28 décembre 2018

Jeu - un personnage bien mélancolique

Continuons nos promenades à travers la ville. Levez le nez pour découvrir cet homme. Qui est-il ? Où peut-on le voir ? Qu'a-t-il fait ?


© PCB
Un indice, il s'est intéressé à la nature, aux animaux et… aux sapins, incontournables en cette saison.

"Ce fut jadis ainsi que la fleur maternelle
Les conçut au frisson d'un vent mystérieux ;
C'est ainsi qu'à leur tour, pères laborieux,
Ils livrent largement à la brise infidèle
La vie, immortel don des antiques aïeux.

Car l'ancêtre premier dont ils ont reçu l'être
Prit sur la terre avare, en des âges lointains,
Une rude nature et de mornes destins ;
Et les sapins, encor semblables à l'ancêtre,
Éternisent en eux les vieux mondes éteints."

Réponse le 2 janvier, 18h 

26 décembre 2018

Réponse - la maison à la frise

Alors, vous avez trouvé !
La maison se situe au  n° 73 de l’avenue Victor Cresson.

© D.C.
"Alors que je prenais les photos en compagnie de ma femme, une dame âgée habitant en face nous a abordés. Elle nous a demandé quel était l’avenir de cette maison et m’a dit que les riverains étaient inquiets, sans aucune information. Si quelqu'un a des informations, laissez un commentaire sur le site.

Ce n’est pas de l’art déco, La maison daterait du début du XXe siècle. Elle n’est pas habitée depuis cinq ans au moins. Elle l’aurait été (avec le conditionnel…) par un ministre de l’Agriculture de François Mitterrand." Didier

Prochain nez en l'air le 28 décembre, 18 h

21 décembre 2018

Jeu - la maison à la frise

Les vacances de fin d'année débutent sous des températures clémentes… favorables à la promenade (avec un parapluie par précaution) et à la découverte de notre commune, le nez en l'air


Notre historimien Didier a déambulé dans la ville, photographiant des maisons abandonnées, dont certaines seront détruites. Gardons-en le souvenir. A vous de trouver où celle-ci se trouve ? Regardez bien la frise ! Et bonnes fêtes à vous tous.


© D.C.
Réponse le 26 décembre, 18 h.

16 décembre 2018

Les maronites d'Issy accueillent Historim

Rose et Mgr Gemayel. © A. Bétry

Nous voici ce samedi matin 15 décembre 2018 par un petit froid piquant, réunis devant  l'église Saint-Sauveur d'Issy, une chapelle reconsacrée le 27 janvier 2018. Des échafaudages masquent le porche mais les travaux extérieurs sont déjà bien avancés. Nous sommes reçus par le Père Touma, en France depuis deux mois seulement, Rose et son amie Sanaa, auxquels viendra se joindre Monseigneur Maroun-Nasser Gemayel. L'accueil est on ne peu plus chaleureux, une chaleur qui réchauffe les corps… et les esprits.


Quel est donc ce bâtiment ? 
Notre Historimienne Pascale nous raconte son histoire. La chapelle (rebaptisée église) Saint-Sauveur fut construite sous Napoléon III, en 1863, dans la cour d'honneur de l'hôpital-maison de retraite des Petits-Ménages (rebaptisé Corentin- Celton), agrémenté par un beau jardin, celui des 1000 roses.
L'église qui dans les mois à venir va être totalement restaurée, a la forme d'une basilique, avec son abside et son transept.

Porche de l'église Saint-Sauveur.
© A. Bétry


Déconsacrée en 2004 pour être transformée en espace culturel, la chapelle a été rachetée à l’AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) pour le compte de l’éparchie maronite, grâce à un
généreux donateur.

L'église dans le jardin des 1000 roses.
© A. Bétry
Reconsacrée au cours d'une cérémonie qui réunit plus de 600 personnes, le samedi 27 janvier 2018, elle accueille aujourd'hui les fidèles les samedis à 18h et les dimanches, à 11h et 18h. La messe du soir est une tradition maronite, venue d'Antioche, liée à leur métier d'agriculteurs. Lever tôt, travaillant dans les champs, la liturgie se faisait de préférence en soirée.


