30 juillet 2011

Ile St-Germain - le Jardin des lavandes

L'entrée du jardin des lavandes. © A. Bétry
A l'abri derrière des murs de pierres sèches, on y trouve des plantes extraordinaires : des fleurs méditerranéennes telles la lavande, la sauge ou la sarriette ; des herbes comme le thym, le romarin, la menthe, des chardons bleus. Et, au milieu, des pins, des genêts et un figuier.

Lavande brassée par le vent. ©A. Bétry
La lavande est connue depuis l'Antiquité pour son usage médicinal et le bien-être du corps : on prône notamment  les bains à la lavande chez les Romains. Au Moyen Âge, son utilisation se généralise. La moniale Hildegarde de Bingen (XIIe siècle) la conseille comme collyre ; et lors des grandes pestes qui ravagent le Midi de la France au XVe siècle, on l'utilise en fumigations. Au milieu du XIXe siècle, la ville de Grasse devient le grand centre français de cueillette et de transformation, notamment en parfum, de la lavande sauvage.



La sauge, cultivée par les Égyptiens, figure dans tous les jardins des monastères médiévaux pour ses qualités médicinales. Sauge, dont le nom latin est salviam, signifie d'ailleurs sauver. On l'utilise aujourd'hui en parfumerie.
La sarriette, citée dans le capitulaire de Charlemagne, est cultivée au Moyen Âge, pour ses qualités gustatives. Elle devient, comme l'hysope - une autre plante proche -  un médicament contre l'enrouement, les maux de tête, "la lèpre due à la débauche".


Le figuier du jardin
Le figuier est lui aussi présent dès l'Antiquité. La Bible y fait référence à plusieurs reprises, notamment indiquant que le roi Ezechias est guéri d'un ulcère par le prophète Isaïe grâce à un cataplasme de figues. Un poème du Cantique des Cantiques en vante la senteur : "Le figuier embaume ses fruits / Et les vignes en fleurs exhalent leur parfum. / Lève-toi, mon amie, / ma belle, et viens ! "
Les Romains utilisent sa chaire pour en engraisser les oies et rendent leurs foies (ficatum, en latin, qui a donné le mot figue) plus goûteux.
Au Moyen Âge, les figues sont considérées comme le fruit le plus nourrissant et l'on agrémente toutes les parties de la plante.
Aujourd'hui, il existe un Conservatoire du Figuier sur l'île de Porquerolles, en Méditerranée, où sont conservées 154 espèces de figuiers !!!

Ce n'est qu'un petit échantillon des herbes et fleurs que vous pourrez admirer dans cette partie de l'île. A LA SEMAINE PROCHAINE… PCB

Et comme l'on dit en juillet, en Franche-Comté : Au mois de juillet
 La faucille au poignet
                                                                                                        

23 juillet 2011

Ile St-Germain - le jardin antérieur

C'est le jardin primitif, celui que cultivaient les moines de l'abbaye Saint-Germain-des-Prés, occupants de l'île au VIe siècle. En vous y promenant, ayez une petite pensée pour ceux qui connaissaient si bien les plantes et leurs propriétés. On y trouvait tout ce qui était nécessaire à la vie quotidienne : potager, verger et fleurs d'ornement. Il est entouré d'une haute haie.

Au fond, la petite cabane en bois. © A. Bétry
Une petite porte vous donne accès à cet enchantement, propice aux peintres amateurs. Tout au fond, une petite cabane aménagée de bancs permet d'y méditer à l'ombre.

Quelques arbres fruitiers ont été plantés. Un prunier, connu déjà des Romains, il est originaire du Caucase. Ces fruits sont consommés au Moyen Âge, cuits, crus ou séchés.
Parmi les espèces locales, la pomme Calville, qui tire son nom du village de Calleville, en Normandie. C'est l'une des plus anciennes répertoriées puisque l'on sait que Pierre Le Lectier, procureur du roi Louis XIII, la cultivait en 1628, en Ile de France !
On trouve aussi un néflier. Cet arbre, originaire d'Asie mineure, fut ramené eu Europe par les Romains. Charlemagne en conseille la culture dans son capitulaire De Villis, publié à la fin du VIIIe siècle, qui contient une liste de 100 plantes, arbres, fleurs et herbes qui doivent être plantés dans les jardins royaux.

