31 octobre 2021

Jeu - de bien étranges torsades

Encore une semaine de vacances ! Alors, reprenons nos bonnes vieilles habitudes avec un petit "nez en l'air" qui vous fera peut-être découvrir de nouveaux lieux… 

© PCB

Où peut-on trouver ce triplé de torsades ; que représente-t-il ; qui en est l'auteur ? À vous de chercher !
Réponse le 5 novembre, 18 h.

30 octobre 2021

Jean-Christophe Averty… héros de la conférence du 23 octobre 2021

Daniel Grolleau-Foricheur donnait une conférence sur les débuts de la télévision couleur à Issy-les-Moulineaux et l'invention de l'art vidéo par Jean-Christophe Averty, dont il fut l'assistant réalisateur pendant cinq ans.

Daniel Grolleau-Foricheur au micro.

Un peu de technique, (ci-dessus), beaucoup d'imagination, quelques photos et des archives personnelles (ci-dessous)… pour un résultat formidable (en bas). Les spectateurs étaient aux anges ! 
Un grand merci à Daniel.  PCB

Les archives personnelles de Daniel.

L'enthousiasme du conférencier devant une photo de l'équipe Averty.

27 octobre 2021

Les grands médias d'Issy en photos

Comme vous avez pu vous en rendre compte, ils sont nombreux les médias installés à Issy-les-Moulineaux. Et c'est en photos, grâce à notre Historimien Michel, que nous vous entraînons dans un parcours médiatique.

Arte, la chaîne franco-allemande dont le nom signifie "Association relative à la télévision européenne", a des bureaux au 8, rue Marceau, dans le quartier Centre-Ville (ci-dessous). Il s'agit d'Arte France, chargé de concevoir, de coproduire et d'acheter des programmes pour Arte.

Arte France, rue Marceau. © M. Julien
 
France Télévision occupe plusieurs immeubles à Issy-les-Moulineaux : au 4, rue Joseph-Bara, au 37, quai du Président-Roosevelt (dans le quartier Val-de-Seine) ; et avec France TV Studio, au 26, rue d'Oradour-sur-Glane (ci-dessous), à cheval entre Issy (dans le quartier des Varennes) et Paris (dans le 15e arrondissement).

France TV Studio, rue d'Oradour-sur-Glane. © M. Julien

Toujours dans le quartier Val-de-Seine, l'on peut découvrir les bureaux d'Eurosport (ci-dessous), 3 rue Gaston et René-Caudron, la chaîne des grands sportifs qui, de leur canapé, peuvent suivre les plus grands événements dans le monde entier. 

Eurosport, rue Gaston et René-Caudron. © M. Julien

Et puis voici France Médias Monde (ci-dessous), 80, rue Camille-Desmoulins, qui regroupe France 24, les radios RFI (Radio France Internationale) et MCD (Monte-Carlo Doualiya). Il abrite 18 studios pour la radio, et 5 studios pour la télévision.  

France Médias Monde, rue Camille-Desmoulins. © M. Julien

© M. Julien
© M. Julien










Toujours rue Camille-Desmoulins, au n° 21, se dressent les bâtiments de l'INA (ci-dessous), dont une partie donne sur la rue Gaston et René-Caudron. L'Institut national de l'audiovisuel, créé en 1974, chargé de la conservation
des archives mais aussi des créations de l'audiovisuel, est installé à Issy-les-Moulineaux depuis 2013.

L'entrée de l'INA, rue Camille-Desmoulins. © M. Julien

Un petit nouveau vient d'arriver à Issy : il s'agit de Cognacq-Jay Images dont on vous a déjà parlé. L'entreprise s'est implantée cette année même au 3, esplanade du Foncet, en bord de Seine (ci-dessous). 

