30 décembre 2013

Dapaong (Togo), au cœur de la savane

Comment ne pas évoquer notre ville jumelle Dapaong, au Togo, à l'heure où le Musée français de la carte à jouer se met à la marionnette. (Pour tout renseignement : http://www.historim.fr/2013/12/issy-les-moulineaux-lheure-des.html). Et oui, cette cité togolaise, jumelée avec Issy-les-Moulineaux depuis 1989, est le berceau du plus grand marionnettiste du pays, de renommée internationale : Danaye Kanianfei (ci-dessous), créateur de la compagnie le Théâtre des Marionnettes du Togo.


Les marionnettes sont avant tout des fétiches pour lui, représentant ses ancêtres moba. Il le dit lui-même : "« Sur scène, je suis la marionnette. Une fois que la marionnette prend vie, elle est en moi. Elle prend corps avec moi. Elle est moi. » C'est en 1977 que la troupe effectue sa première tournée mondiale. Depuis, il est sur les routes… avec ses personnages faits de calebasses, de bois, de papier, de tissus et de matériaux en tous genres.




La cité, située à 700 kilomètres de Lomé, la capitale, se trouve en plein cœur du pays Moba, dans la région des savanes. Le nom de Dapaong signifie marché, et c'est bien ce qu'est la ville à un carrefour commercial important de l'Afrique de l'Ouest. Les principales ressources de la région sont la culture du coton, du mil et du maïs, de la tomate. La population est estimée, en 2006, à 34000 habitants, dont la moitié de moins de 20 ans.



Elle est connue pour son patrimoine historique qui attire toujours plus de touristes : des peintures rupestres préhistoriques, notamment dans le site de Namoudjoga (à droite).




Notre commune soutient sa ville jumelle togolaise dans des programmes d'aide à la population : accès à l'eau potable et travaux d'assainissement ; reboisement ; initiation dans les écoles à l'outil informatique, etc. Des projets reconnus à leur juste valeur (photo ci-dessous). PCB


27 décembre 2013

Les mariés de la Belle Époque

Marie-Joseph et Jeanne M., les mariés de l'an 1907




Un samedi matin, le 10 avril 1907, Marie Joseph Georges M*,  « employé de chemin de fer », épouse Jeanne Andrée Désirée L* « sans profession ». 

La famille du marié
La mère du marié, Marie Marguerite, est l’une des rares survivantes de l’incendie du Bazar de la Charité à Paris, le 4 mai 1897. Elle tenait le stand 10, non loin de Sophie de Bavière, princesse d’Orléans ; cette sœur de Sissi périt dans l’infernal brasier. Madame M*, devenue veuve, travaille comme employée et héberge son fils à son domicile, 16 rue de la Plaine à Boulogne [-Billancourt].

Marie-Joseph M* est né en « Alsace-Lorraine », territoire de l’Empire allemand depuis 1871, ce qui explique que son acte de naissance ait dû être traduit en français. Il travaille au Chemin de fer. Rappelons à cette occasion que la première ligne électrifiée en France est la
Ligne Paris-Invalides/ gare des Moulineaux depuis 1900 !

La famille de la mariée
Jeanne L*, née vingt ans ans auparavant dans le Cher, est « sans profession » ; elle habite chez ses parents 4 rue Jeanne d’Arc. Son père Hippolyte a le même métier que son gendre et sa mère Marie-Joséphine est couturière.

Le mariage
Il est célébré à la mairie d’Issy-les-Moulineaux par Jean Freyre, adjoint au maire.
Les témoins du marié sont : l’un, chef de bureau à la mairie de Nevers ; l’autre, patron pilote à Toulon. Les témoins de la mariée sont deux employés  habitant le Cher et Paris. Le registre d’état-civil, conservé aux archives municipales, met en évidence la large signature de l’époux contrastant avec la modeste signature de sa femme.


Après le mariage civil se déroule le mariage religieux à l’église Saint-Étienne. 

