29 septembre 2011

Journée du Patrimoine - Zoom sur Jacques Augendre

"L'Homme aux 55 Tours” 
Une notoriété internationale

Jacques Augendre a partagé la vedette avec Jean-Alexandre Delattre (dont nous venons de faire le portrait), au restaurant Le Stade d’Issy, dans le cadre des Journées du Patrimoine. Orateur talentueux malgré ses dires, il a commencé par rendre hommage à l’historien du sport Serge Laget qu’il a remplacé au pied levé.

Ce journaliste sportif est né dans une famille de cyclistes ; il continue la tradition de son père et son frère aîné, dès 1943, mais doit arrêter les courses en 1944. Après la guerre, il se consacre à sa passion en intégrant le journal L’Équipe - de 1946 à 1965. Il entre ensuite au journal Le Monde, puis au service de documentation du Tour de France grâce à Jean-Marie Leblanc. Il est également l’auteur heureux de nombreux livres de référence parmi lesquels Antoine Blondin, un singe en été (Édition L’ Équipe) pour lequel il reçut le prix de littérature sportive en 2006. Il vient de sortir L’abécédaire insolite. Le Tour ( édition Solar). Jacques Augendre est très attaché à de hautes et nobles valeurs. Pour lui « le Tour de France va avec la culture…Il fait partie de notre patrimoine… C’est un événement qui donne au monde entier les plus belles images de la France…Le plus grand théâtre de plein air » suivi par 200 chaînes de télévision.

Jacques Augendre au restaurant du Stade.
Malicieux, il ne résiste pas au plaisir des citations : « Le Tour a fait plus pour l’unité de la France que tous les événements du XXe siècle » (Georges Conchon) ; « Cest encore mieux qu’une superproduction hollywoodienne » (Orson Welles dans la voiture de Jacques Goddet lors de la première étape en 1950) ; « Vitrine de la France » ( Jean-Marie Leblanc) ou « C’est ma madeleine de Proust » (Pierre Arditi), sans oublier celle d’Antoine Blondin « C’est la fête et les jambes ». Il évoque avec chaleur « ce chantre du Tour de France » qui écrivit plus de 500 chroniques pour L’Équipe en pastichant les grands auteurs de La Fontaine à Victor Hugo en passant par Madame de Sévigné. Il suivait le Tour dans la voiture 101, celle du journal et ses traits d’esprit sont nombreux. Par exemple, devant déjeuner à Orgelet dans le Jura, il s’écrie qu’il va « déjeuner à l’œil ». 

Jacques Augendre est insatiable. Autre anecdote sur Line Renaud à qui son mari Loulou Gasté conseille de faire le spectacle du Tour afin que les Français qui connaissaient sa voix si caractéristique puissent aussi connaître son visage. L'acteur américain Dustin Hoffman suivit quelques étapes afin de préparer un film sur le Tour, mais la nécessité de s’entraîner sur un vélo au moins trois mois n’était pas compatible avec son emploi du temps. En 2005, il rencontre, à l'étape, l'homme politique John Kerry qui démontre une excellente connaissance du cyclisme et lui explique ce que signifie le mot « Poulidor » dans le vocabulaire politique américain : arriver second aux élections. Comme John Kerry face à George W. Bush, en 2004 ! 
Enfin, le journaliste termine avec quelques souvenirs sur Henry Anglade, arrivé 2e du Tour 1959. Il  avait l’habitude de se recueillir dans les églises, avant le départ de l'étape. Émerveillé par les vitraux qu'il voyait, il décida de devenir maître-verrier. Un long et rigoureux apprentissage et une reconversion réussie. Il créa les vitraux de la chapelle Notre-Dame des cyclistes à la Bastide d’Armagnac où existe aussi un musée avec les vélos du champion. Un départ d’étape y fut donné en 1989 en son honneur.
Alors terminons cette chronique par les mots de Jacques Augendre : Vive le Tour.