Cognacq-Jay Images, esplanade du Foncet. © M. Julien

Le groupe Canal +, première chaîne de télévision payante, installé dans notre ville depuis un petit temps déjà, a quitté le n° 1, place du Spectacle (ci-dessous), pour aller à 500 mètres de là dans un tout nouveau bâtiment, l'immeuble Sways avec toiture végétalisée, au n° 48, rue Camille-Desmoulins (en bas).  

Canal +, place du Spectacle, un bâtiment vide aujourd'hui. © M Julien.

Le futur siège de Canal +, rue Camille-Desmoulins. © M. Julien

C'est ainsi que se termine ce mois d'octobre 2021 consacré à "Issy, la ville des médias", des médias qui évoluent au fil du temps, comme le disait en 2019, un an avant sa mort, le linguiste Alain Rey, rédacteur en chef des Dictionnaires Le Robert :
"La langue change en même temps que l'ère dans laquelle elle se trouve : les médias d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes qu'hier, l'informatique a bouleversé notre monde et notre façon d'écrire."
Mais aussi notre façon de parler, d'enregistrer et de filmer ! Comme nous l'a raconté Daniel Grolleau-Foricheur, dans sa conférence (quelques photos en ligne le 30 octobre, 18 h)  PCB


24 octobre 2021

Studec et Ina Expert, deux écoles de médias à Issy

Pour qu'Issy soit une vraie ville des médias, il lui fallait accueillir – cela va sans dire – des établissements d’enseignement supérieur voués aux secteurs de la communication, de la production audiovisuelle et de la presse. Comme, par exemple, Studec et Ina-Expert.

Studec (Studio école de France)

L’École s’est implantée dans le Parc Technopolis, 145, rue Jean-Jacques-Rousseau, qui s’inscrit harmonieusement dans le tissu urbain environnant : derrière la façade sur la rue, plus élevée, les circulations intérieures permettent de dégager clairement des espaces piétonniers importants évoquant la rue, la place, le square. L’endroit bénéficie par ailleurs de connexions rapides avec Paris, via le réseau routier et les quais, le RER C et le tramway T2. 

Créé en 1983, Studec (Studio école de France) permet aux étudiants de découvrir les différents métiers de la radio et de l'audiovisuel - au micro, en régie ou dans les coulisses - avant de faire le choix d’une spécialisation : journaliste, technicien, réalisateur, voire producteur. Elle forme également au métier de Journaliste Reporter d'Images Monteur (JRIM).

A chaque filière, son cursus et ses enseignements spécifiques. Citons, à titre d’exemple : prises de son (en studio et en extérieur), mise à l’antenne d’émissions, pour la section « technique/réalisation » ; apprentissage du prompteur, lancement de la programmation musicale et des pages publicitaires, pour la section « animation »techniques d’écriture (la dépêche, l’interview, le fait divers), maîtrise de la diction et de l’articulation au niveau de la voix, pour la section « journalisme ».

Studec à Issy-les-Moulineaux. © F. Goutagneux

Afin que les étudiants puissent effectuer au mieux l’apprentissage de leur future profession, l’école met à leur disposition de nombreux studios numériques équipés d’un matériel de pointe (tout type de console micro par exemple). De la même façon, elle favorise les stages pratiques dans les stations radios FM et généralistes (avec lesquelles elle a souvent des partenariats), ainsi qu’au sein des sociétés de production et des chaines de télévision.
Au programme initial, en effet, s’est aujourd’hui ajoutée une filière télévision qui dispense des formations adaptées aux techniciens réalisateurs (montage vidéo, prise de son et de vues) et aux animateurs (maîtrise d’outils comme la caméra et le prompteur, initiation aux fonctions de présentateur météo, chroniqueur tv, etc.). 

 INA Expert

Temple de l’image officiellement créé par la loi du 7 août 1974, l'Institut national de l'audiovisuel (INA) est chargé « de la conservation des archives, des recherches de création audiovisuelle et de la formation professionnelle » (article 3). En 1992 son domaine s’élargit puisque la loi du 20 juin étend le régime du dépôt légal à la télévision et à la radio, et le confie à l'INA. 