Mais quelle est donc cette église maronite ?
Notre Historimien Denis nous a préparé un petit historique.

Saint Maroun, fêté le 9 février.
© XDR
Aux IV-Ve siècles, vit dans les montagnes de Syrie, dans la région de Brad (province d'Homs), un moine ermite, chrétien syriaque, du nom de Maroun (340-410). Sa conduite et ses miracles le rendent célèbre et attirent de nombreux disciples. Ceux-ci forment le noyau initial de l’église maronite. Près du lieu de sa mort, est édifié un grand monastère qui deviendra un centre spirituel et sera suivi de nombreux autres monastères dans la région. Maroun, ou Maron, signifie en syriaque " le petit maître". Saint Maroun est fêté le 9 février.

Puis, au VIIe siècle, un autre moine du nom de Jean Maron devient le premier patriarche d'Antioche (actuelle Turquie),. Chassés de Syrie par les musulmans, la communauté maronite se réfugie au Liban, dans les montagnes "qu'un cheval arabe ne pourra jamais atteindre". 
Mgr Gemayel se propose de nous accompagner en pèlerinage sur ces lieux saints libanais, un voyage à envisager sérieusement. Affaire à suivre.
En 1182,  au temps des croisades, le patriarche d’Antioche et quelque 40 000 membres de la communauté acceptent de se rattacher à Rome et de reconnaître la primauté du Pape, le chef suprême. 
Aujourd’hui, l’église maronite compte 23 diocèses (ou éparchies) : 9 au Liban, 3 en Syrie, les autres dans le monde entier dont 1 en France, accueillant dans plusieurs paroisses 80 000 fidèles environ. Elle est centralisée à l’éparchie de Notre-Dame du Liban de Paris, rue d’Ulm, dans le Ve arrondissement : l’éparque (ou évêque) en est Monseigneur Maroun-Nasser Gemayel, notre hôte.   

10h30 - Revenons au temps présent.
Une jolie crèche se trouve au pied de l'autel. Des rangées de chaises de toutes les couleurs sont rangées dans toute l'église. Rose nous explique que, faute de moyens, les fidèles ont amené chacun un siège de chez eux…

De dr.  à g., Rose, le Père Touma, Mgr Gemayel au micro, devant la crèche, au pied de l'autel, et Sanaa. © A. Bétry
Chacun des membres d'Historim pose des questions sur la liturgie, les rites pratiqués chez les maronites. Le père Touma nous explique que sa tenue noire a été bénie lorsqu'il est devenu prêtre. Que l'église Saint-Sauveur rassemble les maronites d'Issy-les-Moulineaux, du XVe arrondissement, de Clamart, Châtillon, Vanves, Malakoff, Montrouge.

Mgr Gemayel. © A. Bétry

Mgr Gemayel (ci-contre) nous raconte, avec enthousiasme, que la messe est plus longue que chez les catholiques, parce que l'on y chante plus ; que la langue utilisée est le syriaque (l'araméen, la langue de Jésus christianisée) ; que les textes lus proviennent du Nouveau Testament, sauf pendant la semaine pascale où sont rajoutées 4 lectures de l'Ancien Testament ; que le baiser de paix a lieu avant la consécration.

Puis vient la question du mariage des prêtres. Si chez les catholiques, le prêtre doit rester célibataire, Monseigneur nous apprend que l'église maronite l'autorise. Elle compte même des évêques mariés, mais ils doivent être veufs

Mgr Gemayel à l'harmonica. © A. Bétry
Monseigneur insiste sur les relations entre la France et le Liban, mentionnant que "les maronites sont les Français d'Orient, partageant les mêmes valeurs que les Français d'Occident, la même mission de paix". Concernant l'implantation des maronites à Issy-les-Moulineaux, il évoque des projets d'école, de catéchèse… 

12h - Avant de se quitter
Pour clore cette matinée inoubliable, Monseigneur prend son harmonica (ci-contre), le père Touma l'harmonium et l'on chante en choeur le "Gloria in Excelsis Deo", avant de se régaler… et se réchauffer autour d'un bon café et de délicieuses spécialités libanaises, cuisinées par Rose.


