31 décembre 2012

Bir Hakeim - 1942-2012

Cette année 2012 a marqué le 70e anniversaire de la bataille de Bir Hakeim. Le lundi 7 mai, notre commune laissait la parole au capitaine de vaisseau Guy Crissin qui, dans la salle multimédias de l’Hôtel de Ville, donnait une conférence :  « Rommel face à la résistance française à Bir Hakeim ».
Historim tient à rappeler l’histoire de cette période.

© A. Bétry
Monument au maréchal Koenig, porte Maillot, à Paris. 28 mai 2012. © A. Bétry
Le 27 mai, au cours de sa grande offensive vers Le Caire et Suez, Rommel se heurte à Bir Hakeim, dans le sud libyen, bastion méridional du dispositif de la VIIIe Armée, installée sur la position de El Gazala. C'est pour lui une question de vitesse, car, dans quelques jours, des convois britanniques de renforts et de matériel parviendront en Égypte, et feront pencher la balance en faveur de nos Alliés. Ces quelques jours qu'il veut gagner pour anéantir son adversaire, Rommel va les perdre devant Bir Hakeim.
Ce point d'appui, en plein désert, est confié aux Français de Koenig. Pendant quinze jours, ils résistent farouchement à tous les assauts, infligeant à l'ennemi des pertes sévères et faisant des avancées de la forteresse un véritable "cimetière de chars". Le 3 juin, ils rejettent un ultimatum de Rommel. Deux autres restent sans réponse. Le 11 juin, alors qu'elles sont encerclées, et seulement après en avoir reçu l'ordre, nos troupes se fraient, de nuit, un passage à travers les lignes italo-allemandes et rejoignent le gros de l'Armée britannique installé plus en arrière, méritant ainsi d'être citées par un communiqué du haut-commandement britannique au Moyen-Orient, émis le 14 juin 1942 :

© A. Bétry
Tombe du maréchal Koenig au cimetière
de Montmartre. 28 mai 2012. © A. Bétry
« Les Nations unies ont contracté une lourde dette de gratitude et d'admiration envers la première Brigade française et son vaillant chef, le général Koenig ».


« Général Koenig,
 Sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil » 

C'est par cette phrase que le général de Gaulle salue les exploits des Forces françaises libres dans le sud libyen.
Quelques mois plus tard, le 8 novembre 1942, nos Alliés américains débarquent au Maroc et en Algérie. Ils viennent soutenir humainement et matériellement nos armées dans leur phase de réunification. A.B.

Pour en savoir plus :
http://www.france-libre.net/date-clefs-de-la-france-libre/bir-hakeim/anniversaire-bir-hakeim.php



28 décembre 2012

Boire un petit coup… dans les rues d'Issy

A la veille du réveillon, voici un petit aperçu d'un certain nombre de publicités, les réclames d’alors,  peintes il y a plusieurs décennies sur des murs-pignons bien visibles lorsqu’on parcourait la rue principale en venant de Paris. Rappelons que pendant longtemps les amateurs venaient en banlieue, notamment à Issy-les-Moulineaux, dans des guinguettes y boire le vin local peu onéreux qui échappait au droit d’octroi parisien. Boire un petit coup c'est agréable… mais, attention, avec modération !!!

Ici en l’occurrence, il s’agit d’apéritifs. Même si les intempéries ont délavé les réclames, elles restent visibles sur le palimpseste qu’est le mur du 11 bis rue Renan où plusieurs réclames furent successivement peintes. La dernière pour Cinzano, avec les trois couleurs primaires bleu, rouge et jaune complétées par du blanc, sont encore assez nettes (ci-dessus).
Sur le mur du 37 rue Renan, des travaux ont dissimulé le B majuscule du nom de l’apéritif (Byrrh) sous un conduit de cheminée (à droite). 
Autre type de boisson plus faiblement alcoolisée et produite à Issy-les-Moulineaux, la bière des Moulineaux, dont la brasserie sur le coteau était localisée avenue de Verdun (voir rubrique Industries) . Elle a été fondée en 1850 puis exploitée avec 120 ouvriers au début du XXe siècle par la Société Industrielle de Brasserie et Malterie. Elle produisait alors 60 000 hectolitres par an. Dans les années 1920, 220 ouvriers y brassent la bière Grütli. Cette bière est encore consommée après la Seconde Guerre mondiale comme en témoigne cette publicité (ci-dessous) qui date des années 1950. 

Collection privée.

Carte postale ancienne. Collection R.P.
De nombreux débits de boissons et de tabac permettaient d’étancher les soifs et de savourer une bonne petite cigarette, produite peut-être à la Manufacture des Tabacs toute proche. Deux exemples parmi d’autres : 
À la Civette d'Issy (à gauche) se situait à l’angle du boulevard Gambetta et de la rue du Général Leclerc. On peut lire sur le store une réclame pour la bière isséenne Grütli « bière de luxe ». Ce vaste café-tabac est remplacé de nos jours par un commerce de restauration rapide. 


Carte postale ancienne. Collection R.P.
L’autre exemple est celui d’un Tabac, localisé à l’angle du boulevard Galliéni et de l’avenue de 
Verdun au carrefour de Weiden (à droite). Lui aussi a disparu et a été remplacé par une pharmacie.
P. Maestracci

26 décembre 2012

Allégorie - Jeu

Si vous profitiez d'un rayon de soleil pendant ces congés de fin d'année pour partir le nez au vent à la recherche de cette magnifique allégorie…


© P. Maestracci

23 décembre 2012

Le temple protestant d'Issy-les-Moulineaux

Jean Loignon, professeur agrégé d'histoire et président du Conseil presbytéral de l'Église réformée d'Issy et de Clamart, nous livre en cette veille de Noël une réflexion fort intéressante sur l'architecture d'un temple protestant et, plus particulièrement, sur celui de notre commune, qui se situe 18 rue Marceau.


