18 mars 2023

L'Héliport Paris Issy-les-Moulineaux… une visite décoiffante

Nous étions une bonne douzaine d'Historimiens en ce jeudi 16 mars à découvrir avec notre guide Philippe Boulay, du Groupement Français de l'Hélicoptère (GFH), cet héliport à l'histoire passionnante dont le nom complet est : Paris Issy-les-Moulineaux Valérie André.

Philippe Boulay et les Historimiens sur le terrain. © A. Bétry

Le major de la Gendarmerie des Transport Aériens nous attend à l'entrée. Créée en 1953, il y a 70 ans comme l'indique l'écusson de son blouson (ci-dessous), il nous en explique le rôle, sachant que la brigade spécifique de l'héliport n'apparaît que le 1er septembre 1966,  Il s'agit depuis cette époque de gérer, contrôler, assurer la sureté de ce terrain historique. 

C'est en effet sur cet ancien champ de manœuvre de l'armée, à Issy, qu'eurent lieu les plus grandes inventions aéronautiques, dès 1908, ce qui explique pourquoi, sur le blason de notre ville, on trouve un avion (ci-contre). En 1957, l'héliport fonctionne avec, notamment, la ligne aérienne de la Sabena Issy-Bruxelles qui fermera en 1963. Historim y a consacré un article : http://www.historim.fr/2017/07/issy-bruxelles-liaison-par-helico.html

La "tour de contrôle" historique. © PCB

Puis, nous traversons le terrain, gilets jaunes sur le dos pour être bien visibles. Direction : le plus ancien bâtiment de l'héliport (ci-dessus), qu'il faudrait absolument conserver. La vigie, fidèle au poste (ci-dessous), y règle la circulation aérienne. Il nous montre, entre deux appels, ses équipements : micro, téléphone, radar… étiquettes aussi, tout aussi importantes pour le suivi de son travail. Il y écrit tous les renseignements reçus.

Le bureau de la vigie. © A. Bétry

Profitant du décollage d'un hélicoptère, il nous explique que la piste fait 350 mètres de long, que son rayon d'action s'étend sur 30 km environ, entre Versailles et Eurodisney, qu'il est interdit de survoler Paris sauf pour les hélicoptères qui ont une dérogation… 60% des vols sont sanitaires, ne l'oublions pas.

Nous voici maintenant dans le hangar de la SAF (Secours Aérien Français), une compagnie d'hélicoptères spécialisée dans l'évacuation sanitaire en montagne, le débardage bois, le levage de gros objets, le montage et démontage d'échafaudages, l'entretien de bâtiments et même le lavage des vitres de certains hauts immeubles. Le responsable nous explique l'avantage d'utiliser ces hélicoptères, plus rapides et plus fiables que la grue.

Rebecca devant un appareil d'Helifirst. © PCB
Encore quelques mètres et nous rejoignons Rebecca, dans le hangar d'Helifirst, une compagnie qui travaille pour la télévision (ci-contre). 85% des reportages en direct sont faits par eux, notamment "la Carte aux trésors" que certains d'entre vous suivent certainement sur France 3. 

Rebecca termine cette visite en nous parlant de ces 13 ruches, installées sur l'héliport, à l'abri de la piste et des hangars, bien sûr. Notre maire, M. André Santini, en est le parrain. Et c'est avec une petite boîte de pastilles au miel qu'elle offre à chacun d'entre nous, que nous quittons cet héliport, avec la promesse de pouvoir un de ces jours découvrir ces abeilles volantes.

Un grand, grand merci à tous pour cet après-midi fantastique. PCB.

La visite terminée, on quitte l'héliport de Paris-Issy. © PCB

13 mars 2023

Napoléon, Millau, Issy… et le Gâteau à la broche !


Le Gâteau à la broche. © PCB
Le week-end dernier (11-13 mars 2023), se tenait sur la place de l'Hôtel de Ville un marché de producteurs, petit mais… goûteux. Parmi les exposants, la Maison Alibert et son historique Gâteau à la broche (ci-contre), confectionné et cuit devant nous. 



La confection en direct. © PCB
La pâte est versée couche après couche sur un moule conique, accroché à la broche, tournant sur un feu de bois (à droite). À chaque tour, une louche de pâte est versées sur le cône (ci-dessous)… Un vrai délice, pour cette recette qui a traversé les âges ! 



Pourquoi historique ? Parce que ce gâteau fut inventé dans les cuisines du roi de Prusse Frédéric Guillaume III et rapporté par l'empereur Napoléon Bonaparte après sa victoire à Iéna le 14 octobre 1806.