Un grand, grand merci à tous de nous avoir fait découvrir votre histoire et votre communauté. PCB
PS Ne ratez pas la conférence de Mgr Gemayel sur l'histoire des maronites, le mardi 15 janvier 2019, de 19h à 22h, à l'église Saint-Sauveur.




13 décembre 2018

Bruno Wartelle, du ring… à la Corrida d'Issy-les-Moulineaux

Bruno Wartelle, décembre 2018.
Coll. particulière.
Alors qu'Issy-les-Moulineaux prépare la 41e édition de sa célèbre Corrida de Noël, qui aura lieu le dimanche 16 décembre, partons à la découverte de celui qui, depuis plusieurs années, joue un rôle important dans la vie sportive de notre commune, le boxeur Bruno Wartelle (ci-contre).


Naissance d'une vocation
Bruno nous raconte d'abord comment, à l'âge de 13 ans, sa vocation est née. Il habitait à Villeurbanne
(Rhône), juste en face d'une salle de boxe, et voulait suivre son frère aîné Philippe « avec qui, il se chamaillait », qui participa aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992.
À l'entraînement, en 1995, à Cuba.
Coll. particulière.
Bruno pratique la boxe 
d’abord en amateur. Il intègre à 16 ans l’équipe de France, y reste jusqu’à ses 25 ans. Pendant quatre années, il en est le capitaine, en particulier lors des Jeux Olympiques d’Atlanta (États-Unis) en 1996. Ce rôle de capitaine nécessite, dit-il, une « implication permanente avec les instances dirigeantes, les entraîneurs nationaux, les athlètes ». Chez les amateurs, Bruno a été sept fois champion de France, vice-champion du monde en 1995 (classé n°2 mondial) et capitaine de l’équipe de France de 1992 à 1996. Il a remporté quinze médailles d’or dans les tournois mondiaux : aux Philippines, en Égypte, en Italie, en Hongrie, en Bulgarie, etc. 


Boxeur professionnel
Après les Jeux Olympiques d’Atlanta (1996), il devient boxeur professionnel, dans la catégorie des poids légers (moins de 61,235 kg). Il cherche alors un club, contacte l’Avia Club isséen et le rejoint.

Bruno à Las Vegas en 1996. Coll. particulière.
Son premier combat professionnel se déroule le 9 novembre 1996 à Las Vegas, en lever de rideau du combat opposant Mike Tyson à Evander Holyfield. Bruno est fier de poser devant l'affiche (ci-contre).

Il combat 14 fois aux États-Unis (un record pour un Français) et remporte la ceinture WBC (World Boxing Council). Il poursuit sa carrière jusqu’en 2001, année durant laquelle il devient vice-champion d’Europe (classé n°4 mondial). 


1999, détenteur de la ceinture WBC.
Coll. particulière.
Ses titres sont nombreux, chez les amateurs comme on l'a vu, mais aussi chez les professionnels : il est vice-champion d’Europe en 2001 et défend trois fois sa ceinture internationale WBC, notamment en décembre 1999 à Sait-Juery dans le Tarn (ci-contre), lui permettant ainsi d’être classé n°4 mondial. 



Reconversion 
En parallèle, Bruno poursuit sa formation avec « volonté, abnégation ». Après le bac, malgré les difficultés pour mener à la fois une carrière sportive de haut niveau et suivre les cours à l’université, Bruno obtient le Brevet d’État d’Éducateur Sportif.
Dès 1998 et jusqu’en 2001, il intervient dès que possible pour l’OMS (Office Municipal des Sports) lors des activités de prévention : initiation au Noble Art pour des jeunes ne partant pas en vacances l’été, ou dans les écoles comme La Fontaine, à Issy. Cela lui permet « de redynamiser la boxe » à Issy-les-Moulineaux où il habite désormais. 
Son contrat de sportif de haut niveau lui procure la souplesse nécessaire pour assurer à la fois sa carrière et ses interventions auprès des jeunes Isséens. C’est « une relation de confiance » qui permet de garder « un pied dans la réalité car un sportif vit dans une bulle ». 

