29 janvier 2022

La Seine en crue - Issy sous l'eau

Tout le monde a en mémoire les photos de Paris et d'Issy-les-Moulineaux sous les eaux de la Seine en cette fin de janvier 1910 ! Historim y a consacré plusieurs articles et de nombreuses photos ont été publiées sur le site, dont celle-ci (ci-dessous).

Inondations de 1910, allée des Cïteaux, Issy. © XDR

Mais savez-vous que cette inondation ne fut pas la plus importante que la capitale et notre commune aient connue. La crue de 1658 fut la plus importante. En décembre 1657, au moment des fêtes de Noël, il fait très froid, il neige, il gèle et cela va durer jusqu'en février, date à laquelle avec le réchauffement des températures les glaces fondent. Le 28 février, la Seine atteint 8,81 mètres — plus qu'en 1910 — un record. Le courant est si fort que dans la nuit du 1er mars, le pont Marie qui relie l'île de la Cité à la rive droite est emportée avec les 22 maisons qui s'y trouvent, entraînant la mort de 20 personnes.

Le duc de Croÿ-Soire.
En 1740, nouvelles inondations en Ile-de-France, relatées par le duc Emmanuel de Croÿ-Soire (ci-contre), mousquetaire du roi Louis XV en 1736, puis maréchal de France en 1783. « En décembre, la Marne et la Seine débordent. Par les égouts, l’inondation se propage et crée de véritables lacs loin du cours de la Seine… Les grandes inondations de Paris se placent aux années 1631, 1658, 1669, 1728 et 1740. Pour aller de Paris à Versailles, il fallait passer par Châtillon, l’eau atteignant à Issy le pavé de Meudon. Croÿ allant en chaise dans la plaine d’Issy accroche à sa grande surprise deux chalands déportés qui flottaient. »

En 1950, nouvelles crues de la Seine et nouvelles inondations à Issy-les-Moulineaux (ci-dessous). 

Issy (l'île Saint-Germain) en 1950. coll. Atlante-éditions.

Beaucoup plus récemment, le 3 juin 2016, l'île Saint-Germain, une fois encore, est noyée sous les eaux et les berges de la Seine ont disparu. Les escaliers plongent dans le fleuve (ci-dessous). Deux ans plus tard, en janvier et en juin 2018, Issy connaît deux autres épisodes de crues importantes. 

Vue prise du pont d'Issy, juin 2016. © PCB
Heureusement, le bassin de stockage des eaux pluviales construit sous la stade Gabriel Voisin (ci-dessous), dans le quartier Bords-et-Val-de-Seine, dont les travaux avaient débuté en janvier 2016, est aujourd'hui opérationnel. Totalement enterré, d'une capacité de 23 400 m3, d'un diamètre de 40 m et d'une profondeur de 25 m, il ne gêne en rien l'utilisation des nouveaux équipements sportifs. 
Alors espérons qu'il ralentira les effets catastrophiques des fortes pluies et autres crues à venir ! PCB

Vue aérienne du stade Gabriel Voisin et, en bleu, le bassin de stockage des eaux
enterré sous le stade. © XDR

25 janvier 2022

La Casa Lopez à Issy… plus qu'un lointain souvenir

C'était une magnifique maison, située avenue de Verdun, entre le chemin des Vignes et les Serres municipales… un petit petit îlot de verdure habité par le couple Véronique Lopez et Bernard Magniant ; elle, décoratrice devenue conseillère en communication, et lui, fondateur de Casa Lopez, une marque à part entière de tissus d'ameublement, d'objets de la maison, de tapis… Le couple y a reçu le Tout-Paris pendant des années. 

La Casa Lopez. © G. de Laubier/Le Figaro.

Dans un petit article paru dans Point de Vue, l’auteur, Nicolas des Roches, comparait cette maison à une « bastide provençale qui prenait selon les saisons des allures de villa italienne ou de chalet autrichien, avec sa cheminée néogothique ! »

Guillaume de Seynes, lui, raconte dans un article du Figaro le dernier grand dîner organisé dans la propriété en janvier 2018. « On franchit le minuscule portail rouillé qui sépare deux immeubles de l'avenue de Verdun, à Issy-les-Moulineaux. La maison se niche au fond d'un étroit passage gris. Les propriétaires, Véronique Lopez, emblématique figure de la décoration devenue grande prêtresse de la communication de luxe, et son mari, Bernard Magniant, reçoivent pour un “dernier service“. Il y a de la mélancolie dans l'air. »

© IGN
C’était un havre de paix car il était invisible comme on peut le voir sur cette photo aérienne (ci-dessus), aussi bien du chemin des Vignes que de l’avenue de Verdun. Le propriétaire, M. Magniant le tenait de sa grand-mère qui l’avait acheté au début du XXe siècle. A l’époque, le lieu n’était guère construit sauf de l’autre côté de l’avenue avec la présence de l’usine Gévelot.