Texte et photo Pascale Maestracci

26 septembre 2011

Journée du Patrimoine - Zoom sur Jean-Alexandre Delattre

"Sculpteur Culture et Sport ”. 
Original dans son art comme dans son look !

Cet artiste talentueux a exposé ses œuvres, essentiellement sur le thème sportif, au Restaurant Le Stade d’Issy, avenue Jean Bouin, dans le cadre de la journée du Patrimoine 2011. Il a accepté gentiment d’expliquer sa démarche artistique, tout en s’écriant lorsqu’on lui a tendu un micro : « Je préfère un chalumeau ! ». Il n’est pas sculpteur pour rien mais est aussi un pratiquant sportif depuis de longues années.

L'artiste au restaurant du Stade, devant
l'une de ses œuvres : les 100 ans du Tour.
Dès l’âge de 14 ans, Jean-Alexandre Delattre se lance dans la serrurerie d’art avant de se tourner vers sa véritable vocation, la sculpture sur métal qu’il pratique avec maestria. Ses premières œuvres sont abstraites, « pas très compréhensibles » dit-il, influencé qu’il est à ses débuts par des artistes contemporains. Puis, il trouve son propre style, figuratif avec deux lignes directrices :  l’amour et l’humour. Il affirme : « Je cherche
ce qui sort de moi », tout en cherchant le mouvement. « Je ne prends jamais de modèle…Je laisse mes mains et mon esprit se guider entre eux. ». Sa femme, Hélène, présence chaleureuse à ses côtés, est la juge suprême et judicieuse ; elle seule décide si les pièces sorties des mains de son époux seront exposées -ou non.

Jean-Alexandre Delattre est l’auteur respecté d’un micro d’or pour les journalistes sportifs et de trophées d’or. C’est ainsi qu’il a travaillé pour le champion du monde de patinage artistique Brian Joubert, le champion du monde des Rallyes automobiles Sébastien Loeb, en 2009, ou le vainqueur du Vendée Globe Michel Desjoyeaux la même année. Dans la mesure du possible, l'artiste personnalise au maximum le trophée qui devra être remis à un grand champion. Est-il besoin de préciser qu’il est en pleine préparation des trophées pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012 ?

Texte et photographie : Pascale Maestracci

Pour en savoir plus :

21 septembre 2011

Hommage aux Harkis - 25 septembre 2011

Ali Boualam devant la photo de son père
à la tribune de l'Assemblée nationale.
Le mot harki qui désigne les supplétifs algériens engagés dans l’armée française pendant la guerre d’Algérie, de 1957 à 1962, vient du mot arabe haraka, signifiant mouvement. Ils sont 63 000 à la fin de l’année 1961, appartenant à des unités spécifiques les harkas, dont l’une des plus célèbres est celle du Bachaga Boualam, personnalité hors du commun, chef traditionnel de la région de l’Ouarsenis. 

Capitaine dans l’Armée française, commandeur de la Légion d’honneur à titre militaire, Croix de guerre 1939-1945 (deux citations), Croix du Combattant, il est élu député et devient vice-président de l’Assemblée nationale à Paris, de 1958 à 1962. Il réussit à rapatrier en France tous les membres de sa harka et s’installe en Camargue, à Mas-Thibert, à une dizaine de kilomètres d’Arles. C’est là qu’il finira ses jours le 8 février 1982. Vingt ans avant, il publiait ses Mémoires (photo ci-contre).
Le 21 juin 1987,  André Santini baptise une place d’Issy-les-Moulineaux du nom de Bachaga Boualam (photo ci-contre) en présence de l'un des fils du bachaga Ali Boualam, aujourd’hui décédé (le 4 juillet 1991). Mais son plus jeune fils, Lahcène – né en France – a repris le flambeau familial et préside l’association Bachaga-Boualam.