Rue Camille-Desmoulins, Issy. © XDR

Parallèlement à cette fonction emblématique de centre de documentation audiovisuelle, l’INA a développé, dans le cadre de sa mission de formation (ci-dessus), une offre déclinée en 13 filières couvrant les métiers de l’audiovisuel et les médias numériques. Au travers de cours, de stages, et même de systèmes d’alternance, les programmes pédagogiques ne s’adressent pas aux seuls étudiants, mais aussi aux professionnels qu’ils accompagnent dans l’évolution de leurs parcours.  Les qualifications concernées sont diverses : animateur radio, restaurateur numérique image, chargé de production, opérateur de prise de vues, journaliste reporter d’images média global, etc. 

L'entrée de l'INA à Issy. © F. Goutagneux
L’école s’est d’abord installée dans le Val-de-Marne, à Bry-sur-Marne. Puis elle a déménagé une partie de ses activités à Issy-les-Moulineaux dans le « media-land » qu’est devenue notre ville, afin de se rapprocher de grandes entreprises de l’audiovisuel comme Eurosport, Canal +, etc. L’établissement isséen s’est orienté de préférence vers des filières peu gourmandes en moyens techniques (un plateau de media-training permettant d’apprendre à se comporter devant la caméra n’en a pas moins été installé). Cette orientation, qui privilégie les filières telles que Droit et réglementation de l’audiovisuel, ou Journalisme, n’est pas exclusive d’autres comme Gestion de production audiovisuelle, Montage et Animation. 
Ce site isséen, en bordure de la rue Camille-Desmoulins (ci-contre), dénommée « American Street » après l’installation de nombreux sites de grandes sociétés américaines, a été inauguré en novembre 2013 par le maire d’Issy-les-Moulineaux, André Santini.

Parmi les centaines de documents d’archives numérisés dans son fonds (documentaires, fictions et magazines diffusés sur les chaînes publiques depuis le milieu des années 1950), figurent des séquences qui appartiennent au patrimoine audiovisuel isséen, comme :
- « Les Îles de la Seine – L’île Saint-Germain » (La France défigurée, 13 octobre 1973)
- « Jean-Paul II à Issy-les-Moulineaux » (Journal télévisé - 20 h, 1er juin 1980)
- « Inauguration de la Tour aux figures – Mitterrand/Dubuffet » (Journal télévisé - 20 h, 24 octobre 1988).

Effondrement des carrières de 1961. © INA

Mais aussi : « Trous dans la ville – effondrement des carrières en 1961 » (Envoyé spécial, 8 octobre 1992, (ci-dessus), un drame dont Historim avait publié un témoignage poignant en mai 2011 (http://www.historim.fr/2011/05/1er-juin-1961-catastrophe-de-clamart-et.html)
Florian Goutagneux

Prochain et dernier rendez-vous de notre série consacrée à "Issy, ville des médias" le 27 octobre, 18 h… tout en images !

20 octobre 2021

Jean-Christophe Averty et la couleur, par Daniel Grolleau-Foricheur

Il était difficile dans le cadre de notre mois consacré à "Issy, ville des médias" de ne pas organiser une conférence autour de Jean-Christophe Averty, passionné de littérature, de jazz, de radio, de télévision et… de couleurs. « J'adore le bleu. Ma vie ne se sera passée que dans le bleu. Et le bleu, c'est le blues. Et le blues, c'est le jazz qui est ma musique de prédilection », dira-t-il. Ce bleu aux nuances si diverses.

Daniel Grolleau-Foricheur, auteur, éditeur, assistant-réalisateur, a travaillé cinq ans avec Jean-Christophe Averty. Il a sorti un ouvrage récemment (http://www.historim.fr/2021/08/j-c-averty-et-issy-les-moulineaux.html) sur ces années-là… qu'il dédicacera à la fin de la conférence prévue le samedi 23 octobre 2021, à 15 h, au Musée français de la carte à jouer, 16, rue Auguste-Gervais, à Issy, ville qui l'a vu naître. Alors, venez nombreux. Vous ne serez pas déçus. 


