28 septembre 2013

L'abbé Breuil, pape de la préhistoire, au Grand-Séminaire d'Issy

Henri Breuil est né en 1877, à Mortains dans la Manche. Très tôt, il s'intéresse aux sciences naturelles, à l'Afrique. Et il se sent déjà attiré vers le monde ecclésiastique - ce qui est a priori incompatible ! Souvenons-nous de Galilée en juin 1633, condamné par l'Église pour avoir déclaré que la Terre tourne autour du Soleil.

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L'abbé Breuil, vers 1900. © XDR
En octobre 1895, il entre pour deux ans au Séminaire Saint-Sulpice d'Issy. Il y suit avec avidité les cours de sciences naturelles de l'abbé Guilbert qui l'encourage : "Il y a beaucoup à faire en Préhistoire, vous devriez vous y attacher". C'est lui qui déclare aussi "L'Homme ne doit pas être séparé des autres espèces vivantes et doit être appréhendé dans une perspective évolutionniste" - on est bien loin de la création d'Adam et d'Eve au paradis ! Il y fait connaissance de son camarade de chambrée, Jean Bouyssonnie, futur chanoine, avec qui il découvrira les restes de l'homme de Néandertal de la Chapelle-aux-Saints, en Corrèze. Sa double vocation s'épanouit dans le cloître et le parc des Sulpiciens isséens.

Celui que l'on surnommera le pape de la Préhistoire, participe à ses premières fouilles alors qu'il est encore étudiant à Issy : en 1876, on le trouve sur le site de Campigny en Seine-Maritime, une cabane où sont retrouvés des grattoirs, des pics et des burins. On lui doit les relevés des grottes ornées de Font-de-Gaume et des Combarelles. On le trouve en 1902, en Espagne, sur le site d'Altamira et, en 1940, il est le premier à pénétrer dans les grottes de Lascaux (ci-dessous) qu'il baptise "la Chapelle Sixtine de la Préhistoire".
Professeur à l'Institut de Paléontologie humaine en 1910,  il obtient, en 1929, la première chaire de préhistoire au Collège de France, puis en 1938 il devient membre de l'Institut de France. Il parcourt le monde entier de l'Afrique du Sud à la Chine.

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L'abbé Breuil et les jeunes découvreurs de Lascaux, 1940. © AFP
Lors de la cérémonie organisée pour ses quatre vingts ans, au Musée de l'Homme, le  25 juin 1957, le premier qu'il remercie est bien ce professeur de sciences naturelles : "Mon orientation vers la Préhistoire est l'œuvre propre de l'abbé Jean Guilbert, prêtre de Saint-Sulpice, qui fut mon professeur de sciences au Séminaire de Philosophie d'Issy ; il remarqua et encouragea alors (1895-1897), et durant les années suivantes (1897-1903), mes dispositions natives de naturaliste à la recherche instinctive d'une spécialité qui faillit bien être l'entomologie".

On lui doit Quatre cents siècles d'art pariétal, un ouvrage paru en 1952, dressant un panorama complet de l'art préhistorique. Il meurt le 14 août 1961, dans sa maison de L'Isle-Adam (Val d'Oise).
Issy peut être fier de ce personnage haut en couleurs, qui aura droit à son timbre, émis le 17 octobre 1977 (ci-dessus). PCB.



25 septembre 2013

Le champ de manœuvres - réponse

Vous avez trouvé ? Cela ne m'étonne pas de vous…


Ph. P. Maestracci

Cette gravure sur pierre se trouve sur la face sud d’une sculpture monumentale (ci-dessous) de Paul Landowski (1875-1961), qui se dresse entre la rue Henri Farman et la bretelle de sortie du boulevard périphérique, Porte de Sèvres. Elle date de 1929 et fut offerte par
Ph. XDR
Mlle Deutsch de la Meurthe dont le père avait récompensé en 1908 par un prix richement doté Henri Farman. Celui-ci réussit le premier kilomètre en circuit fermé à bord de son biplan Voisin doté d’un moteur Antoinette. Son portrait est gravé au-dessus du plan et l'on déc ouvre aussi les profils des frères Charles et Gabriel Voisin, que nous avons découverts lors de la conférence de Bernard Marck (voir rubrique Conférences/Visites).