Le temple désigne l’édifice religieux réformé – dénomination calviniste majoritaire en France – mais on notera la propension des luthériens à utiliser de leur côté le mot “ église ” pour leurs lieux de culte… Le protestantisme n’est jamais uniforme. Il importe que l’architecture manifeste les grandes affirmations de la Réforme, comme la transcendance exclusive de Dieu, l’autorité souveraine de la Bible ou le sacerdoce universel, c’est-à-dire le refus d’une séparation entre des pasteurs et les autres fidèles.
© Alain Bétry
© Alain Bétry.
Le culte protestant a d’emblée privilégié les arts auditifs – parole et musique – sur les arts visuels – peinture et sculpture – Faites l’expérience : venez à un culte et fermez les yeux : vous ne perdrez rien. Bouchez vous les oreilles : vous perdrez tout… Alors que la messe catholique mobilise infiniment plus les sens visuels, auditifs, olfactifs… C’est aussi le choix d’une précarité : le culte n’est que le temps de la réunion des fidèles, alors que la sacralité se maintient dans l’église catholique consacrée détentrice du Saint Sacrement en l’absence des fidèles.
Une fois rappelés ces quelques éléments, découvrons le temple d'Issy-les-Moulineaux (à droite). Il est récent – 1939 – et provient de l’expansion vers la banlieue de la paroisse de Montrouge ; un terrain offert par la famille Peugeot en a permis la construction. 

L'extérieur
L’aspect de l’édifice est celui d’une chapelle néo-romane avec mini clocher équipé d’une cloche sonnant le début du culte, chose assez rare dans les temples. Il n’a pas adopté la physionomie néo-classique des temples du Midi avec le fronton traditionnel ; disons qu’il est de style plutôt luthérien. Pas de sculpture sur la façade mais des motifs décoratifs sobres.

L'intérieur 
Le temple protestant reprend la forme des basiliques paléochrétiennes, édifices laïques à l’origine. Les fenêtres laissent passer la lumière, afin de permettre aux fidèles la lecture de la Bible et du recueil de cantiques, ce qui interdit des vitraux, même abstraits. Aucune sculpture figurative, ni d’image : à Dieu seul la gloire, certes mais des compromis décoratifs autorisent parfois des images ou mosaïques mais jamais de statues. 

© Alain Bétry
© Alain Bétry
La surprise vient de ce qui ressemble assez à un autel, en pierre, mobilier très statique fort loin des tables de bois servant à la communion dans la tradition réformée : l’inspiration est ici nettement luthérienne. C’est sur cet autel qu’est célébrée la sainte Cène, sous les deux espèces - pain et vin- dans une vaisselle assez ordinaire.

© Alain Bétry
© Alain Bétry
L’autel sert de support à la Bible (à gauche), toujours ouverte. C’est une édition ancienne, difficilement utilisable pour la lecture qui utilise des traductions modernes. Elle est donc présentée en tant qu’objet symbolique, alors qu’elle était un instrument du culte à l’origine. La souveraineté que reconnaissent les protestants à la Bible n’est pas celle d’un livre sacré jusque dans ses pages et sa reliure, mais dans sa Parole lue individuellement et prêchée collectivement.
La prédication utilise une chaire qui domine pour des raisons acoustiques les fidèles à l’époque de la voix nue, mais cette image magistrale valorise beaucoup la fonction pastorale. La croix est ici nue (à gauche), sans le corps crucifié du Christ : la Réforme privilégie la victoire sur la mort que marque la résurrection, plutôt que le sacrifice de la Croix, mais les luthériens ne suivent pas toujours les calvinistes réformés dans ce choix.

© Alain Bétry
© Alain Bétry
Sur le côté, le baptistère ou plutôt des fonts baptismaux (à droite) évoque un mobilier catholique : on est plutôt dans la tradition pédobaptiste – les enfants sont baptisés dès leur naissance – alors que le protestantisme a développé une théologie du baptême adulte confessant - le baptisme – est d’une manière générale du baptême à tout âge selon le cheminement de chacun. La liturgie des Églises évangéliques et baptistes recourt à l’immersion, ce qui nécessite un matériel autre que les fonts baptismaux ici présents. Jean Loignon.

Pour découvrir ce temple, il vous faudra venir les jours de culte, à savoir uniquement les dimanches impairs à 10h30. Et, le mardi 25 décembre !

17 décembre 2012

Marques de propriétaires dans les rues d'Issy

S’il est relativement fréquent qu’architectes et constructeurs gravent leurs noms et parfois la date au-dessus de l’entrée d’un immeuble, il est nettement plus rare de trouver une référence sur le propriétaire qui l’a fait construire. Pourtant, dans un rayon de quelques dizaines ou centaines de mètres autour de l’Hôtel de Ville, il est très facile de repérer quelques éléments d’identification..

Commençons par le plus simple, l’initiale.
C’est ainsi qu’un B gravé dans la pierre blanche surplombe la fenêtre (à gauche) d’une belle maison bourgeoise.
Un G sur carreaux de céramique orne l’espace entre les fenêtres des deuxième et troisième étages (à droite)). En revanche les initiales P & F sont en fer forgé sur la cheminée d’une autre belle maison à l’angle des rues Berthelot et Lasserre.


