31 mars 2023

Issy et les jeux de mots… de la restauration

On a déjà consacré des articles aux jeux de mots utilisés par les commerçants isséens. Aujourd'hui, après "les Colonnes" et "le Café Français", place aux restaurateurs et aux noms de leurs restaurants typiquement isséens, se focalisant sur les deux noms associés de la ville. 


Rappelons que le mot restaurant est d’abord un participe présent utilisé par Monsieur Boulanger en 1765 pour son bouillon « restaurant » les forces de ses clients dans sa taverne rue des Poulies à Paris. Ce mot devient un substantif pour les restaurants créés un peu après autour du Palais-Royal. 


Le Paris'Sy de l'esplanade du Belvédère, au Fort. © PCB

Le nom d’Issy se retrouve pour la cuisine traditionnelle du Moulin d’Issy (1, place Madaule) ou le Paris’Sy (7, esplanade du Belvédère - ci-dessus) ; le Restaurant Issy Guinguette ( 113 bis, avenue de Verdun ) ou le Par’Issy du Courtyard Marriott, un hôtel 4 étoiles (5, rue Ernest-Renan. Un bel immeuble Art Nouveau se reflète dans la vitrine du restaurant (ci-dessous). 

©  P.Maestracci

Il est tout autant présent pour des brasseries telles que Le Tramway d’Issy (267, rue Jean-Jacques-Rousseau) ou Au Longchamp d’Issy (29, avenue Victor-Cresson). 

Plusieurs restaurants proposant de la cuisine asiatique ont eu la même inspiration : Le Palais Royal d’Issy (6, boulevard Voltaire), Issy l’Asie (7, rond-point Victor Hugo) ou Issy Tokyo (35, rue Rouget-de-Lisle). Ce restaurant japonais (ci-dessous) se situe dans un quartier particulièrement animé.


Issy Tokyo, 35, rue Rouget-de-Lisle. © P. Maestracci

Quant au restaurant thaï, le Pitaya (17 rue du Général-Leclerc), il arbore cette amusant publicité anglophone, derrière son comptoir (ci-dessous) : "De Bangkok à Issy-les-Moulineaux"… tout un programme !


Au restaurant Pitaya., 17, rue du Général-Leclerc. © P. Maestracci

La restauration rapide n’est pas en reste avec Issy d’Asie et Croq d’Issy (respectivement aux 1, et 41, rue Rouget-de-Lisle) ou Les Papillons d’Issy (41, allée Sainte-Lucie). Toutes ces formes de restauration se retrouvent dans les Halles d’Issy (1 000 mètres carrés) gérées par l’entreprise Biltoki, inaugurées fin 2022 et qu'un certain nombre d'entre vous ont eu la chance de découvrir il y a quelques semaines, accompagnés de notre Historimien Florian (ci-dessous).


Biltoki - Les Halles d'Issy.  © PCB

La référence aux Moulineaux est moins fréquente mais on peut citer Monsieur Moulinot (5, boulevard des Îles) ou La Brasserie des Moulineaux (2, rue Marcel-Miquel).  P. Maestracci


PS. Pour découvrir les articles "jeux de mots" déjà parus :

http://www.historim.fr/2018/04/par-issy-les-jeux-de-mots.html

http://www.historim.fr/2019/02/issy-enseignes-et-jeux-de-mots.html


 

26 mars 2023

"Le Café Français" au patrimoine d'Issy-les-Moulineaux

Après l'article consacré aux Colonnes (http://www.historim.fr/2023/01/les-colonnes-au-patrimoine-dissy-les.html), il était normal que le Café Français, un autre haut-lieu isséen du quartier Centre Ville/Corentin-Celton/les Varennes, soit présent.

