31 mai 2024

Place Paul-Vaillant-Couturier à Issy-les-Moulineaux

Cette place, bien que très fréquentée, est peu connue car son nom est souvent supplanté par celui de Corentin Celton. Elle fut créée en 1852 sous le nom de place Voltaire sur laquelle fut construite la première mairie isséenne connue et qui fut utilisée de 1857 à 1895. 
Dans les années trente, l’école de garçons sur la place fut reconstruite et la station de métro des Petits-Ménages apparut en 1934 lors du prolongement de la ligne 12 au-delà de la porte de Versailles. En 1937, la place prend son nom actuel de Paul-Vaillant-Couturier. Ce membre du Parti Communiste Français et rédacteur du journal L’Humanité vient de mourir ; la municipalité communiste de Victor Cresson décide alors de perpétuer sa mémoire.
En 1945, l’hospice des Petits-Ménages et la station de métro prennent le nom de Corentin Celton, résistant qui travaillait aux Petits-Ménages et fut fusillé en 1943 au Mont-Valérien. 


Place contemporaine.
Ci-dessus, la place est au carrefour du boulevard Gambetta (percé en 1880) à gauche et la rue Renan.
Au premier plan sur la place, l’arrêt du Tuvim est proche de la « colonne Morris » contemporaine devant un kiosque à journaux, le seul du quartier.
Tout à droite, le bar-brasserie Le Café Français déploie ses stores rayés au rez-de-chaussée de l’immeuble Belle Époque. C’est un lieu de rencontre incontournable du quartier. L’immeuble contemporain qui le jouxte a remplacé l’école Voltaire déplacée rue Maurice-Champeau. Au fond, le parvis Corentin-Celton se trouve devant les bâtiments de l’hôpital.

Au début du XXIe siècle, la place fut transformée avec la suppression de l’école et la petite rue pour en faire un espace piétonnier. L’hôpital Corentin-Celton a été complètement reconstruit avec deux ailes parallèles de part et d’autre du jardin et un passage sous le parvis Corentin Celton. L’entrée de l’hôpital est décalée vers le passage Sténon. La place et le parvis sont utilisés trois fois par semaine pour un marché en plein air, des manifestations comme des cérémonies militaires ou les structures d’un jour d’Éducap City par exemple.
 
Ci-contre, la place avec vue vers la rue Renan et le boulevard Voltaire (percé en 1867).
Au premier plan, la sortie de la station Corentin Celton de la ligne 12. Sur la droite, un arrêt de bus très fréquenté avec plusieurs lignes (126, 189, 394 et N62). L’immeuble à l’angle de la rue Renan et du boulevard Voltaire date aussi de la Belle Époque.
Texte et photographies : P. Maestracci 

26 mai 2024

JO 2024 à Issy - la flamme olympique

La flamme est partie d'Olympie, en Grèce, une tradition qui apparaît pour la première fois en 1928 pour les JO d'Amsterdam. La cérémonie, organisée par des femmes, jouant le rôle des prêtresse, se déroule dans le temple d'Héra (ci-dessous).

Cérémonie de la flamme dans le temple d'Héra, à Olympie. 

En ce 16 avril 2024, la flamme est allumée à l'aide des rayons du soleil. C'est la nageuse française Laure Manaudou (ci-contre), triple médaillée olympique, qui est la première Française à porter cette torche, l'œuvre du designer français Mathieu Lehanneur.

Laure Manaudou.
Après un passage en Grèce, la flamme monte à bord du trois-mâts historique, le Belem, mis à l'eau le 10 juin 1896 à Nantes. Direction Marseille. Escortée par plus d'une centaine de bateaux, c'est le 8 mai, devant plus de 200 000 spectateurs et 1 milliard de téléspectateurs, que 
le Belem accoste sur le port de Marseille (ci-dessous), salué par la patrouille de France.

Le Belem à l'entrée du port de Marseille.

La patrouille de France dans le ciel de Marseille.

Et qui descend du Belem, la torche à la main ? Qui est le porteur de la flamme sur le sol français ? Florent Manaudou (ci-dessous), le frère de Laure, lui aussi nageur et quadruple médaillé olympique. 

Florent Manaudou.

La flamme est en France maintenant… et passera par Issy-les-Moulineaux le 24 juillet. Alors, ne ratez pas ce rendez-vous historique ! On vous en reparlera.   PCB


21 mai 2024

L'atelier rouge isséen de Matisse à la Fondation Louis Vuitton

Depuis qu'elles ont quitté l'atelier de Matisse (ci-dessous) dans sa villa du 92 avenue Charles-de-Gaulle,  à Issy-les-Moulineaux, les œuvres contenues dans celui-ci, sont pour la première fois présentées à la Fondation Louis Vuitton.