Mais en 2019, dans le sillage du Grand Paris Express, la Casa Lopez a été détruite pour être remplacée par un ensemble de logements aux n° 127-133 de l'avenue de Verdun (photos ci-dessous). 

Avenue de Verdun.  La Casa Lopez se trouvait derrière. © M. Julien

Avenue de Verdun. Les nouveaux immeubles. © M. Julien

Son sort rappelle celui de « la Maison près de la fontaine », chantée par Nino Ferrer. Sauf qu'au fond du jardin, planté d'une allée de cyprès, au-dessus du bassin, passe le RER C. On dirait le Sud, mais ce n'est… que la banlieue !  Michel Julien

Qu'à cela ne tienne, écoutons Nino Ferrer : https://www.youtube.com/watch?v=RgW_AX8cuqo

22 janvier 2022

La famille Legrand, 110 ans de vie à Issy-les-Moulineaux

Aujourd'hui, 22 janvier, on célèbre la Saint-Vincent, le patron des vignerons. Cette année 2022, la famille Legrand fête ses 110 ans de vie isséenne… l'occasion de découvrir l'histoire de cette famille hors du commun.

Les vignes et le restaurant Issy Guinguette aujourd'hui.

Pierre et Alexandre Legrand
L’histoire de la famille Legrand débute avec celle de deux frères jumeaux Pierre et Alexandre. Ces deux enfants, petits derniers d’une fratrie de six, sont nés en 1888 dans une famille de commerçants de Pantin en Ile-de-France. Nés prématurés, leur mère les dépose dans des boîtes à chaussures garnies de coton pour leur tenir chaud… Ils survivent mais deviennent orphelins très jeunes et « sans le sou ». Leur oncle Antoine Descours les recueille alors. Il est frère Antoine des Écoles Chrétiennes des Francs-Bourgeois à Paris dans le IVe arrondissement. 

Pierre et Sabine.
Pierre et Alexandre, à l’âge adulte, accomplissent leurs trente-six mois de service militaire obligatoire qui s’achève en 1912. Ils ont fait la connaissance de deux sœurs à Saint-Jeures près d’Yssingeaux en Haute-Loire et ils les épousent en 1912 : Pierre s’unit à Sabine (ci-contre) et Alexandre à Marie (ci-dessous). Sabine, grand-mère d’Yves Legrand, avait dû commencer à travailler dès l’âge de 6 ans en faisant des ménages pour seconder sa mère.

Alexandre et Marie.








Toujours en 1912 à Issy-les-Moulineaux, les deux couples gèrent en commun une boutique d’épicerie alors rue Ernest-Renan, ce qui correspond au n° 1 de l’actuelle rue du Général-Leclerc (ci-dessous). Un commerce de restauration rapide s’y trouve de nos jours.
Deux ans après, Pierre et Alexandre sont rappelés par l’Armée dès le début de la Grande Guerre et restent sous les drapeaux jusqu’au bout. Leurs femmes qui gèrent le commerce pendant leur absence, craignent sans cesse de recevoir « un billet bleu » annonçant un décès, ce qui n’arriva heureusement pas. 


La Grande Épicerie en 1912,  rue Ernest-Renan

En 1915, Pierre sergent au 367e RI écrit un poème Douleur et Charité sur l’abandon dans une gare d’un enfant finalement recueilli par une religieuse. Deux alexandrins évoquent une situation tragique : 
«  L’endroit est près du front et quand le vent cesse,
On entend le canon qui détruit, tue ou blesse… »
Après les combats qui s’achèvent en 1918, les deux frères font partie de l’armée d’occupation en Allemagne jusqu’en 1919. 10 % seulement des soldats, comme eux ayant connu toute la guerre, ont pu revenir... 
En 1919 donc, les deux frères tirent à la courte paille pour savoir lequel d’entre eux doit partir car l’épicerie ne peut faire vivre deux ménages. C’est ainsi que Pierre et Sabine reprennent une épicerie parisienne rue de la Banque, avec accès à la galerie Vivienne (Paris IIe). 
Les deux épiceries isséenne et parisienne sont gérées en harmonie par les jumeaux qui se remplacent l’un l’autre lors de leurs vacances respectives. Leurs clients ne s’en aperçoivent pas et pensent qu’ils ne s’absentent jamais ! 
 
