30 janvier 2013

Musée français de la carte à jouer d'Issy-les-Moulineaux : visite privée

En ce samedi 26 janvier pluvieux, nos fidèles Historimiens et Historimiennes s'étaient donné rendez-vous au Musée français de la carte à jouer où les attendait la conservateur Agnès Barbier pour une visite exceptionnelle d'un des sept musées de la carte à jouer au monde.

© Alain Bétry
Agnès Barbier devant l'une des vitrines du musée. © A. Bétry

Pour abriter la collection privée de M. Louis Chardonneret (1849-1935),  archiviste au Monde illustré, léguée à la ville en échange d'une place dans la maison de retraite des Petits Ménages, et complétée par celles de Robert Thissen et Joëlle Bonin, deux autres collectionneurs,  l'architecte Philippe Jean a imaginé un édifice moderne qu'une passerelle relie au pavillon des gardes du château des Conti (voir rubrique Patrimoine). Cet ensemble, inauguré en décembre 1997, a reçu, en 1999, le prix du Musée européen.

Jeu éducatif. Carte d'armoirie
Lyon (1676-1689) © A. Bétry
Il était donc intéressant de découvrir en petit comité quelques-uns des  6500 jeux de cartes, 900 gravures et plus de 1000 objets que recèlent les salles - un trésor inestimable et méconnu, même à ceux qui sont déjà venus au Musée.
Cartes traditionnelles - dont les plus anciennes datent du XVe siècle -, cartes de fantaisie - signées Jean Dubuffet (1901-1985), Sonya Delaunay (1885-1979) ou Jean-Jacques Salvador, photographe de talent -, cartes éducatives - pour apprendre grammaire, orthographe (ci-dessous) ou les blasons d'Europe (à droite) -,  Tarots enluminés - dont l'une des plus rare est la carte du Chariot de Ferrare (années 1450)… une splendeur.


Gravure, le bureau typographique à l'usage du Dauphin (1773).


© Alain Bétry
Les cartes de ce bureau typographique permettaient
aux enfants d'apprendre à lire et à écrire. © A. Bétry
Excellente pédagogue, passionnée et passionnante, Agnès Barbier évoque tour à tour les célèbres cartiers (fabricants de cartes) médiévaux de Lyon, Paris ou Marseille ; les taxes imposées sur les jeux de cartes depuis Henri III (21 février 1581) jusqu'au général de Gaulle qui y met fin, en 1945 ; l'uniformisation des jeux de carte français décidée par Napoléon avec, en 1813, comme choix de figures, les portraits de Paris de Guyon Guymier (XVIe siècle) - toujours utilisés aujourd'hui ; les différentes enseignes selon les pays avant que les françaises s'imposent dans le monde (sauf en Italie où il existe encore 16 modèles de cartes  différents) : trèfle, carreau, cœur, pique ; gland, grelot, rose, écusson en Suisse ; gland, grelot, feuille, cœur dans les pays germaniques ; coupe, épée, bâton, denier en Italie et en Espagne.

La visite se termine avec un autre conservateur, Florian Goutagneux, qui règne en maître sur la Galerie d'histoire de la ville (voir Rubrique Musée). Deux objets symboliques marquent l'entrée de cette partie du musée : une balustre du château des Conti, témoin de ces siècles passés où notre ville abritait de riches demeures ; une cloche de maraîcher du XIXe siècle, pour rappeler que les cultures s'étendaient sur toute une partie de la commune. Un peu plus loin, la pointeuse de l'usine Gévelot évoque l'ère industrielle des XIX-XXe siècle, le troisième âge d'or d'Issy-les-Moulineaux.
Un grand merci à nos deux hôtes pour cet après-midi passionnant. C'est certain nous y retournerons avec grand plaisir. PCB

© Alain Bétry
Agnès Barbier devant l'un des tableaux (anonyme) du Musée, une vanité.
Quatre personnages, dont la mort qui a les quatre as, jouent aux cartes.
© A. Bétry