Tour d'émissions. © A. Robet/Osismes
Avant d'évoquer Jean-Christophe Averty, Daniel nous rappellera les grandes dates de l'invention de la télévision car, de fait, envoyer une image au loin a toujours été un défi pour l'homme, comme d'ailleurs transmettre un son. 

Et puis une fois la télévision en marche, on a voulu y mettre de la couleur… une invention née dans des ateliers isséens. Ça vous le savez déjà. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c'est d'où vient la couleur, quelles sont les couleurs dites primaires, pourquoi l'on voit une tomate rouge, un mur blanc ou un tissu noir !

Régie dans le célèbre Studio 13, de Cognacq-Jay. © A. Robet/Osismes

Enfin, entre en scène Jean-Christophe Averty (1928-2017) et sa grande révolution artistique : la vidéo, cet outil fait sur mesure pour le format de la télévision… et, en plus, en couleur ! Toujours grâce aux techniciens-chercheurs et truqueurs du CERT d'Issy-les-Moulineaux. 

J.-Ch. Averty, de retour de New York. © A. Robet/Osismes

Ce seront alors, en cinquante ans de carrière, plus de 500 réalisations, plusieurs milliers d'émissions et un Emmy Award en 1964, décerné par la Télévision américaine (le voici à son retour de New York, ci-contre). 

Jean-Christophe Averty aura réussi à transformer la télévision, non plus en un simple moyen de communication, mais en un nouvel art ! De quoi regarder votre prochaine émission télévisée un peu différemment. Un grand merci à notre conférencier Daniel. PCB                       

Quant à votre prochain rendez-vous sur notre site, c'est le 24 octobre, 18 h, pour découvrir les deux grandes écoles isséennes qui forment aux métiers de la radio et de la télévision.

17 octobre 2021

Éric Legale, directeur général d'Issy Média

Dans le cadre de notre série du mois d'octobre consacrée à "Issy, ville des médias", il était normal, et même indispensable, de laisser la parole à Éric Legale, directeur général d'Issy Média.   

Éric Legale dans son bureau devant une affiche d'Issy Media,
représentant un cornet de glaces, chaque boule évoquant
un réseau social. © P. Maestracci
Son parcours
Éric Legale explique son goût pour les médias par sa passion « pour l’Histoire et le futur » mais aussi par les nouveaux outils de communication… et ce dès son adolescence. Á partir des années 1980/90, explique-t-il, « de nouveaux médias dépassent les frontières et évoluent rapidement : minitel, profusion de chaînes de télévision ». Il prend alors des cours de programmation  puis travaille dans une entreprise de réseau câblé, avant d’arriver à Issy-les-Moulineaux en 1991
Il est chargé d’écrire des discours dans le cabinet du député-maire Monsieur André Santini. Lorsqu’il commence à utiliser internet à titre personnel, en 1994, le député-maire l’encourage vivement «  à regarder de près en quoi ça peut aider la Ville… » 

En 1998, Éric Legale prend en charge Issy Média. Il est « motivé par les usages » et pour lui, « les médias aujourd’hui, c’est instantané avec un site internet [www.issy.com] qu’il faut cadencer. » Il veut « donner à la ville - dit-il - des atouts [et a] l’impression d’écrire l’Histoire. » 
La commune est pionnière dans nombre de services qu’il s’agisse d’un site web dès 1996, de l’état-civil en ligne en 1997, de l’ADSL, de la fibre ou du passage de la 3 G à la 5 G, sans oublier le paiement par téléphone mobile. Ces progrès, selon Éric Legale, se situent dans la continuité de « l’audace et du goût du risque » des aviateurs du début du XXe siècle qui se sont illustrés sur le champ de manœuvres isséen.