Lucien Legrand 
Fils de Pierre et de Sabine, Lucien (ci-dessous) reprend l’épicerie paternelle en 1945 avec son épouse Lucie. Leur fils Yves y fait d’ailleurs ses premiers pas et joue dans les jardins du Palais-Royal. 

Lucien, dans sa cave.
Il se souvient que ses parents tenaient « table ouverte » tant pour leur personnel que pour d’autres convives dans ce quartier de la presse et des imprimeurs, tout proche de la Bibliothèque Nationale et de la Banque de France. 
Il y avait des étudiants soviétiques, des journalistes comme Jean-François Revel et des artistes tels Pierre Arditi ou Jean Poiret. Lorsque Courtine, fameux critique gastronomique, écrivait un article élogieux dans Le Monde, « la boutique était pleine pendant trois semaines. » À l’époque, une soirée parisienne réussie devait offrir aux invités « des vins Legrand, du pain Poilâne et des fromages Androuet ! »

En 1973, dans le quartier des Moulineaux, Lucien Legrand achète des galeries souterraines vendues par la Société Française des Champignons. Il les transforme en caves pour des vins fins et ouvre en 1975 une boutique au 113 bis, avenue de Verdun (ci-dessous). Lors de l’inauguration le jour du beaujolais nouveau, plus de 2 000 invités sont présents parmi lesquels Georges Brassens, Jean Carmet ou Robert Doisneau.

La boutique, le Chemin des vignes, avenue de Verdun en 1945.
Les livraisons de vin se font par voiture à chevaux.

La boutique parisienne d’épicerie et de vins fins Legrand est reprise en 1986 par Francine, sœur de Lucien ; elle existe toujours mais est passée entre d’autres mains.
 
Yves Legrand et ses enfants
Yves Legrand insiste sur le soutien bienveillant qu’il a reçu de Monsieur Roger Le Bacon, membre de la société historique CRHIM et historien de la confrérie Saint-Vincent. 
Cette confrérie est récréée en 1998 mais existe depuis au moins le XIVe siècle. Un acte notarial du 21 octobre 1534 fait mention d’une donation à la « Confrérie de Messire Saint Vincent. »
Une superbe enluminure à la feuille d’or représentant saint Vincent fut réalisée par Maître Jean-Luc Leguay. Il faut rappeler d’ailleurs que la plus ancienne église de la commune est consacrée à deux martyrs saint Étienne et saint Vincent, patrons des vignerons. Les monogrammes SE et SV sont sculptés sur les vantaux de la porte centrale offerte à la paroisse par Louis XIV et sa mère Anne d’Autriche.

Vendanges annuelles. © PCB
Les vignes furent plantées sur le coteau en contrebas de la ligne du RER en 1989 et sont dorénavant exploitées en bio et permaculture. Il y a des études du sol et du sous-sol ainsi qu’une « bibliothèque des premiers vins. Il est possible de déguster [avec modération] de quinze à vingt millésimes. Tout est réel, authentique. »
Depuis 1993, une classe isséenne d’un CM2 participe aux vendanges en automne. Il arrive que les écoliers actuels soient les enfants des premiers petits vendangeurs (ci-dessus) !
Yves Legrand a été élu par décision du conseil municipal ISSÉEN D’OR pour 2019. Cette distinction lui fut attribuée lors des vœux de Monsieur le Maire.