Combat victorieux au Parc municipal des sports Jean Bouin, Issy,
20 janvier 2000. Coll. particulière.
Son seul combat isséen (ci-dessus) se déroule le 20 janvier 2000 au Parc Municipal des Sports Jean Bouin dans le cadre d’un gala de boxe ; match victorieux ! Il met fin à sa carrière sportive après le championnat d’Europe à Trieste en Italie en octobre 2001. Il a livré au total 197 combats (168 chez les amateurs et 29 chez les professionnels ) dont 87,3 % victorieux…

Ancrage professionnel dans la commune
« Le sportif de haut niveau est un privilégié, c’est une chance de vivre de sa passion »… mais que faire quand on s'arrête ?  une carrière de commercial ou « s’installer dans la ville », Bruno hésite. Une annonce paraît dans le journal L’Équipe. L’assistante d’André Santini le contacte pour un rendez-vous. Le maire lors de leur rencontre est très clair : « Tu restes ! ».  Chargé de mission et du développement pour les différentes pratiques de la boxe, il suit de nouvelles formations : construction de bâtiments sportifs, management, etc.  Par la suite, il s’occupe de la communication, en lien avec Issy Média, en particulier pour la rituelle et célèbre Corrida de Noël (ci-dessous, en 2011). 

Les Pères Noël de la Corrida, 2011. © A. Bétry
Puis, en 2012, Bruno  est nommé Directeur adjoint sur le Pôle Technique et Installations Sportives. Il veille tout particulièrement « à l’hygiène et à la sécurité » ; il s’occupe des marchés publics, des ressources humaines, du management et du suivi de l’enveloppe budgétaire. Ses actions sont efficaces :  ont été ouverts ou embellis le gymnase Jacques Goddet, les Casemates, les piscines Aquazena, dans le Fort, et Alferd Sevestre ainsi que le Boulodrome près de l’école Louise Michel avec gymnase intégré à l’école comme dans d’autres établissements scolaires.  Et, « pour rester sur le terrain », Bruno continue d'entraîner à le boxe, chaque mercredi, dans la salle Belmondo du gymnase de l’Agora, des jeunes de 6 à 18 ans. Il prend son rôle « d’entraîneur/éducateur très à cœur ». Un rôle important car il a le sentiment que… « chacun est le champion de son propre potentiel » 
Et lorsqu’il arrive à Bruno de signer encore un autographe, c’est toujours avec la mention « courage et persévérance ! ».  Ses deux enfants, James et Lisa, peuvent être fiers de leur papa ! 

Un grand merci à Bruno Wartelle pourtant très occupé mais qui a accepté de témoigner pour Historim et qui a eu la patience de répondre à des questions nombreuses portant sur un domaine qui m’était inconnu. Merci aussi à Florian Goutagneux qui m’a présenté cet homme au parcours impressionnant. P. Maestracci


9 décembre 2018

Zhu Xiao-Mei, une pianiste chinoise à Issy-les-Moulineaux


© XDR




Zhu Xiao-Mei
(ci-contre, en 2013) est une remarquable pianiste,  dont la destinée est extraordinaire. Au cours de sa vie riche en péripéties dont certaines tragiques, elle séjourne quelque temps dans notre commune. D'ailleurs, elle en parle dans ses mémoires, un ouvrage qui a pour titre La rivière et son secret. Sous-titré : "Des camps de Mao à Jean-Sébastien Bach : le destin d’une femme d’exception". (Robert Laffont, 2007 et 2013). encore une bonne idée de cadeau, pour les fêtes.




Dans sa jeunesse, Zhu Xiao-Mei vit à Pékin lorsque la Chine populaire est sous l’emprise de Mao Zedong. Elle décrit, outre sa passion pour le piano et la musique classique, à la fois ses illusions et l’horreur de cette époque. Devenue adulte, elle réussit à partir pour les États-Unis et, de là, vient en France dont sa maman évoquait le musée du Louvre avec envie. 
Le paragraphe ci-dessous évoque cette arrivée. Son amie Xiaoqin qui l’héberge avait épousé un Français et s’était installée dans la commune isséenne :

« À part Xiaoqin, je ne connais personne en France. Et évidemment, je ne connais pas un mot de français. Installée dans son appartement d’Issy-les-Moulineaux, je n’ose pas sortir seule de peur de me perdre si bien que, pendant un bon moment, tout Paris va se résumer pour moi 
à quelques rues de banlieue ». 

