29 juin 2014

La Pastorale d'Issy en vidéo - clip n°5



Une nouvelle étape : celle du choix des instruments, expliquée par le compositeur et chef d'orchestre Benjamin Attahir :

https://www.youtube.com/watch?v=Vg9_b6Bb0go&feature=youtu.be



D'ores et déjà, réservez votre 21 septembre après-midi, Journée du patrimoine, pour découvrir et écouter, au Musée français de la carte à jouer d'Issy-les-Moulineaux, une petite partie de cette Pastorale d'Issy (nouvelle version).




26 juin 2014

Madeleine, la remailleuse d'Issy


Madeleine, pimpante dame de 90 ans, m'apprend avec un sourire radieux qu'elle a adoré son métier : remailleuse de bas et stoppeuse

Née en 1924 dans le 6e arrondissement de Paris, elle commence à travailler à 17 ans, avec un patron qu'elle gardera presque jusqu'à sa retraite (elle correspond toujours avec la fille de son ancien employeur, c'est dire les liens d'amitié et de fidélité tissés). Avant 1955, elle travaillait au remaillage et à la presse (repassage), dans une teinturerie de la rue de la Convention, et a continué à habiter Paris lorsque son patron a installé son entreprise à Issy. Puis elle a trouvé un pavillon en location à Issy, avenue du Général de Gaulle, vers 1963. Elle a habité ensuite avenue Jean Jaurès ; elle réside actuellement rue Etienne Dolet. 
Mariée deux fois, veuve, après sa retraite, elle a fait du repassage et gardé des enfants. Toujours très active, canevas et tricot n'ont aucun secret pour elle ainsi que les fameux « mots casés », variante des mots fléchés. Quand Madeleine travaillait à la teinturerie d'Issy, avenue du Général Leclerc, un peu avant la rue Prudent Jassedé (aujourd'hui disparue), elle s'installait « en vitrine » pour remailler les bas nylon, véritable révolution d'après guerre. Son travail, très minutieux consistait à rattraper chaque maille filée à l'aide d'une sorte de petit crochet (photo). 

La place de la Mairie. Carte postale. ©XDR
Ses souvenirs, très présents, tournent autour du quartier de la Mairie et elle évoque surtout les différents commerces qui existaient « plus nombreux qu'actuellement » dit-elle. Elle raconte que la rue Prudent Jassedé  n'était guère fréquentable dans le haut car des clochards y avaient élu domicile près de la fontaine. En revanche, à la place de l'actuel Monoprix et des bâtiments administratifs de la Mairie, beaucoup de commerces actifs existaient entre les années 1950 et 70. 

Sortie du métro Mairie d'Issy. Des commerces partout. Carte postale.
Encore quelques souvenirs qui surgissent de la mémoire de Madeleine avec l'aide précieuse de son amie Mireille, née à Issy. 

Rue André Chénier, un peu au delà du n°11 : une source d'eau fraîche pour tous ! On soulevait une plaque en fonte sur le trottoir et on avait accès à la fontaine ; l'eau très fraîche provenait d'une source plus haut . Il y avait énormément de sources sur cette colline, jusqu'à une source très abondante qui jaillissait avec force place de la source actuellement place Kennedy. 

Madeleine se souvient aussi du bal du 14 Juillet dans les jardins de la Mairie et du bal des pompiers rue Kléber et, surtout, de la venue du pape Jean Paul II : elle a été photographiée au moment du passage de la voiture papale le 2 juin 1980 devant le restaurant Saint Nicolas (aujourd'hui L'Harissa). 
Elle ne tarit pas d'éloge sur Issy qui, dit-elle, a changé énormément et en bien depuis toutes ces années et elle apprécie le Tuvim qu'elle prend pour faire ses courses et qui lui permet de découvrir toutes les nouveautés dans les rues d'Issy.