A l'entrée des caves, hommage à Pierre Tosi.
Deux des enfants d’Yves Legrand ont repris le flambeau familial. 
Aude, viti-œnologue, gère les caves et la boutique (cdv@chemindesvignes.fr - 01 46 38 11 66). 
A l'entrée des caves, sous le porche, on peut admirer cette œuvre d’art (ci-contre) imaginée et réalisée en juin 2020 par son frère Mathieu et Sabaly Djedje. Avec des bûches et deux roues de carriole, ils rendent ainsi hommage à Pierre Tosi, cycliste professionnel, de 1972 à 1977, « grand sportif, homme généreux et humaniste. » 
Mathieu, cuisinier par vocation, s’occupe du restaurant au nom évocateur : Issy Guinguette (restaurant@chemindesvignes.fr 01 46 62 04 27). L’ensemble se situe au 113 bis, avenue de Verdun.

Un grand merci à Monsieur Yves Legrand qui avait déjà témoigné en 2013 sur le site d’Historim et qui, cette fois, a évoqué avec fierté et émotion l’histoire de sa famille, et nous a donné accès à des photos sorties des archives familiales. P. Maestracci

Issy Guinguette : ambiance et convivialité. © PCB


18 janvier 2022

Séverine — une rue d'Issy… et une femme engagée

La rue Séverine se situe dans le quartier Centre Ville/Corentin-Celton/Les Varennes. Elle relie les rues Ernest-Renan et Guynemer. Sur 350 mètres environ, elle ne croise que des rues plus petites qu’elle : les rues Parmentier et Courteline du côté impair, de l’autre la rue Vassal (réservée à l’entrée des véhicules pour l’hôpital Corentin-Celton) et l’allée de la Chapelle Saint-Sauveur. 
Cette rue a connu bien des transformations, comme on peut le voir sur ces deux photos (ci-dessous), depuis la construction des Petits-Ménages, sous le Second Empire, à la restructuration de l’hôpital Corentin-Celton, en passant par des constructions des années cinquante à nos jours.

Avant la démolition des bâtiments de briques de l'hôpital.

Vue actuelle, au même endroit.

Ainsi, sur la photo (ci-dessus) on aperçoit, à gauche, la résidence HLM Vassal (nom d’un médecin) et les deux immeubles résidentiels de la Villa Athéna, livrés en 2019. Le commerce à la façade sombre au rez-de-chaussée est celui du restaurant gastronomique japonais Koji, ouvert depuis le 18 février 2021. En face et en retrait derrière les arbres, se trouve l’église Saint-Benoît, construite en sous-sol en 1970, à l’emplacement d’un cimetière mérovingien puis d’édifices religieux depuis le XVIIe siècle dont la Maison des champs des Jésuites.
Une autre vue de la rue Séverine.

Sur cette autre photo (ci-contre), prise à l'angle des rues Séverine à gauche et Courteline à droite, on découvre un bel immeuble en pierre de taille de 8 étages. 
Au-delà, on aperçoit les immeubles HLM de l’ensemble Séverine datant des années cinquante. En face, la façade de la résidence Lasserre est recouverte de plaques de pierre gris foncé. Derrière celle-ci, on peut voir le bâtiment de l’école Voltaire, au-delà d’une vaste cour, et son jardin potager. 

Quant au Repos du soir, l'œuvre du sculpteur Coutheilles qui ornait la Résidence Lasserre, elle se trouve maintenant à l'angle de la rue Saint-Sauveur et de la rue Séverine, à l'entrée de la chapelle Saint-Sauveur. Pour en savoir plus sur cette sculpture, 


Séverine par Nadar.
Cette rue Séverine porte le nom d’une femme de plume, ce qui n’est pas encore si fréquent. 

Séverine (1855-1929), de son vrai nom Caroline Rémy Guebhard (ci-contre), a été une journaliste engagée. Sous un autre pseudonyme, Arthur Vingtras, elle écrivit pour des journaux tels que La France ou Le Matin. De 1886 à 1888, elle dirigea en outre le journal Le Cri du Peuple. Par la suite, elle rédigea des articles en 1920-1921 dans le journal L’Humanité
Parmi les livres dont elle est l’auteur, celui paru en 1894 a un titre fort éloquent : Notes d’une frondeuse. 

