30 septembre 2018

Charles Jean Forget peint Issy-les-Moulineaux

Ce peintre et graveur né et mort à Paris (1886-1960) a laissé de nombreuses toiles sur la banlieue sud : Châtillon, Vanves,  Montrouge, Bagneux… et Issy-les-Moulineaux. Deux toiles : La Seine par temps orageux (1959) et Rue Ernest Renan, ancien relais (ci-dessous).

Rue Ernest Renan, toile de Charles Jean Forget. ©XDR

La rue Ernest Renan est l’une des plus anciennes voies de la commune, connue au XVIIe siècle sous le nom de « Rue Basse », « Grand Rue Basse », puis au siècle suivant comme « Grande Rue ». Son nom actuel lui est donné en 1894, en hommage à Ernest Renan (1823-1892), académicien, professeur au Collège de France, qui a étudié au Séminaire de Saint-Sulpice en 1841 et 1842. Plusieurs articles ont été consacrés à cette personnalité sur notre site :

Au n°33, ancien relais peint par Charles Jean Forget, se trouve aujourd’hui un immeuble moderne (ci-dessous).

Rue Ernest Renan,  en 2018. © XDR

Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, Charles Jean Forget réalisa 400 dessins de tranchées et de Poilus. Seule une soixantaine a été conservée. A signaler en cette année de centenaire de la fin de la Grande Guerre ! PCB

24 septembre 2018

Histoire du tir à l'arc à Issy-les-Moulineaux

Alors que les championnats de France de tir à l'arc se déroulent ces jours-ci, 
Historim en profite pour vous raconter l'histoire 
du tir à l'arc à Issy-les-Moulineaux.

Les débuts : aviation et tir à l’arc intimement liés

Au début du XXe siècle, Issy-les-Moulineaux est le « berceau de l’aviation ». Blériot, Nieuport, les frères Caudron et les frères Voisin installent leurs hangars et usines aux abords du champ de manœuvres. Dès 1909 est construit un premier pas de tir à l’arc, à proximité du champ de manœuvres. Grâce à des ingénieurs, les premières flèches en aluminium usinées sont faites, juste après la Première Guerre mondiale, à partir de rebus de tubes, dix ans avant les premières flèches industrielles commercialisées.


La première Compagnie d’Arc d’Issy-Les-Moulineaux, « l’Espérance », est constituée le 22 mars 1936 par Raymond Jobert. Ce dernier est reconnu comme le fondateur de la Compagnie d’Arc d’Issy-les-Moulineaux. Il en restera membre jusqu’à sa mort en 1965.

Écusson de la Compagnie.

La jeune Compagnie d’Issy-les-Moulineaux, affiliée à la Fédération Française de Tir à l’Arc (fondée en 1928), participe aux fêtes traditionnelles de l’archerie, aux concours et en organise à son tour. Le jeu d’arc est alors situé au 68 Boulevard Galliéni. La dernière mention d’archers isséens date de 1942, année de dissolution de « l’Espérance » . Détruit, le jeu d’arc est reconstruit dans le stade Voisin et la Compagnie d’Arc d’Issy-les-Moulineaux reconstituée en 1951, en tant que section sportive de l’Avia-Club.


L'Avia-Club

L'origine
Le complexe sportif Avia-Club s’appelait à l'origine ASGR : Association Sportive et Gymnastique Réunis. Il dépendait des usines d’aviation Gnome & Rhône et Voisin. Afin de donner un nom plus parlant au grand public, les membres de l’ASGR ont appelé à proposition de nouveaux noms et sigles, ayant mené à la conclusion suivante : « Puisque nous dépendons des usines d’aviation, AVIA-CLUB avec des ailes comme écusson est tout indiqué ». 
Sigle de l'Avia Club
Ce nouveau nom est officialisé en 1941. Ce n’est qu’à partir des années 1950 que l’association prend le nom d’Avia Club Sportif d’Issy-les-Moulineaux – ACSIM. Le complexe réunit alors plus de 1000 membres répartis dans 15 sections sportives.

Archers isséens en 1961.
Les années 1951 à 1987
Tout juste reformée, la Compagnie d’Issy-les-Moulineaux reprend l’organisation de son concours et sa « vie de Compagnie ».
Des challenges s’organisent souvent sous forme de « tir au beursault » : il s’agit d’une discipline française dont les origines remontent au Moyen Âge. Les particularités : les archers tirent des volées d’une flèche sur un pas de tir long de 50 mètres avec une cible à chaque extrémité, et alternent le sens de tir d’une volée à l’autre. Les cibles noires et blanches mesurent environ 45 cm de diamètre. 