L'artiste reproduit sur le plan le circuit parcouru en 1 minute 28 secondes par Farman avec les balises de départ et d’arrivée à la Porte de Sèvres ainsi que le segment de 500 mètres à l’intérieur de la boucle. Les fortifications de 1840 sont encore visibles entre cette porte et le boulevard Victor. Dans l’angle inférieur droit, le plan des Petits-Ménages (futur hôpital Corentin Celton) et l’Hospice Devillas rue Renan (disparu au profit du bâtiment Vassal de l’hôpital).  Un imposant aigle de pierre surmonte la stèle commémorative proche des rails du tram T2 ! 
 
Rappelons que Paul Landowski, ancien élève de Barrias, fut membre de l’Institut à partir de 1926. À Paris, il est l’auteur de la Sainte Geneviève perchée sur une colonne au pont de la Tournelle. Deux ans après, il achève le fort célèbre Christ qui surplombe Rio de Janeiro et qui est devenu le symbole de la ville des Cariocas. P. Maestracci

22 septembre 2013

Solveig Darrigo, la muse du bien-manger

Pour clôturer la Fête de la gastronomie qui s'est déroulée les 20, 21 et 22 septembre 2013, il nous semblait intéressant de publier le témoignage de Solveig, cette Isséenne qui applique la règle des trois S : "Cuisiner Simple, Savoureux et Sain".

Solveig dans son atelier Nutrition.
Ph. P. Maestracci
La famille
Les parents de Solveig Darrigo ont peut-être influencé la double vocation de leur fille : cuisiner pour bien se nourrir ; et transmettre ces savoir et savoir-faire.
Le père, Robert a fait des études de typographie à l’école Chaix, 20 rue Bergère à Paris. L’imprimerie Chaix se trouvait entre la rue Renan et la rue Foucher Lepelletier (Issy). Il travaille au journal Le Parisien libéré. Lors de la disparition conflictuelle du quotidien, il reprend un hôtel-bar-restaurant à 1000 mètres d’altitude, dans le Chablais (Haute-Savoie) et le restaure avec sa famille. L’établissement fait partie des Logis de France. Solveig, déjà très sportive dans son enfance puis son adolescence a vécu cette période « comme une grande liberté…tout le temps dans la nature ».
Sa maman Solange cuisine avec brio pour la famille et la cinquantaine de pensionnaires. Elle fait quasiment tout : pâtes, pain, yaourts tout en variant savamment les menus. Sa fille en a retenu la leçon mais avoue que « sa madeleine de Proust » est la blanquette de veau maternelle et inimitable. Après avoir revendu l’hôtel, la famille revient à Paris.

Les études
La jeune Solveig continue ses études au lycée Racine dans le quartier Saint-Lazare ; elle bénéficie d’un horaire aménagé avec des cours jusqu’à 14 heures puis danse moderne à l’Académie du spectacle dirigée par Jacques Chazot, rue Legendre à Paris. Elle poursuit dans le supérieur en Sciences naturelles / Sciences de la Nature et de la Vie puis en diététique tout en voulant travailler dans la communication.