Leur descendante, Mme Marie-Thérèse M*, que je remercie chaleureusement pour les documents et l’histoire de sa famille, a identifié une aquarelle de Jongkind datée de 1861 (voir sur le site http://www.historim.fr/2013/05/jongkind-peint-issy-les-moulineaux.html). Elle représente l’église où ses grands-parents se sont mariés avant de se déplacer fréquemment selon les contraintes professionnelles d’un  « employé de chemin de fer ». 

Une bien belle histoire à raconter dans notre rubrique Témoignages. P. Maestracci

24 décembre 2013

Joyeux Noël à tous



Toute l'équipe d'Historim se joint à ce charmant Père Noël pour vous souhaiter tout plein de bonnes choses en cette période de l'année.

Entre les deux fêtes, le site continuera à vous faire découvrir : un témoignage émouvant, une ville jumelle dans l'actualité et l'histoire d'une association qui va droit au but. 
Restez branchés ! 

22 décembre 2013

Issy-les-Moulineaux à l'heure des marionnettes !

Quelle riche idée a eu le Musée français de la carte à jouer de lancer en cette période de Noël une exposition, accompagnée d'un certain nombre d'ateliers, sur le thème magique des marionnettes.



Marionnette : un nom qui apparaît au Moyen Âge pour désigner la Vierge Marie et signifier petite Marie. Puis, à partir du XVIe siècle,  toute figurine en bois est ainsi nommée. On trouve des marionnettes dans tous les pays et à toutes les époques. Petit historique.

Égypte antique : les prêtres manient des statues avec des ficelles, lors de cérémonies rituelles.

Grèce antique : la marionnette a perdu son caractère sacré et sert à divertir les convives lors des banquets.

Rome : la marionnette a quitté le monde des adultes pour gagner les nurseries et amuser les enfants.

Polichinelle (vers 1650).
Guignol.
France : Jusqu'à la Renaissance, l'usage de la marionnette est religieux. Ensuite, il devient profane. Avec l'arrivée en France de l'Italien Giovanni Briocci, le personnage de Polichinelle, inspiré de la commedia dell'arte, fait son apparition, donnant vie deux cents ans plus tard à Guignol, dont le berceau est la ville de Lyon.

Bien vite, chaque pays s'approprie cet art et forge des personnages traditionnels. Ainsi, au Canada on rencontre Monsieur Tranquille, en Allemagne Pittiplatsch, aux États-Unis Lamb Shop, en Russie Petroushka, en Irlande Bosco, en Italie Pinnochio…

Une centaine de pièces sont exposées au Musée, des films sont projetés emportant le spectateur au Mali, au Vietnam (avec les marionnettes d'eau) ou en Chine, des ateliers-goûters sont organisés pour les enfants pendant les vacances. Jusqu'au 25 mai. PCB

Pour tous renseignements : http://www.issy.com/exposition-marionnettes


18 décembre 2013

Issy-les-Moulineaux en 60 dates (suite)

UN LIVRE ORIGINAL SUR NOTRE COMMUNE


Et comme l'écrit Le Parisien du 18 décembre : "Ce cadeau de Noël séduira tous les férus d'histoire locale".  Alors courrez vite dans une des librairies de la ville, au Musée français de la carte à jouer ou à la Maison du Tourisme… Vous avez encore quelques jours  ! Et, si par malheur, vous aviez du mal à vous le procurer, contactez l'éditeur à l'adresse mail suivante : contact@atlante-editions.fr



Quiz n°2 du parfait Isséen



-   Que se passe-t-il le 6 décembre 558 à Issy ?
Le roi  Childebert se marie dans l'église Saint-Etienne
Le roi Childebert donne Issy aux moines de Saint-Germain des Prés
Le roi Childebert  construit le Grand Séminaire

- Comment s'appelle le premier opéra français créé en avril 1659, dans notre commune ?
la Pastorale d'Issy
les Bergers et le Satyre
les trois Bergères des Moulineaux 

- Quel grand artiste s'installe dans les Hauts d'Issy en avril 1909 ?
Auguste Rodin
Paul Cézanne
Henri Matisse

- Quelle grande rencontre sportive se déroule du 21 au 29 juin 1924 dans la ville.
La finale de la coupe de France de football
Les demi-finales de la coupe du monde de handball féminin
Les épreuves de tir des Jeux Olympiques de Paris




Les réponses se trouvent dans
Issy-les-Moulineaux. Histoire d'une ville en 60 dates (Atlante éditions)
pour 4,70 euros seulement.