Parfois, il est évident de connaître les propriétaires originels quand leur nom est inscrit en toutes lettres. C’est le cas au 42 rue Renan avec le nom de Mayer en fixé sous verre. Henri Mayer, maire à deux reprises ( 1894-1903 et 1908-1911) fit construire un immeuble de 4 étages à proximité de la mairie située parvis Corentin-Celton et qui a disparu depuis. Presqu’en face, mais plus récent, sous le porche d’un immeuble typique des années 30 une inscription au sol en mosaïque indique le nom et la date (ci-dessus).


Enfin l’héraldique peut suggérer une région d’origine à voir des lions dressés sur des carreaux de céramique d’un petit immeuble (ci-dessus). Ces lions symbolisent la Flandre et, plus particulièrement la Flandre-Orientale. Est-il raisonnable d’imaginer que le propriétaire faisait référence à ses ancêtres ?

Il y a probablement d’autres exemples dans la commune. N’hésitez pas à nous les signaler.
Photos et texte P. Maestracci. 

14 décembre 2012

Robert-Louis Antral peint Issy-les-Moulineaux

Il n'est pas bien connu cet artiste né à Chalons-sur-Marne le 13 juillet 1895. Et mort à Paris le 7 juin 1939.
Membre du Salon des Indépendants entre les deux guerres, il fait partie aussi du cénacle dit "des peintres de la vallée de la Marne ", aux côtés de Frédéric Henriet, Fernand Pinal ou Pierre Ladureau. Il illustre des ouvrages de Mac Orlan, Henry de Monfreid, Rudyard Kipling, Maurice Genevois. Son œuvre est résolument tournée vers la mer, les ports de pêche, la Bretagne.


 Musée français de la carte à jouer
© Musée français de la carte à jouer.

Et puis, il a peint un paysage  à Issy-les-Moulineaux, la Poterne, (ci-dessus), une toile conservée dans la galerie d'histoire de la ville (au Musée français de la carte à jouer). Cette poterne se situait à l'emplacement de l'actuelle porte du Bas-Meudon. Il s'agissait de l'une des entrées de l'enceinte de Thiers,  entre la Seine et le bastion 68 (l'enceinte en comptait 94, tous numérotés), construite entre 1841 et 1844 pour protéger la capitale. Parmi les 52 entrées routières ménagées dans l'enceinte, 23 portaient le nom de barrières, 17 étaient des portes et 12 des poternes pour le passage des chemins vicinaux.
A découvrir pendant les vacances de Noël. PCB

11 décembre 2012

Les Arméniens d'Issy : conférence et visite

Robert  Fermanian
© A. Bétry.
Nous sommes réunis en ce jeudi 6 décembre à la Résidence du Parc pour écouter Robert Fermanian, arrivé d'Algérie en 1956 à Paris pour faire une carrière de footballeur avant de tenir un magasin de bottier [Robert F.] avenue Victor Cresson.
Il commence son exposé par une présentation de l’Arménie : 29 000 km carrés dans la région du Caucase et 3,5 millions d’habitants. Son nom lui fut donné par les Perses au VIIe siècle avant Jésus-Christ. Les Arméniens ont une langue indo-européenne et un alphabet spécifique de 36 lettres. Leurs noms de famille finissent le plus souvent par « -ian », ce qui signifie « fils de … ». Les Arméniens constituent la première nation chrétienne de l’histoire, religion reconnue par leur roi Tridate IV (298-330). Le siège de leur Catholicos se trouve à Etchmiadzine (nom signifiant : « Où le fils de Dieu est descendu »), à 60 km d’Erevan, la capitale.

Le génocide de 1915 provoque la mort de plus de 1 million d'Arméniens. Les rescapés fuient vers l'étranger. En 1923, un groupe important vient s’installer à Issy-les-Moulineaux pour y travailler dans les entreprises Gévelot, Renault, Blanchisseries de Grenelle ou la Manufacture des Tabacs. Ils habitent la rue de la Défense ou l’Île Saint Germain. Certains se lancent dans le tissage ou le tricotage, avec des machines fonctionnant jour et nuit. La communauté arménienne d’Issy-les-Moulineaux compte aujourd'hui près de 3 000 membres. La vie associative est importante : la Croix-Bleue, l’AS arménienne, l’UMAF (Union des Médecins arméniens de France). Les Arméniens sont très attachés à leur langue, leur culture. On compte deux églises à Issy-les-Moulineaux : l’église apostolique et l’église évangélique.
En 1988, un séisme d'une rare violence dévaste l’Arménie et fait 50 000 morts. Les Arméniens d’Issy se mobilisent pour venir en aide à leur patrie d’origine. En 1989, une rencontre de footballeurs avec des jeunes Isséens et des Marseillais est organisée dans le pays au profit des sinistrés. La même année est signé le jumelage entre Etchmiadzine et Issy-les-Moulineaux (voir Villes jumelées).