Le Café Français, 2 place Vaillant-Couturier, aujourd'hui. © PCB

Les débuts historiques

Dans les années 1850-1900, un immeuble de quatre étages fut construit au 44 bis, rue Ernest-Renan, formant l’angle avec la place Vaillant-Couturier. Son rez-de-chaussée fut d’emblée prévu pour y recevoir un café qui porta le nom de « Café Français ». Outre sa salle ouvrant directement sur la place (ci-dessous), l’établissement comporte alors quatre salles de billards français (billard  à 3 billes), en opposition au billard américain (à 16 billes), justifiant peut-être son nom. Il s’y déroulait des compétitions internationales.


Le Café Français en 1982. Coll. privée.

De 1933/35 à 1992, l’établissement appartient et est tenu par Charles Hiver qui décède en 1986 à l’âge de 99 ans, puis par ses fils Raymond et, surtout, Roger (qui décèdera, lui, à l’âge de 95 ans !).Dans l’entre-deux guerres, le Café français proposait à ses clients trois soirs par semaine un dancing qui était très apprécié par la population isséenne.

Lors de la Seconde guerre mondiale, les bombardements qui visèrent l’usine Gévelot, éventrèrent à plusieurs reprises le café nécessitant des travaux successifs.


L'arrivée de Robert Alaux 

En 1973, Robert Alaux, Aveyronnais de 19 ans, monte à Paris pour prendre un emploi de « garçon » dans le café la Tour, place du 18 Juin, à Montparnasse. Il rencontre lors de soirées auvergnates organisées dans les salons Vianey, dans le 12e arrondissement, son épouse Noëlle. En 1982, Robert et Noëlle Alaux prennent l’établissement d’Issy en location gérance.


Les couples Hiver et Alaux en 2002. Coll. privée

En 1986, d’importants travaux sont effectués pour l'agrandissement et la création d'une cuisine pour assurer une restauration plus importante.


En 1992, l’équipe du tournage du film « le Bal des casse-pieds » (avec Jean Rochefort, Jacques Villeret, Miou Miou) va investir les lieux, tous les soirs, pour leur intendance.

En 1995, sous l’impulsion de la responsable municipale des commerces de Corentin Celton, la fête du beaujolais (ci-dessous) et la fête du printemps y seront régulièrement organisées.


La fête du beaujolais, en 2002. © Coll. privée.


Une personnalité politique sera un fidèle client : Jean Glavany (dont les parents habitaient Issy). Socialiste, il fut Secrétaire d’état à l’enseignement technique, puis ministre de l’Agriculture et de la Pêche, député à plusieurs reprises et l’un des plus proches collaborateurs de François Mitterrand.


Depuis 2003, le Café Français est à nouveau mis en location gérance pour y poursuivre une brillante activité avec ses 12 membres du personnel. 

Un grand merci à toute l'équipe. Denis Hussenot

22 mars 2023

Issy - Histoire de la rue Camille Desmoulins

Cette rue longue d’environ un kilomètre et orientée Sud-Ouest/Nord-Est se trouve dans le quartier Val de Seine. Elle relie les quais de la Seine à la rue Farman. Au XIXe siècle, elle butait sur la Zone et les Fortifications de Thiers, démolies après 1920.

L'immeuble Safran au premier plan, puis les bureaux d'Imedia et la tour Sequana. 

Elle rend hommage à Camille Desmoulins (2 mars 1760-5 avril 1794), journaliste et homme politique sous la Révolution. Le 12 juillet 1789, celui-ci monte sur une table devant le Café de Foy (57 à 60 galerie Montpensier) dans les jardins du Palais-Royal. Il harangue les spectateurs en annonçant le renvoi du ministre Necker et « le tocsin d’une Saint-Barthélemy des patriotes ». Chacun orne son chapeau d’une cocarde verte, en fait une feuille d’un arbre du jardin. Ce vert symbolisant l’espérance aurait pu devenir la couleur de la Révolution mais c’est aussi la couleur du comte d’Artois, frère détesté de Louis XVI (et futur Charles X). Le drapeau français n’en garde aucune trace. 