Le travail
Le best-seller.
Son premier boulot est un remplacement à l’hôpital Saint-Louis dans une équipe de 20 diététiciens ; on y prépare alors un logiciel de menus pour un grand chef étoilé. Dans la foulée, elle est engagée au Trianon Palace, à Versailles, sous la houlette de Gérard Vié et de son second, Emmanuel Laporte. Elle doit participer à la création des recettes, élaborer des menus, recevoir des clients VIP qui viennent pour un week-end ou une semaine. Le premier qu’elle reçoit est le célèbre Grégory Peck. Un travail aussi dense que passionnant. Cela ne l’empêche pas de relever un autre défi : faire courir la brigade dans la course Paris-Versailles sous les couleurs du Trianon Palace. En outre, elle enseigne le lundi après-midi à Institut Maxim’s, rue Saint-Lazare.
Au bout de trois ans, elle change de patron. Elle travaille avec le docteur Jacques Fricker qui vient de l’hôpital Bichat et  s’installe en libéral. Elle apporte sa contribution à plusieurs ouvrages : Dessert en liberté. Le plaisir en gardant la forme (Odile Jacob). En parallèle, elle travaille en free lance comme consultante nutrition pour le groupe Accor, formatrice pour des médecins du travail, utilisatrice de la cuisine pédagogique, pigiste pour des magazines et organisatrice de conférences en contact avec des agences de communication ! C’est ainsi qu’elle rencontre Dominique Brunet-Loiseau et co-écrit avec Thierry Galais un livre destiné aux écoles hôtelières, Cuisine et diététique (éditions BPI, Clichy).

Les années Issy
Elle vient habiter Issy-les-Moulineaux, rue d’Estienne d’Orves où avait déjà vécu son frère. Elle se marie dans la commune en 2000 et installe son cabinet dans des bureaux d’affaires rue Diderot. Elle rédige des recettes bien-être et des conseils nutritionnels pour des journaux : Avantages, Marie-Claire, Cuisine et Vins de France. Elle est aussi chroniqueuse régulière sur France 5 dans Le Magazine de la Santé de Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse. Ceux-ci ont préfacé son livre Bien cuisiner léger, 300 recettes minceur (Solar.) C’est un « best-seller, vendu à plus de 200 000 exemplaires ».

Carte de visite de l'atelier Nutriveig. Dessin Pierre Bourcier.
La tomate flûtiste évoque le Joueur de flûte de Hamelin.
Solveig se consacre aussi à sa commune. Elle affirme : « qu’après avoir habité un peu toute l’Île de France, je me sens vraiment chez moi à Issy et que je ne regrette pas mes montagnes que je retrouve régulièrement. Je n’ai d’ailleurs jamais habité si longtemps à un endroit, c’est bon signe ! ». De fait, elle participe pleinement à la vie isséenne. En septembre 2011, elle intervient au côté du chef Jean-Christophe Lebascle de La Manufacture [rue Renan] pour la première Fête de la Gastronomie. Cette année, elle a participé à des cycles le vendredi soir sur l’alimentation à l’espace Parents-Enfants. Elle anime en parallèle des ateliers Nutrition (à gauche, carte de visite) - Nutriveig - le vendredi après-midi sur « la cuisine bien-être », 36 rue Jules Ferry.

Sportive accomplie, elle est membre de l’Avia, association pour laquelle elle est coach « course et nutrition » pour préparer la rituelle Corrida de Noël. De plus en plus d’inscrits s’entraînent à la rentrée et se retrouvent dans la halle Christine Guillaume. Comme si cela ne suffisait pas, elle interviendra sur le thème « Nutrition et équilibre alimentaire » pour la fête du Jeu, à l’espace Andrée Chedid [en cours d’aménagement dans les locaux jouxtant l’Hôtel de Ville]. 


Dessin de Pierre Bourcier. Ph. P. Maestracci

Son objectif est la « transmission via le ludique, via la cuisine » ; son « rêve serait d’ouvrir un jour une école intergénérationnelle sur le bien manger… à Issy bien sûr ! ».  P. Maestracci.
Pour en savoir plus : www.nutriveig.fr


19 septembre 2013

GR Nez en l'air - un beau succès !

Une éclaircie… même un rayon de soleil, a accompagné notre groupe d’Isséens pour notre premier GR nez en l’air des Journées du patrimoine 2013, ce dimanche 15 septembre.
Pascale, notre guide toujours aussi passionnante, nous avait concocté sur une idée de Jacques, fidèle au poste, et de Denis, fidèle aux grandes vacances !!!, une traversée nord-sud de la ville, le long de la grand rue d’Issy, une ancienne route romaine qui reliait Paris à Dreux.