© XDR.
C'est ensuite au tour d'Alain Vernon, journaliste à France Télévisions (à gauche), de prendre la parole. Il rappelle la carrière sportive prometteuse de Robert Fermanian au Stade de Reims, avec Kopa, au Stade Français et au Red Star. Pour lui, le football est « un ciment entre la France et l’Arménie ». C’est dans ce contexte sportif qu’il découvre l’Arménie en 1996 avec l’association Foot du monde. Deux souvenirs l'ont profondément marqué : la baignade dans le lac Sevan, le plus grand lac d'altitude au monde, et à Etchmiadzine la visite de la crypte contenant un morceau de bois de l’Arche de Noé, retrouvé sur le mont Ararat, tout proche. Un tableau représentant ce fameux mont Ararat (ci-dessous) est offert à Historim avec un texte arménien du poète Raffi (1835-1888) : « Comme un rêve, est-ce qu’on aura l’occasion de monter sur le Mont Ararat ? »



© XDR
Le Pasteur René Léonian (à gauche), secrétaire général de l'Alliance biblique française, relate son histoire familiale. Ses grands-parents arrivent à Marseille en 1924. Il a exercé son ministère à Issy-les-Moulineaux de 1983 à 1993. Son frère lui a succédé. Il rappelle les manifestations violentes qui se sont déroulé en Arménie en 1988/89 à propos du conflit du [Haut] Karabakh, suivies par  l’indépendance en 1991.
Ce fut une période difficile sur le plan économique et politique. En 1993, le pasteur est nommé chef de la chancellerie de l'ambassade d'Arménie en France, a la fierté d'accueillir à Paris le président de la toute récente république. Il est nommé en Arménie pour créer une faculté de théologie et plusieurs dizaines de lieux socio-culturels. Il y reste dix-sept ans. Il est de retour depuis 2011 à Issy-les-Moulineaux « où c’est un privilège d’habiter ». Pour finir, il cite Charles Aznavour qui affirme : « Je me sens 100% français et 100% arménien ! ».

Père Avedis Balekian © A. Bétry
Quatrième intervenant : le père Avédis Balekian (à gauche), qui nous reçoit, le samedi 8 décembre, dans son église apostolique Sainte Marie-Mère de Dieu, 6 avenue Bourgain. Arménien du Liban, il étudie au séminaire d’ Etchmiadzine puis à l’Alliance française. Après avoir servi à la paroisse parisienne de la rue Jean Goujon, il vient à Issy-les-Moulineaux où «  la vie communautaire et paroissiale est très chaleureuse ».

© A. Bétry




Grâce à lui, l'on découvre son église inaugurée en 1975, et les rites de l'église Apostolique, les trois fêtes qui ponctuent le calendrier (6 janvier : Noël ; février : le génocide arménien ; mai : la bataille de Vartanantz en 451 apr. J.-C.), les 12 bougies sur l'autel qui correspondent aux douze apôtres, la colombe qui contient le saint chrême utilisé à trois occasions (baptême, ordination d'un prêtre, consécration d'une église), et les rideaux (rouge et bleu), brodés de la croix arménienne en Arménie, derrière lesquels l'officiant se recueille trois fois au cours de la messe.

© A. Bétry
Derrière l'autel, une Vierge à l'enfant du peintre arménien Jean Jansem (de son vrai nom Jean-Hovanes Semerdjian) 
domine de sa présence.
Un véritable concert de musique religieuse arménienne nous a été réservé. Un moment inoubliable. Merci à l'organiste et à la chanteuse à la voix cristalline !  Pascale Maestracci et PCB.

Pour en savoir plus sur Jean Jansem, rendez-vous sur son site :
http://www.jansem.net/ .

8 décembre 2012

Robert Marchand à Issy pour ses 101 ans


© Alain Bétry
© Alain Bétry

C'était la fête en ce samedi 1er décembre 2012 au Restaurant du Stade, tenu par Serge Rebondy, membre éminent de notre association Historim. De joyeux convives célébraient les 101 ans d'un personnage haut en couleurs, mais petit en gabarit (1,52 m pour 51 kg !) que le monde entier connaît - la télévision japonaise ne lui a-t-elle pas consacré un grand reportage la semaine passée ! Et France 3, lundi dernier dans l'émission ”le monde d'après”.
Robert Marchand,  champion du monde du 100 km à vélo en 4 heures, 17 minutes et 27 secondes et  champion du record de l'heure soit 24,251 km, dans la catégorie des plus de 100 ans, est né le 26 novembre 1911, à Amiens !
© Alain Bétry
© A. Bétry









En cent un ans, il en a fait des métiers, il en a vu des pays : pompier de Paris pendant la Deuxième Guerre Mondiale, éleveur de poulets et planteur de cannes à sucre au Vénézuela, bûcheron au Canada, maraîcher et marchand de vin en banlieue parisienne, à Mitry-Mori, où il vit aujourd'hui.
Robert a le verbe haut, il a toujours une anecdote à raconter, ne cache rien de ses idées politiques (il doit être le plus ancien syndiqué à la CGT !) et donne sa recette de longévité : une bonne hygiène de vie, de l'exercice et un peu de vin.
Autant dire que le dialogue avec M. le Maire, venu saluer ce petit bonhomme pétillant, fut surréaliste.  "- Vous savez, moi je suis athée  - Dieu merci, répond André Santini. - Et vous lisez le journal  ? - Tous les jours, l'Humanité, c'est le seul qui dit des choses vraies " !
Tous ses copains du club cycliste étaient là. Et parmi les cadeaux qu'il reçut, une magnifique sculpture offerte par Jean-Alexandre Delattre dont Historim a déjà salué le talent (ci-dessus).
Ce fut une bien belle journée dont Robert se souviendra… on n'en doute pas, fort longtemps ! PCB

5 décembre 2012

Les massacres des Arméniens de Arnold J. Toynbee

Alors que la conférence de M. Fermanian nous a fait découvrir dans l'histoire des Arméniens, leur implantation à Issy-les-Moulineaux,  les traditions qu'ils ont su maintenir (jeudi 6 décembre 18h30, Résidence du Parc, rue de l'Abbé Derry), un ouvrage vient de sortir dans la Petite Bibliothèque Payot (315 p. 9,95 euros) : Les massacres des Arméniens. Le Meurtre d'une nation (1915-1016)