Un tour, une louche de pâte.© PCB

Pourquoi dans la ville de Millau ? Après sa victoire à Austerlitz l'année précédente, Napoléon décida que le jour de son anniversaire, le 15 août, deviendrait fête nationale. Millau, cette commune de l'Aveyron, applaudit cette décision et créa même ce jour-là la Saint-Napoléon, célébrée pour la première fois en 1806 dans la liesse avec feux de joie, fanfares, bals publics… et délicieuses pâtisseries dont le célèbre Gâteau à la broche.

Les grognards, 26 sept. 2015
au Musée d'Issy. © A. Bétry


Pourquoi Issy-les-Moulineaux ? Issy a fêté il y a quelques années le passage des troupes napoléoniennes dans notre commune avec, pour les Journées du patrimoine du 20 septembre 2015, l'historien Alain Pigard et les grognards du 16e régiment d'infanterie légère (ci-contre) http://www.historim.fr/2015/09/succes-des-grognards-et-dalain-pigeard.html. C'était après la défaite de Waterloo, les derniers combats entre la France et la Prusse eurent lieu à Issy et dans ses environs le 3 juillet 1815. http://www.historim.fr/2015/06/3-juillet-1815-la-fin-des-cent-jours.html

Alors, si vous n'avez pas eu la chance de venir sur la place de l'Hôtel de Ville ce week-end de mars, vous pouvez vous rendre sur le site de la Maison Alibert (ci-dessous) : https://maisonalibert.com/     PCB

La Maison Alibert, de passage à Issy-les-Moulineaux,
11-13 mars 2023. © PCB

9 mars 2023

10 mars 1962 - attentat OAS (?) à Issy. Un Isséen témoigne

Gilles Dutertre, Isséen de ses 6 mois à 18 ans, fut témoin de l'attentat qui, le 10 mars 1962, toucha notre commune d'Issy-les-Moulineaux. Dans un article du 9 mars 2012 publié sur le site http://www.historim.fr/2012/03/10-mars-1962-attentat-oas-issy.html, Historim rappelait le contexte et les circonstance de cet attentat qui a secoué le quartier de la Salle des Fêtes (25 avenue, Victor-Cresson). Voici son témoignage, fort intéressant.

Gilles à l'Ecole Anatole France. © Coll. privée

Rappelons que la guerre d'Algérie durait depuis 1954. Le 8 janvier 1961, un référendum avait approuvé à 75 % l'autodétermination de ces départements d'Afrique du Nord ce qui, pour les partisans d'une Algérie française, était inacceptable. En février, à Madrid, se créa l'OAS (Organisation Armée Secrète) autour du général Salan, de Pierre Lagaillarde et de Jean-Jacques Susini. Après l'échec du putsch d'Alger du 22 avril 1961, la violence aveugle éclata des deux côtés de la Méditerranée et les attentats se succédèrent dans un climat de terreur.

Salle des fêtes après guerre. 
J'habitais au 3e étage du 26, allée Hoche et il n'y avait que le bureau de poste entre la Salle des Fêtes - aujourd'hui le PACI-Charles Aznavour -  (ci-contre) et nous.

Ce 10 mars 1962, un peu après 8 hje m’apprêtais à partir au lycée Michelet, mon père était encore à la maison, et ma mère faisait sa toilette dans la cuisine. A 8 h 10 retentit une énorme explosion et toutes nos vitres volèrent en éclat. La première réaction de mon père fut de penser que c'était le chauffe-eau qui avait explosé ! Il s'est précipité dans la cuisine en criant « Tu es blessée ? Tu es blessée ? ». Heureusement, les rideaux avaient empêché que les éclats de verre ne soient projetés et ne blessent ma mère [qui nous avait raconté ses souvenirs : http://www.historim.fr/2016/11/mon-quartier-avant-guerre-souvenirs-de.html]. 

Dans l’appartement mitoyen, chez mes grands-parents, la vasque du lustre était tombée sur la table, sans se briser. Lorsque, ultérieurement, l'expert de l'assurance passera, il déclarera que, comme la vasque s'était désolidarisée mais non cassée, elle ne serait pas remboursée…

Les restes d'une des voitures.  © XDR

Une camionnette Estafette piégée avait explosé devant la Salle des Fêtes où se tenait le congrès du Mouvement de la Paix, abimant les voitures garées à côté (ci-contre) et faisant trois morts (deux gardiens de la paix et le vaguemestre du séminaire) et 47 blessés dont cinq écolières. 

De la fenêtre (sans carreaux) de la cuisine, nous voyions de nombreux employés de la Poste sortant dans la cour, couverts de sang. Le gouvernement s'empressa d'accuser l'OAS, notamment la branche d'André Canal, dit le Monocle. Celui-ci niera jusqu'à sa mort, allant même jusqu'à accuser les fameux barbouzes.

