14 mai 2025

Le CNET et l’âge d’or de l’espace

Depuis son site d’Issy, le CNET s’est impliqué très tôt dans les télécommunications spatiales, apportant même une contribution majeure à plusieurs grandes « premières ». Il n’y a pas lieu de s’étonner d’une implication en tant que telle, tant espace et télécom sont imbriqués. Nos télécommunications, celles de tous les jours, constituent – et de loin – la principale application de l’espace en nombre de satellites. Sans eux, nous n’aurions pas de mondovision, de téléphone sur longue distance, de GPS, ou d’internet accessible partout, ou pas au même prix. Et en retour, il n’y peut y avoir de tir spatial sans transmissions, en outre parfois sur de très longues distances. Le CNET se devait donc d’y jouer un rôle.
 
Mais à cela s’ajoute que l’âge héroïque de l’ère spatiale, 1958-1969, coïncide avec la présidence De Gaulle, du Conseil puis de la République. Présidence attachée, on s’en souvient, à la souveraineté nationale, notamment technologique. L’Etat a donc encouragé le CNET, son bras séculier pour le développement des télécommunications, à s’y engager sensiblement plus vite que chez nos voisins, à l’époque plus atlanticistes (Donald Trump n’avait pas encore été élu). Au CNET, c’est Pierre Marzin qui conduira cette politique, d’abord comme son remarquable directeur de 1954 à 1967, puis comme Directeur général des Télécommunications jusqu’en 1971.
Et en réalité, cet engagement commence même avant les débuts de l’ère spatiale.

Fusées-sondes
 
Dès la création du CNET en mai 1944 figure en effet parmi ses objectifs l’étude des transmissions hertziennes en haute atmosphère, donc au contact avec l’espace. Quelques années plus tard, il participe à la réalisation des transmissions des premières fusées françaises Véronique et Monica (des fusées-sondes, c.à.d. sans capacité orbitale) qui volent à partir de 1952 jusqu’à des altitudes de plusieurs centaines de kilomètres.
En 1957, fort de cette expérience et en l’absence d’un organisme central chargé de l’espace, le CNET est autorisé à lancer lui-même son propre programme de fusées-sondes pour ses recherches en haute atmosphère. Il y réalise les instrumentations embarquées, définit le cahier des charges des fusées (commandées à la société Sud-Aviation, devenue par la suite Aérospatiale puis Airbus), construit l’infrastructure mobile sol comprenant PC de tir / rampes de lancement / stations de localisation, de télémesure et d’enregistrement / antennes et autres groupes électrogènes, et supervise les tirs. Bref, le CNET est chargé d’y faire à peu près tout à l’exception du vecteur lui-même, la fusée, dont il définit les spécifications. 

Ce programme remarquable - aucun satellite n’existe encore - ne sera jamais conduit à son terme, en tout cas pas comme prévu, pour des raisons entièrement externes. Le lancement inattendu fin 1957 de Spoutnik et la course à l’espace qui s’en suit changent en effet soudain la donne. Revenu au pouvoir mi-1958 et constatant l’absence de toute stratégie française en la matière, le général De Gaulle crée dès janvier 1959 un Comité des Recherches Spatiales, ou CRS, chargé d’élaborer des propositions sur le rôle que pourrait y jouer la France. En 1959, le CNET est en fait le principal acteur spatial français, recevant à lui seul 40 % des budgets nationaux. Et en mars, il crée très logiquement son propre département spatial (appelé par la suite RSR ou Recherches Spatiales Radioélectriques) placé sous la houlette d’un polytechnicien, François du Castel. Il le dirigera vingt ans.

 Dans un premier temps, ces changements n’affectent pas le programme de fusées-sondes. Les matériels sont réalisés et une première campagne de tirs débute en 1961 au Centre d’Essai d’Engins Spéciaux (CIEES) d’Hammaguir en Algérie, là où étaient lancées précédemment les Véronique et Monica. Le CNET y lance cinq fusées-sondes et les premiers résultats remontent à Issy où ils sont analysés.
 
Fin 1961, De Gaulle annonce approuver les recommandations du CRS et le remplacer par une structure aux pouvoirs renforcés chargée de les appliquer et de fédérer l’effort spatial français. Ce sera le Centre National d’Etudes Spatiales ou CNES, en ordre de marche à partir de 1962. Dès lors, le passage de certaines prérogatives du CNET vers le CNES semble inévitable, et c’est ce qui se passera. La création du CNES s’accompagne en outre d’un programme prioritaire, celui du lanceur orbital Diamant. Les fusées-sondes du CNET passent au second plan.
 
Une nouvelle campagne de tirs est néanmoins conduite en 1962, cette fois au Centre d’Essai et Recherche d’Engins Spatiaux (CERES) de l’île du Levant, sur la Côte d’Azur. Quatre fusées sont lancées. Ce seront les dernières tirées sous responsabilité CNET.
 
