28 février 2025

La Solitude, chapelle néogothique - "2"

Suite texte du 12 février (La Solitude, chapelle néogothique) "1".

Quand un siècle plus tard, le Séminaire de Saint-Sulpice est protégé au titre des Monuments Historiques que ce soit par simple inscription (pour l’ensemble, par arrêté du 16 février), ou par classement (arrêté du 12 avril 1996, pour un nombre choisi d’ouvrages de qualité et d’intérêt supérieurs), cette chapelle figure dans le second arrêté qui institue une protection maximale. C’est le seul parmi les monuments de « La Solitude » à y être inclus, aux côtés d’autres très prestigieux situés dans la parcelle principale (la Grande Chapelle, le nymphée notamment).

Pourquoi cet intérêt 
et cette distinction ?

Dès le premier regard, la façade séduit par une composition particulièrement heureuse, qui ne souffre pas du positionnement décalé du portail principal sur la droite. Au contraire, par l’asymétrie qu’il génère, il participe, voire ajoute, au pittoresque du parti général, où se distinguent notamment la silhouette découpée des gables et des pinacles, ainsi que les motifs décoratifs et les modénatures d’inspiration médiévale. Manifestement la référence ultime de l’élévation est la Sainte Chapelle (dans des dimensions plus réduites évidemment) : sous la toiture de grande hauteur, les fenêtres aux remplages typiquement gothiques alternent avec des contreforts étroits et ouvragés qui donnent à l’ensemble un mouvement ascendant. Quelques figures sculptées sont distribuées sur le pourtour, notamment sur le mur-pignon de l’entrée. Ce sont celles de moines appartenant à d’importants ordres religieux créés au Moyen Age, dont les Bénédictins et, reconnaissables à leur chapelet, les Dominicains.

 

A l’intérieur, l’espace, à la hauteur caractéristique du gothique, frappe par l’impression de vie qui s’en dégage et dont le charme opère sur le visiteur autant que sur le fidèle. Le décor et la statuaire – plus abondants qu’à l’extérieur – créent un univers animé où l’œil est sollicité de toutes parts. On remarque tout juste au sommet du mur d’entrée un dispositif curieux : une fenêtre de second jour qui ouvre sur un petit oratoire situé à l’étage du bâtiment d’habitation (et classé M H en raison de son lien avec la chapelle).

Les murs de la nef sont largement percés de hautes baies jumelées, dont les vitraux tamisent la lumière. Dans des lobes se détachant sur fond de rinceaux, sont représentés des sujets choisis à l’image des vitraux de la cathédrale de Bourges (XIIIe siècle) : épisodes de la Bible, scènes de la vie du Christ ou figures de saints et de martyrs.

 


Tout le reste des élévations est paré de statues en pied qui se déploient en deux registres principaux. Le registre supérieur, réservé aux apôtres, met chacun d’entre eux en valeur en adoptant un parti architectural assez élaboré, comprenant un dais et un socle porté par un ange en surplomb. Le registre inférieur attire et retient davantage l’attention : il aligne, en une seule rangée de petites niches régnant sur tout le pourtour, les statuettes des 72 disciples de Jésus. Ce sont en quasi-totalité des ecclésiastiques : des moines, des évêques (beaucoup), revêtus d’amples robes et priant, lisant d’épais livres, prêchant, portant un crucifix… Leurs postures et leurs gestes variés, les attributs qui les différencient animent sans conteste leur procession immobile. Mais c’est surtout par leur multitude qu’ils impressionnent. 

Dans le chœur, les statues imposantes des quatre grands Docteurs de l’Eglise latine (Saint Amboise, Saint Augustin, Saint Grégoire et Saint Jérôme) entourent une Vierge à l’Enfant majestueuse et pleine de vie qui, derrière l’autel, ressort avec force sur le fond très coloré d’une chapelle à la voûte octopartite de dessin plutôt sophistiqué.
 