Ce matin-là, je suis malgré tout allé au lycée. Exceptionnellement, mon père m'a accompagné jusqu'à la station de métro Mairie d'Issy. Pour ce faire, il fallait passer à quelques mètres du lieu de l'explosion. Soixante ans après, j'ai toujours la vision d'une chaussure de femme, remplie de sang, sur le trottoir. Quand on a 13 ans, ça marque. Mais, à cette époque-là, il n'y avait nulle cellule psychologique pour nous assister …  Gilles Dutertre

5 mars 2023

Le Père Charles Bonnet - que de bons souvenirs !

Le Père Charles Bonnet, né le 17 juillet 1936, à Nantes, est décédé le 18 janvier 2023. Il avait 86 ans.
Historim avait fait sa connaissance il y a quelques années, le 16 mars 2011 pour une conférence, suivie le 10 décembre 2011 par une visite 
privée du Séminaire Saint-Sulpice et de la Solitude, le foyer de retraite des sulpiciens aujourd'hui transformé en une partie de l'hôtel grand luxe avec spa, jardin potager et verger : le Domaine de la Reine Margot.

Le Père Bonnet, Issy, 10 décembre 2011. © A. Bétry
Avant d'être le Supérieur du séminaire Saint-Sulpice, le Père Bonnet, ordonné prêtre en 1962, a été professeur au petit séminaire de Couëts (Loire-Atlantique), puis au Bénin, avant de rejoindre le séminaire Saint-Sulpice. Pour peu de temps puisqu'il repart en Afrique de 1973 à 1983.
De retour en France, il devient, en 1983, le supérieur du Séminaire Saint-Sulpice, puis du séminaire Saint-Irénée de Lyon.

Enfin, en 2005, il s'installe à la Solitude à Issy. Il y restera jusqu'en 2016, date à laquelle il entre à la Maison Marie-Thérèse, boulevard Raspail, à Paris, où il décèdera.

Une belle pensée pour cet homme gai et chaleureux qui inaugura les visites et les conférences organisées par notre association Historim tout juste créée, en décembre 2010 ! PCB

3 mars 2023

Réponse - Une farandole de chevreuils

Vous avez trouvé ? Ces chevreuils particulièrement délurés se trouvent en haut du mur d'une maison située à l'angle de la rue Danton et de la rue du Gouverneur Général Éboué, dans le quartier Val de Seine/Les Arches.


Mais pourquoi des chevreuils à Issy-les-Moulineaux ? 
Il pourrait s'agir ici, vu la forme des bois, de la race du Capreolus capreolus, l'espèce de chevreuil européen, vivant notamment en France… et dans les forêts proches d'Issy où chassèrent plusieurs grands noms de l'histoire de France, tels le roi Louis XV, le cardinal de Fleury ou le Grand Conti. 

Merci à Denis pour cette étonnante découverte. PCB

1 mars 2023

Jeu - Une farandole de chevreuils

Il va faire beau cette dernière semaine de vacances de février, alors partez le nez en l'air pour découvrir où l'on peut bien trouver ce troupeau de chevreuils qui a sauté à l'œil de notre Historimien et trésorier Denis.

Réponse le 3 mars, 18 h.

25 février 2023

Biltoki - Les Halles d'Issy : une visite historique… et gourmande

Biltoki - Les Halles d'Issy, 1 rue Rouget de Lisle. © PCB

Vous étiez nombreux en cet après-midi ensoleillé du 24 février à découvrir au côté de notre Historimien Florian (ci-dessous) ces Halles gourmandes, au nom évocateur. "Biltoki" en basque signifie, en effet, "l'endroit qui rassemble". 

Rivets et décorations. © PCB
Florian nous entraîne à la découverte de cet édifice tout en fer et en verre : à l'intérieur mais surtout à l'extérieur. Sa superbe et très harmonieuse structure à poutres et poteaux métalliques laissée apparente est bien mise en valeur. 

Florian et nos Historimiens devant la halle. © PCB

On peut ainsi admirer tout à loisir le magnifique travail d’assemblage des pièces, caractéristique 
de l’époque : par rivetage.

On ne dénombre pas moins de 16 000 rivets posés à chaud à intervalles réguliers ! Et de décoration (ci-dessus).

C’est en effet à l’époque de la construction du bâtiment, voire dès les décennies 1870 et 1880, que l’architecture métallique prend véritablement son essor, notamment dans le secteur industriel. Le recours au métal permet de libérer de larges surfaces au sol et d’assurer un éclairage naturel maximum, ainsi qu’une aération optimale des espaces. 