La maison de Matisse, avenue Charles-de-Gaulle, à Issy. © PCB

L'atelier de Matisse peint par C.M. Burgun

Peintures, sculptures et objets y sont représentés dont le célèbre "Atelier rouge" célèbre chef-d'œuvre de 1911 (ci-dessous). 

L'Atelier rouge de Matisse

L’exposition « Matisse, L'Atelier rouge » est issue d’une exposition conçue par le Museum of Modern Art, New York, et le SMK– Statens Museum for Kunst, Copenhague.

L'exposition se tient à la Fondation Louis Vuitton (ci-dessous), 8 avenue du Mahatma-Gandhi, Paris 16e arrondissement, du 4 mai au 9 septembre 2024.     PCB

Une vue depuis l'intérieur de la Fondation Vuitton © PCB


17 mai 2024

Constant Pape

Visite privée historimienne

Le groupe est d’abord courtoisement accueilli par M. Denis Butaye, directeur du Musée qui fournit de précieuses informations sur l’exposition et les autres animations prévues jusqu’à l’été.

Accueil du Musée à l'exposition Constant Pape
Ensuite, Mme Charlotte Guinois, commissaire scientifique de l’exposition, présente celle-ci comme «  une invitation à une découverte de petits maîtres » dont Constant Pape est l’un des plus brillants représentants. La commune possède trois peintures léguées par Georges-Marcel Burgun ainsi que trois grands formats achetés par le maire Auguste Gervais et conservés à l’Hôtel de Ville.

Constant Pape est né à Meudon en 1865. Il veut se consacrer à la peinture et est influencé par les artistes Guillemet et Louis Français. Il expose au Salon des Artistes français de 1886 à 1920. Il s’installe avec son atelier à Clamart ; peintre, il est aussi restaurateur de peintures et « d’arts graphiques »; voire encadreur pour ses tableaux de petit format.
Dès l’entrée de l’exposition, son buste en plâtre, son portrait et des photos de famille permettent de mieux le connaître. Sa première œuvre (collection particulière) « baignée de lumière » date de 1890 et a comme motif un arbre couché. La série des pochades, peintures sur bois de 14 x18 cm, permet de voir la banlieue, y compris la crue de la Seine en 1910.
 


Charlotte Guinois, commissaire et guide de l'exposition.

Constant Pape a participé à plusieurs concours de décors de mairie comme celles de Vanves, Fresnes ou Noisy-le-Sec. Il fut finaliste mais sans gagner. Les thèmes sont souvent ceux de paysages.

Il peint plusieurs grands formats comme Paris vu de la butte des Moulineaux en 1897. On voit la Seine et l’ancien Trocadéro mais pas la tour Eiffel cachée par un arbre.

 L’exposition présente les trois grands formats, appartenant aux collections isséennes. Constant Pape a peint  la Vieille carrière à Issy-les-Moulineaux de 1905 (198 x 130) près de la Porte de Versailles où l’on extrayait la terre pour les « briques de Vaugirard. » La Seine à Issy-les-Moulineaux (167 x 212) date de 1907. Les Brillants à Meudon (210 x 173) de 1913 ont « un premier plan extrêmement fougueux ». Cette œuvre valut à son auteur la Médaille d’or du Salon des artistes français. L’exposition se termine avec La Fête à Meudon (1900, 73 x 80. donation Burgun) qui met en valeur le tir de chasse sur volatiles aux Jeux Olympiques de 1900 (en lien avec un stand de tir isséen pour des pigeons vivants...)
Un grand merci à Madame Guinois qui nous a présenté avec un grand professionnalisme chaleureux cette superbe exposition. Celle-ci sera prolongée à l’automne à Meudon.
Un catalogue commun présentant l’ensemble de l’œuvre de Constant Pape est déjà disponible à la librairie du Musée.     
P. Maestracci - (photographies A. Bétry)

13 mai 2024

Grands propriétaires et noms isséens

 Dès le Moyen Âge, on connaît le nom de riches propriétaires, nobles ou ecclésiastiques à Issy et aux Moulineaux.

Si certains noms subsistent, il faut reconnaître que c’est une minorité.
Commençons par les noms qui n’ont pas été retenus.
Le roi mérovingien Childebert 1er n’apparaît pas directement mais le nom de la rue Clotilde est celui de sa mère, épouse de Clovis. 