26 janvier 2013

Janvier 1910, l'inondation du siècle touche Issy

Le 26 janvier 1910, l'eau monte toujours à Paris et dans sa proche banlieue… Les progrès de la technologie ont permis de conserver de nombreux témoignages cinématographiques et photographiques de cette catastrophe. Les quelques photos utilisées ici sont à retrouver sur le site "le fil du temps", mis en place depuis quelques années par des collectionneurs passionnés : http://lefildutemps.free.fr/crue_1910/banlieue_92.htm#moulineaux


On rame Boulevard du Point du Jour (actuel boulevard Galliéni)

Cette crue exceptionnelle ne fut pas la première, loin de là. Tout au long du Moyen Âge, la Seine se montre capricieuse, noyant les champs, emportant les ponts. En voici quelques récits livrés par des chroniqueurs de l'époque.
1119 - "Les Parisiens virent des gouffres énormes que les fureurs de la Seine débordée creusèrent dans les demeures et leurs maisons".
1196 - "Il y eut des débordements de la Seine qui submergèrent, dans plusieurs endroits, des villages entiers avec leurs habitants, et rompirent les ponts de la Seine".
1296 - "C'était un spectacle navrant de voir à l'approche des tempêtes et débâcles mille à douze cents familles se sauver  emportant leurs meubles les plus précieux dans la crainte de voir s'effondrer leurs cases dans la rivière courroucée".

Les siècles passent et rien ne change. La Seine franchit le niveau des 8,81 mètres au pont de la Tournelle, en 1658 ; 7,91 mètres, toujours au pont de la Tournelle, en 1740… pour atteindre le 28 janvier 1910 au pont d'Austerlitz la cote jamais atteinte de 8,62 mètres.

Maison de Retraite des Petits Ménages.
Les eaux recouvrent les quartiers de Bercy et d'Austerlitz, tout le quartier de l'Alma, s'étendent de la Bastille aux Champs-Elysées et, sur la rive gauche, engloutissent le Quartier latin jusqu'au champ de Mars, envahissent totalement la plaine de Grenelle et une partie d'Issy. Il faudra attendre le 16 mars pour que la Seine retourne dans son lit, et le 4 avril pour que le métro refonctionne.
L'usine Gévelot dont on distingue le porche (à droite)
A Issy, l'eau submerge totalement l'île Saint-Germain et le magasin des Subsistances militaires,  la Blanchisserie de Grenelle et l'usine Gévelot, l'avenue de la République, le boulevard du Point du Jour (boulevard Galliéni), les Petits Ménages à Corentin Celton…
La vie est totalement désorganisée. Les cultures maraîchères sont noyées, l'aérodrome et le champ de Manœuvre inutilisables. Les sans-abris nombreux.
C'est alors que s'organisent les Camelots du Roi, une association royaliste créée deux ans plus tôt. Dans toute la région parisienne, ils apportent aide et soutien à la population. Dans notre commune, par exemple, ils mettent en place une soupe populaire et servent 1000 repas par jour pendant 15 jours, apportant une aide régulière à 172 familles dans le besoin (soit 822 personnes). Les Restos du Cœur avant l'heure ! PCB

Voici aujourd'hui ce qui se passerait dans les Hauts de Seine si une telle inondation venait à se produire : http://video.cityvox.fr/video/iLyROoafIiVB.html



23 janvier 2013

Réclames d'antan dans le quartier Corentin-Celton (suite)

Et oui ! Nous avons encore à vous proposer quelques publicités tirées du Bulletin paroissial Bavardages de 1933 (collection privée).



Au n°2  boulevard Voltaire : Boulangerie-Pâtisserie-Cuisine-Glace Tramson, une tradition maintenue avec brio aujourd'hui, sous une autre appellation.




Au n°9 boulevard Voltaire : Couleurs-Vernis-Papiers Peints Renard. D’autres commerces le remplacent de nos jours.



Au n°13 de la rue Minard : la Coutellerie Fine Galliot a disparu, bâtiment compris, pour être remplacée par un immeuble moderne d’habitation.