Deux autres tirs sont encore réalisés en octobre 1964 à l’Ile du Levant, mais désormais par le CNES, puis deux derniers fin 1970 au centre d’essai de Biscarosse dans les Landes. Avec une majorité de tirs réussis, le programme peut être qualifié de succès. Mais bousculé par les événements, il aura été largement amputé ou réalisé sous d’autres égides. La France est entretemps devenue la troisième puissance spatiale au monde, et le CNES l’unique organe étatique en charge des vols spatiaux. Les fusées-sondes développées sur spécifications CNET seront les dernières de la sorte. Mais elles n’en connaîtront pas moins un beau succès auprès d’autres utilisateurs français et étrangers – mais désormais sous tutelle CNES ou Sud-Aviation …
 Le rôle du CNET comme responsable d’un projet spatial ne s’arrête toutefois pas là.
 
 Une « première » française …
 
En 1959, assommés par Spoutnik, les Etats-Unis serrent les rangs de leurs alliés. Ils leur proposent d’embarquer des instruments de leur conception à bord de leurs satellites. De Gaulle pense à juste titre que c’est un moyen d’aider la France à rattraper son retard. A sa demande, le CRS trouve un premier accord en 1961. Puis celui-ci évoluera deux ans plus tard en un projet de satellite français à lancer par une fusée américaine.
 
Ce satellite, FR1 ou « Fréquences Radio 1 », sera le premier développé sous responsabilité du CNES entretemps créé. C’est un satellite scientifique (Astérix, que doit lancer Diamant, n’est lui qu’un démonstrateur). Sa mission étant l’étude de la propagation des ondes électromagnétiques de basse fréquence dans la haute atmosphère, la réalisation de son instrumentation est confiée au CNET. Et pendant cette période de transition, la mise en œuvre se fera sous responsabilité conjointe CNET et CNES. 

FR1 est lancé en décembre 1965. La mission est un complet succès. Il fonctionne deux ans et demi, une remarquable durée pour l’époque. Il familiarise les deux côtés de l’Atlantique au travail en commun, un acquis important pour la suite (tous les grands projets spatiaux sont aujourd’hui conduits en coopération internationale). Il contribue à réchauffer les relations franco-américaines passablement délicates en ces temps d’intervention américaine au Viêt-Nam et de retrait imminent de la France du commandement intégré de l’OTAN (effectif six mois plus tard). Une triple réussite pour cet engin dont le CNET était responsable de l’instrumentation et qui fut le tout premier satellite scientifique français jamais lancé. 


Décembre 1965, le satellite FR1 (en cours d’intégration sur son lanceur) avec, à gauche, le responsable de son instrumentation C. Fayard, et à droite, le directeur scientifique de la mission O. Storey, tous deux du CNET. 
Crédit Techno-Science.Net.






… et deux autres mondiales
 
Aussi en 1959 et toujours sous le choc de Spoutnik, les Etats-Unis annoncent la mise en route d’un programme de satellites de télécommunications. Il faut être deux pour communiquer et, comme pour le cas précédent, ils invitent leurs alliés à s’associer aux premières expérimentations.
 
Au CNET, son directeur Pierre Marzin suit les travaux américains depuis des années. Il pense qu’il faut saisir l’occasion et en convainc le CRS. La première étape pour les Américains consistera à lancer un satellite-ballon passif de 30 mètres de diamètre, gonflé en orbite. Il sera recouvert d’une surface métallisée permettant, comme son nom « Echo » l’indique, la réflexion d’ondes hertziennes entre deux points du globe. Bien que cette première expérimentation ne concerne que le territoire américain, le principe retenu permet une diffusion plus large du signal. Avec l’accord du CRS, le CNET réalise donc un système d’antenne à même de le recevoir à Issy-les-Moulineaux. Il semble toutefois que ce ne soit pas sur le site du CNET mais au Fort d’Issy - qui sert à l’époque souvent de site d’expérimentation de transmissions - que l’antenne soit finalement installée, probablement pour profiter d’un horizon plus dégagé.
 
Le satellite Echo 1A est lancé le 12 août 1960. Dès le premier jour puis les jours suivants, il renvoie un message du président Eisenhower de la côte ouest des Etats-Unis à sa côte est. Et l’écho de ce signal est effectivement reçu … à Issy ! C’est probablement la toute première transmission hertzienne transocéanique au monde *. C’est un événement clé de l’histoire des communications, et même de l’histoire tout court. Fort de ce succès, le CNET construira une deuxième antenne améliorée et plus encombrante qu’il montera sur le site du radiotélescope de Nançay dans le Cher et qui recevra d’autres signaux à partir de décembre. 




1960, l’antenne conçue, montée et opérée par le CNET qui capta à Issy-les-Moulineaux les premiers signaux hertziens en provenance des Etats-Unis. Crédit DGT/CNET.


* " probablement " car il n’a pas été possible, pour cet article, de retrouver la date exacte de cette réception - dans tous les cas comprise entre les 12 et 20 avril 1960 -  et donc d’en revendiquer l’absolue primauté. Tout *lecteur disposant d’informations plus précises sur cette date sera le bienvenu ! 