Par sa volumétrie, sa composition et son programme sculpté, cette chapelle se présente comme une œuvre néogothique parfaitement homogène. Par sa date de construction, elle compte d’ailleurs parmi les premiers édifices cultuels de ce style réalisés en France. Elle est exactement contemporaine des grandes restaurations entreprises dans les églises médiévales de Paris (Saint-Germain-l'Auxerrois, Notre-Dame de Paris débutée en 1844) dans un contexte plus général de redécouverte de l’architecture du Moyen Age. 
C’est son décor surtout qui en fait un parfait exemple de l’art néogothique : opulent, fouillé, presque pompeux, bref « flamboyant ». Il confine au genre dit « troubadour », non exempt d’un certain romanesque, comme en témoigne la façon finalement distrayante, sinon plaisante, dont la galerie des disciples renoue avec une certaine tradition médiévale. 


Une question se pose alors : comment s’explique ce recours au néogothique, jusque dans ses manifestations les plus extrêmes ? Et plus particulièrement, que représente ce style à cette époque ? Répond-il uniquement à des considérations esthétiques, ou fait-il aussi écho à des valeurs et à des partis symboliques plus puissants ? Pour le courant « troubadour », la réponse est simple. Il rencontrait depuis les premières années du XIXe siècle un engouement extraordinaire dans la peinture historique et, plus encore peut-être, en littérature avec la parution d’œuvres auxquelles peut se rattacher le célèbre « Notre-Dame de Paris » de Victor Hugo (1831). La résurrection des formes médiévales dont il participe connaît parallèlement une vogue semblable dans tous les domaines de l’art. Sur le plan architectural, qui nous intéresse plus spécifiquement, on parle de « Gothic Revival ». En complète réaction au rationalisme des Lumières, celui-ci s’attache à mettre l’accent sur les effets visuels et les valeurs émotives de l’art. Il exalte par-dessus tout le pittoresque et le sublime. Les atmosphères de mystère qui en découlent s’accordent parfaitement avec le sentiment religieux prévalent à l’époque. Le néogothique apparaît dès lors tout spécifiquement approprié à l’architecture sacrée, celle des églises et des chapelles.
Comme de surcroit il s’inscrit dans une réaction contre un art classique issu de l’Antiquité païenne, il peut s’interpréter comme une démarche d’enracinement dans les valeurs chrétiennes. Dans cette optique, il finira d’ailleurs par se poser en symbole d’un renouveau de la foi religieuse. Dans le même temps et suivant le même processus, il fait volontiers figure de nouveau « style national » : par-delà le classicisme d’origine italienne et plus anciennement romaine et grecque, il fait référence aux traditions et au passé nationaux et ouvre ainsi une voie privilégiée vers le « génie » de la France éternelle. (A l’époque, l’architecture du XIIIe siècle, particulièrement florissante en France, se voit reconnaitre une sorte de supériorité dans l’art du Moyen Age dont le modèle se trouve dans les grandes cathédrales et chapelles palatines, et notamment Notre-Dame de Paris et la Sainte-Chapelle). Comme tel, chez les membres du clergé et des congrégations qui en ce début du XIXe siècle postrévolutionnaire reviennent se fixer sur la terre de leurs aînés, le choix du néogothique vient donc incontestablement conforter une affirmation de leur sentiment de légitimité historique. 