L'auteur, Arnold J. Toynbee (1889-1975), enseignant britannique à Oxford, est recruté au printemps 1915 au service de presse du Foreigh Office et devient l'assistant de lord James Bryce (diplomate, spécialiste de l'Arménie, fondateur et président de la Société anglaise des Amis de l'Arménie (1893). Le gouvernement britannique a confié à ce dernier la lourde tâche de compiler la documentation sur les massacres et les déportations des Arméniens, qui viennent de débuter en avril 1915.
Dès novembre 1915, Les massacres des Arméniens est publié. Arnold J. Toynbee y décrypte les causes et les mécanismes du "meurtre d'une nation", comme il l'écrit. On y découvre la mie en perspective des témoignages, la compréhension des événements en cours (les exactions vont continuer jusqu'en juillet 1916), les procédés de discréditation de la part des négationnistes. Dans ses Mémoires (sorties en 1967 et dont la partie touchant le massacre des Arméniens est publiée ici), l'auteur insiste : "Les déportations furent délibérément conduites avec une brutalité calculée pour provoquer un maximum de victimes en route. Là est le crime."
Cette édition est établie, annotée et préfacée par l'historienne Claire Mouradian, directrice de recherches au CNRS et auteur aux PUF d'un Que sais-je ? sur l'Arménie (2009).
Un ouvrage indispensable à ceux qui veulent en savoir plus sur ce drame. PCB

2 décembre 2012

Etchmiadzine l'Arménienne, Patrimoine mondial de l'Unesco

Il était normal que notre commune qui abrite une importante communauté arménienne soit jumelée avec une ville d'Arménie. Et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit du siège de l'Église apostolique arménienne, inscrit depuis l'an 2000 au Patrimoine mondial de l'Unesco. 
Ph.XDR
Depuis le 5 décembre 1989, date officielle du jumelage entre Etchmiadzine et Issy-les-Moulineaux, de nombreux projets de coopération ont vue le jour, notamment au niveau culturel : aménagement et équipement d'écoles et de crèches, chantiers d'été, concerts de jeunes. Il existe même un café portant le nom de notre ville (photo à droite).

Situé à une vingtaine kilomètres d'Erevan, Etchmiadzine chargée d'histoire (appelée Vagarshapat jusqu'en 1945) fut capitale de l'Arménie entre 163 et 428. C'est à cette époque, entre 301 et 303, qu'est bâtie la cathédrale d'Etchmiadzine (qui signifie Descente du Fils unique), devenue le centre religieux du pays. Elle a été détruite par les Perses dans les années 340-349 qui construisent à son emplacement un temple païen. Reconstruite en 484-485, il ne subsiste de ces temps anciens que quelques murs de soubassements. L'ensemble actuel date du XVIIIe siècle. Bien d'autres églises et monastères se dressent alentour, attirant de nombreux touristes tout au long de l'année, notamment aux moments des grandes fêtes religieuses de Pâques et de Noël.

La cathédrale d'Etchmiadzine, patrimoine mondial de l'Unesco. Ph.XDR.
La réputation de ce centre cultuel ne date pas d'hier. Dans son poème posthume inachevé, intitulé Dieu, publié en 1891, Victor Hugo - qui rappelons-le vécut un temps à Issy-les-Moulinaux (voir Histoire-Personnages) -  évoque, dans la partie "l'Esprit humain", la cité arménienne :

"De la chienne Scylla sur la mer calabraise
Dodone, Horeb, rochers effarés, bois troublants,
Couvent d’Eschmiadzin aux quatre clochers blancs,

Noir cromlech de Bretagne, affreux cruach d’Irlande,
Poestum où les rosiers suspendent leur guirlande,
Temples des fils de Cham, temples des fils de Seth"

Si vous aussi, l'Arménie vous intéresse, sachez qu'Historim organise dans les jours à venir :
- une conférence sur la culture arménienne, grâce à Robert Fermanian, le jeudi 6 décembre, à 18h30, à la Résidence du Parc- entrée libre.
- une visite privée de l'église apostolique d'Issy-les-Moulineaux par le Père Avedis Balekian. Uniquement pour les membres de l'association.
A ne pas rater. PCB.



30 novembre 2012

Historim à l'heure arménienne : conférence, visite…

La communauté arménienne d'Issy-les-Moulineaux est l'une des plus importantes en France. Et Historim leur a déjà consacré plusieurs articles, notamment dans la rubrique Histoire-dates : 24 avril 1915, le génocide arménien ; 7 décembre 1988, le tremblement de terre ; dans la rubrique Actualités : le 5 juillet 2012, un hommage aux Justes arméniens, l'exposition sur le Livre arménien qui se tenait jusqu'au 30 novembre 2012 à la Bibliothèque Mazarine, à Paris ; ou encore dans la rubrique Patrimoine : l'Église apostolique arménienne qui fête Noël le 6 janvier.

Cette semaine trois rendez-vous

- sur le site, avec la découverte, le 2 décembre au soir, de notre ville-jumelle Etchmiadzine.

© A. Bétry
© A. Bétry
- jeudi 6 décembre, à 18 h 30, à la résidence du Parc, 20 rue de l'Abbé Derry, pour une conférence donnée par Robert  Fermanian (à gauche) qu'un bon nombre de vous connaisse, sur l'histoire de l'Arménie. Ouverte à tous, comme toujours. Nous vous attendons nombreux !

- samedi 8 décembre à 16 heures, uniquement pour les membres de notre association : la visite privée, organisée par le père Bilakian, de l'Église apostolique arménienne, 6 avenue Bourgain (ci-dessus).