Parallèlement une nouvelle esthétique se fait jour. Cette vaste halle en est un bon exemple. Le rez-de-chaussée, très haut, donne une réelle monumentalité à l’ensemble. De même un soin particulier a été apporté au traitement du fronton nord où une série de hautes et étroites baies jumelles en plein cintre est surmontée d’une sorte de corniche à modillons délimitant un tympan vitré. La référence à l’art roman s’impose, tandis que plus généralement sur les autres façades, le rythme des ouvertures rappelle les principes d’un classicisme réadapté. 

Vaste espace intérieur. © PCB
Puis nous voici à l'intérieur. Une fois encore nous pouvons admirer ces barres de fer si typiques du style Eiffel et ce vaste espace (ci-contre) ouvert aux commerçants : on y trouve des fruits et légumes, de la volaille, une rôtisserie, un fromager (meilleur ouvrier de France), une poissonnerie, sans oublier la boulangerie et la pâtisserie…  Il y a aussi des  restaurants où l'on peut partager en toute convivialité un couscous, des tapas, des pizzas…

Et, surtout, nous avons la chance d'être reçus par l'un des responsables de Biltoki qui nous raconte l'histoire de cette société, créée à Anglet, sur la côte basque, en 2015 par les trois frères Alaman et leur cousin. En quelques années, les Halles Biltoki s'installent un peu partout en France, comme ici à Issy-les Moulineaux, avec toujours le même objectif : partager dans une halle conviviale. 

Nous profitons de la salle de réunion de l'entreprise Biltoki, aimablement mise à notre disposition en bas, pour découvrir, à travers des documents présentés par Florian, l'histoire de cette halle avant qu'elle ne trouve sa place ici, face aux locaux d'Orange - à qui elle appartient d'ailleurs. 

L'emplacement de la halle historique (en rouge) sur un plan de 1900. 

Le terrain, situé à l’une des entrées principales de la commune au débouché d’un pont sur la Seine, a d’abord été acquis, en 1895-1896, par la Compagnie Électrique du Secteur de Ia Rive Gauche (ci-dessus et ci-dessous)

La halle vers 1916, propriété alors du Secteur de la Rive Gauche.

Vingt-cinq ans plus tard, le 12 avril 1920, elle le revend à une entreprise qui travaillait essentiellement pour la Défense nationale : la Métallurgie franco-belge. Celle-ci y installe une usine de transformation des métaux (fonderie de cuivre, laminoir). 
À Ia suite de la fermeture de l’usine en 1981, le site, passé aux mains d’une société immobilière, est entièrement rasé à l’exception de deux halles reconverties en espace de bureaux pour la fameuse agence de communication RSCGFinalement une seule sera conservée, récemment réaménagée par la société Orange dont le nouveau siège, baptisé « Bridge », se trouve juste à côté, et confiée à l'entreprise Biltoki (ci-dessous).

Biltoki, la convivialité dans une halle historique. © PCB

La qualité de cette mise en œuvre laisse supposer une signature célèbre. L’historiographie traditionnelle mentionne même le nom de Gustave Eiffel. Mais cette attribution n’a pas pu être vérifiée. 
Aujourd’hui pour les spécialistes des constructions métalliques du XIXe siècle, ce modèle est plutôt à rechercher du côté de Pierre-François Joly (constructeur des Halles de Paris et des gares de l'Est et de Montparnasse) ou d'Armand Moisant (constructeur du Bon Marché, du Grand Palais et de la gare de Lyon). Une affaire à suivre donc avec intérêt… Mais l'architecture de fer et de verre n'en reste pas moins exceptionnelle (ci-dessous) !

Vue de l'intérieur, 1 rue Rouget de Lisle. © PCB

Un grand merci à notre guide et historien Florian. Et à l'équipe de Biltoki-Les Halles d'Issy. PCB

22 février 2023

Biltoki, les Halles d'Issy : une architecture de style Eiffel

Avant que les Historimiens découvrent ce vendredi 24 février après-midi, au cours d'une visite privée, cette magnifique Halle inaugurée dans le quartier Val-de-Seine en décembre 2022, revenons sur l'architecture de ce bâtiment.

L'entrée vitrée, vue de l'intérieur.
L'inscription "Biltoki Les Halles d'Issy" se lit à l'envers

Cette structure métallique de style Eiffel, qui mesure environ 100 mètres de long sur 14 de large, haute de 11 mètres, se trouvait à la fin du XIXe siècle sur le quai d’Issy (de nos jours, au 103 quai du Président Roosevelt). Elle avait à l’origine une vocation industrielle avant de se transformer au siècle dernier en immeuble de bureaux. En 2011, on décide de garder la halle dont la charpente métallique avait besoin de rénovation. Celle-ci, une fois démontée a été protégée contre la corrosion et repeinte en gris. 