Camille Desmoulins (portrait anonyme)
Musée Carnavalet
Deux jours après cette harangue véhémente, c’est la prise de la Bastille. Camille Desmoulins, avocat de formation, entame une carrière de journaliste et pamphlétaire redouté avant d’être élu député de Paris sous la Convention. Il fait partie du groupe des Indulgents animé par Danton. Il écrit : « La liberté, c’est le bonheur, c’est la raison ». Sur ordre de Robespierre, Danton, Desmoulins et leurs amis sont guillotinés le 16 germinal, an II (5 avril 1794). Lucile Desmoulins est guillotinée huit jours après son mari !

La rue Camille Desmoulins longe la place La Fayette à l’intersection avec la rue Rouget de Lisle (auteur de La Marseillaise) mais, surtout, donne accès à des rues évoquant l’aviation (Farman, Caudron, Nieuport, etc.) en raison de la proximité de l’Héliport de Paris, avant de finir au croisement de la rue Bara (jeune garçon dont la légende fit un martyr, tué par les Vendéens en 1793).
 
Carte postale (col. particulière). Avant, la rue en direction des quais.

La rue traverse ce qui fut au XIXe siècle et une grande partie du XXe siècle une zone industrielle. Les immeubles que l'on peut voir sur cette carte postale (
ci-dessus), à l'intersection avec la rue Rouget de Lisle, ont entre un et trois étages. Tous ont disparu. Mais une photographie de Robert Doisneau (Les premiers pas du petit Marcel, publiée dans le Le livre de la Banlieue) utilise ce décor inchangé plusieurs décennies après [merci à Michel qui l'a signalé].

Dans la rue elle-même, pavée comme ce fut longtemps l'usage, il y avait une usine produisant du goudron et une boyauderie ravitaillée par les abattoirs de Vaugirard et de la Villette. La banlieue avait alors pour « vocation d’accueillir » les activités dangereuses ou malodorantes, comme dans ce cas précis. 

Après, la rue avec des immeubles de bureaux et le Novotel.

La transformation depuis quelques décennies en quartier tertiaire n’en est que plus spectaculaire, comme on peut le voir sur cette photo (ci-dessus) prise sous le même angle ! Les vieux immeubles sont remplacés par des immeubles de bureaux à gauche de la rue, et à droite par un hôtel cuivré aux formes arrondies (Novotel). Celui-ci est encadré dans la perspective par une tour d’habitation et des bureaux. Au premier plan, les arbres ombragent la place La Fayette. Photos et texte P. Maestracci.




P.S.  
Camille Desmoulins fut guillotiné comme des milliers et des milliers de Français pendant la Révolution française. L'historien Hervé Luxardo évoque dans son tout dernier ouvrage "La Révolution française et la violence" (édition CPHF) cette logique infernale qui conduisit à "l'usage systématique de la guillotine". PCB

18 mars 2023

L'Héliport Paris Issy-les-Moulineaux… une visite décoiffante

Nous étions une bonne douzaine d'Historimiens en ce jeudi 16 mars à découvrir avec notre guide Philippe Boulay, du Groupement Français de l'Hélicoptère (GFH), cet héliport à l'histoire passionnante dont le nom complet est : Paris Issy-les-Moulineaux-Valérie André.

Philippe Boulay et les Historimiens sur le terrain. © A. Bétry

Le major de la Gendarmerie des Transport Aériens nous attend à l'entrée. Créée en 1953, il y a 70 ans comme l'indique l'écusson de son blouson (ci-dessous), il nous en explique le rôle, sachant que la brigade spécifique de l'héliport n'apparaît que le 1er septembre 1966. Il s'agit depuis cette époque de gérer, contrôler, assurer la sureté de ce terrain historique. 