Simple coïncidence à l’époque, il y avait un consulat chinois au début de l’avenue Victor Cresson. Cet immeuble austère de béton existe toujours mais a changé d’affectation. De plus, Issy-les-Moulineaux est jumelée à Dongcheng, district central de Pékin depuis 1997/1998. Historim y a consacré un article : http://www.historim.fr/2013/09/dongcheng-district-de-pekin.html

Le sous-titre de son livre évoque Jean-Sébastien Bach, alors laissez vous bercer par cette sarabande interprétée par la talentueuse Zhu Xiao-Mei  https://www.youtube.com/watch?v=aHgd9obN8MM

Un grand merci à mon amie Jacqueline qui m’a fait découvrir cette artiste impressionnante à la fois pour son amour de la musique et les vicissitudes de sa vie. P. Maestracci.

1 décembre 2018

Issy-les-Moulineaux par Michel Larzillière

Décembre… voici venir le temps des cadeaux, des décorations, des fêtes de fin d'année. Alors, pourquoi ne pas commencer ce mois par cette magnifique estampe tout en bleu que nous offre Michel Larzillière, cet artiste isséen qui a témoigné pour Historim en juin 2013.
Le monochrome bleu choisi par Michel Larzillière pour sa linogravure Panorama d’Issy-les-Moulineaux met remarquablement en valeur onze bâtiments et perspectives isséennes. La composition est ordonnée avec trois images superposées de chaque côté et quatre vues centrales. Des lignes sinueuses, pouvant évoquer des nuages ou de l’eau, relient des lieux isséens aisément identifiables. Le talent de l’artiste magnifie l’ensemble.


Voici en détail la description de ce panorama qui se lit de gauche à droite et de haut en bas.


             Colonne de gauche

Dans l’angle supérieur, le Musée Français de la Carte à Jouer est représenté. Le bâtiment ancien, ce qui reste de l’entrée du château des Conti,  abrite la galerie d’histoire de la ville. La partie contemporaine est construite sur plusieurs niveaux le long de la rue Auguste Gervais qui est en pente. Elle conserve depuis 1997 de nombreuses collections de cartes à jouer dont le Chariot de Ferrare, magnifique tarot du XVe siècle.

Au centre, le Palais des Arts et des Congrès d’Issy, rebaptisé en octobre dernier "Charles Aznavour", 25 avenue Victor Cresson, est abrité dans un bâtiment Art déco des années Trente. Son architecte en est Chappey et les vitraux du maître verrier Barillet illuminent les deux halls superposés. Cette ancienne salle des Fêtes a été rénovée. Un certain nombre des spectacles et de réunions se tiennent chaque année dans la grande salle ou dans des salles plus intimes.

Dans l’angle inférieur, l’immeuble Eos, vitré, en forme de trident, occupe un emplacement particulièrement visible entre Seine, boulevard périphérique et boulevard Gallieni, le long de la place du Maréchal de Rochambeau. Il est entre autres le siège social de Microsoft Europe.



Colonne suivante



En haut, voici la célèbre Tour aux Figures de l’artiste Jean Dubuffet, érigée depuis 1988 sur la pointe amont de l’île Saint-Germain. Elle vient tout juste d’être restaurée.

En-dessous, le pont de l’ancienne ligne ferroviaire (ligne du RER C ) surmonte des ateliers d’artistes aménagés en-dessous et de ce fait, appelés Les Arches.






Avant-dernière colonne

En haut, la tour Sequana, à la silhouette elliptique et vitrée, est depuis peu le siège de l’entreprise Accordhotels entre Héliport et boulevard périphérique.

Juste en-dessous, l'on distingue l’Hôtel de Ville, somptueuse résidence au XVIIIe siècle du financier Beaujon. Le bâtiment communal fut inauguré en 1895.