A suivre. P. Maestracci.


19 janvier 2013

Frameries, une terre franque, en plat pays

Blason de la ville
"D'or à l'aigle bicéphale  . de sable"
Alors que certains de nos compatriotes quittent la France pour migrer vers la Belgique, découvrons notre ville jumelle : Frameries, située juste de l'autre côté de la frontière, dans le Borinage, en pays wallon. Elle est jumelée avec Issy-les-Moulineaux depuis 1979.

Son histoire
Les cinq localités qui furent réunies en 1977 pour former cette ville de 21 000 habitants remontent loin dans le temps. On en trouve les premières traces écrites au XIIe siècle, mais  on sait qu'elles furent occupées très tôt par les Romains - puisqu'une route y passait - , puis par les tribus franques. En 1142,  le comte Baudouin IV concède des terres aux Templiers. Au XIIIe siècle, on y exploite déjà le charbon, une des principales ressources de la région. Et en 1691, on compte déjà 120 puits d'extraction en activité, le charbon étant exporté jusqu'en Flandre.

Son âge d'or minier
Le XIXe siècle voit l'exploitation à grande échelle de la houille, dans le bassin de Mons-Borinage. L'empereur Napoléon y est pour beaucoup : par la loi du 21 avril 1810 il organise les nouvelles conditions d'exploitation de charbon et institue "la propriété perpétuelle des concessions".  L'Etat se réserve le choix des concessionnaires. Entre 1860 et 1870, le Borinage est le plus grand centre minier d'Europe et fournit les trois quarts des besoins français.

Les puits 11 et 12, entre les deux guerres. © XDR

Le déclin et la mémoire
C'est après la Première Guerre mondiale que le déclin débute. Les puits vont fermer les uns après les autres. En 1920, la Compagnie des Charbonnages belges possède 11 puits en activité dont plusieurs à  Frameries. Le puits n°11, au lieu-dit Crachet Picquery (ci-dessus), s'arrête définitivement le 16 juillet 1960. Le n°12, le 28 décembre de la même année. Le chevalement du n°11 est classé en 1989.
Puis l'architecte Jean Nouvel transforme le site en Parc d'aventures scientifiques et de société, le PAAS (ci-dessous) - un musée des sciences interactif dans un parc de 28 hectares.  PCB

Le PAAS.
Pour en savoir plus :
http://www.pass.be/
http://www.patrimoine-minier.fr/belgique_borinage/index.html

15 janvier 2013

Les crayères d'Issy-les-Moulineaux

G. Touchard-Lafosse. © XDR.
Georges Touchard-Lafosse (1780-1847), tout à la fois journaliste, éditeur et antiquaire, publie en 1834 un ouvrage fort intéressant : Histoire des environs de Paris qui nous apprend beaucoup sur notre ville en ce début du XIXe siècle. Concernant l'activité industrielle, il insiste notamment sur "L'industrie la plus fructueusement exercée dans ce village est l'exploitation du blanc de Meudon ou d'Espagne ; les principales maisons qui se livrent à ce genre de spéculation sont dirigées par madame veuve Berthaut Soulange, MM. Demarne, Fausiée, Franquet, Lenormand et Parquet."


Blanc de Meudon. ©XDR
Arrêtons-nous un instant sur cette activité, qui remonte au temps préhistorique. Nos ancêtres en extrayaient le silex noir nécessaire à leur armement. En Ile de France, ce sont les communes de Meudon, Bougival, Louveciennes, Port-Marly et Issy qui sont directement concernées car, à cet endroit-là, la couche de craie affleure la surface, en permettant l'exploitation artisanale à ciel ouvert. Jusque dans les années 1800, où elle devient souterraine. A Issy, les carrières se situaient dans la zone comprise entre le fort, la place Léon Blum et le chemin de Saint-Cloud. De cette craie, on obtient le fameux blanc de Meudon, toujours commercialisé, et la chaux. Les entreprises sont petites : 8-10 personnes ; le travail le plus pénible est celui du piqueur qui attaque la craie à la pique. Les femmes moulent les pains de blanc de Meudon et les enfants s'occupent du transport. La notoriété du blanc de Meudon dépasse bientôt les  frontières de l'hexagone. A Meudon, les galeries se développent sur plus de 8 kilomètres.