Le démontage (ci-dessousmontre la charpente métallique avec des fermes à double pente qui repose sur des piliers eux-mêmes sur des pannes sablières. Au loin, la tour de TF1 à Boulogne-Billancourt se détache sur le ciel. 


Le démontage de la Halle.

Tous les éléments du puzzle furent réunis quelques années plus tard sur un emplacement proche du lieu originel, le long de la rue Rouget de Lisle, entre ligne de tram et quai de Seine. Cette halle, remontée (ci-dessous), est juxtaposée au nouveau siège social d’Orange dont l’architecte est Jean-Paul Viguier.

Sur la gauche, on aperçoit les bâtiments d'Orange.

En juin 2022, la réception de la structure rénovée se fit en présence de Monsieur André Santini, Maire et Ancien ministre, de l’architecte et des représentants des entreprises partenaires de l’aménagement de la halle transformée en Biltoki-Halles d’Issy. Les aménagements des deux niveaux ont été réalisés en quelques mois juste avant l’inauguration officielle en décembre 2022. Aujourd'hui, les Halles d'Issy sont gérées par l'entreprise basque Biltoki, un nouvel espace de rencontres pour gourmets que vous allez découvrir ce vendredi en compagnie de notre Historimien Florian. 
Texte et photographies :  P. Maestracci

21 février 2023

Réponse - Une sculpture tout en inox

Alors, vous avez trouvé où l'on peut admirer, dans Issy, cette sculpture, son auteur et son nom. Il vous faut trois réponses !

1. Le lieu

Cette sculpture non figurative se trouve à l'angle des rues des Acacias et du Gouverneur Général Éboué, près de l'école maternelle Claude Boujon (ci-dessous), dans le quartier Centre Ville/Corentin Celton/ Les Varennes.

2. Le sculpteur

Il s'agit de Jac Adam (1918-2003), artiste peintre… et sculpteur, qui dirigea le Conservatoire municipal d'Issy-les-Moulineaux, tout en y donnant des cours, de 1966 à 1987. Il débuta dans le Pas-de-Calais, puis partit à Tournai en Belgique, avant de terminer son cursus, en 1939, à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il réalise sa première grande exposition de peinture en 1950 à Lyon. Il est beaucoup plus connu pour ses peintures que pour ses sculptures.

3. Le nom 

Jac Adam donna à  cette sculpture le nom de  : "Le grain qui germe" renvoyant symboliquement à l'éducation des enfants… et à l'école maternelle Claude Boujon. Il aimait dire : "La vraie création se produit sans effort… c'est un état de liberté absolue".

"Le grain qui germe", de Jac Adam, devant l'école Claude Boujon
d'Issy-les-Moulineaux. © PCB
À noter que Jac Adam participa en 1983 à l'exposition "Peinture-Sculpture" au Musée de la carte à jouer d'Issy-les-Moulineaux. PCB


17 février 2023

Jeu - Une sculpture tout en inox

Voici les vacances et l'occasion de partir en famille le nez en l'air à la découverte de nouvelles curiosités dans les rues d'Issy. 
Alors commençons par cette magnifique sculpture au milieu des fleurs. Il vous faut trouver le lieu, le nom et l'auteur… Bonnes recherches. PCB

© PCB
Réponses le 21 février, 18 h.

12 février 2023

Bruno Jarry, directeur du CLAVIM

Place maintenant à Bruno Jarry, le directeur général du CLAVIM, qui, lui aussi, insiste sur l'originalité de cette structure. 

Qui est Bruno Jarry ?

Bruno a été élève à Courbevoie dans une école dont les activités périscolaires étaient sous l’autorité de Messieurs André Santini, Maire-adjoint à la Culture, et Jean-Pierre Bourdon Directeur. Bruno Jarry fait des études de philosophie et admire d’abord Descartes, Nietzsche puis Levinas Derrida et Ricoeur. 


Bruno Jarry aux 4O ans du CLAVIM. © PCB
Sa première expérience professionnelle est l’encadrement d’un séjour de vacances d’enfants, ce qui l’encourage à rester dans ce secteur de l’animation. Il n’arrête pas, depuis, de compléter sa formation en management des associations et il devient auditeur de l’Institut des Hautes Études de la Sécurité et de la Justice ainsi que du cycle des Hautes Études de la Culture au Ministère de la Culture. 

Il travaille au CLAVIM depuis 1989, sous la direction de Jean-Pierre Bourdon, avant de le remplacer en 2001 tandis que celui-ci en reste membre encore dix ans. Bruno Jarry poursuit l’œuvre de son mentor et la fait évoluer en permanence sous l’impulsion des élus et avec l’aide de ses collaborateurs. Pour lui, le CLAVIM est une structure originale et innovante comme « un archipel ». Et voici pourquoi.