En bas, une vue du pont d’Issy, vers le petit bras de la Seine en aval, permet d’observer, à gauche la promenade aménagée pour les piétons et les cyclistes et,à droite, une péniche le long de l’île Saint-Germain .



Colonne de droite

Trois bâtiments emblématiques de la commune sont superposés : deux religieux et un sportif. 

En haut, voici le Séminaire de Paris, rue du Général Leclerc. Il a été construit sur l’ancienne propriété de la Reine Margot devenue celle de l’ordre des prêtres de Saint-Sulpice. Les bâtiments, fort endommagés par la guerre de 1870/71 et la Commune, ont été reconstruits à la fin du XIXe siècle. 

Au centre, l’église Saint-Étienne dresse sa façade  à flanc de coteau, comme le village originel d'Issy. Elle date du XVIIe siècle.

Enfin, en bas, le Palais des Sports Robert Charpentier se situe à l’angle du boulevard des Frères Voisin et de la rue Charlot. L’avancée du toit forme un angle visible de loin et en protège l’entrée pour les visiteurs tandis que les sportifs disposent d’une entrée latérale.


Rappelons que Michel Larzillière :
- est l’auteur de plusieurs livres dont un carnet d'aquarelles sur l'histoire de la ville, Issy-les-Moulineaux (éd. Équinoxe, 2012) ; son dernier ouvrage est consacré à l’île de Groix
- participe activement 52/54 boulevard Gallieni à l’atelier d’impression aux Arcades (Atelier de Recherche, de Création artistique et d’Enseignement supérieur - www.issy.com/lesarcades). La technique est celle de la lithographie. Le thème retenu pour 2017/2018 porte sur la commune.

P. Maestracci

26 novembre 2018

Rue de la Dé, à Issy : promenade historimienne

En pleine guerre 1914-1918, alors que les combats font rage en France et en Belgique, un drame bien moins connu à l'époque provoque l'arrivée massive de réfugiés arméniens en France, notamment dans notre commune. L'occasion, le 6 octobre dernier, pour notre Historimien Jean-Gilles de nous faire découvrir, sous un soleil radieux, la rue de la Défense, qu'il habita longtemps.

Aujourd'hui. © A. Bétry
Autrefois, dessiné par Jean-Baptiste Merlino. © XDR

Cette rue de la Défense, longue de 330 mètres, est en pente et décrit un large S de haut en bas entre la rue de l’Égalité et le boulevard Rodin. Pendant longtemps, ce fut une zone boisée parcourue de chemins. Elle fut percée vers 1905 afin de donner accès au Fort d’Issy et son nom rappelle les combats de 1870/71. La seule intersection se fait avec la rue d’Erevan. Au XVIIIe siècle, le mur du fond de la propriété des princes de Conti était dans les parages. La rue d’Erevan fut d’abord appelée rue du Plateau où exista un terrain de Tir aux pigeons et où se tint une épreuve de tir lors des Jeux Olympiques de Paris en 1924. Certains habitants de la rue de la Défense se souviennent encore des projectiles qui passaient par-dessus la palissade lorsque venaient s’entraîner des sportifs … ou des vedettes de cinéma après la guerre.

Les habitants
Plusieurs communautés d’étrangers vinrent habiter la rue. Les premiers furent donc les Arméniens fuyant le génocide après 1915, arrivant surtout de Turquie mais aussi du Liban et de la Syrie. Ils débarquaient pour la plupart à Marseille avant de gagner d’autres régions. Certains se sont installés dans la commune dans des baraquements sur l’île Saint-Germain puis au « Maroc » (alentours de la place Léon Blum et de la future gare de la ligne 15). Ils trouvaient du travail dans les usines proches : Gévelot, Blanchisserie de Grenelle, Peintures Lefranc etc. Après la crise de 1929 et le chômage, ils migrèrent vers la rue de la Défense encore peu habitée. Ils se reconvertirent dans le tricot dont les machines fonctionnaient jour et nuit encore après la Seconde Guerre mondiale. Certains se souviennent du bruit caractéristique des surjeteuses. 