C'est en effet sur cet ancien champ de manœuvre de l'armée, à Issy, qu'eurent lieu les plus grandes inventions aéronautiques, dès 1908, ce qui explique pourquoi, sur le blason de notre ville, on trouve un avion (ci-contre). En 1957, l'héliport fonctionne avec, notamment, la ligne aérienne de la Sabena Issy-Bruxelles qui fermera en 1962. Historim y a consacré un article : http://www.historim.fr/2017/07/issy-bruxelles-liaison-par-helico.html

La "tour de contrôle" historique. © PCB

Puis, nous traversons le terrain, gilets jaunes sur le dos pour être bien visibles. Direction : le plus ancien bâtiment de l'héliport (ci-dessus), qu'il faudrait absolument conserver. La vigie, fidèle au poste (ci-dessous), y règle la circulation aérienne. Il nous montre, entre deux appels, ses équipements : micro, téléphone, radar… étiquettes aussi, tout aussi importantes pour le suivi de son travail. Il y écrit tous les renseignements reçus.

Le bureau de la vigie. © A. Bétry

Profitant du décollage d'un hélicoptère, il nous explique que la piste fait 350 mètres de long, que son rayon d'action s'étend sur 30 km environ, entre Versailles et Eurodisney, qu'il est interdit de survoler Paris sauf pour les hélicoptères qui ont une dérogation… 60 % des vols sont sanitaires, ne l'oublions pas.

Nous voici maintenant dans le hangar de la SAF (Secours Aérien Français), une compagnie d'hélicoptères spécialisée dans l'évacuation sanitaire en montagne, le débardage bois, le levage de gros objets, le montage et démontage d'échafaudages, l'entretien de bâtiments et même le lavage des vitres de certains hauts immeubles. Le responsable nous explique l'avantage d'utiliser ces hélicoptères, plus rapides et plus fiables que la grue.

Rebecca devant un appareil d'Helifirst. © PCB
Encore quelques mètres et nous rejoignons Rebecca, dans le hangar d'Helifirst, une compagnie qui travaille pour la télévision (ci-contre). 85 % des reportages en direct sont faits par eux, notamment "la Carte aux trésors" que certains d'entre vous suivent certainement sur France 3. 

Rebecca termine cette visite en nous parlant de ces 13 ruches, installées sur l'héliport, à l'abri de la piste et des hangars, bien sûr. Notre maire, M. André Santini, en est le parrain. Et c'est avec une petite boîte de pastilles au miel qu'elle offre à chacun d'entre nous, que nous quittons cet héliport, avec la promesse de pouvoir un de ces jours découvrir ces abeilles volantes.

Un grand, grand merci à tous pour cet après-midi fantastique. PCB.

La visite terminée, on quitte l'héliport de Paris-Issy. © PCB

13 mars 2023

Napoléon, Millau, Issy… et le Gâteau à la broche !


Le Gâteau à la broche. © PCB
Le week-end dernier (11-13 mars 2023), se tenait sur la place de l'Hôtel de Ville un marché de producteurs, petit mais… goûteux. Parmi les exposants, la Maison Alibert et son historique Gâteau à la broche (ci-contre), confectionné et cuit devant nous. 



La confection en direct. © PCB
La pâte est versée couche après couche sur un moule conique, accroché à la broche, tournant sur un feu de bois (à droite). À chaque tour, une louche de pâte est versées sur le cône (ci-dessous)… Un vrai délice, pour cette recette qui a traversé les âges ! 



Pourquoi historique ? Parce que ce gâteau fut inventé dans les cuisines du roi de Prusse Frédéric Guillaume III et rapporté par l'empereur Napoléon Bonaparte après sa victoire à Iéna le 14 octobre 1806.

Un tour, une louche de pâte.© PCB

Pourquoi dans la ville de Millau ? Après sa victoire à Austerlitz l'année précédente, Napoléon décida que le jour de son anniversaire, le 15 août, deviendrait fête nationale. Millau, cette commune de l'Aveyron, applaudit cette décision et créa même ce jour-là la Saint-Napoléon, célébrée pour la première fois en 1806 dans la liesse avec feux de joie, fanfares, bals publics… et délicieuses pâtisseries dont le célèbre Gâteau à la broche.