Bâtiment de l’entrée de la propriété des Conti. 
Actuelle Galerie d’histoire du 
Musée Français de la Carte à Jouer, 
rue Auguste-Gervais. 




Le nom des princes de Conti, branche cadette des Condé et des Bourbons est juste cité sur la plaque de la rue de la Glacière. C’était une grotte conservant la glace toute l’année pour les menus princiers. Elle dépendait de  la vaste propriété des Conti de 1699 à 1776, entre l’actuelle rue Auguste-Gervais et le parc Henri-Barbusse. Le financier Nicolas Beaujon possédait deux fiefs isséens (la Gentillesse et le Bois-Vert, nom d’un actuel chemin). Il fit construire une magnifique demeure (à l’emplacement de l’Hôtel de ville) avant de la vendre en 1784 pour acheter l’Hôtel d’Évreux (Palais de l’Élysée) et créer un hôpital à son nom à Paris, rue du faubourg-Saint-Honoré. Deux maréchaux d’Empire ont possédé des propriétés ; la Ferme aux Moulineaux appartint à Berthier, prince de Neuchâtel et de Wagram, et l’ancienne propriété de Beaujon à Mortier, duc de Trévise. La famille de Menou, comte d’Empire, acheta l’ancienne propriété de La Haye.


À l’inverse de ces noms oubliés, des rues et des bâtiments ont été choisis pour perpétuer le souvenir de grands propriétaires. La plus illustre des Isséennes, la Reine Margot a une rue à son nom depuis quelques années. Cette première épouse du roi Henri IV est venue à Issy en 1606 chez Jean de La Haye qui possédait le fief Vaudétard. Séduite par le terrain en face de la demeure de celui-ci, elle le lui acheta. Cette partie du fief correspond à l’actuel Séminaire Saint-Sulpice ainsi qu’au parc Saint Jean-Paul II. La rue Vaudétard se trouve à proximité. 


Cours de la Reine Margot. 

Les vantaux du porche (non visible) de l’église Saint-Étienne sur la gauche furent offerts par Louis XIV et sa mère, d’où les fleurs de lys gravées sur le bois. 

Au fond du cours, c’est l’entrée du Domaine de la Reine Margot, hôtel 5 étoiles et restaurant Marguerite 1606, références à la Reine et à l’année de sa venue à Issy.


Un peu plus loin sur les hauteurs, le cours de la Reine Margot (ancienne impasse Cloquet) fait ironiquement écho au Cours-la Reine créé en 1616 sur la rive droite de la Seine par Marie de Médicis, seconde épouse de Henri IV. 

Le nom de certaines familles existe encore dans les noms de la Villa Marguerite et de la rue Delahaye (famille qui a reçu la reine Margot).

Les noms de deux communautés ecclésiatiques sont mis en valeur. Childebert 1er donna à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés des terres du Quartier latin à Issy en 558, date de sa mort. L’île Saint-Germain en perpétue le souvenir. Les Chartreux, à qui le chanoine Jean de Meudon donna la Ferme au XIVe siècle, sont évoqués dans le nom d’écoles, d’un gymnase et d’une médiathèque entre le tram et le quai. La Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice hérita de l’ancien  domaine de la Reine en 1676 pour former de futurs prêtres, c’est l’actuel Séminaire Saint-Sulpice, rue du Général-Leclerc.

Texte et photographies : P. Maestracci

9 mai 2024

Drone de type Voisin : le premier vole en 1917.

Invention militaire dès le début et nommé UAV (Unmanned Aerial Vehicle), elle avait pour finalité de voler sans pilote. Le 2 juillet 1917, le Français Max Boucher, sur la base militaire d’Avord, fait décoller un avion de type Voisin 150 HP sans pilote. Altitude 50 mètres sur la distance de 500 mètres. Le 14 septembre 1918, avec un voisin BN3, Boucher effectue toujours sans pilote un vol de 100 kilomètres durant 51 minutes, la capacité carburant étant plus importante.

Avion sans pilote de type Voisin 150 HP © XDR
   
Voisin ? Mais oui, il s’agit bien des avions des frères Voisin, Gabriel et Charles, constructeurs d’avions installés à Issy dans les années 1910, en bordure du champ de manoeuvres.   
Les Britanniques tentent en 1916 un avion piloté par télégraphie sans fil : c’est l’Aerial Target. 
En 1917, les Américains imaginent un engin capable de lancer des torpilles aériennes : le Hewitt-Sperry Automatique Airplane. 
En 1918, en France, Georges Clemenceau, président de la Commission sénatoriale de l’Armée s’intéressa au projet d’« Aviation sans pilote ».
  