Lithographie de la Solitude en 1826
Or c’est bien précisément ce qui est en jeu dans la chapelle de « La Solitude », qui réussit si heureusement à restituer une atmosphère médiévale. Pour la Compagnie de Saint-Sulpice, le néogothique, considéré comme le style par essence des nouveaux édifices cultuels, 
traduit un retour aux sources, après un temps d’épreuve où la propriété, dernière parcelle de l’ancien domaine du Séminaire à être rachetée après la Révolution, lui a échappé pendant ¼ de siècle. Ce sentiment devait perdurer longtemps. Au milieu du XXe siècle encore, le Vice-Supérieur de Saint-Sulpice continuait à affirmer dans la brochure qu’il rédigeait : « Dans cette chapelle, c’est toute l’histoire mystique de la Compagnie qui s’y trouve résumée et qui rappelle nos grands souvenirs et garde son mystère ». (P. Boisard, Issy, le Séminaire et la Compagnie de Saint-Sulpice, 1942).
Florian Goutagneux

 

20 février 2025

Clément Ader, 1841-1925

Clément Ader, né à Muret en Haute-Garonne en 1841, ingénieur de formation semble être un pionnier travaillant seul, mis à part, très jeune un premier emploi dans la Compagnie des chemins de fer du Midi. Mais aussi inventeur il met ses compétences dans des projets les plus variés. Pendant la guerre de 1870 la mobilisation le conduit dans une fabrique de ballons captifs.


L'ingénieur Clément Ader, qui installa les premières lignes téléphoniques françaises, a attaché son nom à l'Avion, le premier aéroplane essayé en plein air.




Il lit, réfléchit et s’imprègne de théories dont la plupart n’ont jamais été vérifiées. Les écrits de Léonard de Vinci l’inspirent énormément, comme : 
« Ton oiseau ne doit avoir d’autre modèle que la chauve-souris, car ses membranes sont l’armature ou plutôt, les ligaments des pièces de son armature, c’est à dire la charpente des ailes ».
A partir de ces études prophétiques, Ader décide d’analyser de manière scientifique le vol animal. C’est la roussette des Indes, chauve-souris qui sert d’observation à notre autodidacte ; parce que l’envergure de l’animal peut atteindre un mètre d’envergure.
« Tous ceux qui s’occupaient de navigation aérienne étaient traités d’utopistes » déclarait-il en 1925 peu de temps avant sa mort.
Le 19 avril 1890, Ader définit » un appareil ailé pour la navigation aérienne dénommé « Avion » du latin avis (oiseau).


L'Avion N.3 de Clément Ader, fut la première machine volante essayée en France. Bien que cet appareil évoque la chauve-souris, il n'en est pas moins un aéroplane ailes rigides. Pourvu de deux moteurs vapeur de 20 Ch actionnant chacun une hélice à quatre pales en barbe de bambou, l'avion fut essayé à Satory le 14 octobre 1897, sur une piste circulaire de 1 500 mètres. Un coup de vent amena son départ hors de la piste et son bris, lorsqu'il n'avait encore qu'à peine quitté le sol sur les courtes distances.






Le 9 octobre 1890, grâce à la complicité de son ami banquier et propriétaire Gustave Pereire, qui a fait construire pour la circonstance une piste de 200 mètres de long sur 25 de large, à bord de son avion baptisé Eole, Clément Ader, décolle depuis le château d’Armainvilliers près de Gretz en Seine-et-Marne.
Sur une distance de 50 mètres l’Eole s’est laissé porter par l’air.
Mais la question se pose : Ader a-t-il véritablement décollé ? Et dans l’affirmative, s’agit-il d’un vol, ou plutôt d’un « bond » plané ? 
L’événement lui-même gardera son secret : décollage ou pas, aucune autorité officielle et autorisée à valider l’expérience ne se trouvait pour consacrer les travaux de l’ingénieur français. Tout au plus, un procès-verbal stipule que « l’Avion n° 1 » portant le nom d’Eole et monté par monsieur Ader, son inventeur, a perdu terre et s’est maintenu dans l’air sur ses ailes en rasant le sol sur une distance de cinquante mètres avec la seule ressource de sa force motrice.

A. Bétry
sources : nombreux ouvrages sur l'aviation de Bernard Marck


L'aventure Aviation se poursuit chronologiquement sur des lieux plus proches de chez nous, Isséens.