15 décembre 2013

Conférence : Sur les pas de Cézanne à Issy

Et oui, pour cette dernière conférence de l'année 2013, vous étiez toujours aussi nombreux et toujours aussi passionnés. Et, comme d'habitude, notre historimienne Pascale nous a fait découvrir un Paul Cézanne (1839-1906) bien différent de celui que l'on connaît par ses toiles qui fleurent bon la Provence, où il est né.

Autoportrait (1875), un an avant qu'il ne vienne
à Issy-les-Moulineaux.

Son caractère emporté, ses toiles "scandaleuses" pour certains, lui valent les commentaires acerbes du public et des critiques d'art. Il n'a guère de succès alors… et vit dans une grande misère. Cela a bien changé. Pascale nous rappelle que la famille royale du Qatar a acheté l'an dernier l'un des cinq exemplaires des Joueurs de cartes (1895) pour la somme incroyable de 250 millions de dollars, soit près de 190 millions d'euros - un record dans le marché de l'art !


Nature morte (1890). Coll. Privée
On ne le sait pas toujours, mais il passera plus de la moitié de sa vie dans la région parisienne - repartant précipitamment à Aix lorsqu'il était en rupture d'huile d'olive !
Ce sont ses années franciliennes qui nous intéressent, celles d'Auvers-sur-Oise, en compagnie de ses amis Pissaro, Renoir, Monet, Sisley… et Guillaumin qu'il a rencontré à l'Académie Suisse. Tous deux peignant sur le motif, ils s'enfoncent dans le parc d'Issy-les-Moulineaux, sur les quais le long de la Seine, au cours des années 1876 et 1877. Si l'on a conservé un témoignage de Guillaumin sur son passage à Issy (voir Histoire-Personnage :  http://www.historim.fr/2013/07/armand-guillaumin-peint-issy-les.html), aucun toile sur notre commune signée Cézanne ! Dommage.

Mais, en revanche, Paul Cézanne nous a laissé 1000 toiles, dont 80 natures mortes (notamment des pommes), des Baigneuses  et 80 exemplaires de la Sainte-Victoire, si chère à son cœur. PCB


La Sainte-Victoire vue de Bellevue (1882-85).



12 décembre 2013

Jean Ors, un parachutier isséen


Photo MAE-Atlante
Jean Ors. Ph. MAE-Atlante
Depuis 1907, le champ de manœuvres d'Issy-les-Moulineaux est le haut-lieu des essais d'avions en tous genres (voir rubrique Aviation). 

C'est donc tout naturellement qu'à partir de 1910, plusieurs solutions sont proposées pour essayer de sauver les pilotes d'aéroplane en difficulté - ou en situation de détresse comme l'on dit aujourd'hui. La tour Eiffel, à Paris, sert à quelques essais humains infructueux, depuis son premier étage, à 57 mètres, de hauteur (à gauche). 
Il faut attendre 1913, pour qu'un Isséen obtienne (toujours de cette tour),  de meilleurs résultats avec un mannequin . Il s'agit du lieutenant-aviateur Jean Ors (en haut).


Et le 12 février 1914, sur l'aérodrome de Juvisy, il décide de tester lui-même, en réel, son matériel : il effectue avec succès un saut en parachute à partir d'un monoplan Deperdussin, d'une altitude de 300 mètres (ci-dessous). Ors est installé sur un siège métallique placé entre les roues de l'avion piloté par Lemoine.


Photo MAE-Atlante
12 février 1914 : Jean Ors, avant le départ. Ph. MAE-Atlante.