 

L'originalité 

C’est une « structure intergénérationnelle avec trois axes majeurs : animationprévention et culture qui s’interpénètrent ». L’animation repose sur les accueils de loisirs et les maisons de quartier sans omettre les séjours de vacances. La prévention accompagne les adolescents rencontrant des difficultés et des parents préoccupés par les comportements de leurs enfants. La culture prend des formes plurielles avec un tiers lieu culturel avec Le Temps des Cerises, les musiques amplifiées au Réacteur, la Philosophie et la Poésie à l’Espace Andrée Chedid et le Cinéma d‘animation à la halle des Épinettes. Quelques exemples parmi beaucoup d’autres : les ateliers d’écriture de poésie, l’aide aux jeunes musiciens en émergence, les contes à l’atelier Janusz Korczack.


Bruno Jarry dans la salle d'exposition de l'Espace Andrée Chédid. © P. Maestracci
 
Les principes fondamentaux de cette action sont ambitieux : « Favoriser l’accueil inconditionnel de l’autre, centré sur le lien social », « Développer la culture humaniste », « Faire confiance, favoriser la capacité d’apprendre et l’esprit critique, la créativité, la générosité du cœur ». Il faut « aller chercher des expériences » pour s’en inspirer comme celle de Catherine Dolto en 2014 pour créer L’Aparté ou faire appel à des poètes et des philosophes pour l’Espace Andrée Chedid qui, en janvier, présentait un atelier d'arts plastiques sur le thème de la Nature (ci-dessus).

Le public concerné est celui de tous les Isséens, des bébés aux aînés. S’il y a environ 7 500 adhérents, le public est infiniment plus nombreux et difficile à chiffrer ! 

 

Les structures

La structure la plus symbolique de l’approche du CLAVIM est celle de l’Espace Andrée Chedid rénové par l’architecte Pierre Louis Faloci en lien étroit avec la ville et le CLAVIM. Ce projet a particulièrement passionné Bruno Jarry. Cet endroit abrite plusieurs structures comme l’Aparté, une halte-garderie, un centre de soins pour adolescents (CASA), la Maison des Adolescents des Hauts-de-Seine, l’Espace Parents-Enfants sans oublier des permanences spécialisées. Y sont aussi proposés des ateliers et des conférences sur la poésie, la philosophie, l’éducation, les sciences. (60, rue du Général-Leclerc, (01 41 23 82 82 et espace-andreechedid@ville-issy.fr). Les autres structures sont réparties dans toute la ville : les Accueils de Loisirs, l’Espace Jeunes Anne Franck, les maisons de quartier, le Réacteur, la Halle des Épinettes, le Réseau Issy Nature, les structures de prévention, de médiation et de soutien à la parentalité.


Le Temps des Cerises, un espace de convivialité au Fort. © A. Bétry

Mais il existe également des activités hors les murs comme « la rue des enfants » au pied des immeubles et dans les cours de récréation ou l’accueil de médiation nomade (véhicule qui stationne allée Sainte-Lucie). En outre, il faut signaler l’originalité du tiers-lieu culturel et éducatif que constitue Le Temps des Cerises au Fort (ci-dessus). C’est une médiathèque, une mangathèque, une salle multimédia, des ateliers artistiques, en lien avec l’archéologie, etc. 

Pour assumer toutes ces activités, il y a « l’équivalent de 220 emplois à plein temps » regroupant des personnels occasionnels et permanents.

 

Les défis du CLAVIM

Il convient, dans le sillage des droits culturels de renforcer la participation afin  « de mieux associer les Isséens à la programmation en respectant la diversité culturelle. »

De plus, « un projet de nouvelle structure est en cours d’élaboration autour de la biodiversité et des sciences participatives » dans les domaines de la biodiversité et de l’astronomie avec le futur centre socio-culturel des Épinettes.

Le projet de centre culturel Georges Dumézil devrait explorer les impacts des croyances et du sacré dans les sociétés humaines d’hier et d’aujourd’hui.

Message de bienvenue à l'Espace Andrée Chedid. © P. Maestracci

Un grand merci à Monsieur Bruno Jarry qui, malgré son emploi du temps chargé, a réservé un certain temps à Historim pour expliquer et faire comprendre ce qu’est la spécificité du CLAVIM. 

Texte  P. Maestracci

 

7 février 2023

Alain Lévy, président du CLAVIM

Nous avons évoqué les 40 ans du CLAVIM, réunion à laquelle Historim a eu l'honneur d'être invitée (http://www.historim.fr/2023/01/les-40-ans-du-clavim.html), laissons place maintenant aux deux personnalités sans qui le CLAVIM ne fonctionnerait certainement pas aussi bien. Notre Historimienne Pascale a rencontré tour à tour Alain Lévy, le président, et Bruno Jarry, le directeur général.