18 février 2025

Métamorphose d'Issy-les-Moulineaux


Cet ouvrage réalisé à l’initiative du CCA (Conseil communal des Anciens) et du CCAS (Centre communal d’Action sociale) présente les souvenirs de seize Isséens dont certains vivent dans la commune depuis leur naissance. Il finit par un entretien avec M. André Santini, maire de la commune, ancien ministre et vice-président de la Métropole du Grand Paris.

Le premier témoignage, celui d’Yves L., concerne la famille Legrand installée avant la Grande Guerre et dont l’activité professionnelle des générations suivantes se poursuit 113 bis, avenue de Verdun avec la boutique Yves Legrand et le Chemin des Vignes.

Plusieurs Isséens parlent des usines comme Gévelot dans le quartier de la Ferme, la Blanchisserie de Grenelle (quartier Val-de-Seine) et la Manufacture des Tabacs et SEV-Marchal (quartier Corentin Celton-Les Varennes). Si l’activité industrielle a disparu comme la plupart des bâtiments, il subsiste la Manufacture des Tabacs et le portail de Gévelot.

D’autres témoignages évoquent les boutiques de proximité dans plusieurs quartiers, les logements privés ou sociaux, voire la caserne de la Gendarmerie. Certains lieux sont évoqués : le parc Henri Barbusse, les bains-douches de la place d’Alembert ou la « cour des miracles » rue Prudent Jassedé, remplacée depuis par le Centre administratif municipal et des ILN.

Quelques événements marquants sont rappelés : la crue de la Seine en 1910, la 2e DB en 1944 ou l’effondrement en 1961 aux Épinettes, boulevard Rodin.

Tous les témoignages sont judicieusement illustrés grâce à des documents et à des photographies anciens ou contemporains.

Un grand merci à Françoise qui m’a fait découvrir ce livre mémoriel.

P. Maestracci

 

12 février 2025

La Solitude, chapelle néogothique - "1"

Le parcours organisé « Sur les pas de la Reine Margot » pour les membres d’Historim le samedi 16 novembre dernier comprenait évidemment une étape au fameux « Domaine Reine Margot ». A cette occasion, nous sommes passés devant la belle chapelle de La Solitude, sans nous y arrêter, d’une part parce qu’elle est postérieure à Marguerite de Valois au centre de nos intérêts ce jour-là et aussi parce que beaucoup d’Historimiens avaient déjà eu l’occasion de la découvrir au cours de deux visites précédentes. 

Pour autant, son intérêt est bien réel et mérite quelques nouveaux développements, enrichis par les observations nombreuses et détaillées qu’ont permises une restauration très réussie. Effectuée sous le contrôle des services des Monuments Historiques, celle-ci a soigneusement restitué et remis en valeur volumes, formes et pièces d’ornement, indépendamment d’une affectation un peu inattendue des lieux au préalable désacralisés.


La tâche des restaurateurs ne fut pas facilitée par les matériaux utilisés pour la construction, qui n’offrent en particulier pas toujours les mêmes qualités que le reste du bâtiment pourtant construit en même temps et (en partie) dans le même alignement. Celui-ci, élevé sur plusieurs niveaux, arbore une robustesse et une solidité des plus fonctionnelles. Il présente dans le même esprit un aspect sobre, presque sévère, bien en accord avec le lieu de retraite et de recueillement qu’a longtemps été le site.

Pendant près de deux siècles en effet, l’actuelle demeure et son jardin clos, propriété du Séminaire de Saint-Sulpice, ont abrité l’établissement de « La Solitude ». Comme l’indique cette dénomination singulière, il était réservé aux « Solitaires » (c’est-à-dire aux séminaristes en dernière année d’études). Il leur avait été affecté en 1818/1819 quand la propriété, vendue comme bien national en 1793, avait enfin pu être rachetée par la Compagnie. Notons qu’à cette époque, les bâtiments ne possédaient ni l’aspect ni la configuration qu’ils ont de nos jours et qu’ils ont acquis en 1842 quand ils ont été reconstruits à l’initiative du directeur de l’époque, Michel-Etienne Faillon.