Issy Média
« C’est la seule structure de ce type en France », insiste Éric Legale, car c’est une société d’économie mixte dans laquelle la ville est majoritaire aux côtés d’entreprises de presse ; le statut en est privé. Une équipe de sept personnes y travaille et coordonne ses prestataires. 
Agence de communication de la ville, ses obligations sont multiples. 

Chaque mois paraît le journal Point d’Appui, en ligne et sur papier, avec un format original plus grand que celui d’un magazine. Ce journal fut créé en 1969 par Henri Léger, journaliste isséen indépendant. Le n° 1 (ci-contre) est daté "du 16 au 30 novembre 1969".



Rappelons à l’occasion qu’un journal nettement plus ancien fut imprimé à Issy-les-Moulineaux à partir de 1881 ; c’est le Petit Moniteur dont l’imprimerie se situait rue Ernest Renan (ci-dessous). Les locaux furent ensuite ceux de Chaix Desfossés qui imprimait les horaires des trains et ce, jusqu’en 1975 !

La sortie du Petit Moniteur. © Musée de l'Ile de France, Sceaux

La communication publique a « plusieurs missions essentielles ». Il est nécessaire de communiquer sous des formes variées : affiches, brochures, flyers, invitations et relations avec la presse par exemple. 
Il y a une « mission citoyenne pour rendre compte des décisions municipales et animer la démocratie locale ; une mission sociétale pour sensibiliser la population aux grands enjeux de société comme le climat ; une mission d’information et une mission de promotion du territoire avec le dynamisme du tissu local ».
Plusieurs projets sont en cours de réalisation. Tout d’abord un projet européen « pour tester des « triporteurs à hydrogène pour succéder au triporteur électrique qui sert depuis plusieurs années aux afficheurs qui sillonnent les rues de la ville pour poser les affiches sur les panneaux municipaux et administratifs. »
Stéphane Bern au Fort d'Issy. © PCB


Si le travail de communication est largement reconnu par ses pairs, Éric Legale a aussi beaucoup apprécié la venue de Stéphane Bern au Fort d’Issy au printemps (ci-contre). Celui-ci a tourné un petit documentaire [https://www.youtube.com/watch?v=T_nb5Gtl0ag] sur l’histoire du Fort pendant la Commune de Paris en 1871, soit 150 ans après cet événement tragique. Le Fort est d’ailleurs l’endroit préféré d’Éric Legale pour sa transformation spectaculaire de forteresse militaire en écoquartier bien vivant. 
 
Un grand merci à Éric Legale qui, malgré ses nombreuses obligations, a pris le temps de témoigner pour Historim.  P. Maestracci.

Prochain rendez-vous le 20 octobre, 18 h, pour en savoir un peu plus sur la conférence qui sera donnée le samedi 23 octobre, à 15h au Musée, sur le thème… " de la télévision couleur à l'art vidéo… Jean-Christophe Averty " !

14 octobre 2021

"A vous Cognacq-Jay"… de Paris à Issy

"À vous les studios, à vous Cognacq-Jay !" Qui n’a pas entendu cette phrase… Pendant des dizaines d’années, celle-ci a accompagné les téléspectateurs. Une phrase que les speakerines, reporters et journalistes prononçaient pour « rendre l’antenne ».

L'entrée de l'immeuble parisien de Cognacq-Jay Images.© XDR
Cognacq-Jay me direz-vous, c’est Paris, le berceau de la télévision française avec la RTF (Radiodiffusion-télévision française), puis l’ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française). Mais voilà, cette année, en 2021, Cognacq-Jay Images (en bas), entité qui a succédé aux chaînes de télévision après leur départ, a rejoint le pôle multimédia d’Issy afin de se rapprocher de ses clients. Elle s’est déplacée en descendant la Seine sur 5 km, du pont de l’Alma au pont d’Issy,  pour rejoindre son nouveau siège face à l’île Saint-Germain.