La littérature scientifique est toutefois formelle : ce qui a été reçu à Issy est un « signal » et non un « message », c.à.d. non exploitable, ce qui résulte du principe rudimentaire choisi par les Américains, un simple écho. Ceux-ci annoncent du reste y renoncer pour la suite et passer à une deuxième génération de satellites plus évolués, cette fois à répétiteurs actifs.
 
Marzin, et derrière lui De Gaulle sont convaincus qu’ils sont l’avenir et qu’il faut immédiatement y associer la France. Un accord est signé en avril 1961 entre les deux pays, au titre duquel le CNET réalisera une première station européenne de réception. 
 
Les temps sont très courts. Malgré la préférence de De Gaulle pour un émetteur-récepteur entièrement français, il faut y renoncer au profit d’un exemplaire identique à ceux que construisent les Etats-Unis pour eux-mêmes, mais complété, monté et opéré par le CNET. Il prend, comme pour celui utilisé pour Echo 1, la forme d’une sorte de gigantesque cornet acoustique, mais en réalité évidemment électronique, qui semble tout droit sorti du cerveau d’un professeur Tournesol dérangé. Le cornet d’Echo 1 mesurait 15 mètres de long, celui désormais prévu en mesure … 54 (la référence à Tournesol n’est pas déplacée. Quelques années plus tard, le cornet d’Echo 1 recevra des rayonnements inexpliqués qui se révéleront être ceux du fond cosmologique diffus, première image du « big-bang » et l’une des plus grandes découvertes de l’astrophysique).
 
Pour des raisons de taille et d’orientation, il faut renoncer à installer ce cornet de 54 mètres à Issy. Le CNET le monte donc sous un radôme construit à proximité d’une annexe qu’il ouvre à Lannion en Bretagne : ce sera la station de Pleumeur-Bodou. Elle est prête et opérationnelle en un temps record. Le satellite Telstar 1 est lancé le 10 juillet 1962. Quelques heures plus tard le 11 juillet à 0h 49, le CNET reçoit d’Amérique les premières images télévisées ayant jamais traversé un océan, d’une parfaite qualité. L’ère des télécommunications intercontinentales commence. La transmission dure 20 minutes, ainsi qu’il était prévu. Elle déclenche un engouement médiatique considérable. L’opération sera répétée dans les deux sens avec succès dans les jours et semaines suivants. Le processus est très vite opérationnel. Dès le 23 juillet débutent les premières transmissions publiques en mondovision.


Mi-1962, l’étonnante antenne de 54 m de long, montée et opérée par le CNET, qui reçut à Pleumeur-Bodou les premières transmissions TV transocéaniques de l’histoire. Le personnage au milieu donne l’échelle. 

Au nord …
 
En 1961, toujours dans le contexte d’indépendance gaullienne, le CNET commence le développement d’un radiotélescope d’un type nouveau, plus spécialement adapté à l’étude des ondes électromagnétiques en provenance de la haute atmosphère et de l’espace proche. Soutenu par la communauté des radioastronomes, et conduit avec l’aide du CNRS puis du CNES, le projet donne naissance au Radar à diffusion incohérente de Saint-Santin (du nom d’une commune du Cantal où il sera en partie installé). Opérationnel à partir de 1965, il permet de réaliser la première carte thermique de la haute atmosphère.
 
Des améliorations apportées à partir de 1967 élargissent son champ à l’étude des aurores boréales et autres phénomènes de la région polaire. C’est une des priorités scientifiques du CRS retenues six ans plus tôt par De Gaulle. La France propose alors la création d’un organisme international dédié à ces sujets. Ce sera lEISCAT ou European Incoherent Scatter Scientific Association, fondée en 1975 et regroupant initialement France, Finlande, Norvège, Suède, Allemagne et Royaume-Uni. Devenu un outil important de la communauté spatiale, l’EISCAT sert aujourd’hui à l'étude des interactions de la haute atmosphère et du champ magnétique avec le vent solaire (dont toujours les aurores boréales), au suivi des météorites et débris spatiaux, à la science du GPS, à la météorologie, et à la recherche sur le climat.

… et à l’Est !
 
Le 25 juin 1966, le général De Gaulle engage un voyage historique d’une semaine dans l’URSS brejnévienne. Il devient le premier dirigeant occidental à visiter le centre spatial de Baïkonour. Il signe quelques jours plus tard à Moscou un important traité de coopération spatiale entre les deux pays. Pour le général, il s’agit de « dépasser la logique d’affrontement des deux blocs », de renforcer l’autonomie de la France vis-à-vis de l’Amérique, et aussi de tirer la leçon des évidentes difficultés de l’Europe à développer en commun un lanceur puissant (la fusée Europa, qui sera du reste bientôt abandonnée au profit du projet franco-européen Ariane). Ce traité servira de cadre à la coopération entre les deux pays jusqu’à l’invasion de l’Ukraine.
 