Pour la chapelle, corps le plus emblématique de l’ensemble, celui-ci n’avait pas voulu laisser des mains profanes conduire les opérations. Il s’en était donc chargé et, après avoir tel un architecte conçu l’édifice, il en avait dirigé la construction jusqu’à la bénédiction officielle intervenue le 24 juin 1846. L’édifice y a acquis une grande originalité tant dans ses lignes que dans son décor par rapport au reste des bâtiments. Par la suite il ne devait subir que peu de dégradations, sinon pendant l’Année terrible 1870/1871 quand un obus vint percer sa voûte et souffler les vitraux. Heureusement, comme le rapportent les chroniqueurs de ce temps, « M. Faillon avait eu la précaution de conserver les calibres [ou modèles] » et les restaurations purent dès lors être effectuées de la façon la plus satisfaisante.


Aussi, quand un siècle plus tard, le Séminaire de Saint-Sulpice est protégé au titre des Monuments Historiques que ce soit par simple inscription (pour l’ensemble, par arrêté du 16 février), ou par classement (arrêté du 12 avril 1996, pour un nombre choisi d’ouvrages de qualité et d’intérêt supérieurs), cette chapelle figure dans le second arrêté qui institue une protection maximale. C’est le seul parmi les monuments de « La Solitude » à y être inclus, aux côtés d’autres très prestigieux situés dans la parcelle principale (la Grande Chapelle, le nymphée notamment).
Le texte se poursuit fin février début mars prochain
Florian Goutagneux

3 février 2025

Les frères Montgolfier



Au Xe siècle, l’architecte qui avait construit la tour de Mansourah, près de Tlemcen, se jeta dans le vide soutenu par des ailes de toile.



La célèbre histoire d’Henri Farman à Issy-les-Moulineaux le 13 janvier 1908 ne veut pas dire que son exploit de bouclage d’un kilomètre en circuit fermé soit une première. C’est sur un aéroplane de fabrication Voisin, et non de fabrication Farman, que la performance fut réalisée. Par la suite il en construisit avec son frère. Il ne s’agit cependant pas d’une légende mais, quelques temps avant, d’autres aventuriers désireux de prendre l’air, l’ont précédé.
 
Avant ceux-ci, resituons-nous dans une époque bien antérieure avant que le mot avion ne voit le jour.
Le premier vol d’un être humain est réalisé le 4 juin 1783 par les frères Montgolfier, Joseph-Michel et Jacques-Etienne, industriels français inventeurs du ballon à air chaud.
Leur père, Pierre Montgolfier, père de seize enfants, est papetier comme ses ancêtres depuis le XVe siècle. Le moulin familial est situé en Ardèche et la papeterie a une réputation européenne. L’entreprise est florissante et en 1777, elle créée le premier papier vélin français. Depuis 450 ans Annonay connaît aujourd’hui la réputation de la création de la montgolfière, et du célèbre papier à dessin de la marque Canson.

19 septembre 1783, Pilâtre de Rozier
expérimente la machine des frères Montgolfier
 
Le 19 septembre 1783, devant le roi Louis XVI et la cour réunis à Versailles, les frères Montgolfier font accomplir la première ascension à un coq, à un canard et à un mouton pour une ascension de 500 mètres. L’ensemble se pose à 3,5 kilomètres dans le bois de Vaucresson, en 8 minutes. L’atterrissage eut comme spectateur un cavalier, Jean François Pilâtre de Rozier qui allait bientôt devenir le premier homme à s’élever à bord d’une montgolfière.
Ce n’est que le 2 avril 1886 qu’un descendant de la famille prend le relais et la suite de ce qui deviendra bien plus tard l’aviation.
 A. Bétry