L'immeuble parisien, rue Cognacq-Jay.
© Coll. Poinsignon. 
Cognacq-Jay, toute une histoire. 
Il faut remonter à la Deuxième guerre mondiale pour que l’ex-dancing Magic City, situé rue de l’Université, soit réquisitionné par les Allemands qui le transforment en studio de télévision, avec suprême luxe, une fosse pour les prises de vues sous-marines. Tout ceci pour leurs soldats hospitalisés. 

A la fin de la guerre, l’ensemble, un immeuble de sept étages  et une partie du matériel, est récupéré puis agrandi en annexant des bâtiments situés aux 13-15, rue Cognacq-Jay (ci-contre)La fosse est recouverte et deviendra le studio n° 2, le plus vaste, dans lequel débutera, vraiment, la télévision française. Le tout prendra le nom que l’on connaît et en fera son renom.

En 1947, la RDF (Radiodiffusion française) émet douze heures par semaine ; mais c’est en 1949, avec la RTF, que l’on peut annoncer la naissance de la télévision française. En 1964, l’ORTF prend le relais. Les 2e et 3chaînes (actuelles 
Antenne 2 et FR3) y sont nées mais ont quitté le berceau à la dissolution de celle-ci en 1974. Quant à TF1, née là en 1949, elle est la dernière chaîne à avoir quitté l’immeuble en 1992.

La Régie, rue Cognacq-Jay. © XDR
Il ne restait plus que Cognacq-Jay Images, filiale de TDF (TéléDiffusion de France) qui diffusait les émissions et qui vient donc de s'installer en cette année 2021 à Issy, au n° 3, esplanade du Foncet (ci-dessous). 
Bienvenue, donc, à ce puissant symbole de la télévision française qui sert aujourd'hui plus de 500 clients, dont M6, Orange ou Canal +.

Les locaux de Cognacq-Jay Images, à Issy. © M. Julien
Le dernier symbole des studios, les antennes (paraboles) qui ornaient le toit, ont été démontées en décembre 2020. Michel Julien

À ne pas rater, le 17 octobre, 18 h, le témoignage d'Eric Legale, directeur général d'Issy Média.

10 octobre 2021

Radio Tour Eiffel - cent ans déjà !

Gustave Eiffel. © XDR
Si la radio a sauvé la Tour Eiffel, elle a rétréci Issy-les-Moulineaux. Et pour cause…
De 1887 à 1889, l’ingénieur Gustave Eiffel (ci-contre) crée un chef-d’œuvre d’ingénierie métallique sur le Champ-de-Mars à Paris. Mais, comme l'Armée l'utilisait pour des exercices militaires, il faut lui procurer un autre terrain pour vingt ans, durée de la concession à Gustave Eiffel. 

La Ville de Paris achète alors 63 hectares de terrain sur le territoire isséen, à l’extérieur des Fortifications. C’est ainsi qu’est créé le Champ de manœuvres que les débuts de l’aviation ont rendu célèbre et qui deviendra l’actuel Héliport de Paris.
© XDR

Quant à la tour Eiffel, haute de 300 mètres, elle est la principale attraction de l’Exposition universelle de 1889, célébrant le centenaire de la Révolution française. Quelques années après, elle devient un pôle majeur dans l’essor des télécommunications. Le 5 novembre 1898, Eugène Ducretet lance la première liaison radio électrique entre la Tour et le Panthéon. 
En 1904, une antenne de radio, financée par Gustave Eiffel, est installée en haut de la tour (carte postale de 1912 ci-contre) communiquant avec le poste Tour Eiffel T.S.F. - Télégraphie Sans Fil - (publicité ci-dessus), installé dans un baraquement en bois près du pilier sud. 