La Compagnie d’Issy met à profit le stade Voisin pour organiser ses propres concours FITA et fédéral, deux disciplines se déroulant sur cibles anglaises (que l’on voit aux Jeux Olympiques). Le tir FITA se pratique à l’époque sur 4 distances (90m – 70m – 50m – 30m), tandis que le tir fédéral se tient à 50 mètres et 30 mètres. De nos jours, les deux disciplines ne se tirent plus qu’à une seule distance, 70 mètres et 50 mètres respectivement. 

En 1959, l’archer isséen Raymond Creuzier sera le premier archer français à dépasser le cap des 1000 points (sur un maximum de 1440 points) au championnat international de Belgique. A sa suite, d’autres archers isséens se retrouvent sur les podiums : Louis André, Cosimo Corvaglia, Paul Goyat, Jean-Claude Petit, Claude Sauvard, ces derniers se débrouillant aussi bien en tir beursault et FITA que dans les nouvelles disciplines de parcours.

Les années 1960 voient en effet l’arrivée des disciplines de parcours en France avec la création de la « Field Archery Française » (tir en campagne) en 1966. Il s’agit d’un parcours de 24 cibles, dont les distances, indiquées ou non, varient de 10 à 60 mètres en fonction de la taille des cibles. Impossible d’organiser sur un stade ce type de concours, qui se déroule plutôt dans des bois ou des champs … d’où le nom de la discipline. Deux ans plus tard, Claude Sauvard – membre de l’équipe de France de tir Field – devient champion de France de cette discipline, puis présidera la section Field à la Fédération Française de Tir à l’Arc à partir de 1973. 

Les archers isséens Claude Savard,  Pierre Hérit et Jean Courtoy,
vainqueurs par équipe du challenge du Sanglier d'or 1973.

Le nombre d’archers augmentant à Issy-les-Moulineaux, les structures des années 50 deviennent trop petites ; en 1968 le jeu d’arc est reconstruit et un nouveau logis, la « salle Jobert », est inauguré le 14 mai 1976 . Ces nouvelles installations permettent d’accueillir le Championnat départemental Beursault de 1992 à 2005, en coopération avec la Compagnie d’Arc Saint-Pierre Montmartre (Clichy-la-Garenne)

De l’Avia-Club à l’Arc Club Sportif d’Issy-les-Moulineaux 

En 1987, la Compagnie devient l’Arc Club Sportif d’Issy-les-Moulineaux, conservant ainsi l’acronyme ACSIM. En 1996, les archers fêtent les soixante ans de l’association. En 2005, la construction du Palais des Sports Robert Charpentier fait déménager le club de l’autre côté du Stade Voisin, dans des nouveaux locaux permettant d’accueillir le nombre croissant d’archers – 225 adhérents pour l’année 2018. En revanche, le jeu d’arc n’a malheureusement pu être conservé. 

Les compétitions de tir beursault ne sont donc plus possibles, mais depuis 2010 l’ACSIM organise chaque année en mars la Coupe des Miss, tir féminin à la distance de 18 mètres (dans la salle principale du Palais des Sports), dont les bénéfices sont reversés à l’association « Le cancer du sein parlons-en ». Un autre événement de taille : à l’automne 2012, l’équipe d’Issy-les-Moulineaux remporte le Championnat de France de tir en campagne … Avec la mission d’organiser l’édition 2013 ! Un challenge réussi dans le parc du lycée Michelet (Vanves).

Plusieurs archers de l’ACSIM (Arc Club Sportif d'Issy-les-Moulineaux) participent en septembre-octobre 2018 aux championnats de France de tir en campagne (en équipe), de tir 3D (tir de parcours sur animaux en mousse, par équipe) et de beursault (individuel). Alors Bon tir à tous !  
A. Desrames

P.S. Ce travail de recherche a été initié par Frédéric Sauvard, archer isséen qui a transmis ses connaissances sur le forum Integralsport en 2005. La poursuite de ce travail n’aurait pas été possible sans l’aide de Florian Goutagneux, archiviste au Musée Français de la carte à jouer, et des archers Alain Bouant, Cosimo Corvaglia, Jean-Louis Dudonney, Armand Gamot, Marc Lorthioir, Jean-Marc Oeconomos, Gilbert Olivier, Violette & Claude Sauvard, Jean-Michel Savary, José Tripet et Arnaud Varet.


Localisation des installations de l'ACSIM  depuis 1936.



20 septembre 2018

Charles-François Bourgeois - un général d'Empire né à Issy

Charles-François Bourgeois naît un beau matin du 8 mars 1759, à Issy. Il y est baptisé le jour même - peut-être dans l'église Saint-Étienne.