© Alain Bétry
Pascale rue Ernest Renan. © Alain Bétry

Départ tout au bout de la rue Ernest Renan. Avec un peu d’imagination, on s’imagina les chasses aux sangliers sous les Mérovingiens, sur les terres giboyeuses de l’abbé Gérard de Moret,– qui donnera le nom de Vaugirard, prieur de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés dont dépendait le village d’Issy. Puis le gibet qui se dressait à l’emplacement actuel du parc des Expositions où les condamnés étaient pendus. C’est là aussi que les glaisières, qui fournissaient à partir du XIIIe siècle briques, tuiles et poteries, étaient en exploitation. Pascale nous rappelle d’ailleurs que l’actuelle rue Minard s’appelait rue de la Glaisière.

Arrêt devant les immeubles des n°12-18 pour évoquer l’imprimerie Le Petit Moniteur qui s’élevait à cet emplacement. Sur le trottoir d’en face, voici les bâtiments de l’ancienne Manufacture de tabacs, réaménagés en appartements. On distingue tout au loin la cheminée de l’usine, sur les murs le sigle MT et, sur la rue, les deux petits pavillons de l’entrée. (voir la rubrique Industries pour en savoir plus).

© A. Bétry
N° 15, rue Ernest Renan. © Alain Bétry
Le n°15 mérite toute l’attention de notre groupe : un immeuble en meulières, une rareté en milieu urbain (photo à gauche).
A la hauteur du n°29, derrière la façade d’un club de gym, un petit bijou Art déco, signé A. Geins et daté de 1933. Il faut vraiment en connaître l’existence car de la rue, rien ne permet d’imaginer ce petit édifice.

La promenade continue avec au n°42, la célèbre tour Eiffel – déjà évoquée dans la rubrique Actualités, l’enseigne d’un magasin de vêtements de travail, classé Monument historique (ci-dessous).

© Alain Bétry
Tour Eiffel - n°42, rue Ernest Renan.© Alain Bétry



Traversons la place Corentin Celton avec une évocation des Petits Ménages (devenu l’hôpital du même nom) et l’ancien hôtel de ville (totalement disparu). Nous voici dans la rue du Général Leclerc avec, sur la gauche, le Séminaire Saint-Sulpice et sa chapelle, et à droite le CNET (Centre national d’études des télécommunications) – c’est Jean-Michel qui prend la parole pour nous raconter que cet endroit est le berceau de la téléphonie : on y a inventé toute la technologie numérique existant aujourd’hui.

Puis, voici la grille de la Villa Kléber (ci-dessous) et, au n°31, sur la façade de ce très joli immeuble dans lequel on a la chance de pénétrer, se distingue une sculpture en pierre, illustrant la fable de La Fontaine : le renard et les raisins.

La villa Kléber en centre ville. © Alain Bétry

Voici l’hôtel de ville, ancienne propriété au XVIIIe siècle du financier Nicolas Beaujon, l’une des plus belles résidences d’Issy à l’époque. Puis s’annonce l’avenue Victor Cresson avec le PACI, construit en 1930 dans le style Art déco, dont la façade, le hall, une partie de la toiture et le foyer ont été classés au titre des Monuments historiques en 2011.

C’est ainsi, après trois heures de marche, que nous avons découvert des passages secrets, levé des mystères, admiré des immeubles magnifiques (ci-dessous), construits par deux familles d'architectes isséens concurrents : les Delaire et les Puyjalon. Une belle expérience qu’Historim propose de renouveler dans d’autres quartiers. Qu’en dites-vous ? PCB

Magnifique immeuble à l'angle de la rue Michelet et de la rue Ernest Renan, signé Delaire. © Alain Bétry.