Militaires au 3e étage de la Tour. ©XDR
Dans le même temps, Gustave Eiffel met le 3e étage à disposition de l’Armée (ci-contre). Le bâtiment provisoire en bois de la radio est remplacé par des locaux permanents en 1909. Il n’est plus question alors de démolir la tour Eiffel, quand la concession de 20 ans s’achève, mais au contraire de la prolonger. 
La radio prend une importance stratégique pendant la Première Guerre mondiale ; dès le 27 juillet 1914, une circulaire ordonne la réquisition de tous les postes de TSF pour éviter des émissions de radioamateurs de plus en plus nombreux ; d'ailleurs, les locaux de la radio sont gardés en permanence par des militaires.


En 1921Radio Tour Eiffel émet pour la première fois pour le grand public le 24 décembre. Pendant des années, la station diffuse des émissions d'actualité, les bulletins météo, les cours de la Bourse, mais aussi des concerts avec Yvonne Printemps, par exemple : https://www.youtube.com/watch?v=DuYMLa1LpKg car "la Tour chante"… la publicité est bien là pour nous le rappeler (ci-contre). Mais vous pourrez aussi, pour en savoir beaucoup plus, vous connecter à https://www.issy.com/actualites/la-radio-fete-ses-100-ans-une-histoire-isseenne 


En 1925, le champ de manœuvres de l’Armée est rattaché au XVe arrondissement de Paris et forme une enclave délimitée par la rue Camille Desmoulins, les boulevards Gallieni et des Frères Voisin et la rue du colonel Pierre Avia qui séparent deux villes et deux départements !
Les essais de la télévision y commencent dès 1935, mais c'est en 1957 que la Tour Eiffel se trouve agrandie de vingt mètres par des antennes de télévision. Celles-ci sont d’ailleurs toujours en usage pour des dizaines de chaînes de télévision et de radio.
 
La tour Eiffel isséenne. © P. Maestracci

Issy-les-Moulineaux a donc perdu 63 hectares en faveur de l’Armée pour compenser la perte du Champ-de-Mars où domine toujours la tour Eiffel elle-même sauvée par la radio.
Mais la ville peut s’enorgueillir de posséder aussi une tour Eiffel, haute d’environ 2 mètres et datant de 1892, soit trois ans de moins seulement que le modèle originel. Classée au titre des Monuments historiques depuis 1988, elle est visible au 42 de la rue Renan (ci-dessus). Les deux tours ne sont distantes que d’un peu moins de 4 kilomètres à vol d’oiseau !
P. Maestracci
"À vous Cognacq-Jay, à vous Issy" -  Prochain rendez-vous le 14 octobre, 18 h.

P.S. Et n'oubliez pas de noter dans vos agendas la conférence de Daniel Grolleau-Foricheur sur le thème "De la télévision couleur à l'art vidéo… Jean-Christophe Averty", le samedi 23 octobre, 15 h au Musée français de la carte à jouer, 16 rue Auguste Gervais, à Issy.

6 octobre 2021

Gustave Eiffel et Ernest Renan

Ernest Renan. © XDR
Ernest Renan (1823-1892), écrivain, historien, philosophe (ci-contre), fréquente dans sa jeunesse (de 1841 à 1843) le Séminaire d'Issy. D'ailleurs, trois ans après sa mort, une rue porte son nom. Mais c'est aussi un homme curieux de toutes les innovations scientifiques de son temps. 

Gustave Eiffel ©XDR


Ainsi, il va rencontrer le célèbre Gustave Eiffel (1832-1923), l'homme de la Tour (ci-dessous), que vous allez découvrir prochainement  à l'occasion du centenaire de Radio Tour Eiffel, inauguré en 1921. Mais, revenons à l'année 1891. 

Depuis deux ans déjà la Tour Eiffel, élevée à l'occasion de l'Exposition universelle de 1889, domine Paris. Gustave Eiffel, son concepteur, a inclus dans les plans, tout en haut, au-dessus du 3e étage, un appartement de 100 mètres carrés, rien que pour lui (ci-dessous). Ascenseur et escalier desservent ce logis spacieux comportant cuisine, salle de bains, salon… dans lequel on trouve même un piano. Mais pas de lit… il préfère dormir sur terre.