Peppine en mars 1970. © M. Julien
D’autres habitants venaient d’Italie, en particulier des environs du Mont Cassin. L'une des figures locales était Joseph Risi (ci-contre), dit Peppine, arrivé en France en 1948, qui tint pendant une trentaine d'années l'épicerie italienne du 14 rue de la Défense. D'autres étaient originaires d’Espagne, du Portugal ou simplement de régions françaises.
Tous vivaient dans une sorte de village en pente dont la convivialité a laissé de bons souvenirs. C’est ainsi qu’en 2001, une fête de la rue de la Défense fut organisée au PACI (avenue Victor Cresson) réunissant des Isséens ou d’anciens habitants revenus pour l’occasion.

Les monuments commémoratifs
La communauté arménienne a financé deux monuments encadrant la rue. Au début de la rue, en bas, le monument « À la mémoire des martyrs arméniens de 1919 » fut offert en 1982 (ci-dessous). Il fut érigé à la place d’un immeuble et du Café des Sports. Il a une forme arrondie avec des sculptures en haut-relief. En 1987, le Parlement européen en séance plénière à Strasbourg reconnut le génocide arménien par la Turquie.

"A la mémoire des martyrs arméniens". © J. Primault.
Une sculpture en haut de la rue longe le parc Barbusse. Ce Monument aux Oiseaux (ci-dessous) fut offert par l’Association du 7 décembre 1981, sections de France et d’Arménie. Il rappelle le terrible séisme qui ravagea l’Arménie en 1981.

Jean-Gilles devant le Monument aux oiseaux. © A Bétry

Les commerces
Ils jalonnaient la rue et permettaient de presque tout trouver sur place : des boucheries, des épiceries etc.. Le dernier commerce alimentaire fut une boucherie au débouché de la rue d’Erevan encore en activité il y a une dizaine d’années. Le salon de coiffure au numéro 30 a fermé très récemment mais son propriétaire était une figure locale respectée. Son salon était aussi un lieu de réunion et de discussions passionnées autour des résultats de football ! Au numéro 45, le café Bellevue disposait derrière l’immeuble d’une belle terrasse ; il servit ensuite de salle de réunion pour la communauté arménienne. 
La rue dont la circulation à double sens était souvent encombrée, voire bouchée au moment des livraisons. Le calme fut instauré lors de l’instauration du sens unique descendant dans les années 2000. Il ne reste en activité dans la rue qu’un garage, un cabinet vétérinaire et une entreprise artisanale du bâtiment.

Les habitations.
Un certain nombre d’entre elles ont été érigées dans les années 1920 et 1930 au style Art déco caractéristique. Une grande variété architecturale est évidente avec des petites maisons à l’ancienne ou des maisons rénovées, agrandies ou contemporaines. 

Immeuble au n°25. © P. Maestracci


Les immeubles pour la plupart n’ont que quelques étages à l’exception de celui au numéro 25 (ci-contre). Celui-ci de sept étages, de style Art déco, communique par une cour avec un autre immeuble boulevard Rodin, ce qui permettait d’avoir une autre issue en cas de besoin. Les Allemands avaient installé une batterie de DCA sur le toit mais y ont renoncé après la première salve tant l’immeuble avait tremblé. 

Plaque mémorielle. © A Bétry





Mais, surtout, cet immeuble  a une histoire spécifique comme le signale la plaque apposée à l’entrée (ci-contre). Elle rend hommage à trois résistants dont le premier fit partie du groupe Manouchian illustré par « L’Affiche rouge » et fut fusillé au Mont-Valérien pendant la guerre (Pour en savoir plus,  http://www.historim.fr/2018/08/arsene-tchakarian-le-dernier-du-groupe.html). 


Au pied des marches. ©XDR
Les escaliers
la rue est nettement en pente et les escaliers permettent des raccourcis vers la rue d’Erevan et le boulevard Rodin en contrebas. Le plus long et le plus vertigineux à mi-pente compte 114 marches (ci-dessous), avec à sa base,.un café "le Tout va bien". En revanche, de petits escaliers étroits parfois intégrés aux bâtiments desservent des maisons étagées, cachées les unes derrière les autres comme en témoigne le regroupement de dix boîtes aux lettres au pied des marches (ci-dessus).