17 septembre 2013

Le champ de manœuvres - jeu

Où se trouve donc ce plan, gravé sur pierre, et que représente-t-il exactement ? Le champ de manœuvres, certes, mais encore ? À vous de trouver…

Ph. P. Maestracci

14 septembre 2013

1877 - Histoires de tramways

Quels sont donc les transports en commun dans notre commune avant le métro, le tram, le train (voir articles dans Histoire-dates) et bientôt les infrastructures du Grand-Paris Sud ?  Il y eut plusieurs lignes de tramways dont la plupart, en raison des fortifications de 1840 qui ne disparurent qu’après la Première Guerre mondiale, devait passer par la Porte de Versailles et donc la rue Renan. À la Belle Époque, pas moins de trois compagnies exploitent les lignes de tramways dont les rails sont nettement visibles sur les cartes postales anciennes (ci-dessous).  Jusqu'en 1900, la traction est encore animale. Le réseau sera électrifiée peu après.

Rue Ernest Renan, place Voltaire - les rails sont bien visibles. Les tramways sont ceux de la Compagnie Parisienne des Tramways et ceux de la Compagnie de l’Ouest Parisien. Au fond à gauche, on distingue l'école Voltaire.   

La Compagnie Parisienne des Tramways exploite deux lignes. 
La première,  en 1877, relie Saint-Germain-des-Prés (dans le 6e arrondissement) à Clamart. Elle passe, notamment, par les rues de Rennes et de Vaugirard, la Porte de Versailles, la rue Renan et le boulevard Voltaire. Le premier départ a lieu à 6h30 à Paris, 5h30 à Vanves avec un passage toutes les 10 minutes jusqu’à minuit à Paris contre 23h15 à Vanves. Il faut 3 minutes d’Issy à Vanves, 31 minutes pour aller à Saint-Germain-des-Prés, et 18 pour atteindre Clamart. Il en coûte 10 ou 5 centimes en 1re ou 2nde classe pour le trajet le plus court. 


Rue Jules Gévelot (actuelle J.-P. Timbaud). Au premier plan, une caténaire, au sol les rails.
On aperçoit, au loin, une voiture à cheval et les collines de Meudon.

L’autre ligne relie Saint-Philippe du Roule (8e arrondissement) à Vanves, en passant par le Pont des Invalides, le boulevard de la Tour Maubourg, l’avenue de la Motte Picquet, pour suivre ensuite la rue de Vaugirard, la Porte de Versailles, la rue Renan et le boulevard Voltaire. Les horaires sont de 6h30 à 23h45 dans le sens Paris-banlieue et 5h35-23h en sens inverse. Tarifs identiques à ceux de la première ligne. 


La Compagnie de l’Ouest Parisien gère la ligne Auteuil-Champ-de-Mars, en passant par Boulogne-Billancourt et Issy-les-Moulineaux en empruntant le la rue Renan jusqu’à la Porte de Versailles. Il en coûte 15 ou 10 centimes pour un trajet Pont de Billancourt/Mairie d’Issy ou Mairie d’Issy/Porte de Versailles. 




Rue Rouget-de-Lisle. Les rails et les caténaires structurent le paysage urbain.
Au fond, le pont  du chemin de fer (ligne actuelle du RER C).  À gauche, le Café de l’Aviation
 rend hommage aux débuts de l'aéronautique sur le champ de manœuvres (Héliport) proche.
 Un peu plus loin les bâtiments industriels, avec le sigle BG, sont ceux des Blanchisseries de Grenelle.

La troisième entreprise est la Compagnie Générale des Omnibus pour la ligne Église de Boulogne/Pont de Billancourt vers les Moulineaux.

Il est à noter qu’il existe une ligne à voie unique Boulogne/ Vincennes longeant les quais isséens qui sera abandonnée en 1902. P. Maestracci.