28 novembre 2012

Pseudo - Réponse


NEZ EN L’AIR ; dans ce cas, Nez au Sol : 
l’influence de la Tour aux Figures ?




Cette peinture était encore visible il y a quelques jours sur une plaque de ciment au sol devant le 46 rue Hoche. Mais des travaux de réfection de la chaussée l'ont effacée. Heureusement nous avons la photo ! On en ignore l’année de création comme le nom du peintre. Les formes arrondies cernées de noir, les rayures et les aplats rouges et bleus sont un rappel de l’œuvre de Jean Dubuffet. Cela n’est pas une servile copie mais un pastiche non dénué de talent.
Jean Dubuffet (1901-1985), peintre et sculpteur, est une figure majeure de l’Art Brut. L’État lui commande la Tour aux Figures ; l’artiste agrée le site de l’Île Saint Germain quelques mois avant de mourir (voir rubrique Patrimoine). L’inauguration de la sculpture eut lieu en 1988. Texte et photographie : P. Maestracci

24 novembre 2012

La rue Branly à Issy : une cité des années 1930



La rue Branly (ci-dessus) relie l’avenue Victor Cresson à la rue Chénier dans le quartier de la Mairie. Longue d’une centaine de mètres, elle présente un certain dénivelé et forme un coude en son milieu pour allonger et adoucir quelque peu la pente. 


Porte monumentale en verre
et métal aux numéros 5 et 6. 
Les immeubles ont été construits vers 1928/30 à l’emplacement d’une entreprise de charpente et menuiserie, non loin du château des Conti. Ils furent érigés à l’instigation de l’assureur L’Abeille-La Paix pour y loger ses employés dans des appartements conçus pour une famille. Les bâtiments ont un style reconnaissable avec des façades en briques et des encadrements blancs. Le nombre d’étages est important . 

Il y a cinq immeubles de chaque côté de la rue, construits en décalé pour s’adapter au relief. Les deux qui sont au milieu et dans la courbe de la rue, ont une entrée un peu plus imposante que les autres qui ne sont pas ornées d’un linteau de spirales métalliques au-dessus des deux vantaux (à gauche). 


On peut voir les conduits 
pour l’incinération 
des ordures, la réfrigération 
et le chauffage. 

Il fallait respecter deux principes innovants à l’époque : le confort ménager et l’hygiénisme. Un monte-charge assurait la desserte des cuisines. Chaque immeuble disposait d’un système de réfrigération centralisé ; des tuyaux répartissaient le froid dans les armoires réfrigérées des cuisines, à partir de la centrale placée dans la cave, à côté d’une chaudière utilisée en hiver pour les radiateurs. Il y avait un incinérateur dans chaque immeuble alimenté par les vide-ordures. Ce système générait beaucoup de poussière issue de la combustion et salissait les appartements lorsque leurs fenêtres étaient malencontreusement ouvertes. Il fut assez vite abandonné pour cause de pollution de l’air. Impossible en effet de brûler les ordures de tous les immeubles le même jour, ce qui aurait permis de prendre ses précautions ! Chaque immeuble possédait une loge pour un concierge, un escalier de service, des chambres de bonnes ainsi que des WC à chaque étage pour le personnel.

A la fin des années 1970, l’assureur vendit séparément les appartements à des particuliers. Aujourd'hui, lorsque de nouveaux occupants enlèvent les anciens papiers peints, il leur arrive parfois de retrouver les graffiti des peintres sur les plâtres originels : dessins au crayon gras, voire le portrait de Maurice Chevalier !
L’ensemble des immeubles de la rue fut longtemps géré par un seul cabinet de gestion immobilière (Schwob) sis à Paris. Une situation originale permettait à chaque immeuble d’avoir sa propre gestion tout en respectant certaines règles communes à tous : aspect architectural et loge de concierge pour chaque bâtiment. De nos jours, la copropriété générale est en partie dissoute car si les numéros pairs de la rue gardent une partie de l’ancienne gestion en commun, les numéros impairs sont totalement indépendants. Quant à la chaussée, autrefois voie privée et à la charge des résidents, elle est devenue depuis plusieurs années publique et entretenue par la collectivité territoriale.

Vivre rue Branly, c’est vivre dans un village ou dans un quartier dont les habitants se connaissent et se saluent. À l’origine, bon nombre de résidents étaient des collègues de L’Abeille-La Paix, les femmes fréquentaient les mêmes commerces comme l’épicerie Au Nouveau Quartier (plaque de mosaïque sur la façade) 21 rue André Chénier, légèrement en contrebas de l’intersection des deux rues. De nos jours, il y a un certain renouvellement des résidents, de leurs habitudes et de leurs professions ce qui rend la convivialité un peu moins spontanée.

Merci à mon amie Hélène R. qui m’a fourni de précieuses indications sur une rue qui lui est chère.
Texte et photographies : P. Maestracci

21 novembre 2012

Pseudo- Jeu

Qu'est ce que c'est, à votre avis, cette représentation et où peut-on la voir à Issy ? Cherchez bien…

PH. P. Maestracci

17 novembre 2012

Louis - la mémoire des Hauts d'Issy-les-Moulineaux

Louis est issu de l’une des plus anciennes familles isséennes -  ses grands-parents sont arrivés vers 1885. Le père de Louis, né en 1894, fréquente l’école Anatole France entre les avenues Bourgain et Victor Cresson. Il va danser, avant 1914, avec la jeunesse dans les guinguettes de Suresnes en prenant les Bateaux Parisiens.

Louis (en haut) et son épouse (à sa droite) devant le restaurant, place des Tilleuls.
Coll. privée.