En 1922, un premier concours de parachutes est organisé par la société Nieuport-Astra dont les avions de chasse monoplaces équipent les formations de combat françaises. Une homologation officielle est accordée à cinq parachutes français : Ors, Robert, Froidure, Blanquier-Vinay et Tinsonnier. Et c'est ainsi que les services officiels de l'aéronautique imposent le port du parachute sur les aéronefs en cours d'homologation lors des vols d'essais.

Le mardi 13 novembre 1923, au-dessus du champ de manœuvres d'Issy-les-Moulineaux un nouveau modèle de parachute, dû à la fabrication de M. Ors, qui n'est pas novice en la matière, est testé par une femme  :  Denyse Collin, infirmière major durant la guerre et médaillée de la croix de guerre avec palme.  Aux commandes d'un Morane-Saulnier, l'aviateur Fronval a joliment largué la jeune et sûrement jolie Denyse Collin depuis l'altitude 350 mètres. Le Petit Journal illustré relate l'événement (ci-dessous). Le parachute est un modèle de 12 à 14 litres d'encombrement et d'un poids de 3,5 kilogrammes. Un succès ! A.B.

13 novembre 1923 : Denyse Collin est la première femme à sauter. Ph.XDR

9 décembre 2013

Conférence : Sur les pas de Paul Cézanne à Issy

Après Rodin et Dubuffet,

Pascale Maestracci 

nous entraîne

Autoportrait. 1873-1875.
Musée de l'Errmitage, St-Petersbourg

 sur les pas de Paul Cézanne 

à Issy-les-Moulineaux


Loin des odeurs et des couleurs de la Provence, c'était dans les années 1870

Une surprise à savourer 


le jeudi 12 décembre 18 h30


à la résidence du Parc,
20 rue de l'abbé Derry
dans les Hauts d'Issy


Entrée libre

On vous attend nombreux




6 décembre 2013

Notre-Dame des Pauvres restaure les vitraux de Léon Zack

Quelques jours avant l'inauguration des vitraux de la synagogue où Historim avait été convié (voir rubrique Actualité), l'église Notre-Dame des Pauvres, située boulevard Galliéni, juste en face (voir http://www.historim.fr/2011/02/notre-dame-des-pauvres-et-leon-zack.html),  faisait une grande fête pour célébrer la rénovation de ses vitraux signés Léon Zack.


Ph. P. Maestracci
Vitraux du mur Est, le long de la rue Charlot. Alternance de bandes colorées.
© P. Maestracci

L’église Notre-Dame des Pauvres, œuvre de l’architecte Jean-Blaise Lombard est inaugurée en 1955. Le quartier est alors celui d’un habitat modeste et, surtout ,de nombreuses usines à l'origine d’une intense pollution de l’air. Un ancien conseiller municipal récemment disparu, Marcel Gentil (cité par M. Santini Député-Maire), affirmait : « nous avions les poumons noirs ».
C’est une architecture moderne en béton comprenant’une vaste salle rectangulaire et une toiture inclinée du fond vers l’entrée. Les murs sont recouverts de pierres aux tons ocre et gris-bleu. Le plafond recouvert de lattes de bois assez bas à l’entrée s’élève fortement, faisant lever le regard vers le mur du fond et une grand croix en bois. La lumière provient des trois murs est, ouest et sud car une partie notable est constituée des vitraux de l’artiste Léon Zack.


Ph. P. Maestracci
Détail de la grande façade vitrée prise du
 Boulevard Gallliéni. La structure maçonnée de forme
rectangulaire soutient les vitraux jaune et orange,
sertis de plomb. les arbres se reflètent. © Maestracci
La rénovation officielle des vitraux fut célébrée le 20 octobre 2013. Des travaux de restauration des vitraux et de la maçonnerie qui ont duré de février 2012 à février 2013 sous la direction d’Emmanuel Lombard, architecte reprenant la tradition paternelle. Durant cette période, les vitraux furent occultés et le froid se fit particulièrement intense dans l’église durant l’hiver. Ces vitraux sertis de plomb ont des motifs géométriques se détachant d’un quadrillage irrégulier. Les couleurs dominantes sont le bleu, le jaune et le mauve. Les vitraux ont été classés à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques fin 2007.
Au bout de plusieurs décennies, la structure métallique des vitraux était dans un état inquiétant. Dès 2011, une rénovation fut décidée mais il fallut réunir les 600 000 euros nécessaires grâce aux dons, subventions etc. Notons que la commune d’Issy-les-Moulineaux y a contribué pour un sixième.