Texte et photos P. Maestracci

13 janvier 2022

Tarots enluminés, visite au Musée français de la carte à jouer d'Issy

Nous étions en petits comités, masques sur le visage et pass sanitaires en mains, pour découvrir cette exceptionnelle exposition, que l'on vous a déjà présentée. Mais ce jeudi matin 13 janvier, pour cette visite privée, nos Historimiens étaient accompagnés de Charlotte, conservateur du patrimoine, et Gwenael, attaché de conservation, deux piliers du Musée. 
Nous nous rendons au premier étage du Musée, où se tient l'exposition. Après nous avoir donné quelques repaires géographiques : le tarot est originaire d'Italie et, tout particulièrement, des cités-États que sont au XVe siècle Milan, Florence et Ferrare, trois salles que nous allons découvrir ; artistiques : le jeu de cartes et le tarot en particulier, est décoré par des peintres de talent ; historiques : c'est à partir de 1440 que le tarot gagne toute l'Italie, puis vers 1500 arrive en France, à Lyon puis à Marseille.… Une splendeur lorsque l'on pénètre dans la première salle avec ces "murs imprimés" de cartes (ci-dessous). 

Un mur de cartes à l'entrée de l'exposition. © PCB

Même spectacle dans les salles suivantes. Et puis, dans des vitrines, bien à l'abri, sont exposées des pièces maîtresses, de toute beauté qui viennent de grandes collections internationales et très rarement montrées au public. 

Le Chariot d'Issy © PCB


À commencer par "le Chariot d'Issy" (ci-contre), une carte peinte probablement à Milan, datant de 1441-44, et conservée au Musée français de la carte à jouer, notre musée, depuis son achat en 1992 ! 
Dans la partie supérieure, une jeune femme portant un globe et une épée est entourée de ses quatre servantes. Elles sont emportées dans un chariot tiré par deux chevaux que mènent deux jeunes gens, comme le montre la partie inférieure de cette carte tout en or. 



On peut admirer aussi les deux valets milanais, prêtés par le musée de Varsovie, datant de 1444-1450. Il y a le valet d'épée et le valet de deniers. Ce dernier porte dans la main gauche un disque orné du blason  des Visconti, une guivre, c'est-à-dire un serpent dressé dévorant un enfant. 

Historimiens en visite. © PCB

La visite se poursuit dans la salle dédiée à Florence avec ce Tarot dit d'Alexandre Sforza (ci-dessous) : 15 cartes accrochées au mur, qui proviennent de deux collections différentes qui ont été faites pour Alexandre Sforza, seigneur de Pesaro de 1445 à 1473.

Tarot dit d'Alexandre Sforza. © PCB

La visite se termine par les tarots de Ferrare. Les questions sont nombreuses auxquelles répondent nos deux guides avant que nous nous séparions. Un grand grand merci à Charlotte et Gwenael, sans oublier Denis pour cette matinée hors du temps ! PCB.

9 janvier 2022

Marie Sautet - obsèques nationales à Issy - janvier 1937

Marie Saute
Marie Sautet décorée. © XDR
t (Étienne de son nom de naissance) voit le jour à Metz en 1859. Elle est peu connue du grand public et, pourtant, elle a joué un rôle incroyable pendant la Première guerre mondiale. 
La jeune femme (ci-contre) est, ce que l’on appelle une marraine de guerre de pas moins de 40 régiments d’infanterie, de bataillons de chasseurs, de régiments belges, de zouaves, de spahis, d’escadrons de cavalerie, de fusiliers marins, d’hôpitaux et de camps de prisonniers. Avec l’aide de son mari, elle envoie des milliers de colis — plus de 250 000 — et de lettres aux poilus des tranchées, ce qui va ruiner le couple.
 Elle s’était déjà manifestée aux côtés de sa mère pendant la guerre de 1870 - elle n'avait que 11 ans !
Elle est décorée à maintes reprises : chevalier de la Légion d’honneur, Médaille de la Reconnaissance française, Ordre d’Élisabeth de Belgique, Médaille militaire, Médaille commémorative de la guerre de 1870 !

Son mari meurt en décembre 1935. Le 10 janvier 1937, Marie s’éteint… à Issy-les-Moulineaux, à l’hospice des Petits-Ménages. Dans sa chambre, on découvrit plus de 125 000 lettres envoyées par ceux qu'elle avait aidés toute sa vie.
Des obsèques nationales se déroulent dans l’église Saint-Étienne, financées par le président de la République Albert Lebrun lui-même. Dans le cortège qui circule dans les rues de la ville, de nombreux militaires sont présents pour lui rendre hommage ; puis elle est enterrée aux côtés de son époux au cimetière du Père-Lachaise, à Paris.