Louis évoque les petits jardins dans les douves du Fort, avant l’arrivée des Gardes mobiles, ainsi que plusieurs restaurants isséens, l’un à l’angle de la rue Hoche et de l’avenue de la République, un autre à l’angle de la rue Chénier et de l’avenue Cresson et, enfin, celui de la place des Tilleuls (ci-dessus) qui a fermé il y a quelques années au grand dam des riverains.  Et dont sa famille était propriétaire.

Louis devant la charrette du livreur de la brasserie
Barial, à Meudon Bellevue. Coll. privée.
Il n’oublie pas non plus les commerces rue du Général Leclerc en face de l’Hôtel de Ville. Près du café des Colonnes, le marchand de fromages, l’épicerie À la Grâce de Dieu qui livrait avec une voiture à cheval, une charcuterie à l’angle. En traversant l’avenue Jean-Jaurès, on trouvait un café (remplacé par une banque), une charcuterie bretonne. La librairie Bertrand occupait l’intersection des rues Gervais et Chénier ; on y vendait des cartes postales sur la commune ; elle fut remplacée par un fleuriste puis une banque. 

Il y avait également des usines : Waterman (devenue Durand) rue Barbès (Gabriel Péri) ou rue Renan,  Javel-La Croix dont la voiture de livraison était tirée par deux puissants chevaux ardennais. La tréfilerie Bohin à l’angle du boulevard Gallieni et de la rue du Gouverneur Général Éboué fabriquait des aiguilles et des épingles, appréciées des couturières. Non loin, H B (pour Henri Bulot) fabriquait des tuyauteries pour l’aviation et le chemin de fer. Rappelons que Henri Bulot est l’inventeur des colliers qui portent son nom. Ses ouvriers logeaient dans des chalets en bois tout proches. À la même époque, des blanchisseuses transportaient le linge à laver dans les lavoirs du boulevard du Lycée. 

Barricade à l'angle de la rue du Fort et de l'avenue Gabriel Péri,
le 24 août 1944. Coll. privée.
Et puis, Louis se souvient de la Libération en août 1944 (ci-dessus), des revolvers, des fusils et des grenades allemandes à manche, transportés par des résistants de l’Hôtel de Ville à l’usine Bohin dont le directeur, chimiste, préparait des coktails Molotov.  [Ghislaine, elle aussi, raconta - et en photos - cette période de l'histoire d'Issy, voir Témoignages].


Place des Tilleuls au début du XXe. Les arbres ont grandi. Les maisons sont toujours là. Mais le restaurant a fermé.

Les souvenirs s'accélèrent. Louis raconte le cinéma en plein air place des Tilleuls ou les cinémas disparus comme le Mignon Palace, place Paul Vailant-Couturier, fréquenté par les personnes logées aux Petits-Ménages (hôpital Corentin Celton), le Casino au début de l’avenue Victor Cresson,  l’Alhambra, avenue Jean Jaurès. Dans cette belle salle avec des loges, il y avait d’abord les incontournables Actualités précédant un grand film ; à l’entracte, les hommes allaient prendre un pot au bar du cinéma ou café proche Aux Colonnes (toujours dans un bel immeuble des années Trente). En seconde partie était projeté un second grand film.
Autre grand moment festif : la course de côte à vélo avec le départ en bas de la rue Auguste Gervais et l’arrivée place des Tilleuls. Il y avait des épreuves éliminatoires entre les trois à quatre coureurs qui s’élançaient en même temps avant la course finale. Pascale Maestracci

15 novembre 2012

Viola Pomposa en concert à Issy-les-Moulineaux

Viola pomposa : à la fois un instrument ancien à cinq cordes, d'une longueur de 80 cm environ et se tenant à l'épaule comme un violon, et un groupe isséen de musique baroque qui donne de nombreux concerts en Ile-de-France et en province.




Si vous ne les connaissez pas encore, rendez-vous samedi 17 novembre à 20 heures, à l'église Saint-Benoît , 35 rue Séverine, à Issy (entrée libre).

Et jetez un coup d'oeil sur leur site :
http://le-trio-pomposa.asso-web.com/49+la-viola-pomposa.html

12 novembre 2012

11 novembre : des enfants au cimetière d'Issy-les-Moulineaux


Quelle heureuse initiative du Souvenir français, relayée par notre association Historim toujours soucieuse de faire connaître l'histoire de notre ville : raconter à des enfants des classes de CM2 de l'École élémentaire Anatole France quelques faits marquants de la Première Guerre mondiale, à travers les destinées toutes particulières de soldats enterrés dans le cimetière communal.

Frédéric Rignault, du Souvenir français, et les enfants devant le carré
militaire, fleuri pour le 11 novembre. © A. Bétry

Le Monument aux soldats morts pour la France
1871, 1914-18, 1939-45, l'Indochine et
Afrique du Nord. © A. Bétry

Au lendemain du 11 novembre, jour de l'armistice, les jeunes se sont pressées dans les allées brumeuses du carré militaire autour de leur professeur, du responsable local du Souvenir français, Frédéric Rignault, de membres d'Historim et de Thierry Gondolfo, le conservateur du cimetière. Il connaît tout de ses pensionnaires - des soldats de toutes nationalités décédés souvent des suites de leurs blessures dans l'hôpital militaire de l'école Saint-Nicolas.

Après une présentation de l’Europe de 1914 et les causes de la guerre, ont été exposées les destinées d’un officier d’infanterie, d’une infirmière militaire (et plus généralement de la place des femmes dans un monde en guerre), des travailleurs coloniaux (malgaches, indochinois, africains), d’un pilote, d’un soldat russe, d’un Alsacien-Lorrain, et d’un zouave !