L’église Notre-Dame des Pauvres est située entre le boulevard Gallieni et la rue Charlot ; son parvis donne sur le Rond-Point Schuman. 
P. Maestracci.

Quatre à cinq fois par an, des concerts de musique ancienne y sont donnés. Renseignez-vous : http://issy.paroisse.net/rubriques/gauche/Les-paroisses/notre-dame-des-pauvres/notre-dame-des-pauvres-pages/animation-musicale

3 décembre 2013

Réclames d'antan (années 1950)

Comme pour les réclames des années 1930 (voir articles dans rubrique les Quartiers), il est possible de savoir quelles activités commerciales ou libérales existaient à Issy-les-Moulineaux  au début des Trente Glorieuses. De nos jours, on peut constater bon nombre de disparitions.


Quartier de l’Hôtel de Ville 

L’entreprise Foucault de déménagement (n°1) 19 rue Marceau n’existe plus : le numéro a disparu et l’emplacement correspond au jardin privatif à l’arrière d’un d’un immeuble rue Kléber. 



Il n’y a plus de cabinet dentaire (n°2) au 28 avenue de la République.



Avenue de Verdun 

La Croix-Rouge (n°3) au 133 est un centre hospitalier d’accueil de jour.


La brasserie Grutli (n°4) au 141 est remplacée par les Serres Municipales. 



Autres adresses 

Le photographe (n°5) qui exerçait 37 rue Tariel a disparu comme celui (n°6) du 32 bis rue Gévelot (J-P. Timbaud) où se trouve désormais une place. 




De nouveaux immeubles ont remplacé l’entreprise de Maçonnerie Neveu (n°7) aux 60/62 boulevard Gallieni




Tous ces documents proviennent d’un bulletin paroissial de la collection Odile et Christophe Guéry que je remercie vivement. P. Maestracci

30 novembre 2013

Issy-les-Moulineaux en 60 dates

UN LIVRE ORIGINAL SUR NOTRE COMMUNE




Quiz du parfait Isséen curieux du passé de sa ville

- À quand remontent les premières traces d'êtres humains sur notre territoire ?
10 000 ans av. J.-C.
7 000 ans av. J.-C.
3 000 ans av. J.-C.

- En quelle année, la célèbre reine Margot s'installe-t-elle à Issy ?
1601
1606
1615


- Que se passe-t-il  les 2 et 3 juillet 1815 à Issy ?
Il y a une énorme inondation
Les dernières troupes napoléoniennes sont battues
Louis XVIII défile dans les rues

- Pourquoi le 28 juillet 1893 est-il une date importante pour notre commune ?
Issy et les Moulineaux s'unissent pour devenir Issy-les-Moulineaux
Un record de vitesse de bateau est établi sur la Seine
Le premier décollage d'un avion est tenté sur le champ de manœuvre

- Quelle personnalité célèbre se rend au Grand Séminaire le 1er juin 1980 ?
La reine Elisabeth d'Angleterre
Le pape Jean-Paul II
Le président Giscard d'Estaing



Si vous ne pouvez pas répondre à ce petit quiz, alors précipitez-vous dans une des librairies de la ville, au Musée français de la carte à jouer ou à l'Office du Tourisme… Vous y trouverez votre bonheur pour 4,70 euros seulement :
Issy-les-Moulineaux. Histoire d'une ville en 60 dates (Atlante éditions)
Et, si par malheur, vous aviez du mal à vous le procurer, contactez l'éditeur à l'adresse mail suivante : contact@atlante-editions.fr



27 novembre 2013

Léon-Paul Fargue : un poète sur les quais d'Issy

Années 1930. ©XDR




Léon-Paul Fargue (à gauche) est un Parisien dans l’âme. Né dans la capitale en 1876, il y meurt en 1947. Poète et chroniqueur, il dirige la revue Commerce en 1924 avec Valéry Larbaud et Paul Valéry. En 1946, il devient membre de l’Académie Mallarmé, en hommage au maître tant admiré.