Le grand escalier. © J. Primault
Un grand merci à notre guide Jean-Gilles passionné… et passionnant. P. Maestracci.

Pour en savoir plus, à lire :
J.-B. Merlino, Rue de la Dé. Ed. Sigest, 2007
Anaïd Seyrin, Erevan sur Seine. Ed. Collection, L’épice des mots, 2016

22 novembre 2018

1921 - la victoire de la vache qui rit !

1921, création, comme on l'a vu, de « l’Union des blessés de la face et de la tête, surnommés les Gueules cassées », mais 1921 c'est aussi la date de dépôt de la marque de fromage "la Vache qui rit", dont l'histoire est liée à celle de la Grande Guerre.


L'histoire de la « vache qui rit » est née pendant la Première Guerre mondiale grâce à deux hommes, mobilisés sur le front. Tout commence par la famille Bel, dont un ancêtre s'installe dans le Jura en 1865 pour y fabriquer du Comté. Son fils Léon est mobilisé en 1914 pour partir au front. Pour dynamiser son entreprise, il pense qu'il faut faire un fromage plus léger que le Comté afin d'élargir le nombre de consommateurs. Il a l'idée de retenir une mascotte sur les boites que lui propose un autre jurassien, engagé avec lui, Benjamin Rabier. Celui-ci avait gagné un concours que l'armée avait organisé afin de trouver un emblème à chaque unité pour en décorer les camions et wagons.



Benjamin Rabier propose le dessin d'une vache hilarante et de couleur rouge (ci-dessus). Elle est baptisée « la wachkyrie », mot qui est un véritable pied de nez aux walkyries allemandes qui se trouvent être des vierges guerrières retenues par Richard Wagner en 1870 et qui sont reprises sur les moyens de transports allemands. Autrement dit le « détournement » opéré par le duo Léon Bel et Benjamin Rabier transforme une image de guerrière en vache paisible et rieuse.


La marque est déposée en 1921 après que l'épouse de Léon Bel eût accroché des boucles d'oreille à la vache (ci-dessus). La fabrication de ces boites de portions individuelles, qui se conservent facilement, se poursuit et a dépassé depuis longtemps le département du Jura puisque la vache qui rit est vendue dans plus de 120 pays dans le Monde.
Paul Drezet


Pour en savoir plus sur la vache qui rit :
http://www.1914-1918.be/vache_qui_rit.php




Et sur Benjamin Rabier, l'auteur de plusieurs ouvrages illustrés, tels les Fables de La Fontaine ou le Roman du Renard, réédités chez Tallandier.














17 novembre 2018

1917 - Le statut de pupille de la Nation

© XDR
Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, que les victimes se comptent par milliers, la loi du 27 juillet 1917 institue le statut de pupille de la Nation (ci-contre). "La France adopte les orphelins dont le père, la mère ou le soutien de famille a péri, au cours de la guerre de 1914, victime militaire ou civile de l'ennemi".
600 000 veuves et 986 000 orphelins… Et la guerre n'était pas encore terminée !

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Ce statut sera réétudié plusieurs fois par la suite, s'étendant malheureusement à de nouveaux et nombreux conflits. La loi s'est modifiée. A partir de 1991, l'ONACVG (Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, créé en 1916) est chargé d'accueillir également les victimes d'actes de terrorisme, considérés comme des victimes de guerre. La Nation assure la charge partielle ou totale  de leurs frais de vie courante et d'éducation et leur offre un suivi personnalisé.




Le 11 novembre 2017, le président Emmanuel Macron reçut au palais de l'Élysée, après une cérémonie à l'Arc de Triomphe, les pupilles et leurs accompagnateurs. Après un discours dans lequel le président cita Georges Clemenceau : "Ces orphelins ont des droits sur nous !", il leur remit la médaille commémorative du centenaire du pupille de la Nation (ci-dessous).          PCB.

Médaille du centenaire du pupille de la Nation. © XDR