Le 25 septembre 2001, le président de la République Jacques Chirac reconnaît officiellement le drame des harkis et le 31 mars 2003 il promulgue un décret officialisant et instaurant une "Journée nationale d'hommage aux harkis et aux autres membres des formations supplétives des armées françaises", le 25 septembre de chaque année. 
Texte PCB. Photos A.Bétry
Mas-Thibert en Camargue. Ali, le fils aîné du Bachaga en conversation avec un ancien de la harka de son père.

Pour s'informer des célébrations :
Pour en savoir plus sur l'Association Bachaga Boualam :
association.bachagaboualam@laposte.net 
Pour visionner le Bachaga Boualam :

17 septembre 2011

Le Souvenir français d'Issy-les-Moulineaux

Le conflit entre la France et la Prusse débute en juillet 1870. La défaite de Sedan abat le Second Empire, dont le bilan économique était plutôt bon. Début septembre 1870, tout est joué… L'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne est la clause la plus sévère de la paix imposée par Bismarck début 1871. Haut Rhin, Bas Rhin, nord de la Moselle et de la Meurthe et une partie des Vosges deviennent le "Reichsland Elsaß Lothringen". L’annexion se prolongera jusqu'en 1918. 

Et c’est dans cette Alsace-Lorraine que le Souvenir français a pris ses racines. En 1882, François Xavier Niessen, enseignant alsacien, constate le mauvais entretien des tombes des soldats français et décide d'y remédier. En 1887, à Neuilly-sur-Seine, il crée l’association qui, le 1er février 1906, est reconnue d'utilité publique. La mission essentielle du Souvenir français est d'entretenir les sépultures de tous ceux qui sont tombés pour la défense de la patrie.
28 août 2011, le drapeau à l'occasion du 67e anniversaire
de la Libération de Paris.
N'ayant aucune attache politique, libre de tout lien confessionnel ou philosophique, le Souvenir français est ouvert à toutes celles et à tous ceux qui, Français ou étrangers, ont "une certaine idée de la France" et de l'idéal de liberté pour lesquels nos anciens se sont sacrifiés depuis la révolution. 
120 000 tombes sont entretenues par les 96 délégations générales, les 
1 600 comités et les 62 représentations à l'étranger du Souvenir français.

Le Comité d’Issy-les-Moulineaux a pour président  Frédéric Rignault, également délégué général adjoint pour les Hauts-de-Seine. Le général de corps aérien Roland Glavany en est président d’honneur. Le 20 novembre 2010, M. André Santini, député-maire, ancien ministre, a remis le nouveau drapeau au comité du Souvenir français de la ville d’Issy-les-Moulineaux. Texte et photos A. Bétry

Pour en savoir plus :

13 septembre 2011

Journée du Patrimoine

Après le succès du Forum des Associations, prochan rendez-vous avec Historim samedi prochain, le 17 septembre, de 17 à 20 heures, au restaurant du Stade d'Issy, 5 rue Jean-Bouin.

Au programme :

Les sculptures de Jean Alexandre Delattre. Ce monsieur de 82 ans quitte son atelier de Marchainville pour venir nous parler de son art. Un certain nombre de ses œuvres, dont certaines ont  pour thème le sport, seront exposées.

La Tendresse.


18 heures. Place au sport. Avec Serge Laget, ancien journaliste de l'Equipe, ou Jacques Augendre, l'homme aux 55 Tours de France.

Serge Laget. © XDR

Jacques Augendre. © XDR












La soirée se terminera autour d'un pot amical. Venez nombreux.

9 septembre 2011

Souvenirs de Françoise à l'école

C'est la rentrée. Séquence nostalgie !
Alors laissons Françoise raconter ses souvenirs d'enfant à Issy-les-Moulineaux.

Trois sœurs, sa maman et ses deux tantes quittent leurs Vosges natales dans l’entre deux-guerres pour aller travailler à l’usine des lampes Mazda, rue Rouget De Lisle à Issy-les-Moulineaux. Son père (ci-dessous) travaille, quant à lui, aux Petits-Ménages, devenu l'hôpital Corentin Celton,. 