Merci Madeleine d'avoir consacré du temps à énumérer vos souvenirs et merci aussi pour votre accueil souriant et très agréable. Propos recueillis par Jacqueline Brouillou

23 juin 2014

Georges-Touchard Lafosse : grand reporter à Issy

Nous avons déjà évoqué ce personnage haut en couleurs, à la fois journaliste et essayiste, lorsque nous avons parlé des crayères et du blanc de Meudon : http://www.historim.fr/2013/01/les-crayeres-dissy-les-moulineaux.html

Sa collection d'ouvrages illustrés sur les provinces de France, écrits sous la Restauration (1814-1830), annonce les guides de voyages des temps actuels. L'un de ses livres est consacré à l'Histoire des environs de Paris.

Voici ce qu'il écrit en 1834 sur Issy.

Sur le vin 

"Le territoire d'Issy produisait, au quinzième siècle, un vin égal au nectars de Rhodes et au Falerne tant vanté par Horace. Hélas ! ce produit est bien déchu, et jamais, assurément le vignoble d'Issy ne sera célébré dans les vers de nos rimeurs modernes".

Sur l'industrie, outre le blanc de Meudon 

"On fabrique à Issy des produits chimiques, dans des établissements dont MM. Gevelot, J.-J. Ador, Lepelletier, Robiquet et Boyveau sont propriétaires -M. Chauvrière a fondé dans le même village une afinerie d'or et d'argent".

Plus étrange

"Enfin, on fabrique à Issy, sous la direction de M. Jaudez-Bouché, des cordes de boyau pour instruments d'harmonie, horloges, chapellerie, passementerie, bretelles, tours, raquettes, rouets, fouets, arçons, timbres de tambours, etc. Le fabricant tient un entrepôt à Paris, rue Grenétat, n°29".

Tout un programme ! PCB


20 juin 2014

Si près-si loin n°3 - Réponse


Ph. P. Maestracci

Vous avez trouvé ?


Il s'agit de l’ensemble des immeubles des Épinettes qui s’inscrit dans un cadre dessiné par des bureaux boulevard des Frères Voisin dont une partie est occupée par un groupe de presse féminine. Beau panorama, non ?

17 juin 2014

Guillaumin peint Issy, encore une fois !


Issy. 1872. © RMN/Grand Palais/Bulloz
Nous avons déjà évoqué l'œuvre d'Armand Guillaumin et son passage dans notre commune :
http://www.historim.fr/2013/07/armand-guillaumin-peint-issy-les.html
Mais impossible de résister à ce dessin magnifique, sur papier bleu, conservé au Petit Palais. Il fallait absolument qu'on vous le montre… PCB.

14 juin 2014

La Pastorale d'Issy en vidéo - clip n°4





Une Pastorale, ce sont des musiciens mais aussi des chanteurs et des chanteuses choisis pour la tessiture de leur voix. Explications de Satoshi.

11 juin 2014

Juin 1940 : l'armée française en déroute. Une Isséenne témoigne

Alors que l'on vient de célébrer le 70e anniversaire du Débarquement des Alliés en Normandie, revenons quatre ans en arrière, à Issy-les-Moulineaux.

Fanny-Blanche Rimette, femme à la personnalité attachante, se révèle dans ses lettres à l’écriture irréprochable. Son jugement est fort intéressant dans la description des heures douloureuses de 1940.
Bien qu’ayant réussi le brevet de capacité de l’Enseignement primaire, elle n’exerce pas et vient, avec son mari médecin, à Issy-les-Moulineux en 1919. Elle habite rue Renan tout près de l’hôpital des Petits-Ménages [Corentin Celton] et de l’hospice Devillas [avant le nouveau bâtiment de l’hôpital sur la rue].


Route suivie par la 6e armée allemande, du 10 mai au 26 juin 1940. © XDR

Trois de ses lettres en date de juin 1940 permettent de suivre l’accablement des esprits au fur et à mesure de la progression de l’armée allemande.