Carrières de blanc de Meudon à ciel ouvert,  133 av. de Verdun. XIXe s.
© Topic Topos
Et à Issy, la crayère Bibille et Fayard (ouverte en 1826, à l'emplacement actuel du 141-143 avenue de Verdun) et l'établissement Demarre (créé en 1840, à l'emplacement actuel du jardin botanique et qui s'agrandit en rachetant en 1887 la Société des Blancs Minéraux à Meudon) deviennent connus du monde entier. L'exploitation devient industrielle. Une société peut produire jusqu'à 10 000 tonnes de blanc par an et employer jusqu'à 50 ouvriers.

Blanquetterie ou séchoir à blanc de Meudon, Issy.
© archives IGC.
En 1826, une usine de chaux hydraulique s'installe aux Montquartiers. En 1862, devenue la société Schacher, Lettelier et Cie, elle s'agrandit et exploite des carrières souterraines qui s'étendent jusqu'à Meudon. Non sans danger pour l'environnement. Le succès est tel qu'il va conduire à la construction des 8 kilomètres de la ligne de chemin de fer des Coquetiers (actuel ligne 4 du tramway francilien) entre Aulnay-sous-Bois et Bondy, lancée le 7 août 1875… bien loin d'Issy ! Voilà pourquoi. Il s'agit de concevoir une ligne de transport de marchandises desservant un maximum d'usines. Le maire d'Aulnay, Dominique de Gourgues, et l'ingénieur Louis-Xavier Gargan patron de la société Scacher-Lettelier et Cie (nous voici revenus à Issy !), en sont les initiateurs : ce dernier a besoin du gypse de la forêt de Bondy pour ses usines de chaux, de plâtre, de briques et de ciment.  La terre extraite des carrières servira à remblayer les talus.

L'exploitation cesse dans les années 1930. Les carrières sont transformées en champignonnières, puis en caves à vins et à bière. La brasserie des Moulineaux (voir rubrique Industries) s'y installe. Cette carte postale (à gauche) montre les fûts de bière entreposés dans les galeries. Aujourd'hui les crayères sont réputées grâce à Yves Legrand qui s'y installe en 1975, au lieu dit du Chemin des Vignes (113 avenue de Verdun), et les Crayères des Montquartiers (141 avenue de Verdun), à l'emplacement de Bibille et Blanchard (ci-dessous) !                                                PCB

L'entrée des Crayères des Montquartiers, à Issy-les-Moulineaux.  © XDR.

Pour en savoir plus, une exposition se tient au musée de Nogent-sur-Marne, Industrie en banlieue parisienne, du 12 janvier au 9 juin.

12 janvier 2013

Charles Camoin peint Issy-les-Moulineaux

"Le plus impressionniste des fauves", comme on surnomma Charles Camoin (1879-1965), est très proche de Manguin, Marquet et Matisse , avant de se laisser gagner par la peinture de Paul Cézanne.
Peu connu du grand public, plus de 1800 peintures ont été recensées, dont cinq toiles sur notre ville, qu'il découvre en se rendant chez son ami Matisse dans sa maison d'Issy (voir rubrique Histoire-Personnages).

Parmi elles, Maisons à Issy-les-Moulineaux (ci-dessous), une huile sur carton réalisée vers 1902, vendue aux enchères chez Me Tajan, en juin 2012, à un collectionneur privé. Le village aux maisons blanches et ocre est perdu dans les arbres et les vignobles.

© XDR

Et le Pont à Issy-les-Moulineaux, (ci-dessous), exécuté en 1910,  également dans une collection particulière. La Seine a retrouvé son lit après les terribles inondations qui ont touché la région pendant le mois de janvier.