Françoise est née à Issy, dans la clinique du docteur Guillon, avenue Pasteur. Signalons qu'il n'y a plus de maternité aujourd'hui dans notre ville. 

Cours moyen, École Anatole France. Tablier obligatoire.
A la crèche. Tenue de rigueur.













Petite fille, elle va en crèche.  Puis à l’école Anatole France, rue Henri Tariel, que son cher fils fréquenta d’ailleurs par la suite. Elle se remémore cette vieille école qui était une ancienne pension de jeunes filles au XIXe siècle transformée en école maternelle et primaire de filles tandis que les garçons allaient avenue de Verdun (CEAP). Les élèves pour faire de la « gymnastique » accédaient directement au parc Henri Barbusse par un petit escalier. Il y avait aussi une grotte d’où jaillissait une source. 
Jouxtant l’école, un espace vert avec un champ et un lycée technique où comptabilité et commerce étaient enseignées. Ce bâtiment de style Pailleron fut abandonné, resté vide avant sa démolition et remplacé par l’actuelle école Anatole France. 
Un autre souvenir : l’usine de pavés de bois rue Guynemer. P. Maestracci. Photos coll. particulière.


5 septembre 2011

La plus ancienne gare d'Issy

Aujourd'hui, c'est la ligne C du RER qui emprunte ce viaduc, aux arcades de briques et de pierres.
 Le terrain, au premier plan, correspond à la place Léon Blum. Le pont métallique, sur l'avenue Victor Cresson existe toujours. Les hauteurs boisées sont omniprésentes. © Coll. particulière.

Attention au départ !

La première ligne de voyageurs (ligne A du RER) est inaugurée en 1837 par la reine Marie-Amélie entre le quartier Saint-Lazare et Saint-Germain, et ne dessert donc pas Issy-les-Moulineaux. La loi de 1842 sur le chemin de fer répartit les responsabilités entre l’Etat pour les infrastructures et des compagnies privées pour le reste. Cela va faciliter la création de nouvelles lignes. C'est ainsi que le 1er mai 1889 est inaugurée, dans le cadre de l'Exposition universelle qui doit s'ouvrir à Paris, la ligne Puteaux-Champ de Mars puis Invalides. 
Longeant la rive gauche de la Seine (de nos jours, tronçon du T2), il dessert Puteaux, les Moulineaux, gare principale, et la « Halte d’Issy ». Le trajet entre les Moulineaux et la gare des Invalides coûte au début du XXe siècle, 60 centimes en 1re classe,  et 40 en 2e classe. 
La rue du Viaduc est une évocation de cette ligne Puteaux/Moulineaux/ Champ de Mars/ Invalides .

Station de la gare des Moulineaux-Billancourt, avec son architecture de
briques et de pierres, son toit à la Mansart, couvert d'ardoises et orné
d'oculi en zinc. © A. Bétry

Façade
sur la rue J.-J. Rousseau.
Ph. P. Maestracci
Conçue dès 1887, la gare des Moulineaux présente toutes les caractéristiques de l’architecture dite du « bâtiment - voyageurs » de la fin du XIXe siècle. C’est la première gare isséenne. C’est aussi la seule qui ait survécu jusqu’à nos jours et elle est devenue un point de repère familier dans le quartier.
L'indication Chemin de Fer sur la façade est de rigueur avant la création de la SNCF par le Front populaire, en 1937.    P.Maestracci
  

4 septembre 2011

Visite de l'Héliport

A l'occasion des Journées du Patrimoine, auxquelles Historim participe - vous en saurez plus d'ici quelques jours - l'Héliport se visite. 

Ancien champ de manœuvre, puis berceau de l'aviation (voir rubrique Les quartiers - le Val de Seine), il est aujourd'hui exploité par Aéroports de Paris.

Si une visite historique vous intéresse, inscrivez-vous vite auprès de la maison du tourisme et des loisirs : 01 41 23 87 00 - avant le 8 septembre.
La visite se fera le dimanche 18 septembre, à 11h, 14h et 15 heures.

Venez nombreux !