le 5 février 1919, la première voiture sort de l'usine. Il l'a baptisée la C1 - pour "char", surnom donné bien des années auparavant par les deux frères pour le dessin de leur première automobile. Le succès, là encore, est au rendez-vous puisque 1 millier de C1 sort des usines d'Issy-les-Moulineaux pour la seule année 1920. Voitures luxueuses, colorées (jaune ou bleu - ce bleu que Gabriel affectionnait et qui sera repris plus tard par le peintre Yves Klein), elles sont destinées au marché intérieur mais aussi à l'exportation.  La Société des Aéroplanes Voisin continue de fonctionner jusqu'en 1958. Parmi les employés devenus célèbres : Georges Marchais, mécanicien ajusteur en mai 1940. Et parmi les heureux propriétaires : Mistinguett, Maurice Chevalier ou Jean Gabin…Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de passionnés :
http://www.automobiles-voisin.fr/  Vous ne serez pas déçus !

Un grand merci à Bernard Marck pour nous avoir fait revivre avec brio Gabriel Voisin, ce personnage haut en couleurs, dont l'écrivain Paul Morand, son ami, disait qu'il était "un génie… en continuelle invention. Adoré et admiré de ses ouvriers… inventeur comme Vinci… indifférent à l'argent… se tuant autant au lit qu'à l'usine !" P.C.B.

Attention - notez dans votre agenda 
14 voitures Voisin seront présentes à Montlhéry les 20 et 21 avril 2013, information sur le site "Vintage Revival Montlhéry" http://www.vintage-revival.fr/

7 avril 2013

La Turquie et la fantôme arménien


Comment à Historim ne pas signaler la parution de cet ouvrage de Laure Marchand, correspondante du Figaro en Turquie, et de son collègue du Monde Guillaume Perrier, chez Actes Sud. Nous qui avons eu la chance de découvrir en décembre 2012 la communauté arménienne d'Issy-les-Moulineaux (voir rubrique Conférences-Visites). Les deux journalistes ont enquêté sur la façon dont la Turquie d'aujourd'hui appréhende le génocide arménien  et montre combien il lui est difficile de faire face à cette histoire.  Ils ont rencontré des survivants, obligés de se convertir à l'islam pour sauver leur vie, ont interrogé les Turcs qui combattent l'idéologie officielle.

La Turquie et le fantôme arménien, sous-titré Sur les traces du génocide… un livre qui ne laisse vraiment pas indifférent. PCB







4 avril 2013

Conférence : les frères Voisin, de l'avion à l'automobile



Bernard Marck

une fois encore, vient nous raconter un moment fort de l'histoire de l'aviation 



la "success story" des frères Voisin 

(Gabriel et Charles), les premiers constructeurs d'avions, et d'automobiles,  à l'échelle industrielle du monde. Et c'était à Issy. 


Rendez-vous 

le jeudi 11 avril, 18h30

à la résidence du Parc
20 rue de l'Abbé Derry

Gabriel et Charles. © Henri Manuel.
Coll. Musée français de la carte à jouer. Issy.

Ils vous attendent. Venez nombreux. Entrée libre

1 avril 2013

Le Régiment de Marche du Tchad : d'Issy à Colmar

© Jacques Tchirbachian
Le RMT à Meyenheim, le 20 mars 1913. © J. Tchirbachian

L'unité filleule d'Issy-les-Moulineaux, dont on a déjà évoqué l'histoire et les liens privilégiés avec notre commune (voir rubrique Actualités) est une nouvelle fois sous les feux des projecteurs.
Le 20 mars 2013, il y a quelques jours à peine, l'inauguration à Meyenheim, près de Colmar, d'une statue du général Leclerc, a été l'occasion d'une visite-éclair d'une délégation isséenne de nos anciens combattants.

© Jacques Tchirbachian
La statue du général Leclerc, à Meyenheim.
Sculpture de Dan-Robert. © J. Tchirbachian
Il faut rappeler qu’il y a 72 ans, c'était le 2 mars 1941, le colonel Leclerc (il ne sera nommé général de brigade qu'en août), à l'issue d'une bataille aux confins de la Libye, prononça le serment de Koufra qui galvanisa les troupes de la légendaire 2e DB (Division blindée) : "Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg". Ce sera chose faite le 23 novembre 1944.
La statue du général Leclerc dévoilée en mars 2013 résulte de la volonté de deux anciens de la Division : Daniel Nevot et Lucien Neveu (président de l’Amicale du RMT délégation Essonne), ce dernier ayant trouvé le financement du projet. Dan-Robert, sculpteur statuaire artiste plasticien, est l’auteur de cette œuvre réalisée selon la technique de la cire perdue. Composée de quatre éléments creux de six à huit millimètres d’épaisseur en bronze, l’œuvre, d’une hauteur de 1,88 mètre et d’un poids de 200 kilos, est finalisée par leur assemblage et leur soudure. A.B.

© Jacques Tchirbachian
Plaque au pied de la statue. © J. Tchirbachian