© XDR.
Encore une fois, le charme d'Issy-les-Moulineaux est à l'honneur. PCB

Pour en savoir plus sur cet artiste, un site fort intéressant existe. N'hésitez pas à y aller :
http://www.charles-camoin.com/

9 janvier 2013

Yves Legrand, un vigneron à Issy-les-Moulineaux

Yves Legrand est plus que cela. Il est aussi philosophe et grand sportif !


Yves Legrand dans ses vignes isséennes. © P. Maestracci
Vigneron. Avec ses enfants, il dirige de main de maître Le Chemin des Vignes. Issu d’une famille isséenne depuis précisément un siècle (il a fêté ce centenaire comme il se doit - voir rubrique Actualités), il y travaille depuis 1974, date de la transformation de carrières en « lieu de vie » où Bacchus est dignement célébré. Son travail le passionne car il privilégie « telle action à un moment donné ». Pour lui, « on est des acteurs de sa propre vie ». Il insiste sur l’importance du « ressenti dans un milieu vivant » et explique la symbolique du vin, de la vigne : le végétal a besoin du minéral et de l’eau pour une formidable transformation. Il rend hommage à René Le Bacon, archiviste talentueux de la confrérie Saint-Vincent (voir Histoire des associations).
En dehors de ses caves, sa vue préférée  est la perspective de l’église Saint-Étienne, vue de la rue de l’Abbé Grégoire.

Philosophe. Si on l’interroge sur son vin préféré, la réponse fuse : « je ne l’ai pas encore goûté ! ». Il concède pourtant qu’un vin peut se révéler extraordinaire quand il est lié à un moment extatique. Autre souvenir gustatif à propos d’une boisson hors du commun : du lait caillé conservé dans une peau de chèvre offert par des Touaregs lors d’une randonnée dans le Sahara.

Sportif. Yves Legrand considère qu’il faut « enrichir le don de la vie » et qu’il vaudrait mieux se consacrer au travail et à l’effort. C’est ainsi qu’il a participé avec des copains plusieurs fois à l’UTMB (Ultra Trail du Mont-Blanc). Il ne s’agit rien de moins que d’une course de 166 kilomètres avec 9000 mètres de dénivelée ! En juin dernier, pour varier, il a été concurrent de l’Iron Man, épreuve inhumaine qui se compose de 3,8 kilomètres en natation, 180 kilomètres en vélo et un marathon (42,195km) final. Il arrive au bout « sans être abîmé car on va chercher au fond de soi-même ». [Sans commentaire !]. 

Un restaurant, dans un cadre bucolique. © P. Maestracci
Issy-Guinguette, 113 bis avenue de Verdun, le restaurant de Yves Legrand, où le vin coule à flots.
Sur l’enseigne (ci-dessus), on distingue au premier plan une belle serveuse et à l’arrière-plan des clients attablés et un violoniste perché sur un tonneau. Cela illustre ce qu’est une guinguette qui est forcément en banlieue : un cabaret où l’on boit et l’on danse. Le vin, le guinguet, non soumis à l’octroi, est moins cher pour les consommateurs.
L’origine du mot guinguette n’est pas limpide. Si le mot apparaît dès 1697, c’est pour désigner un quartier de Paris, donc cela ne concerne pas la banlieue. Pour Yves Legrand, le terme provient du guinguet, vin « sautillant » et par extension, aigrelet ; cela serait lié au verbe « guinguer » (sauter) et à une danse ancienne, la gigue. Notons que le vieil adjectif guinguet signifie aussi étroit (comme un débit de boissons). En tout cas, une guinguette est un lieu festif.
N. Rousset et P. Maestracci.

6 janvier 2013

Années 1920 - Issy à travers le journal Vanves-Malakoff (suite)


Lendemain de fêtes. Le 15 janvier 1921, dernier écho des manifestations qui se sont déroulées durant les Fêtes, organisées par des associations, aussi dynamiques que celles d’aujourd’hui. Tout est charmant et énorme, comme d’habitude !