L'appartement de Gustave Eiffel en haut de la Tour. © XDR

© XDR

Il y reçoit ses amis - dont l'Américain Thomas Edison, l'inventeur  du phonographe, cet instrument qui permet d'enregistrer les sons (ci-contre). D'ailleurs, il en possède un exemplaire, sur lequel il travaille, tout en faisant bien d'autres recherches scientifiques. 

Et c'est ainsi que le 17 février 1891, il enregistre la voix de… Ernest Renan, au cours d'une soirée mémorable.
Si l'original a disparu, la Bibliothèque nationale en détient deux copies… dont voici un extrait ! Écoutez bien, le son n'est pas toujours très audible : https://www.youtube.com/watch?v=E99DEwni3x4

Gustave Eiffel continuera ses recherches scientifiques pour très vite transformer la Tour en un centre d'émission des premiers signaux radio. Il assistera ainsi à la naissance de la TSF  - la télégraphie sans fil - et de Radio Tour Eiffel, deux ans avant sa mort.  PCB
Un grand merci à M. Larzillière de nous avoir signalé cet enregistrement. 

Prochain rendez-vous le 10 octobre, 18 h, pour tout savoir sur Radio Tour Eiffel.

1 octobre 2021

Télévision couleur - 1er octobre 1967

Il est 14 h 15 en ce dimanche 1er octobre 1967. Les téléspectateurs attendent avec impatience cet événement : le passage de la chaîne 2 de l'ORTF à la couleur… Quatre hommes sont devant les caméras, dans le studio 13 des Buttes-Chaumont, à Paris. Il y a Georges Gorse, le ministre de l'Information ; Claude Mercier, directeur de l'équipement et de l'exploitation ; Jacques Bernard Dupont, directeur général de l'ORTF ; et Émile Biasini, directeur de la télévision. Le compte à rebours démarre. C'est parti !
https://www.ina.fr/video/I09174897/georges-gorse-et-voici-la-television-couleur-au-jour-fixe-et-a-l-heure-dite-video.html

Treize ans après les États-Unis, la France se met à la couleur. Après la chaîne 2 (logo ci-contre), ce sera au tour de la troisième chaîne, dès sa création, en 1972. Il faudra attendre les années 1980 pour que la première chaîne, devenue TF1 en 1975, adopte, elle aussi, la couleur. 

Mais qui a mis au point cette grande innovation ? Où ? Et pourquoi à cette date ?

Des ingénieurs épaulés par une trentaine de techniciens travaillent depuis plusieurs années sur ce nouveau procédé… dans le Centre d'Études de la Radio-Télévision, le CERT, installé depuis 1948 au n° 3-5 de la rue Jeanne-d'Arc, à Issy-les-Moulineaux. Le bâtiment de plusieurs étages, en forme de U, sera ensuite occupé par Technicolor Inc Research (vue aérienne ci-dessous).

Il a fallu inventer un procédé couleur, le système SECAM (Séquentiel Couleur à Mémoire), créé par l'ingénieur Henri de France ; tester de nouvelles caméras couleur ; tourner des émissions expérimentales, équiper les studios de Cognacq-Jay et des Buttes-Chaumont, comme le célèbre Studio 13, celui de Jean-Christophe Averty - un personnage haut en couleur que vous pourrez découvrir prochainement.

Et pourquoi fallait-il que la télévision couleur fonctionne à cette date-là ? Pour que la retransmission des Jeux Olympiques d'hiver, qui allaient se tenir à Grenoble du 6 au 18 février 1968, soit en couleur ! Pari tenu ! https://www.youtube.com/watch?v=lCLYk5Eetr0         PCB

Prochain rendez-vous avec Gustave Eiffel, le 6 octobre 18 h.