Son livre sans doute le plus connu est Le Piéton de Paris (Gallimard 1932, réédition 1939, 2013 chez le même éditeur), dont est extraite la citation ci-dessous. La dédicace est adressée à Mme Paul Gallimard. 

"Chef-d’œuvre poétique de Paris, les quais ont enchanté la plupart des poètes, touristes, photographes et flâneurs du monde. C’est un pays unique, tout en longueur, sorte de ruban courbe… Je connais tellement pour l’avoir faite cent fois, la promenade qui berce le marcheur du quai du Point-du-Jour au quai des Carrières à Charenton, ou celle qui, tout jeune, me poussait du quai d’Ivry au quai d’Issy-les-Moulineaux, que j’ai l’impression d’avoir un sérieux tour du monde sous mes talons. "

C’est un précieux témoignage de l’entre deux-guerres sur les quartiers, les palaces, les Parisiennes etc. Les quais que l’auteur arpentait sont maintenant classés par l’UNESCO à l’Inventaire des grands sites mondiaux. Sa promenade représente une bonne quinzaine de kilomètres. Hélas, s’il ne décrit pas Issy-les-Moulineaux, des images permettent de représenter ce qu’il a pu voir. Aujourd'hui, l'aménagement des berges entre Issy-les-Moulineaux et Meudon donne une toute autre vision des ces quais. P. Maestracci


Image n°1


Le Port et le Quai d’Issy au loin le Viaduc d’Auteuil. Coll. particulière.
La vue est prise d’Issy vers Paris. Il n’y a guère d’aménagement des quais ; sur la berge, on peut voir un stockage en plein air de planches ainsi qu’une petite grue pour le déchargement. Des maisons basses et des usines aux hautes cheminées de briques s’alignent de l’autre côté du quai. Sur la Seine, des péniches et des bateaux à vapeur sont à quai tandis qu’une barque effilée traverse le fleuve. Au loin, se profilent la tour Eiffel, le Viaduc d’Auteuil et le dôme encadré par deux tours du Palais du Trocadéro, pas encore remplacé par les bâtiments du Palais de Chaillot de 1937.


Image n°2

Le Pont de Billancourt. Coll. Particulière

Un homme pêche à la ligne dans le bras de Seine entre le quai et l’Île Saint- Germain. Il est campé sur la berge en pente recouverte d’herbes folles. Derrière lui, une usine et le pont de Billancourt.

24 novembre 2013

De la synagogue d'Issy à Nahariya


© Alain Bétry
24 novembre 2013. Jubilé du rabbin Albert Abraham Nakache (au centre) à la synagogue d'Issy-les-Moulineaux. Les trois vitraux de gauche viennent d'être dévoilés. © A. Bétry

Un certain nombre d'entre nous ont eu la chance de pouvoir assister ce 24 novembre 2013 au jubilé du rabbin Albert Abraham Nakache, à l'inauguration de trois nouveaux vitraux de la synagogue d'Issy-les-Moulineaux et à un concert de musique juive. Un moment fort et une découverte pour qui n'est pas au fait des cérémonies juives.


© Alain Bétry
M. André Santini remettant la médaille
de la ville au rabbin Nakache. © A. Bétry
Le député-maire André Santini, ami de longue date du rabbin, se faisait un plaisir de lui remettre la médaille de la ville (à gauche).
Les trois nouveaux vitraux, offerts par des familles isséennes, étaient tour à tour dévoilés. Réalisés par Elisabeth Brenas-Pech, artiste peintre verrier, ils représentent Pourim (fête commémorant les événements relatés dans le livre d'Esther), Hanouka (la fête des lumières) et Chabbat (le jour du repos).
Au programme du concert, dont il faut saluer la voix exceptionnelle d'Adolphe Attia, des chants liturgiques, de toute beauté.