Sa première application en est la réalisation d’un satellite français ROSEAU dédié à l'étude de la magnétosphère. Il sera lancé par une fusée soviétique. L’instrumentation en est de nouveau confiée au CNET et François du Castel - qui y conduit toujours le Département spatial - est le directeur scientifique du programme. Bien que soutenu par la communauté scientifique, celui-ci sera malheureusement annulé deux ans plus tard au lendemain des événements de mai 1968 pour des raisons budgétaires. Il sera ultérieurement remplacé par deux satellites Sret 1 & 2 plus modestes, effectivement lancés par l’URSS au début des années 1970, mais de moindre implication CNET.

Interlocuteur et équipementier
 
Le CNET participe à de nombreux autres programmes spatiaux de moindre importance qu’il serait fastidieux de citer. A la fin des années 1960, le spatial occupe près d’un tiers de son personnel et représente les deux tiers de son budget (l’espace coûte cher !). Mais il reste un centre de recherche. La montée en puissance du CNES et des grands industriels (Aérospatiale, Matra, Thomson, Alcatel …) jointe à la maturation progressive des programmes spatiaux font que son temps est bientôt révolu comme maître d’œuvre, que ce soit d’un programme spatial entier ou de son instrumentation. Son rôle comme équipementier et/ou interlocuteur reste. Le CNET sera notamment impliqué dans la réalisation des satellites européens expérimentaux « Orbital Test Satellite » ou OTS en orbite à partir de 1977, de ceux de télécommunication entre navires et terre ferme « Maritime European Communications Satellite » ou MARECS (1981), des premiers satellites opérationnels européens « European Communication Satellite » ou ECS (1983), ou encore des premiers satellites opérationnels français TELECOM 1A et 1B (1984).
 
Il deviendra l’interlocuteur technique français d’INTELSAT, l’organisation internationale qui gère l’utilisation des satellites de télécommunications d’origine américaine. Et comme il est rappelé dans un autre d’article d’Historim, il participera à la création d’EUTELSAT, l’homologue européen d’Intelsat qui sera d’ailleurs abrité dans les locaux CNET d’Issy avant de se transférer à la tour Montparnasse à Paris, puis dans le quartier de la porte Balard (très exactement rue de la Montagne-de-la-Farge) avant de revenir… à Issy-les-Moulineaux, à un jet de pierre du site historique du CNET.

Pierre Baland, ingénieur spatial
1er mai 2025

Principales sources :  
-  ATTEN Michel, La construction du CNET, 1940-1965, éditeur Réseaux. Communication-Technologie-Société, 1996
-  BERTHO Alain, Le CNET dans le système de recherche publique, éditeur CNET, 1986
-  GUILLOU Michel, Les débuts des télécommunications par satellites (1959-1969), éditeur IGPDE
-  Revue « Air & Cosmos »
-  sites NASA

Encore merci pour la richesse de ce document. 
Un regret exprimé par les « anciens » des télécoms : il n’y a aucune mention du CNET dans le nouveau cœur de ville. J.M. Maestracci
 

7 mai 2025

Robert Schuman 1886-1963 et les débuts de l'Europe

Quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, des hommes se sont lancés dans une grande aventure, celle de vouloir la paix et faire que les ennemis d’hier trouvent ensemble des idées de réconciliation. 
Notre ville a choisi un carrefour de circulation et donner le nom de l’un d’entre-eux : Robert Schuman. Axe intense de communication urbaine, mentionné uniquement sur l’abribus, le rond-point Robert-Schuman se trouve à l’intersection des rues Gallieni et boulevard des frères Voisin, à l’angle du palais des sports Carpentier.

 

Une initiative française

Robert Schuman, avocat, député de Moselle en 1919 est arrêté pendant la Seconde Guerre mondiale, parvient à s’évader pour entrer en clandestinité.

Comme ministre des Finances, il entre au gouvernement français en 1946, devient président du Conseil (équivalent du Premier ministre actuel), ministre des Affaires étrangères de 1948 à 1952 puis garde des Sceaux en 1955.

Face au démantèlement de l’Allemagne, il convient de trouver des solutions pour rétablir de véritables liens avec notre vieil ennemi. Unifier la production du charbon et de l’acier est une idée que lui soumet Jean Monet. Le projet est annoncé le 9 mai 1950 par Robert Schuman au Quai d’Orsay.

Un premier traité est signé le 9 mai 1951 avec les pays limitrophes : l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France

L’année suivante, le 18 avril 1951, sous le contrôle d’une haute autorité, l’association devient : « La Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier » (CECA). Les productions, les prix étant fixés par cette autorité.

Avec 160 millions d’habitants, 210 millions de tonnes de charbon et 33 millions de tonnes d’acier, la CECA devient un interlocuteur de poids dans les relations économiques internationales.