Centaurées, églantines et achillées. © A. Bétry
Parmi les fleurs, l'églantine et la rose sont les reines. L'églantier est un rosier sauvage dont les fruits, les cynorrhodons, particulièrement riches en vitamine C, B et PP, font, d'excellentes confitures. La rose, cultivée en Chine et en Perse depuis 5000 ans, est la reine des jardins médiévaux. Au XIIe siècle, la moniale allemande Hildegarde de Bingen, médecin, musicienne et écrivain, en recommande l'usage contre les colères, dans son Livre des subtilités des créatures : "Si l'on est enclin à la colère, prendre de la rose et à peine moins de sauge, réduire en poudre, et au moment où la colère jaillit en soi, présenter cette poudre devant les narines : en effet, la sauge apaise et la rose réjouit."
Tournesols de juillet. © A. Bétry

Incongrus dans ce jardin antérieur, quelques pieds de tournesols, originaires d'Amérique, chers à Vincent Van Gogh. Avec le colza et l'olivier, c'est l'une des trois sources d'huiles alimentaires aujourd'hui connues. A LA SEMAINE PROCHAINE… PCB








Et comme dit le dicton du Béarn :
 Août, septembre vendange,
 En ces deux mois tout bien s'arrange.

17 juillet 2011

Ile St-Germain - le jardin des messicoles

Messicoles, comme moissons.


Le jardin des messicoles. ©A. Bétry
Dans cette partie du parc, place à ces fleurs, venues du Moyen-Orient,  que nos techniques modernes agricoles ont chassé des paysages. C'est ce que l'on appelle communément des mauvaises herbes : coquelicots, bleuets, matricaires, nielles des blés. Par grand vent, c'est un bonheur de les voir onduler au milieu des blés qui, à cette période, sont déjà bien dorés.

Le coquelicot, cher au peintre Claude Monet et aux impressionnistes, est connu sous le nom de pavot - Ses propriétés sont très tôt utilisées en pharmacie, notamment pour confectionner des sirops contre la toux. Les paysans en mettaient dans la bouillie des bébés pour favoriser leur endormissement.

Le bleuet, ou centaure Cyanus, est utilisé au Moyen Âge comme plante d'ornement. Mais aussi pour, dit-on, améliorer la vue et soigner les maladies des yeux. Elle fut choisie au lendemain de la Première Guerre mondiale comme symbole des morts tombés au combat.

La nielle des blés, ou œillet des champs, est de plus en plus rare aujourd'hui. Elle a toujours eu une très mauvaises réputations en raison de la toxicité de ses graines. Pourtant sa couleur rose tirant sur le mauve en fait une des stars de ce jardin.

La matricaire, appelée aussi Petite camomille, a des fleurs blanches avec un coeur jaune. Riche en vitamine C, elle est utilisée en pharmacopée pour ses propriétés tonifiantes et calmantes. Elle ressemble un peu à la marguerite. PCB

Et comme dit le dicton de Lorraine : Si l'été est pluvieux
                                                          L'hiver sera rigoureux.

9 juillet 2011

Ile St-Germain - les jardins clos

L'été à Issy, ce peut être délassant, excitant, instructif. Et, comme nous vous l'avons promis la semaine dernière, nous allons vous entraîner à la découverte de chacun des jardins que recèle le parc de l'île Saint-Germain, ancien champ de manœuvre militaire - comme l'a rappelé Nicole Brousset, l'une de nos membres les plus fidèles.



L'entrée au jardin. © A. Bétry
Place donc aux jardins clos - que l'on découvre en montant quelques marches et en franchissant quatre auvents. Une allée ombragée, semblable au cloître d'un monastère, borde l'un des côtés de ces jardins découpés en carrés. Le jardin clos au Moyen Âge abrite les amours courtoises, tel que le décrit le Roman de la Rose, composé au XIIIe siècle par Guillaume de Lorris, puis Jean de Meung, rapportant le parcours initiatique de l'Amant, épris d'une jeune femme qui lui apparaît sous la forme d'un bouton de rose. Mais il est lié aussi symboliquement à la Vierge, souvent représentée dans l'iconographie du XVIe siècle, dans un jardin clos.