L'entrée des Petits-Ménages, dans les années 1930. © Notrefamille.com
« A l’occasion de la nouvelle année, l’Isséenne offrait à ses membres honoraires le 28 décembre au Mignon-Palace une soirée artistique qui fit la joie de tous les pensionnaires des Petits Ménages. (carte postale ci-dessus).
Après une partie concert aussi charmante que variée, le rideau se leva sur une pièce en un acte du répertoire du Grand Guignol : « le carnaval de Puce et de Plock » de Marcus Bernard et Moriss où les acteurs : Mlles Bourgeot, Delrieux, Borré, Condon et Pontet, MM. Marney, Frouin Orry et Varda, la plupart débutants, menèrent à bien le dénouement.
Le bal de nuit paré, masqué et costumé eut un succès énorme.
La salle des fêtes de la mairie avait été décorée d’une façon charmante.
Une quête au profit du monument aux morts d’Issy rapporta 82,50 francs. »

Une fois les fêtes passées, la vie continue et il faut, par exemple, penser à occuper les garçons pour qu’ils ne traînent pas dans les rues (les petites filles restent à la maison !). Le lointain prédécesseur du CLAVIM !  « Sous les auspices de la Caisse des Écoles, il vient d’être créé dans la commune un patronage municipal de garçons dénommé Cercle des écoles laïques d’Issy-les-Moulineaux.
Le Cercle fonctionnera régulièrement à dater du 30 janvier prochain, à l’école des garçons, 41 avenue de Verdun, les dimanches et jours fériés de 14h à 18h pour les enfants de plus de 13 ans ou plus jeunes appartenant à la 1re classe d’une école, et le jeudi de 8h à 11h et de 13h à 17h pour les enfants d’au moins 6 ans. » (journal du 29 janvier).

1921 toujours. La guerre de 1914 n’est terminée que depuis trois ans et le souvenir est très vivace dans les esprits. Les associations ont une activité très soutenue, qu’elles aient été créées après 1870 (le Souvenir Français, ci-dessous) ou après 1918 (Union des démobilisés). 

« Le Souvenir Français : réunion au café de la mairie 2 avenue de Verdun pour adhérer à l’association nationale du Souvenir Français et former à Issy un comité. Élection du Bureau : président M. St Martin*. » (journal du 22 janvier) * M. St Martin est alors le directeur de la maison de retraite des Ménages.
« Union des démobilisés : l’AG aura lieu à la mairie d’Issy, salle des commissions. Il a été distribué aux sociétaires en 1920 300 francs de secours pour décès, maladies et naissances.

La société a offert, pour les 11 écoles de la commune, 22 livrets de Caisse d’Epargne de 10 francs pour les orphelins de guerre les plus méritants » (journal du 26 février).
A suivre JP.

3 janvier 2013

Allégorie - Réponse




Ce médaillon de pierre représente L’Architecture. Facilement identifiable : la femme porte en diadème une façade de temple antique avec colonnes et fronton triangulaire ; et tient un compas dans la main droite. On la trouve au niveau du premier étage sur la façade latérale d’un beau pavillon en meulière 27 bis avenue Victor Cresson. Il abrite de nos jours le Centre municipal de Santé, l’Espace Santé Jeunes ainsi que l’association Étincelle qui s’adresse aux femmes victimes d’un cancer.
Deux autres médaillons sont visibles sur la façade principale.


Sur la gauche, on découvre la Musique, symbolisée par une femme à la lyre.



Plus ambigu est le médaillon à droite : la femme tient un vase sculpté dans les mains. C’est plus que probablement l’allégorie de la Peinture. En fait, c’est peut-être une référence à la peinture sur porcelaine en hommage à la Manufacture de Sèvres, distante de quelques kilomètres.

Il est à noter que des travaux de rénovation ont probablement fait disparaître un quatrième médaillon, il serait logique que ce soit celui à la gloire de la sculpture. En tout cas, il n’est pas visible de l’extérieur.
Ce pavillon imposant peut être qualifié de Pavillon des Arts même si son utilisation actuelle rend hommage à Esculape, Hippocrate et à leurs lointains successeurs ! Texte et photos P. Maestracci