De 1958 à 1960, Robert Schuman assume les fonctions de président de l’Assemblée européenne qui deviendra par la suite le Parlement européen. La volonté légitime de cet organe étant la capacité à garantir la paix, rechercher la prospérité garantissant une croissance et un développement harmonieux.



Bien avant ces propositions d’unification politique des pays européens, des idées avaient été proposée plusieurs fois par des penseurs :
Erasme en 1517 (Plaidoyer pour la paix)

Emmanuel Kant en 1795 (Essai sur la paix perpétuelle)

Victor Hugo en 1849 (Discours au Congrès international de la paix de Paris)


Les projets voient le jour


1957CCE Communauté économique européenne (traité de Rome).

CEEA, devoir d’assurer l’autosuffisance énergétique grâce au nucléaire.
1960, la politique agricole commune (PAC).
1968, abolition des droits de douane entre les Six premiers membres.
1973, premier élargissement (Royaume-Uni et Danemark).
1979, premières élections du Parlement européen au suffrage universel.
1980, trois nouveaux membres (Grèce, Portugal, Espagne). 
accords de Schengen, suppression des contrôles de voyageurs aux frontières intérieures.
1992, trois ans après la chute du Mur de Berlin, est signé le traité de Maastricht.
         « L’Union européenne », en porte le nouveau nom.
1995, trois nouveaux membres (Autriche, Suède, Finlande).
1999, entrée de l’euro – 2002 pour les citoyens européens.
2004, entrée de Chypre et Malte.
2007, total 27 membres.
2013, total 28 membres.
2020, le 31 décembre, retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. 
2021, le 1er janvier, début des effets du Brexit.


« L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait ».
 
Tel est le vœu de Robert Schuman rendu publique le 9 mai 1950, et que le président actuel des Etats-Unis souhaite seul, démolir aujourd’hui en 2025 avec la volonté de refaire le monde.
A. Bétry

30 avril 2025

Histoire isséenne du café

Le café, pourtant connu dans la capitale depuis 1657, ne devient une boisson à la mode en 1669 à Issy. Cette anecdote est tirée d’un livre érudit et passionnant de Patrick Rambourg, Histoire du Paris gastronomique du Moyen Age à nos jours (Perrin, 2023).
« On dit aussi que l’ambassade ottomane de Mehmet IV, Soliman Aga Mustapha Roca donne à la bonne société parisienne le goût du café… Il arrive dans le village d’Issy, près de Paris, à la fin du mois d’octobre 1669… et loge chez Monsieur de La Bazinière où beaucoup de gens le vont voir par 
curiosité.»
Monsieur de La Bazinière, propriétaire du Petit-Olympe étant embastillé depuis trois ans, le plus vraisemblable est que l’ambassade soit hébergée chez la riche famille de La Haye. La propriété était en face du Séminaire. Un article sur le site paru le 13 mai 2019, est consacré à un illustre visiteur, Molière.

A.Bétry
Le mot café, vient de l’italien caffè lui-même issu de l’arabe caoua. C’est en 1669 que le café devient une boisson à la mode. 
Le premier établissement qui sert ce café, qualifié ainsi de café, est celui de l’arménien Pascal. Mais le café parisien le plus ancien de nos jours est le Procope, fondé par Francesco Procopio, rue des Fossés Saint-Germain. 
La Comédie-Française s’y est installée en1689 pour quelques décennies ; c’est pour cela que la rue a pris le nom de l’Ancienne-Comédie. Le Procope, transformé en restaurant à la fin du XIXe siècle, existe toujours. 
P. Maestracci

28 avril 2025

Arménie, 110 ans depuis le génocide



La commémoration du génocide arménien a été célébrée cette année le 27 avril. 
Il y a 110 ans, les Turcs ont massacré un million et demi d'Arméniens. 

Le 24 avril 1915, les autorités ottomanes ont arrêté 2 345 intellectuels et notables d'Istanbul sélectionnés sur le seul critère de leur appartenance à la nation arménienne. Ils ont été déportés et, dans la grande majorité, assassinés. C'est le début du premier génocide européen.
Aujourd'hui, la Turquie n'a toujours pas reconnu les faits de génocide.
A. Bétry

22 avril 2025

Caudron, les frères

On sait peu que la terre de Picardie, productrice de betteraves à sucre, fut une terre de pionniers de l’aviation. Des gens célèbres comme Dassault, Potez, Blanchard, Marty et aussi les frères Caudron.

René Caudron aux commandes de l'un de ses premiers prototypes







Fils de paysans, Gaston (1882) et René (1884) Caudron s’aventurent dans la construction d’un planeur en 1909 juste après le premier vol du kilomètre fermé de Henri Farman en 1908 à Issy-les-Moulineaux et peu de temps avant la fameuse traversée de la Manche par Louis Blériot en 1909.



La famille Caudron progresse très rapidement. Véritable entreprise installée à Rue en 1910, crée une école de pilotage au Crotoy, devenue très rapidement célèbre, à quelques kilomètre au sud du Touquet. Plus de 1 700 pilotes civils et militaires y sont formés : le fameux colonel Fonck, mais aussi Marcel Dassault, futur grand constructeur et ingénieur chez Caudron dont les exploits marqueront la Première Guerre mondiale.