L'occasion pour Historim de vous faire découvrir notre ville jumelle Nahariya, ravissante station balnéaire en Galilée. Son nom vient du mot Nahar qui signifie rivière en arabe et en hébreu - la rivière Gaaton partage la cité en deux.

Monument aux immigrants, Nahariya. XDR
Elle fut fondée par des émigrants allemands dans les années 1930. Deux familles s'y installèrent définitivement le 10 février 1935, journée dès lors considérée comme la date officielle de la création. Un monument aux immigrants (à droite) se dresse en bordure de mer. Parmi les vestiges historiques proches de la ville, les mosaïques d'une église byzantine du VIe siècle, à Shavei Tsion, sont remarquablement conservées.
C'est en juin 1994, à Nahariya,  que le député-maire André Santini prononce ce discours : "Le jumelage entre la ville de Nahariya et la ville d’Issy-les-Moulineaux est, dans notre esprit, un véritable serment d’amitié, entre nos deux cités fières, de leur passé et confiantes dans leur avenir, entre deux peuples aussi audacieux et courageux, qui ont laissé dans l’histoire de notre civilisation des traces indélébiles". Dorénavant, une rue de la ville israélienne porte le nom d'Issy-les-Moulineaux (ci-dessous). PCB

Notre ville présente à Nahariya. ©XDR


21 novembre 2013

Gévelot 1973 : témoignage inédit d'un pompier blessé - acte 3



150 avenue Verdun. Les lances sont en action. L'usine est en flammes.


Présent sur cette intervention, je faisais partie du 1er dispositif d’attaque. Nous avons immédiatement établi une 3e grosse lance sur le Fourgon-Mixte d’Issy-les-Moulineaux. Cette manœuvre n’est pas réglementaire, mais elle s’imposait au sergent-chef Chapron devant l’ampleur du sinistre. Avec le sergent Fraioli nous recherchions un point d’attaque et, lors de cette reconnaissance, il me dit : “Regarde les mieux placés”, un mur de flammes rougeoyantes s’étalait face à nous.


Emplacement des lances au moment de l'explosion de de 03h46.

Avec mon double porte-lance nous avons attaqué les bâtiments E et F (voir le plan ci-dessus), au fur et à mesure de l’extinction, nous avons progressé dans les bâtiments B et C, lorsque soudain, le sol se mit à trembler sous nos pieds et ce fut l’explosion du bâtiment de stockage de détonateurs (G). 


La situation à 03h46. Une explosion vient d'avoir lieu.
Je fus projeté très violemment en arrière, ne me souvenant plus si j’ai touché terre. Un film défila dans ma tête, tandis qu’une volée de palettes et autres matériaux m’arrivaient dessus en me frappant également avec violence. Inconscient, étourdi, sonné, par cette projection, j’eus l’impression que ma jambe gauche était arrachée au niveau de la cuisse et qu’elle était restée à l’intérieur.
Ramassé par des collègues, plus ou moins divaguant, je fus placé sur un brancard (ci-dessous) et évacué par car Police-Secours vers l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt.

Notre témoin, blessé, est en cours d'évacuation.
A ce moment nous étions 4 pompiers arrivés aux urgences de cet hôpital. Il y avait le sergent Gérard Pinson, les sapeurs Savatier et Teinturier et moi-même. De l’hôpital, nous pouvions entendre les explosions qui se succédèrent durant cette épouvantable nuit.
Pouvant parler à ce moment, le personnel des urgences me passa au téléphone le colonel Coutou de la chefferie santé, afin de savoir si je connaissais les noms des personnels hospitalisés.

ll faut noter, que très gentiment un gardien de la paix s’est rendu à mon domicile Boulevard Rodin, à Issy-les-Moulineaux, afin de rassurer mon épouse (et mes enfants) en leur faisant part que j’étais blessé et hospitalisé, sans autre indication.
Pour info : en 1973, c’était le début des scanners et tous les hôpitaux n’en étaient pas dotés. J’ai passé des radiographies de contrôles, mais un doute subsistera toujours dans mon esprit. Cette jambe m’a toujours fait souffrir depuis cette intervention, elle est maintenant amputée depuis 2004. J-C.M.