L'allée ombragée. © A. Bétry
Revenons à ceux d'Issy dans lesquels poussent des marguerites, des dahlias, des œillets d'Inde, des achillées, et bien d'autres fleurs encore.

Vue de l'un des auvents. © A. Bétry
La marguerite blanche, celle que l'on effeuille, est la fleur des amoureux. Selon la mythologie romaine, une nymphe du nom de Belledis, voulant échapper à l'entreprenant dieu des vergers Vertumne, se serait transformée en pâquerette, nom botanique de la marguerite.
L'œillet d'Inde est inconnu au Moyen Âge puisqu'il arrive en Europe avec les grands découvreurs, tel Christophe Colomb, qui nous la rapporte d'Amérique - mais à l'origine, il croyait bel et bien avoir découvert l'Inde - d'où le nom de cette fleur, qui ressemble, comme une sœur à notre œillet, mais n'est pas de la même famille cependant.


Qui  peut nous donner le nom de cette fleur bleue magnifique ? © A. Bétry
Encore un petit mot. Jardin clos se disait en latin Hortus conclusus. Hortus semble venir du même mot grec que chor, choris, qui signifie enclos. Il a donné en français les mots cour, courtil, et chœur (d'église) - toujours clos ! A LA SEMAINE PROCHAINE… PCB

Et, comme dit un dicton provençal :  Qui maudit l'été, maudit son père !


Pour en savoir plus :
www.promenades92.fr

3 juillet 2011

Ile Saint-Germain - découverte d'un parc imprévisible

Passée la grille, à droite, vous êtes dans un jardin sauvage. Les herbes, fleurs et plantes poussent en liberté, un peu surveillées quand même. A gauche, en contrebas, quelques ruches sont groupées dans la verdure à côté d’une mare. C’est le royaume des oiseaux, insectes, hérissons et autres bestioles.
Bifurquez à gauche ; vous arrivez au jardin des lavandes. Elles poussent en plein soleil, sur des cailloux blancs, protégées par un mur de pierres sèches, entourées de romarins, euphorbes, genévriers, pins d’Italie.
Panneau explicatif d'oxygénation des poissons.
Suivez les allées sinueuses à travers des pelouses plantées de quelques arbres et des jardins bien ordonnés : voici la Maison de la Nature pour une petite halte. Derrière, les poneys ont leur club. Ailleurs, les chiens ont leur enclos pour jouer avec leurs copains.
 Ici, même les poissons sont chouchoutés ; lorsqu’un orage pollue les eaux de la Seine, on leur envoie de l’oxygène pour qu’ils respirent mieux.

Continuez votre chemin, voici le parc à l’anglaise : pelouses vallonnées piquetées de jonquilles, arbres majestueux, aires de jeux pour enfants, pour pique niques, panier de basket, tables de ping-pong et tout au bout, sur son tertre, la Tour aux Figures de Dubuffet.

Mais oui, vous êtes à Issy-les-Moulineaux sur l’Ile Saint-Germain et chaque promenade vous fera faire des découvertes.

Le parc de 21,5 hectares est situé sur un ancien terrain militaire racheté par le département en 1977-78. Des pans de murs d’anciens bâtiments, réhabilités, délimitent plusieurs jardins de genres différents. Les jardiniers entretiennent et améliorent le site et créent de nouveaux paysages d’année en année. Vous en apprendrez plus tout au long de cet été. Nicole Rousset

À la semaine prochaine ! 


1 juillet 2011

Vive le vélo !

Si vous aimez vous promener à pied ou en vélo dans le parc de l'île Saint-Germain, en bordure de Seine, vous aurez nécessairement vu ces panneaux.















Profitons de cette occasion pour vous annoncer que Historim.fr se met à l'heure d'été et vous présentera le parc et ses merveilles naturelles tout au long des mois de juillet et d'août. Nous reprendrons à la rentrée nos témoignages et jeux divers.