Les frères Caudron, grâce à la fabrication du biplan G 3, monomoteur s’ouvrent  au marché des commandes de l’armée française dans le domaine de la reconnaissance aérienne.





En 1913, l’école devient même école militaire, et un certain Joseph Vuillemin breveté au Crotoy, lieutenant en 1914, puis capitaine d’escadrille terminera général de l’Armée de l’Air en 1938.
L’aventure Caudron se poursuit et bon nombre de prix aéronautiques sont remportés : Amiens en 1910, Monaco en 1912, Deauville en 1913. La participation aux nombreuses fêtes régionales anime les cités comme Le Touquet-Paris-Plage, Amiens, Abbeville et Le Crotoy. 
La notoriété s’accroît et l’usine Caudron de Rue compte plus de 50 ouvriers entre 1910 et 1914. 
Le Caudron G.3, destiné à l’apprentissage au pilotage est le dernier appareil conçu à l’usine de Rue. Léger et maniable il est retenu pour ses qualités par le Service des Fabrications Aéronautiques (SFAé) dans le cadre des premières missions  de renseignement. Les plans sont confiés pour normalisation aux ingénieurs Henry Potez et Marcel Bloch.
En 1914, L’entreprise Caudron est transférée à Lyon et à Issy-les-Moulineaux. De nombreux pays comme la Chine, la Roumanie, la Grande-Bretagne, la Russie, le Portugal, les Pays-Bas, l’Argentine… deviennent clients de l’entreprise Caudron. 

La disparition de Gaston lors d’un vol test en 1915 marquera lourdement l’entreprise récemment installée à Issy-les-Moulineaux et Lyon. 
Après la fusion avec Renault en 1933 puis la guerre 1940-1945, la firme Caudron se relève avec difficulté. La destruction des usines et la nationalisation de Renault à la Libération achèvent de ruiner le survivant des deux frères Caudron. René se retire dans la demeure familiale à Rue. Il décède en 1959 et le nom de Caudron finira par s’oublier des mémoires.


Un palmarès de la formation et de la construction aéronautiques : 3 985 pilotes formés. A Rue, bourgade de Picardie, il existe un musée Caudron : un vitrail en hommage aux héros de la famille, a été créé.

A. Bétry



13 avril 2025

Jang Kwang-Bum, artiste coréen

Venu du « Pays du matin calme » où l’esthétique du silence, du temps et de la discrétion cohabitent, Jang Kwang-Bum vit en France depuis 2003, après avoir accompli deux ans et demi de service militaire obligatoire chez lui en Corée du Sud où il est né en 1972. 


Titulaire d’un diplôme d’art plastique à l’université de Ghung-ang, Jang Kwang-Bum travaille dans le graphisme et côtoie divers domaines artistiques.


Par amour de la langue française et des beaux-arts, tel un papillon, il se pose dans un premier temps à Nantes où il perfectionne ses sens artistiques et son français, après l'avoir choisi en seconde langue au cours de ses études à Séoul. 
 
Il vient ensuite en région parisienne où l’accueille notre cité d’Issy-les-Moulineaux. Une vingtaine d’ateliers sont destinés à plusieurs artistes dans les lieux où étaient installées les chaînes de montage du fameux char AMX, aujourd’hui disparues.



Les nouveaux ateliers des Arches servent aujourd’hui comme lieu de création de nos artistes.
Très attaché à notre ville où il vit, Jang Kwang-Bum est pleinement à l’aise. La montagne l’inspire et il nous entraine à la sensibilité coréenne, vers le rêve au-delà du réel.
Alain Bétry 



A la galerie Françoise Livinec, Jang Kwang-Bum expose régulièrement à Paris dans le 8arrondissement - 24, rue de Penthièvre.



 

7 avril 2025

Nom de villas isséennes

Le terme de villa est ambigu. D’origine latine, il désigne, soit un domaine à la campagne, soit une résidence urbaine. En ville, le terme est le plus souvent utilisé pour désigner une belle maison avec jardin mais à Issy-les-Moulineaux, quatorze rues sont qualifiées de villas. En fait, le terme est donné par extension à un lotissement majoritairement composé de pavillons de part et d’autre de la petite rue ainsi appelée.

Portail décoratif de la villa Chevreuse donnant sur la rue du
Moulin de Pierre. Les lettres ont été découpées dans une élégante plaque métallique


Villa Sergent
entre les rues Tolstoï et Verdi
.

Si dix rues sont des impasses, il y a quatre villas qui sont des rues étroites, à sens unique et souvent limitées à 20 km/heure pour une raison de sécurité. Ce sont la villa Chevreuse, la villa du Lycée (Michelet) à la limite de Vanves, les villas Marguerite et Sergent. En revanche, la rue Sergent dans le prolongement de celle-ci est paradoxalement une impasse !