11 septembre 2013

Journée du patrimoine 2013 - la Tour Eiffel d'Issy


Tour Eiffel d'Issy. © Topic topos
Et oui, cette petite tour, réplique métallique de sa grande sœur parisienne élevée en 1889, pour l'Exposition universelle de Paris, a été classée au titre des Monuments historiques le 20 janvier 1988.
Elle se situe au 42 rue Ernest Renan, date de 1892 et ne dépasse guère les deux mètres de haut. C'était l'enseigne d’un magasin qui s’appelait « A la tour Eiffel ». L’immeuble est orné d’une porte au linteau décoré d’un sous-verre portant l’inscription : « 42 Mayer 42 », 42 le n° de la rue, Mayer le nom du maire isséen de 1894 à 1902 puis de 1908 à 1911.

C'est sous cette tour Eiffel, au 42 rue Ernest Renan, que Historim vous donne rendez-vous le dimanche 16 septembre à 14 heures précises, pour célébrer le centenaire de la loi du 31 décembre 1913, texte fondateur pour la protection des monuments historiques en France (document à droite).
Historim vous fera découvrir sur le "GR-nez en l'air", organisé par les responsables de l'association, plusieurs sites d'Issy, classés Monuments historiques, dont l'ancienne Manufacture des tabacs,
le Séminaire Saint-Sulpice, le PACI, etc.
Alors découvrez avec nous les hauts-lieux historiques de votre commune. PCB

7 septembre 2013

Histoires de rue - la rue Guynemer

C'est à un périple à travers les rues d'Issy que nous convie notre Historimienne de choc, Pascale. 

La rue Guynemer, dans le quartier Val-de-Seine, relie en 800 mètres environ la rue parisienne d’Oradour-sur-Glane et le Rond-Point Victor Hugo. La rue du Gouverneur-Général Éboué se trouve dans son prolongement vers l’ouest.
Le tracé de la future rue est déjà visible sur des cartes du XVIIIe siècle ; il s’agit alors d’un chemin entre la plaine d’Issy et la limite des belles propriétés installées le long de la route entre Vaugirard et Issy (actuelle rue Renan). 


in Paris, ses monuments.
Les promenades aux Environs
.
Livret établi pour l’Exposition des Arts Décoratifs
collection privée. 
Plan de 1925 (ci-contre)

Le Champ de Manœuvre est aussi le terrain des débuts de l’aviation précédant l’actuel Héliport de Paris. La rue Jeanne d’Arc ne correspond en réalité qu’à une petite portion de la rue Guynemer dont le double virage a disparu sur ce plan. Il est vrai que les deux rues ont en commun de perpétuer le souvenir de deux héros, l’une sous Charles VII et l’autre sous la présidence de Raymond Poincaré. Le dessin représente les Petits-Ménages dont il ne reste de nos jours que quelques bâtiments.


Au début du XIXe siècle, une bifurcation apparaît (ci-dessous) pour mener, soit vers la Porte d’Issy (rue Jeanne d’Arc), soit pour aller vers la Croix-Nivert et, au-delà, vers le moulin de « Javelle » dont le nom fut ensuite donné à une eau… pas franchement buvable ! 
Vue prise vers Paris dont on distingue quelques immeubles au loin (pas encore de boulevard périphérique surélevé).
Cette « fourche » ancienne correspond au croisement de la rue Guynemer bifurquant sur la gauche vers la Porte de Sèvres, de la rue Jeanne d’Arc tout droit vers la Porte d’Issy et à droite, de la rue Foucher-Lepelletier (ancienne rue de Javelle). Le « Café-Cayzac-Tabac » au rez-de-chaussée de l’immeuble de deux étages au centre a changé de nom mais existe toujours. Le décor de briques polychromes a disparu lors d’un ravalement. En revanche, l’aspect de la rue Jeanne d’Arc a bien changé et les petits morceaux de jardin à droite ne sont plus qu’un souvenir.

La Fourche-rue Guynemer-rue Jeanne d'Arc. Carte postale, coll. privée

La rue Guynemer est d’abord appelée rue du Vivier en raison d’une pièce d’eau, réserve de poissons pour une propriété résidentielle proche. En 1863, les Petits-Ménages (hôpital Corentin Celton) sont installés dans cette rue en face du champ de manœuvre de l’armée, alors non construit . 