Charles-François Bourgeois. © XDR
Simple soldat, à ses débuts dans la carrière militaire, il entre dans le bataillon de volontaires de Paris, en 1792. Puis, passé adjudant-général de l'armée, il prend part à la bataille de Marengo le 14 juin 1800, commandée par le général Bonaparte.
Trois ans plus tard, le Premier consul le nomme à la tête du 1er régiment d'infanterie légère :qui participe aux campagnes d'Italie, puis d'Espagne. Il se distingue particulièrement lors de la prise de Tarragone, le 28 juin 1811.

Son engagement sans faille lui vaut les honneurs de l'Empereur. Nommé général de brigade en 1811, il reçoit le titre de baron d'Empire la même année. On le retrouve sur le champ de bataille de Waterloo, le 18 juin 1815, où il est blessé. Officier de la Légion d'honneur, il est mis à la retraite le 1er août 1815, alors que Louis XVIII revient au pouvoir (Seconde Restauration). Il meurt à Paris le 11 juillet 1821. PCB

Bataille de Waterloo, par le peintre irlandais William Sadler (1782-1839)  © XDR


17 septembre 2018

Journées nationales du Patrimoine - Historim et les Poilus - 2018

Musée français de la carte à jouer, Issy. En plein spectacle. © A. Bétry
Quel beau dimanche ce 16 septembre 2018, Journée nationale du Patrimoine, en hommage aux Poilus de la Grande Guerre. Vous étiez nombreux à venir nous rejoindre au Musée français de la carte à jouer. Le soleil brillait et nous étions bien installés sur la terrasse du Musée. Vous avez pu écouter les "munitionnettes" d'Issy-les-Moulineaux, Pascale, Monique et Jacqueline, lire ces lettres de poilus si émouvantes. Et reprendre en chœur les refrains de l'Ami Bidasse et de la Madelon, entonnés par Pascale, accompagnée d'Aurélien et de Gérard. Un grand merci à tous pour ce spectacle qui a enchanté le public.

Gérard, Pascale et Aurélien. © A. Bétry
Les munitionnettes Pascale et Jacqueline. © A. Bétry
La conférence du colonel Truttmann était fort intéressante et nous avons appris beaucoup sur Paris pendant la Grande Guerre et le rôle des forts. Paris était alors un véritable camp retranché avec ses ceintures de forteresse : la première de 15 forts, dont celui d'Issy, la plus proche ; et une seconde, plus lointaine de 18 forts dont ceux de Saint-Cyr l'École ou Douaumont par exemple.
Paris subit les tirs de la fameuse Grosse Bertha : des obus tirés à 120 km de Paris, qui montaient à 40 km d'altitude et atteignaient sa cible en 3 minutes ! Le Fort d'Issy, 5 bastions, 4 casernes, abritait des batteries de 75. Le colonel insista sur l'action des sapeurs pompiers de Paris, en 1re ligne pendant ces années de guerre, une brigade qu'il connaît bien puisqu'il y a fait carrière.

Stand Historim au Forum des Associations. ©PCB


Merci encore à ceux qui ont tenu le stand Historim au Forum des Associations  - là aussi un beau succès pendant ces deux jours de foule - On a évoqué le chiffre de 12 000 personnes en une seule journée !

Pour la 5e année consécutive, le mois de novembre sera consacré, sur notre site, à la Grande Guerre. Le thème de cette année 2018, qui marque le centenaire de la fin de la guerre : les hôpitaux d'Issy-les-Moulineaux, les progrès de la médecine, les gueules cassées. PCB

Les munitionnettes de la Journée du Patrimoine en plein chant… de coquelicots ! © A. Bétry

11 septembre 2018

Journée du patrimoine - dimanche 16 septembre 2018

Hommage aux poilus - lettres et chansons

Une animation Historim et Musée français de la carte à jouer


© A. Bétry
Le 11 novembre 1918, l’armistice est signé, les canons se taisent enfin. Au cours de ces quatre longues années de guerre, huit millions de poilus ont écrit jusqu’à six ou sept lettres ou cartes postales par jour, à leurs femmes, leurs pères, leurs enfants. Plus de quatre milliards de lettres et de cartes postales ont été acheminées par la Poste. Il y avait le courrier, mais aussi les chansons qui rythmaient la vie quotidienne des soldats engagés. C’était un moyen de se divertir mais également de se donner du courage. Ces chansons sont le miroir de leur histoire, de leur quotidien. C’est tout cet univers que l’on vous fera découvrir ce dimanche 16 septembre 2018, à travers des lettres touchantes et, parfois, étonnantes, et des chansons dont vous pourrez reprendre le refrain. Vous connaissez certainement « l’ami Bidasse » ou « la Madelon » !