Les noms des villas ont différentes origines. Cela peut être le nom de l’ancien propriétaire comme Marguerite ou Sergent, rappeler un lien avec un lieu comme le Lycée ou le Parc (Henri Barbusse), un bienfaiteur comme Telles de la Poterie ou simplement le rappel de la rue sur laquelle débouche la villa comme par exemple : Kléber ou Jean-Jacques Rousseau. Il existe aussi une évocation de la nature avec les villas des Cerisiers ou des Tilleuls. Quant à la villa Haussmann, ensemble d’immeubles résidentiels de style néoclassique, c’est un hommage à celui qui a métamorphosé Paris sous le Second Empire. Enfin, la villa du Tir, dans le quartier des Épinettes, perpétue le souvenir d’un stand de tir au début du XXe siècle dans lequel deux épreuves de Jeux olympiques de tir aux pigeons eurent lieu en 1900 et 1924.

Pascale Maestracci


27 mars 2025

Voisin, les frères

Les deux frères Voisin, Gabriel et Charles, exploitent un atelier de mécanique à Lyon en 1906. Ils travaillent sur des prototypes de planeurs et s’intéressent à l’Eole de Clément Ader traité précédemment sur Historim.fr, le site de notre association.

En 1907 les deux frères s’installent à Billancourt et deviennent constructeurs d’avions biplans pour Léon Delagrange et Henri Farman. C’est à bord d’un avion Voisin que Henri Farman réalise le premier kilomètre en circuit fermé à Issy-les-Moulineaux.

Sur un appareil Voisin, Farman accomplit le premier vol de ville à ville de Bouy à Reims (27 km).


Le 30 octobre 1908, l’aviateur Henri Farman se rend du camp de Châlons
à Reims (27 km) en 17 minutes ; 95 km/heure. 
De passage sur le territoire du
Petit-Sillery, le bruit du moteur effraye un cheval, c’est une nouvelle éducation des chevaux
à refaire à peine accoutumés aux automobiles.© DR


Les deux frères s’exercent en 1911 à la fabrication d’avions amphibie sur la Seine, le second se dénomme 
Canard
Charles Voisin disparaît dans un accident de la route dans le Rhône en 1912. La Première Guerre mondiale offrit de nombreux débouchés aux constructeurs d’avions dans les domaines militaires de la reconnaissance et du bombardement.


De nombreux militaires sur une exposition d'aéroplanes à Belfort en 1913. © DR

1915 - Avions Voisin au parking d'Issy-les-Moulineaux. En arrière plan : l'usine SEV © 

Après cette guerre, Gabriel Voisin s’intéresse à la construction automobile. Il meurt en 1973.


Le boulevard des Frères-Voisin se situe dans le 15e arrondissement de Paris sur une partie tandis que son côté pair et une partie du côté impair se situe sur Issy-les-Moulineaux.
A. Bétry

21 mars 2025

Maires et noms isséens

Les municipalités sont créées sous la Révolution française. C’est le cas d’Issy séparé des Moulineaux jusqu’en 1893. La commune fait partie du département de la Seine jusqu’en 1968, année de création du département des Hauts-de-Seine.

 Hôtel de Ville inauguré en 1895 par Henri Mayer. Cette portion de la rue Renan est devenue rue du Général Leclerc après la guerre.


Depuis 1790, trente-six maires ont dirigé la commune dont le dernier en date, M. André Santini, bat largement le record de longévité. Cinq maires ont exercé des mandats séparés par une ou plusieurs années tels Nicolas Bargue, Georges-Christ Minard sous Louis-Philippe puis sous la IIIe République, Henri Mayer, Justin Oudin et Fernand Maillet sous la IVe République.

Porte de l’immeuble, 42 rue Renan avec le nom du maire Mayer sur le linteau


Seuls neuf maires, en fonction depuis la seconde moitié du XIXe siècle, ont donné leur nom à une rue ou à une place, dans le quartier de l’Hôtel de Ville le plus souvent. Sous la IIIe République, ce sont Édouard Naud, Charlot, Georges-Christ Minard, Henri Mayer et Auguste Gervais. 
Henri Mayer (1894-1903) inaugure l’actuel Hôtel de Ville en 1895, il exerce un nouveau mandat de 1908 à 1911. Il est aussi le propriétaire d’un magasin 42 rue Renan dont le nom À la tour Eiffel est symbolisé par une enseigne métallique toujours en place depuis 1892. Quant à Justin Oudin, son nom est donné à des écoles maternelle et élémentaire.


Avenue Victor Cresson. Le nom du maire mort en déportation fut donné au début de l’avenue de Verdun.






Après la Seconde Guerre mondiale, le nom de Victor Cresson, mort en déportation, est donné à une partie de l’axe principal isséen reliant la Porte de Versailles à Meudon. On honore Jacques Madaule et Bonaventure Leca sur leur place respective. Le nom de Raymond Menand est lui, attribué à un mail dans le quartier de l’Hôtel de Ville.