1° - Samedi 8 juin - Fanny-Blanche Rimette se trouve à Mortrée près d’Argentan, non loin des collines du Perche.
« Notre pauvre Capitale et sa banlieue ont assez souffert…J’ai reçu une lettre d’Antoinette [une amie] qui a été à Issy, lundi [le 3], après le bombardement. Chez ns [nous], rien de grave. Deux carreaux cassés seulement. Mais chez le pharmacien (au 44) et le café du coin devant le métro, assez de dégâts.Il est certain que le 38 bis est assez mal placé, étant très proche à vol d’oiseau du Ministère de l’Air. La lettre d’Antoinette a été ouverte et la censure a supprimé qq mots …».

La pharmacie et le café existent toujours. La station de métro qui date de 1934 s’appelle alors les Petits-Ménages et ce, jusqu’en 1945. Ce quartier n’est qu’à 600 mètres à vol d’oiseau du Ministère de l’Air et guère plus éloigné du futur Ministère de la Défense entre le Parc des Expositions, Porte de Versailles et la Seine.
Cela fait presque un mois que l’offensive allemande a commencé le 10 mai (voir carte) dans les Ardennes déjouant les plans français en ignorant souverainement la Ligne Maginot. C’est le Blietzkrieg, la guerre-éclair contre la guerre de position. Pays-Bas et Belgique sont envahis et ont capitulé ; la poche de Dunkerque est résorbée et les troupes allemandes entament leur descente vers Paris. En effet, depuis le 5 juin a commencé « la bataille de France ».

12 juin (verso, à gauche) : « La TSF [télégraphie sans fil = la radio] continue à nous donner régulièrement +- les communiqués. Ns savons donc que le gouvernement est qq [quelque] part en France, tout comme en 1914… Puissions-nous avoir bientôt une autre bataille de la Marne qui sauvera Paris !!… Voici encore notre pauvre Nord envahi. Le communiqué de 4h1/2 parle de Compiègne… Ces monstres comme ils sont forts ! Malgré tout, notre armée est si vaillante qu’il est impossible qu’elle ne prenne pas sa revanche à un moment donné !?… On garde confiance et courage…, tout en ayant les « nerfs en pelote » tant les jours que nous vivons sont angoissants et graves ».

Le gouvernement dirigé par Paul Reynaud a fui vers Bordeaux ; de nombreux réfugiés sont sur les routes, suivis et parfois même, dépassés par des troupes allemande motorisées. L’allusion à Compiègne annonce l’ouverture de négociations entre les belligérants.


15 juin - « Quelle semaine !!…C’est un calvaire que ns gravissons jour par jour… Les Boches passent maintenant Paris… Peut-on le croire ? ?… Depuis 8 jours, nous n’avons plus de courrier. Le télégraphe est supprimé aussi depuis 2 jours […]. Physiquem[ent] chacun se maintient moralem[ent] Dieu sait si on souffre ! Ne sachant pas où aller l’essence étant supprimée, le chemin de fer aussi , ns ne ns séparons pas et ns resterons ici ts [tous] ensemble . Partir, courir les routes à pieds avec seulem[ent] l’essentiel, c’est impossible ! ! Et où coucher ? Sur les routes, sur la paille sans espérer un lit pour se reposer sans même peut-être trouver de quoi manger puisqu’on nous dit et c’est compréhensiblehélas !!… que ts les départements sont surchargés de bouches à nourrir ».