Les grognards, 26 sept. 2015
au Musée d'Issy. © A. Bétry


Pourquoi Issy-les-Moulineaux ? Issy a fêté il y a quelques années le passage des troupes napoléoniennes dans notre commune avec, pour les Journées du patrimoine du 20 septembre 2015, l'historien Alain Pigard et les grognards du 16e régiment d'infanterie légère (ci-contre) http://www.historim.fr/2015/09/succes-des-grognards-et-dalain-pigeard.html. C'était après la défaite de Waterloo, les derniers combats entre la France et la Prusse eurent lieu à Issy et dans ses environs le 3 juillet 1815. http://www.historim.fr/2015/06/3-juillet-1815-la-fin-des-cent-jours.html

Alors, si vous n'avez pas eu la chance de venir sur la place de l'Hôtel de Ville ce week-end de mars, vous pouvez vous rendre sur le site de la Maison Alibert (ci-dessous) : https://maisonalibert.com/     PCB

La Maison Alibert, de passage à Issy-les-Moulineaux,
11-13 mars 2023. © PCB

9 mars 2023

10 mars 1962 - attentat OAS (?) à Issy. Un Isséen témoigne

Gilles Dutertre, Isséen de ses 6 mois à 18 ans, fut témoin de l'attentat qui, le 10 mars 1962, toucha notre commune d'Issy-les-Moulineaux. Dans un article du 9 mars 2012 publié sur le site http://www.historim.fr/2012/03/10-mars-1962-attentat-oas-issy.html, Historim rappelait le contexte et les circonstance de cet attentat qui a secoué le quartier de la Salle des Fêtes (25 avenue, Victor-Cresson). Voici son témoignage, fort intéressant.

Gilles à l'Ecole Anatole France. © Coll. privée

Rappelons que la guerre d'Algérie durait depuis 1954. Le 8 janvier 1961, un référendum avait approuvé à 75 % l'autodétermination de ces départements d'Afrique du Nord ce qui, pour les partisans d'une Algérie française, était inacceptable. En février, à Madrid, se créa l'OAS (Organisation Armée Secrète) autour du général Salan, de Pierre Lagaillarde et de Jean-Jacques Susini. Après l'échec du putsch d'Alger du 22 avril 1961, la violence aveugle éclata des deux côtés de la Méditerranée et les attentats se succédèrent dans un climat de terreur.

Salle des fêtes après guerre. 
J'habitais au 3e étage du 26, allée Hoche et il n'y avait que le bureau de poste entre la Salle des Fêtes - aujourd'hui le PACI-Charles Aznavour -  (ci-contre) et nous.

Ce 10 mars 1962, un peu après 8 hje m’apprêtais à partir au lycée Michelet, mon père était encore à la maison, et ma mère faisait sa toilette dans la cuisine. A 8 h 10 retentit une énorme explosion et toutes nos vitres volèrent en éclat. La première réaction de mon père fut de penser que c'était le chauffe-eau qui avait explosé ! Il s'est précipité dans la cuisine en criant « Tu es blessée ? Tu es blessée ? ». Heureusement, les rideaux avaient empêché que les éclats de verre ne soient projetés et ne blessent ma mère [qui nous avait raconté ses souvenirs : http://www.historim.fr/2016/11/mon-quartier-avant-guerre-souvenirs-de.html]. 