                    


Buste de Bonaventure Leca dans le square éponyme/ Le seul maire dont le buste est dans un jardin public. 


Un grand merci à la SEM Issy Media (dirigée par M. Éric Legale) pour la liste des maires dans le Guide pratique d’Issy-les-Moulineaux paraissant chaque année.




Mail Raymond Menand maire de 1973 à 1980, prédécesseur de Mr André Santini. 
Ce mail débouche sur le Conservatoire Niedermayer.

 

Texte et photographies  P. Maestracci

18 mars 2025

Rue du docteur Lombard

Cette rue d’à peine 300 mètres de long relie la place de la Résistance à l’avenue de Verdun. Elle est dans l’axe du boulevard des Îles sur l’île Saint-Germain qui mène à Boulogne-Billancourt, ce qui explique son nom d’origine, la rue de Billancourt. Son nom actuel rend hommage à un bienfaiteur de la ville au XIXe siècle.

Ancien immeuble © Michel Jullien
Au début du XXe siècle, il y a encore surtout des jardins sauf lorsqu’on se rapproche de l’avenue de Verdun. Des logements existent ainsi qu’une chapelle Sainte-Lucie qui fut démolie en 1986 et remplacée par l’école des Ajoncs dans le cadre de la ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) Sainte-Lucie. Une église du même nom fut construite en 1937, plus proche de l’avenue et deux fois plus vaste.

Construction en place de l'ancien immeuble © P. Maestracci 

 





Progressivement, des immeubles sont construits. Le plus spectaculaire est celui qui fut construit au-dessus de la rue lors de l’aménagement de la zone comprenant le Centre commercial des Trois-Moulins. Le portail d’entrée de l’usine Gévelot qui était à l’est de la rue du docteur Lombard a été déplacé de la place Gévelot dans la rue, non loin du square de la Résistance.



   



Détail du portail de l’entreprise Gévelot. La sculpture en bronze, sous une tête de lion, est composée d’armes comme le casque mais aussi un fusil abaissé symbole de paix. Cela évoque le proverbe latin : « si tu veux la paix, prépare la guerre. »
© P. Maestracci




Rue du docteur Lombard, vue vers le nord avec l’immeuble de bureaux construit au-dessus de la rue. 
© P. Maestracci







13 mars 2025

L'Aéro-Club de France

Fondé en octobre 1898, l’Aéro-Club de France se donne pour vocation « l’encouragement à la locomotion aérienne sous toutes ses formes et dans toutes ses applications ».


Henri Farman



Dès 1900 à l’Exposition universelle de Paris se déroule le premier Congrès mondial d’aéronautique. C’est dire l’intérêt suscité par cette discipline car il ne s’agit à l’époque que de vols en ballons libres. 
En 1906, un donateur américain, James Gordon-Bennett, journaliste, propriétaire du New York Herald crée une compétition qui deviendra un événement international et portera à jamais le nom de « Coupe James Gordon-Bennet ».
Les essais ou travaux embryonnaires sur les aéroplanes sont encore du domaine artisanal.
C’est l’ère des courses et des compétitions qui insufflent 
créativité et émulation.
Ainsi le Brésilien Santos-Dumont, est reconnu comme premier pilote d’un engin que l’on « dit plus lourd que l’air » à Bagatelle le 12 novembre 1906.
C’est l’occasion pour un grand nombre de fanatiques et de passionnés de présenter au grand public le fruit de leurs travaux.                                                                    

Henri Farman à Issy-les-Moulineaux
En 1908, le 13 janvier, à Issy-les-Moulineaux, Henri Farman sur un aéroplane construit par les frères Voisin réussit le premier kilomètre en circuit fermé. Le pilote sait désormais faire virer l’avion, ce qui lui rapporte la somme de 50 000  francs-or (de quoi lui donner des ailes !).
Les trois frères Farman, de père anglais et mère française, un trio qui a marqué l’histoire ! 
Henri (1874-1958) est un pionnier de l’aviation et constructeur d’avions ; Maurice (1877-1964), est un coureur cycliste et automobile, pionnier de l’aviation avec son frère ; Dick (1872-1940), est ingénieur aéronautique.

1907 : création des ateliers Farman à Issy-les-Moulineaux.
1912 : création société aéroplane Henri et Maurice Farman. 

S’en suivent des émules comme les frères Wright, américains passionnés de ce qui vole et qui créent d’abord une école à Auvers près du Mans, puis à Pau.
 
Le capitaine Ferber, l’un des plus avisés de son temps, dont une rue d’Issy porte le nom, (voir le 28 janvier 2024) crée à son tour une école. A l'initiative de l'Aéro-Club de France, est créée en 1908 une Chambre syndicale des industries aéronautiques devenue aujourd'hui (GIFAS), le Groupement des Industries Françaises et de l'Espace.
A droite, l'un des frères Wright
A. Bétry - Suite dans d’autres aventures de l’air