Espérons que nous pourrons renouveler cette expérience l'an prochain. Une façon de transmettre aux jeunes générations la mémoire des anciens. PCB

10 novembre 2012, devant le Monument aux morts, square Bonaventure Leca : à gauche Michel Raineri,
chef du Protocole, au centre Frédéric Rignault, à droite le capitaine de frégate
Philippe Dengreville, commandant du navire l' Andromène. © A. Bétry.

10 novembre 2012

Louis-Alexandre Berthier, un maréchal d'Empire de passage à Issy

En tenue de grand-veneur. Toile de
Jacques-Augustin Catherine Pajou (1808)
Et oui, ce maréchal d'Empire (1753-1815) acquiert en 1803 (21 Prairial an XI) une résidence, l'ancienne Ferme des Chartreux - dont Historim vous a déjà parlé (rubrique les Quartiers). Il s'agissait d'un domaine appartenant à un certain Havelin : des terres cultivées, vergers, vignobles et potagers, que Louis-Alexandre Berthier va faire prospérer, en en confiant la gestion à son régisseur, M. Banet. Il ne reste rien de cette propriété, juste le nom d'un quartier : la Ferme.

Louis-Alexandre est de toutes les campagnes napoléoniennes :  en Italie (1796), en tant que chef d'état-major ; en Egypte pendant les années (1798) ; à Marengo (1800). Il participe au coup d'Etat du 18 Brumaire (9 novembre 1799) qui propulse Napoléon sur le terrain politique et devient alors le ministre de la Guerre du Premier consul (1802-1804). Nommé maréchal et grand-veneur en 1804, couvert d'honneurs, on le retrouve sur tous les champs de bataille, comme major général de l'armée : Austerlitz (1805), Iéna (1806),  Wagram (1809). Il suit Napoléon en Russie (1812), tente de le convaincre de rebrousser chemin - sans succès - et  donne alors sa démission. Blessé au combat de Brienne (1814). 

Ph. D. Timmermans
Après les Cent Jours, il suit l'Empereur, puis peu avant la bataille de Waterloo (1815), il gagne son château de Bamberg en Bavière, d'où il tombe d'une fenêtre du 3e étage et se tue le 1er juin 1815.
Une plaque scellée dans le mur de l'édifice rappelle cette stupide mort (à gauche).





Autant dire qu'il a peu vécu à Issy-les-Moulineaux ! Alors, pour le faire revivre, l'historien Jacques Jourquin, vice-président de l'Institut Napoléon, auteur de nombreux ouvrages sur l'Empire, sera présent au Musée français de la carte à jouer, 16 rue Auguste Gervais, le jeudi 15 novembre à 18h30. Entrée libre. PCB

7 novembre 2012

Réclames d'antan - A la ville d'Issy

Continuons notre périple nostalgique dans les rues de la ville. Pour les nouveaux venus, reportez-vous dans la rubrique Les quartiers.
La réclame peinte sur le mur-pignon du 11 bis rue Renan est encore relativement lisible :

« A LA VILLE D’ISSY, VÊTEMENTS, Tout Faits & Sur Mesure, 
HOMMES JEUNES G [ renfoncement] ANTS ». 



Ce vaste magasin se trouvait 42 de la rue Renan, au rez-de-chaussée d’un immeuble de part et d’autre de la porte d’entrée. Celle-ci est surmontée d’un linteau orné d’un fixé sous-verre, portant le nom de Mayer,  Henri, maire d'Issy-les-Moulineaux, à deux reprises de 1894 à 1903 et de 1908 à 191. Ce magasin succéda à celui dont l’enseigne existe toujours : c’est la Tour Eiffel (voir  Nez en l’air). L’emplacement est bien choisi au carrefour des boulevards Voltaire, Galliéni, rue Renan et proche de l’ancienne mairie, place Vaillant-Couturier. Dans un cadre rétro, la boutique était consacrée à la mode masculine de qualité (référence au sur-mesure) mais également aux vêtements de sport. Elle reste ouverte jusqu’au début des années 1970. Ensuite, l’espace commercial est scindé en deux magasins distincts. Le premier, un temps boutique de Papiers peints puis de Décoration, est devenu de nos jours un établissement financier. Le second, d’une superficie plus modeste, est réservé à la mode féminine.

Une partie notable de ces informations m’a été fournie par mon amie Hélène que je remercie chaleureusement ici. Texte et photographie P. Maestracci .

6 novembre 2012

L'appel de l'évasion - Réponse

Ph. P. Maestracci

Cette sculpture-signal se trouve sur une pile du pont de Billancourt, à la limite de Boulogne-Billancourt et d'Issy-les-Moulineaux. Érigée en 1994, elle est en acier inoxydable et composée en fonction de l'écriture architecturale de la pile du nouveau pont de Billancourt qui s'avance dans la Seine comme la proue d'un drakkar. Elle évoque par ses voilures la nef qui figure sur les armoiries de Boulogne-Billancourt et la devise d'Issy-les-Moulineaux : "Habeo semper alas" (J'ai toujours des ailes).
Par sa géométrie dynamique elle est une référence au passé industriel des deux communes voisines, berceaux de l'automobile et de l'aéronautique et un symbole du département des Hauts de Seine, lieu de technologie de pointe et de techniques avancées de la communication.

Intitulée "Voilures", haute de 18 mètres, la sculpture-signal est l'œuvre de l'architecte D. Badani et du sculpteur Pierre Sabatier (1925-2003) dont elle est l'une des plus emblématiques en espace public. Nicole Rousset