Issy-les-Moulineaux, janvier 1937. © L'Express de Mulhouse.
Cette photo (ci-dessus) est publiée dans L’Express de Mulhouse, organe républicain indépendant, du 16 janvier 1937 avec cette légende : « D’émouvantes obsèques viennent d’être faites à Issy-les-Moulineaux à Madame Marie Sautet, caporal-chef honoraire, communément appelée la marraine des chasseurs ».

Un grand merci au Souvenir français de nous avoir fait connaître cette femme incroyable. PCB

4 janvier 2022

Omicron - un héritage des Grecs… tout comme la vigne !

Voici le monde entier sous l’emprise de Omicron, un variant du Covid bien plus contagieux que le Delta… On ne parle que de cela ! Mais que viennent donc faire les Grecs dans cette terrible épidémie ? 

Omicron, 3e ligne.
L'alphabet grec
Eh bien, omicron, tout comme delta d’ailleurs, est une lettre de l’alphabet grec. Omicron signifie en grec « le petit o », la seule lettre qui n’a pratiquement pas changé depuis ses origines phéniciennes puisque l’on est passé du dessin de l’iris de l’œil (donc rond), jusqu’au O latin, la 15e lettre de notre alphabet qui, rappelons-le, contient 26 lettres, et aussi la 4e voyelle… sur 6 ! 
Mais pourquoi donner des noms grecs à ces variants du Covid ? L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'en est expliquée en juin 2021. Il faut que les noms soient « faciles à prononcer et à retenir », mais il faut aussi absolument éviter des appellations « stigmatisantes et discriminatoires », faisant référence aux pays où les premiers cas de variant sont apparus.

© A. Bétry
La vigne et le vin
Si les Grecs, via les Romains, nous ont légué l’écriture et une partie de leur alphabet, ils nous ont transmis bien d’autres choses, dont la vigne, qui fait partie de l’histoire d’Issy-les-Moulineaux. 
Dans le sud de notre France actuelle, des Grecs venus de la ville de Phocée s’installent vers 600 av. J.-C. à Marseille, avec dans leurs bagages deux produits typiques : l’huile et le vin ! La culture de la vigne va gagner rapidement tout le pays, dont l’Ile de France… et Issy. Au 
VIe siècle, le roi Childebert donne aux moines de Saint-Germain-des-Prés un terroir viticole qui s'étend d'Issy à Suresnes, en bord de Seine. Au XIVe siècle, le domaine isséen compte 28 vignobles sur une superficie de plus de 50 hectares. Et, au début du XIXe siècle, les cadastres de l'époque impériale (1808-1812) montrent la place importante des vignobles sur le territoire isséen (ci-dessous).

Parcelle n° 4, destinée aux vignes. © XDR

Aujourd'hui, la famille Legrand continue cette longue tradition. Rendez-vous le 22 janvier, 18 h, pour découvrir cette famille.
Et pour en savoir plus sur l'invention des écritures, direction votre marchand de journaux pour acheter le dernier numéro d'Historia, de janvier 2022.  PCB

1 janvier 2022

Bonne et heureuse année 2022

Au gui l'an neuf !

Chez les Gaulois, les druides avaient fait du gui le symbole de l'éternité du monde et de l'immortalité de l'âmeDepuis, le 31 décembre à minuit, la coutume veut que l'on s'embrasse toujours sous une boule de gui pour apporter bonheur et prospérité. 

2022… nous célébrerons l'anniversaire de Gustave Eiffel, né en 1832, présent à Issy avec sa tour miniature et la Halle Eiffel, située à l'entrée du groupe Orange.

2022… nous organiserons une conférence sur l'aviateur Jules Védrines qui, en 1912, décollait d'Issy pour un tour de France promotionnel.

2022… nous fêterons les 400 ans de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, qui fréquenta la maison des champs des jésuites à Issy, à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Benoît.

2022… la Reine Margot sera à l'honneur avec l'ouverture prévue du Domaine de la Reine Margot, un établissement hôtelier 5 étoiles, mêlant gastronomie et bien-être, dans l'ancienne résidence de Marguerite de Valois, première épouse d'Henri IV.

2022… le Palais des Congrès PACI/Charles Aznavour fêtera ses 90 ans et mérite bien une petite visite guidée !

En attendant de nous y retrouver, nous vous souhaitons une belle et heureuse année. Tous nos vœux vous accompagnent ! PCB