Depuis la veille, donc le 14, Paris est déclaré « ville ouverte ». Cela permet aux Allemands, les « Boches », de parcourir la capitale sans livrer bataille et de défiler tranquillement sur les Champs-Elysées (photo ci-dessous). Le maréchal Pétain devient président du Conseil le 16 juin en remplacement de Paul Reynaud. Le général de Gaulle lance son appel de Londres le 18 juin mais le gouvernement français souhaite la paix et la fin de l’exode


Les Allemands défilent aux Champs-Élysées, tous les jours
à partir du 14 juin 1940. Ph. XDR

L’armistice est signé le 22 juin à Rethondes dans le wagon utilisé le 11 novembre 1918. Hitler, qui tient là sa revanche, transfère le fameux wagon à Berlin (où il fut détruit en 1945). La France est coupée par la ligne de démarcation et tout le littoral maritime de la mer du Nord au golfe de Gascogne est investi par les Allemands.
Le gouvernement français se réfugie à Vichy en zone non-occupée. Le 10 juillet, Pétain reçoit les pleins pouvoirs des parlementaires à l’exception de 80 d’entre eux. Il fonde un nouveau régime, « le régime de Vichy ».
En septembre 1940, Fanny-Blanche Rimette s’éteint à Issy-les-Moulineaux alors en zone occupée.
P. Maestracci

Vous pourrez découvrir tout au long de l'été les chroniques de Pascale sur la Libération. A suivre donc !

8 juin 2014

Si près-si loin - n°3 - Jeu

Profitez donc du lundi de Pentecôte pour continuer votre visite d'Issy et partir à la découverte d'endroits insoupçonnables. 


Ph. P. Maestracci

D'où cette vue a-t-elle été prise ? 

5 juin 2014

Macerata, une merveille italienne


A l'occasion de la venue du président de la République italienne, M. Giorgio Napolitano (à droite), aux cérémonies du 6 juin célébrant le 70e anniversaire du Débarquement en Normandie, découvrons notre ville jumelle italienne : Macerata, située dans la région des Marches à une trentaine de kilomètres de la mer Adriatique.

Cette ravissante cité a un passé prestigieux. Quelques dates en témoignent.
1290 : fondation de l'université. Aujourd'hui, ce sont pas moins de 13 000 étudiants (sur une population de 40 000 habitants) qui fréquentent les somptueux locaux : on y suit les cours de sciences politiques dans un couvent du XVIe siècle ; dans la bibliothèque, on y découvre des incunables uniques au monde. 
XVe siècle : édification de la cathédrale

Vue générale de Macerata. Ph. XDR

1581 : construction de la place principale de la ville, la Place de la Liberté, qui présente des façades Renaissance et baroque (ci-dessous). 

La Place de la Liberté. Ph. XDR
C'est l'année où Michel de Montaigne, au cours de son voyage en Italie (1580-1581), visite la cité qu'il décrit dans son Journal :  « Belle ville de la grandeur de Libourne, assise sur un haut en forme approchant du rond, et se haussant de toutes parts également vers son ventre. Il n’y a pas beaucoup de bâtiments beaux. J’y remercai un palais de pierre de taille, tout taillé par le dehors en pointe de diamants carrée ; comme le palais du Cardinal d’Este à Ferrare cette forme de constructure est plaisante à la vue. L’entrée de cette ville, c’est une porte neuve, où il y a écrit : Porta Boncompaigno, en lettres d’or ; c’est de la suite des chemins que ce Pape a redressés. C’est ici le siège du Legat pour le pays de la Marche. »

1829 : édification de l'opéra. De nos jours, ce bâtiment unique en son genre, le Sphéristère, accueille, dès les beaux jours, une série de concerts et de spectacles lyriques. Avec son arène de 90 mètres de long et son mur rectiligne de 18 mètres de haut, il bénéficie d'une acoustique exceptionnelle (ci-dessous).


L'opéra ou Sphérisphère - unique. Ph. XDR

1982 :  jumelage avec Issy-les-Moulinaux. Si notre commune abrite le Musée français de la carte à jouer, unique en son genre, Macerata possède elle aussi une collection insolite : installé dans les anciennes écuries du palais Buonaccorsi du XVIIIe siècle, l'incroyable musée du Carrosse rassemble plusieurs exemplaires de berlines, coupés et autres fiacres, dont certains rarissimes. PCB.