Les nombreux et divers conflits mondiaux mettront ensuite la recherche militaire en sommeil. 
Et très tardivement le drone civil trouve un nouvel intérêt vers les années 2010
A cause de la guerre actuelle Ukraine-Russie, le sujet est souvent mis en lumière.

Ci-dessous le drone Reaper MQ 9, de fabrication américaine est actuellement en activité. 
Manœuvrable à des milliers de kilomètres, il est l'outil idéal pour écouter, observer et surtout fournir en temps réel, le maximum d'informations. 
Ce "jouet" est aujourd'hui coté à 72 millions d'euros l'unité.
 
                                                                                        

Le même avion Reaper MQ 9 au sol  © XDR
Un constructeur français, Parrot, est un des premiers pionniers de la discipline. 
Combinant le châssis d’un drone avec une caméra embarquée trouve un débouché attrayant dans le domaine sportif. L’exploitation s’ouvre ensuite dans différents secteurs d’activités : cinéma, agriculture, surveillance de troupeaux, relevés topographiques, et plus récemment loisirs. 
Encore vaut-il mieux se former car l’usage d’un drone est soumis à certaines réglementations. Références auprès de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile). 
Reste à retenir : c’est l’entreprise isséenne Voisin, constructrice française d’avion qui ouvrit le bal des aéronefs sans pilote, Max Boucher ingénieur en étant le pionnier. 
A. Bétry

5 mai 2024

Une serre à taille humaine

 En 2026, un projet audacieux d’architecture de dix-huit étages de végétation en façade sur un immeuble du quartier Léon Blum à Issy-les-Moulineaux.

© agence MVRDV

C’est le fruit de la collaboration entre un promoteur et une agence d’architecture.

Winy Maas architecte, urbaniste, paysagiste de l’agence hollandaise MVRDV ainsi que Alice Tricon architecte paysagiste ont été consultés pour mettre en commun leurs talents.

Les codes traditionnels de l’habitat se trouvent bouleversés et de nombreuses questions suscitent notre curiosité.

Les divers soucis propres à une telle créativité, comme la lumière, le vent, l’arrosage d’éléments végétaux et la sécurité des occupants posent bien évidemment quelques problèmes auxquels Winy Maas sera l’homme de la situation.

Winy Maas fait partie des dix architectes qui ont présenté en 2008-2009, à la Cité de l'architecture et du patrimoine leur vision du Grand Paris 2030. Les divers soucis propres à une telle créativité, comme la lumière, le vent, l’arrosage des éléments végétaux et bien évidemment la sécurité des occupants posent quelques problèmes auxquels Winy Maas est l’homme de la situation.

Habitué à confronter les projets à grande échelle comme par exemple - le quartier Gaîté-Montparnasse à Paris, Lyon Part-Dieu, ensemble de l’Ascension paysagère à Rennes… Rotterdam, Bordeaux, New-York, Amsterdam, Copenhague  -  sont les terrains de jeu de l’architecte et son agence MVRDV. 

De notoriété internationale, Winy Maas est l’homme choisi par le promoteur Ogic.

« Avec La Serre, nous amenons la nature au cœur de la ville. Ce village vert et vertical abrite un véritable écosystème social et écologique, grâce à sa façade animée qui connecte les différents éléments du bâtiment. La Serre démontre que l’architecture peut contribuer autant à développer l’écologie que le lien social, créant une véritable faune urbaine à Issy-les-Moulineaux. Avec ce projet fructueux, où le bien-être des personnes et de la nature est garanti, nous espérons inspirer des typologies d’habitat similaires, hybrides, innovantes et durables, à la fois en région parisienne et dans le monde entier », explique Winy Maas. L'échéance est prévue en 2026.

Alain Bétry

3 mai 2024

Educap City 2024 - Historim à la tour Eiffel !

Au 33 rue Ernest-Renan, en face de la tour Eiffel, Historim tient un stand Educap City ce samedi 4 mai, de 10 h à 16 h. Venez nous rendre visite et donner un coup de main à notre Historimienne Pascale…Cette petite tour Eiffel, de 2 mètres de hauteur, date de 1892. Elle a été classée au titre des Monuments historiques le 20 janvier 1988.


Ce rallye civique et sportif réunit à Issy-les-Moulineaux, pour la 11e  fois, près de 1 000 enfants de 9 à 12 ans.  Mais ce sont 11 régions de France, 40 villes, 50 000 enfants, 250 écoles, 600 partenaires qui participent cette année à cette journée.

Bonne journée à tous. PCB
Une image de la version 2023 d'EDUCAP CITY - place des Tilleuls ©A.Bétry