Rue Guynemer et les Petits-Ménages. Cartes postale, coll. privée.

Le cliché (ci-dessus) est pris en direction du centre-ville. À gauche, la maison de retraite doublée d’un hôpital : deux bâtiments sont reliés par des galeries vitrées au bâtiment central où se trouvent les bureaux administratifs et l’entrée sous un porche. Seuls ce bâtiment et les galeries adjacentes ont été conservés ; les autres ont été remplacés par des immeubles résidentiels. À droite, l’hôtel-restaurant au premier plan ainsi que tous les immeubles derrière ont été rasés et remplacés par une contre-allée devant un imposant ensemble de bureaux.

Guynemer.XDR/Wikipedia

Ensuite, la rue du Vivier prend le nom de rue Jean-Jacques Rousseau, à l’instar d’autres noms de philosophes des Lumières et de révolutionnaires attribués au quartier proche de l’Hôtel de Ville.
Enfin, son nom définitif, rue Guynemer perpétue la mémoire d’un célèbre aviateur de la Première Guerre mondiale qui remporta 53 victoires (à droite).                                                                
P. Maestracci

4 septembre 2013

Michel Robert : souvenirs de l'épicerie A la Gloire de Dieu

Michel Robert est né dans la demeure familiale, située au 87 rue Renan ( 63 rue du Général Leclerc). Ses grands-parents ont créé à cet endroit en 1898 une épicerie-droguerie à l’enseigne À la Grâce de Dieu, presqu’en face de l’Hôtel de Ville qui date, lui, de 1895. C’est le plus important commerce alimentaire de la commune, d’une superficie de 100 m², et autant pour la réserve, avec dix commis. La remise pour les deux voitures à chevaux se trouve rue Jassedé, « rue coupe-gorge », mais les chevaux peuvent boire à la fontaine proche (remplacée depuis). Des clients célèbres fréquentent l'établissement : Henri Farman à qui étaient livrés des bidons d’essence, ou Rodin venu voir son mouleur Paul Cruet qui travaillait dans les communs du château. 

La devanture de l'épicerie,  A la Gloire de Dieu.
Émile Robert, le père, en blouse blanche. © coll. privée.

Dates clés de l'épicerie
En 1921, les grands-parents vendent l’épicerie à leur premier commis, un neveu. Celui-ci, René Belleville, remplace le bâtiment à un étage par l immeuble actuel où la famille réside.
En 1931, Émile Robert, père de Michel rachète l’épicerie ; son fils devenu adulte vient par la suite travailler avec lui.

Vie familiale
Parmi ses souvenirs, Michel Robert se rappelle avoir été soigné par le Dr Tariel, « un homme très dévoué pour ses patients » et dont le fils Henri meurt de contagion pour avoir soigné des enfants malades. Une rue porte son nom en contrebas du parc Barbusse.
Michel fréquente l’école Pierre de Luxembourg rue Renan (14 rue du Général Leclerc) transplantée ensuite rue Jules Guesde. Il évoque le souvenir de M. Tremoureux qui le prépare à passer le DEPP (Diplôme d’Études Primaires Préparatoires) à l’école Anatole France. Ses études se poursuivent en dehors de la commune et il revient travailler avec son père avant de prendre la responsabilité du commerce et de le transformer en libre service en 1960
Émile Robert fut à l’origine d’un groupement d’achats, l’UNA (Union des Négociants de l’Alimentation) ; son fils Michel fut trésorier de l’Association des Commerçants de 1963 à 1968. 
En 1975, faute de pouvoir en agrandir la superficie pour la transformer en supermarché, il vend la boutique à une banque et réalise son rêve ailleurs.
Depuis, il est revenu habiter la maison des grands-parents sur les Hauts avec sa charmante épouse. Celle-ci avait arrêté de travailler plusieurs années pour élever quatre enfants, tous Franciliens. Le couple a maintenant cinq petits-enfants.