Rappelons que le CLAVIM, créé en 1982 sur décision de Monsieur André Santini, Maire et ancien Ministre, est l’acronyme de Culture, Loisirs, Animations de la Ville d’Issy-les-Moulineaux. Cela permet d’imaginer l’étendue de ses activités avec toujours plus de projets innovants. C’est fort probablement une structure unique en France par la multiplicité des objectifs et le mode de fonctionnement. 

Qui est Alain Lévy ?

Monsieur Alain Lévy, élu depuis vingt-cinq ans, a eu et a encore de nombreuses responsabilités. Membre du Conseil de quartier Val-de-Seine et maire-adjoint délégué à la Communauté juive, il est également en charge de la Jeunesse et de la Famille. A ce titre, il est le président du CLAVIM depuis 2020 dont il était administrateur depuis 2001. 


Alain Lévy dans son bureau au 1er étage de l'Hôtel de Ville.
© P. Maestracci
Le CLAVIM s’occupe de « ce qui concerne la jeunesse, la famille (Espace Andrée Chedid) et les Maisons de quartier : activités périscolaires dans les écoles (matin, midi et après-midi), les centres de loisirs (le mercredi) et les centres de vacances. » 

Les lieux 

L’Espace Anne Franck « offre un guichet unique et une aide individualisée » aux jeunes de 18 à 25 ans : santé, orientation, travail.

L’Espace Andrée Chedid est un lieu dédié à la famille et à la culture. C’est aussi « un centre d’expérimentation pour la France entière » pour la parentalité. De nombreuses associations y sont présentes pour ce qui concerne la prénatalité, la naissance, les liens parents/enfants, les adolescents. De plus, c’est un centre culturel dédié à la poésie et à la philosophie décliné par des expositions et des conférences. Il n’y a « pas de parti pris dans la discussion ; aucun sujet n’est tabou ».


La Halle des Épinettes.  © XDR

L’atelier Janusz Korczak est consacré au théâtre et la Halle des Épinettes (ci-dessus) au cinéma. Chaque mois, un film sélectionné par les jeunes est présenté avec un débat.

Les Maisons de quartier proposent de l’aide aux devoirs, des spectacles gratuits pour les enfants ainsi que des activités variées pour les adultes.

 

Deux conseils existent 

 Le CCJ (Conseil Communal de la Jeunesse) pour les 11-18 ans est « une véritable école de la démocratie et de la citoyenneté ; son engagement est d’être citoyen et républicain. » De nombreux partenariats ont été noués tels le camp des Mille ou la Maison Anne Franck.

Certains jeunes sont d’ailleurs devenus « des ambassadeurs du vivre ensemble et de l’idéal républicain. » Des sorties mémorielles sont organisées tout au long de l’année : Verdun, Caen, Musée de la Grande Guerre (Seine-et-Marne), Colombey-les-Deux-Églises, Auschwitz.


Tableau présenté lors des 40 ans du CLAVIM. © PCB

Le CLJ (Conseil Local de la Jeunesse) est composé de volontaires adultes pour élaborer des projets mais également pour écouter et conseiller les Isséens de 18 à 25 ans qui peuvent, par exemple, rencontrer de gros problèmes.

Enfin, le CLAVIM a un partenariat avec les Relations extérieures de la Municipalité pour envoyer des jeunes en séjour dans nos villes  jumelées : voyages en Arménie, Corée du Sud, Israël et Togo.

 

Le CLAVIM et les vacances

Le CLAVIM envoie des jeunes en centres de vacances en février (dans les Alpes), en avril et en été avec quelques innovations comme les vacances apprenantes en anglais en Bretagne. 

La sécurité des enfants est primordiale. « On fait très attention à nos enfants en assurant la sécurité. Trains et avions sont privilégiés par rapport aux cars. » Il s’agit au cours de ces séjours de « permettre à nos jeunes de découvrir la vie en communauté et de vivre ensemble, entre jeunes, avec des activités sportives et des soirées. » 


Photo présentée lors des 40 ans du CLAVIM. © PCB

Il existe aussi un séjour pour les 12-14 ans, consacré aux fouilles archéologiques dans les Marches (en Italie, près de Macerata) ; une tombe y a même été découverte il y a quelques années !

Si les portables sont interdits dans les centres, les familles sont informées par visioconférence ou par réseaux sociaux. 