Dans l’appartement mitoyen, chez mes grands-parents, la vasque du lustre était tombée sur la table, sans se briser. Lorsque, ultérieurement, l'expert de l'assurance passera, il déclarera que, comme la vasque s'était désolidarisée mais non cassée, elle ne serait pas remboursée…

Les restes d'une des voitures.  © XDR

Une camionnette Estafette piégée avait explosé devant la Salle des Fêtes où se tenait le congrès du Mouvement de la Paix, abimant les voitures garées à côté (ci-contre) et faisant trois morts (deux gardiens de la paix et le vaguemestre du séminaire) et 47 blessés dont cinq écolières. 

De la fenêtre (sans carreaux) de la cuisine, nous voyions de nombreux employés de la Poste sortant dans la cour, couverts de sang. Le gouvernement s'empressa d'accuser l'OAS, notamment la branche d'André Canal, dit le Monocle. Celui-ci niera jusqu'à sa mort, allant même jusqu'à accuser les fameux barbouzes.

Ce matin-là, je suis malgré tout allé au lycée. Exceptionnellement, mon père m'a accompagné jusqu'à la station de métro Mairie d'Issy. Pour ce faire, il fallait passer à quelques mètres du lieu de l'explosion. Soixante ans après, j'ai toujours la vision d'une chaussure de femme, remplie de sang, sur le trottoir. Quand on a 13 ans, ça marque. Mais, à cette époque-là, il n'y avait nulle cellule psychologique pour nous assister …  Gilles Dutertre

5 mars 2023

Le Père Charles Bonnet - que de bons souvenirs !

Le Père Charles Bonnet, né le 17 juillet 1936, à Nantes, est décédé le 18 janvier 2023. Il avait 86 ans.
Historim avait fait sa connaissance il y a quelques années, le 16 mars 2011 pour une conférence, suivie le 10 décembre 2011 par une visite 
privée du Séminaire Saint-Sulpice et de la Solitude, le foyer de retraite des sulpiciens aujourd'hui transformé en une partie de l'hôtel grand luxe avec spa, jardin potager et verger : le Domaine de la Reine Margot.

Le Père Bonnet, Issy, 10 décembre 2011. © A. Bétry
Avant d'être le Supérieur du séminaire Saint-Sulpice, le Père Bonnet, ordonné prêtre en 1962, a été professeur au petit séminaire de Couëts (Loire-Atlantique), puis au Bénin, avant de rejoindre le séminaire Saint-Sulpice. Pour peu de temps puisqu'il repart en Afrique de 1973 à 1983.
De retour en France, il devient, en 1983, le supérieur du Séminaire Saint-Sulpice, puis du séminaire Saint-Irénée de Lyon.

Enfin, en 2005, il s'installe à la Solitude à Issy. Il y restera jusqu'en 2016, date à laquelle il entre à la Maison Marie-Thérèse, boulevard Raspail, à Paris, où il décèdera.

Une belle pensée pour cet homme gai et chaleureux qui inaugura les visites et les conférences organisées par notre association Historim tout juste créée, en décembre 2010 ! PCB

3 mars 2023

Réponse - Une farandole de chevreuils

Vous avez trouvé ? Ces chevreuils particulièrement délurés se trouvent en haut du mur d'une maison située à l'angle de la rue Danton et de la rue du Gouverneur Général Éboué, dans le quartier Val de Seine/Les Arches.


Mais pourquoi des chevreuils à Issy-les-Moulineaux ? 
Il pourrait s'agir ici, vu la forme des bois, de la race du Capreolus capreolus, l'espèce de chevreuil européen, vivant notamment en France… et dans les forêts proches d'Issy où chassèrent plusieurs grands noms de l'histoire de France, tels le roi Louis XV, le cardinal de Fleury ou le Grand Conti. 

Merci à Denis pour cette étonnante découverte. PCB

1 mars 2023

Jeu - Une farandole de chevreuils

Il va faire beau cette dernière semaine de vacances de février, alors partez le nez en l'air pour découvrir où l'on peut bien trouver ce troupeau de chevreuils qui a sauté à l'œil de notre Historimien et trésorier Denis.

Réponse le 3 mars, 18 h.