Merci beaucoup à ce pompier qui veut, selon la tradition, rester anonyme. Revivez sur la chaîne Planète, mardi 26 novembre, à 20h45 cette nuit de folie. Et c'est ainsi que nous terminons notre saga Gévelot.

18 novembre 2013

Gévelot : incendie meurtrier à Issy, 11 juillet 1973. Acte 2


Dans la fournaise : le jet bâton d'une lance canon.
A la suite de l'appel à témoins lancé par Historim l'été dernier, pour une journaliste préparant un documentaire sur les pompiers, notamment leur action pendant l'incendie de l'usine Gévelot (à voir sur la chaîne Planète le 26 novembre à 20h45), plusieurs se sont fait connaître. L'un d'entre eux (blessé au cours de l'opération)  nous a fait parvenir un certain nombre de documents retraçant cette catastrophe.

Le feu se déclare à 0h18. Une minute plus tard, un ouvrier donne l'alerte à la caserne de Clamart.
Pour bien comprendre le déroulement de l'incendie, reprenons l'ordre du jour en date du 13 juillet, signé par le général Ferauge (ci-dessous), commandant de la Brigade, arrivé sur les lieux à 0h54..


Général Ferauge
Lisons la suite :
"Le feu de la cartoucherie d'Issy-les-Moulineaux, le plus grand qu'ait connu Paris depuis 1945, à lui seul, a nécessité l'engagement de 22 casernes et la mise en œuvre de 66 grosses lances.
Porte-lances
Pratiquement circonscrit à 1h 25, il prenait en quelques minutes des dimensions gigantesques à la suite de l'explosion qui faisait de nombreux blessés dans nos rangs et parmi le personnel de l'usine qui luttait à nos côtés.
"Une heure plus tard, aidée par le vent, la propagation aux immeubles d'habitation voisins paraissait  inévitable. Avec énergie et courage, les 400 officiers, sous-officiers et sapeurs ont pris tous les risques malgré 17 nouvelles explosions et d'autres blessés pour que le feu ne dévore pas le reste de l'usine et des immeubles contigus…"

Le numéro d'août-septembre 1973 d'Allo 18, le magazine des pompiers, d'où sont extraits tous ces documents, relate la suite des événements, après l'explosion : "Les locataires des immeubles d'habitation voisins, près de 600 personnes, quittent leur appartement sans panique malgré quelques blessés.…
"Au péril de leur vie, les rescapés et les blessés légers dégagent, ramassent et évacuent les blessés plus graves… Jusqu'à 3h30 se poursuit la course entre le feu et l'eau. Ce n'est qu'à 3h40 que le général peut passer le message "le feu diminue d'intensité, à 4h14 "feu circonscrit", et enfin à 4h51 "feu éteint"… " Cet incendie a fait 34 blessés militaires dont 16 hospitalisés.

Lucien Miard, journaliste au Figaro, fera ce commentaire : "Silhouette éclipsée dans les volutes de fumée noire. Flammes qui tentent soudain d'agripper l'homme. Il ne recule pas. L'éclat de son casque signale au contraire qu'il tient bon. La devise du régiment "Sauver ou périr". Angoissante attente, violent face à face… Le pompier sera vainqueur". Mais à quel prix ! PCB
A suivre le témoignage de l'un des pompiers blessés.

6 casques au sol, dans la caserne de Clamart : une tradition.
Au retour d'opération, lorsqu'il manque un homme, on met son casque à terre.
Dans le cas de l'incendie de l'usine Gévelot, 6 hommes ont été blessés.