L'ami Bidasse au beffroi d'Arras. © A. Bétry

Au programme

- 14h00 : début du spectacle musical (chansons et accordéon), accompagné de lecture de lettres de poilus. 

- 15h00 : conférence du colonel Michel Truttmann, « Les forts de Paris, dont celui d’Issy, pendant la Grande Guerre ». 

- 16h00-18h : retour en musique avec Pascale, Aurélien et Gérard ; moments d’émotion avec les « munitionnettes » Monique et Jacqueline… sans oublier Pascale, l’historienne attitrée d’Historim. 


Rendez-vous au Musée français de la carte à jouer, 16 rue Auguste Gervais, Issy-les-Moulineaux


Coll. Th. Gandolfo

8 septembre 2018

Issy - Le vieil autobus de la ligne 126

Ça y est ! Depuis quelques jours les enfants reprennent le chemin de l'école, qui à pied, qui en tram, qui en autobus ! Et, pas de doute, le 126 n'est plus ce qu'il était… Retour sur un passé pas si lointain.

Un bus à plateforme parisien. © XDR
« Chaque jeudi, je me rendais accompagné de mon grand-père, d’Issy-Plaine (quartier usinier d’Issy-les-Moulineaux, c’est là que s’étendait la Blanchisserie de Grenelle qui lavait les draps des hôpitaux et de nombreux hôtels ) à la patinoire de Boulogne, par le 126, un autobus à plate-forme. Son accès était marqué par une chaînette fixée par le contrôleur. Lors du démarrage, il la tirait vigoureusement…
En y repensant, je m’aperçois que j’ai sérieusement vieilli, ce type de bus a cessé toute activité il y a des lustres… » (extrait de Dicorue, Vocabulaire ordinaire et extraordinaire des lieux urbains, de Thierry Paquot, photographies de Frédéric Soltan- CNRS Éditions, Paris, 2017).
Cet extrait permet d’apprécier cet ouvrage aussi passionnant à lire que remarquablement documenté en classant les rubriques sous forme alphabétique, ici celle consacrée à l’autobus..

L’auteur, Thierry Paquot n’hésite pas à recourir à ses propres souvenirs  les rubriques Autobus, Horloge, Métro). De nos jours, il enseigne dans une université francilienne où il se rend grâce à son vélo. Ses grands-parents paternels habitaient Issy-les-Moulineaux ; son grand-père l’accompagnait dans ses activités extra-scolaires. Celles-ci furent pendant longtemps le jeudi car les jours de classe des enfants se déroulaient du lundi au samedi matin. Par la suite, le jour de congé fut déplacé le mercredi afin de mieux équilibrer la semaine.

L’autobus à plate-forme avec un contrôleur compostant un ou plusieurs tickets grâce à une petite machine avec manivelle a disparu au profit d’autobus avec entrée à l’avant et des composteurs automatiques.
La ligne 126 existe toujours et relie le Parc de Saint-Cloud à la Porte d’Orléens. Son numéro supérieur à 100 désigne forcément une ligne de banlieue. Depuis peu, des Bluebus sont en service totalement électriques et évidemment de couleur bleue ! Ils alternent avec des bus hybrides

Issy - Rue Rouget de l'Isle, vue vers le pont ferroviaire.
Carte postale, coll. Particulière

Quant au quartier Issy-Plaine, il s’agit du quartier Val-de-Seine totalement métamorphosé depuis la fin du XXe siècle. Des bureaux ont remplacé la Blanchisserie de Grenelle, dont on distingue les bâtiments sur la gauche (carte postale ci-dessus), ainsi que d’autres usines aux alentours, sans parler d’immeubles résidentiels. Rails et caténaires de tramways que l'on peut voir, ont progressivement disparu, remplacés par des bus. P. Maestracci.


3 septembre 2018

Forum des associations - 7 et 8 septembre 2018

Premier grand rendez-vous de la rentrée 


  le Forum des Associations qui se tient, comme d'habitude, au Palais des Sports Robert Charpentier, 
aux mêmes horaires que l'an passé 

vendredi 7 septembre, 13-20 h
samedi 8 septembre, 10 h-18 h




Odile, Pascale, Monique, Claude, Denis, Alain, Didier, Jacqueline, Patricia, d'autres encore vous y attendent avec plein de projets : visites privées, conférences, animation des Journées du Patrimoine… Venez nombreux !