Souvenirs

Balance à bonbons. La main en cuivre
contenait 125 grammes de bonbons.
Michel Robert sait faire revivre avec verve les souvenirs d’une épicerie d’antan. Le café était torréfié dans l’épicerie 2 à 3 fois par semaine. Dans la boutique, les gâteaux présentés dans des demi-tins. Ce nom d’origine anglaise désignent des boîtes métalliques pour conserver certaines denrées alimentaires. Il existait des tins cubiques d’environ 25 cm de côté, des demis, quarts, huitièmes de tins. Ces demi-tins contenaient des gâteaux secs tels que boudoirs, biscuits à la cuiller, sablés des Flandres ou baltos de chez Gondolo. Trois demi-tins étaient disposés sur 3 rangées sur des « biscuitiers », des meubles de bois avec vitrine en verre sur le dessus. 

Collection de trois siphons.
Beaucoup de denrées étaient vendues au poids : légumes secs, sel, poivre, olives ou cristaux de soude pour la vaisselle. La moutarde Amora contenue dans un distributeur était vendue « à la giclée ». Le rhum arrivé en fûts était mis en bouteille ou vendu au détail lorsque les clients en apportaient une.
Les boîtes de sardines millésimées étaient achetées une fois par an ; cela représentait environ 100 à 150 cartons. Ceux-ci étaient stockés en réserve et retournés tous les trois mois pour être vendus au bout de trois ans seulement afin d’en garantir la saveur. Les commis en assuraient la régulière manipulation.
Les clients réglaient leurs achats à la patronne trônant derrière la caisse enregistreuse.
D’autres souvenirs sur des commerces proches : la crémerie Nicoli toute proche, la maison Vivier du nom des propriétaires (hôtel encore de nos jours avenue Jean Jaurès), le quincaillier Jousset (emplacement du CNET rue du Gal Leclerc).

P. Maestracci

1 septembre 2013

Dongcheng, district de Pékin

La Cité interdite.  © Tangka.com

Jumelé avec Issy depuis 1998, ce district est un des hauts-lieux historiques chinois avec notamment le Palais impérial et le Temple du Ciel, dans la Cité interdite, classés au Patrimoine mondial de l'Unesco.
Ce palais, construit entre 1406 et 1420, s'étend sur une superficie de 72 hectares et compte, selon la légende, 9999 pièces - en réalité on en dénombre 8704 - ce qui est, quand même, un chiffre considérable ! Vingt-quatre empereurs s'y sont succédé de 1420 à 1911.

Ph. XDR
L'entrée de la Cité interdite se fait sur la place Tian'anmen, centre de nombreuses manifestations, notamment le 4 mai1989, pour réclamer des réformes politiques et démocratiques : elles furent réprimées dans le sang (il y eut ce jour-là dans la foule plus de 3 000 morts). Et le 4 juin suivant, tout le monde garde en mémoire l'image de cet homme, à pied, face au char (photos-dessus).

C'est aussi dans ce district que se déroula le 1er octobre 1949 la cérémonie de fondation de la République populaire de Chine par Mao Zedong.

Centre culturel, avec de nombreux musées, siège administratif puisque Dongcheng abrite la mairie de Pékin, c'est aussi un centre éducatif de premier rôle : depuis 2001, le lycée Ionesco d'Issy mène une politique d'échange scolaire avec le lycée chinois de Huiwen - avec succès.

Ph.XDR
Cet été, le mercredi 3 juillet dernier, une délégation de Dongcheng menée par Monsieur Song, cadre supérieur de Dongcheng, a profité de son déplacement en Europe pour visiter notre maire.
Cette venue "s’est conclue par une entrevue avec André Santini au cours de laquelle il a été réaffirmé notre volonté commune de voir se poursuivre les échanges scolaires entre nos deux cités, le bénéfice tiré des échanges entre bibliothécaires, ou encore la réussite de la politique menée dans le cadre de l’aménagement du territoire de notre ville qui pourrait alimenter les réflexions de nos partenaires chinois dont l’objectif est d’impulser une dynamique similaire à Dongcheng. ”      PCB.