En outre, l’obstacle financier n’est jamais un frein car « aucun enfant n’est privé de cantine ni de centre de loisirs ni de vacances. On trouve toujours une solution. »

Les projets

Trois journées d’études sont organisées en 2022 et 2023 dans le cadre des quarante ans du CLAVIM afin « de se positionner sur la culture, la parentalité, l’écologie et préparer le CLAVIM de 2030. Que peut-on faire de plus pour nos Isséens, nos familles et nos enfants ? »

Autre projet avenue de Verdun, le centre culturel Georges Dumézil sera chargé de « favoriser le vivre ensemble avec les réalités du quotidien, [ce sera] un lieu ouvert à toutes les religions dans un lieu laïque pour discuter de théologie. » 


Un grand merci à Monsieur Alain Lévy qui a accepté de témoigner avec conviction et émotion. Ce qui le touche le plus dans son rôle au sein du CLAVIM, « ce sont les larmes des enfants [au retour des séjours] parce qu’ils se séparent de leurs camarades. Ce sont des amitiés qui se créent. » 

Prochain rendez-vous, le 12 février, 18 h, avec Bruno Jarry.


Texte P. Maestracci

2 février 2023

Hommage à Jean-Baptiste Merlino

J.-B. Merlino © P.Maestracci

L'artiste isséen Jean-Baptiste Merlino, bien connu des habitants de la ville, est décédé le 30 janvier 2022. Historim lui avait consacré plusieurs articles.

Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c'est que l'on peut admirer trois de ses aquarelles sur l'une des plaques du parcours de l'île Saint-Germain, pas encore inauguré mais que vous pouvez d'ores et déjà découvrir. En effet, à l'angle de la rue du Bas-Meudon et de l'allée Sainte-Eudoxie, sur la plaque intitulée "Des petits métiers d'autrefois" (ci-dessous), le rémouleur, le livreur de charbon et le vendeur de chiffons, de ferraille et de peaux sont signés Jean-Baptiste Merlino.

En regardant de plus près les 8 plaques disposées côté habitation d'un bout à l'autre de l'île, vous pouvez découvrir en bas à gauche le logo d'Historim, entre celui de la Ville et celui du Conseil de quartier ! PCB.

27 janvier 2023

Silence ! On a tourné à Issy en 2022 !

L’année 2022 a été bien chargée à Issy-les-Moulineaux pour les caméras, les stars du grand écran et les cinémas de quartier…

Affiche du film L'événement. © XDR
On a vu la consécration d’une nouvelle comédienne pleine de talent et Isséenne de surcroît. Il s’agit de la jeune
Anamaria Vartolomei qui a remporté le César du meilleur espoir féminin pour sa participation au film L’événement (ci-contre). Ce César lui a été remis le 25 février 2022 à l’occasion de la 47e cérémonie des Césars. 
Pour ce film, en 2021, le Lion d’or de la Mostra de Venise lui avait été remis. Pour en savoir plus https://urlz.fr/kro4Le Point d’Appui l’avait mise à l’honneur dans les numéros d’avril et de septembre.

Niveau prise de vues, fin juillet, Nicolas Sirkis, chanteur du groupe Indochine et Moby (Richard Melville Hall) se sont appropriés les quais de Seine (quai de la Bataille-de-Stalingrad) pour tourner leur clip This Is Not Our World (ci-dessous), à hauteur de l’esplanade du Foncet. Un clip très engagé et d’actualité.

Nicolas Sirkis tourne sur les quais de Seine. © Issy.com

Les Bodin’s, quant à eux, ont tourné une courte séquence à la station des Moulineaux du T2. Celle-ci a été diffusée le 8 octobre sur France 2 dans l’émission Sketch Story (ci-dessous).

Les Bodin's à la  station des Moulineaux du T2.

Le 7 septembre, le complexe UGC du Cœur de Ville a ouvert ses portes (ci-dessous). 7 salles de 115 à 276 places pour la plus grande ont accueilli le public. Au 16 janvier, une moyenne de 2 000 entrées par semaine a été enregistrée. Le film Avatar a, quant à lui, reçu la visite de 8 848 spectateurs et il est toujours à l’affiche. 

Entrée du complexe UGC en Cœur de Ville d'Issy. © M. Julien

Le cinéma d’Issy, lui, n’est pas en reste. Il revoit sa programmation avec des films d’Art et d’Essai et grand public ; chaque dimanche du mois, un film pour les tout-petits à voir en famille. Le 8 décembre, Yann Arthus-Bertrand y est venu présenter son dernier documentaire Legacy, notre légende et débattre avec le public.  



 Quant à la télévision, un nouveau quartier a rejoint l’Hôtel de Ville et Corentin-Celton pour les reportages des JT, il s’agit bien sûr de Cœur de Ville qui a été tout de suite adopté. Qu’il s’agisse de TF1, France TV et BFM TV, l’on a pu remarquer ces derniers temps, dans les diverses interviews, les deux promenades caractéristiques qui traversent l’ensemble. Michel Julien