26 juin 2025

Issy-les-Moulineaux, quartier Corentin Celton - Les Varennes

Ce quartier tient son nom de Corentin Celton, fusillé pour fait de résistance et d’un lieu-dit. Il est limitrophe de Paris XVe, de Vanves et du quatier Centre Ville.
La visite commence rue Claude Matrat, ensemble résidentiel des années 30 où vécut le général Glavany jusqu’en 2017.
La rue Renan suit le tracé de l’ancienne voie romaine Paris-Dreux, dans le prolongement de la rue de Vaugirard. Plusieurs immeubles au début de la rue datent de la Belle Époque ou des années 1920/30 lors de la démolition des fortifications de Paris. Plus loin, un passage couvert donne accès au parc et à l’école des Varennes qui ont remplacé une imprimerie qui datait du XIXe siècle, et qui fonctionna jusque dans les années 1960/70. Autre usine, la Manufacture des Tabacs a cessé son activité en 1978 mais ses bâtiments ont été conservés et réhabilités.

Arrêt devant le périphérique et la tour parisienne Triangle
de 180 mètres de hauteur en construction.


Rue Séverine, l’actuelle église Saint-Benoît se trouve sur un cimetière mérovingien sur lequel se sont succédés des établissements religieux au cours des siècles. De l’autre côté de la rue, des logements ont remplacé une ancienne partie de l’hôpital.
L’ancien jardin de celui-ci a été ouvert au public et se trouve entre la chapelle Saint-Sauveur et l’ancienne entrée de l’hôpital rue Guynemer.
Dans la rue Guynemer, ont été construites des usines d’aviation puis les bureaux de SEV Marchal et Thomson CSF ; il s’agit depuis quelques années de ceux de la Poste et de Nestlé.
La visite continue vers l’hôpital Corentin Celton (ex-Petits-Ménages) complètement rénové avec son parvis éponyme et la place Paul Vaillant-Couturier.
Rue Renan, la tour Eiffel de 1892 est au numéro 42.
Rue du Général Leclerc, le bâtiment municipal Savary, ex-école communale, abrite des bureaux et des salles.
La visite s’achève place de la Fontaine où passait le ru (ruisseau) de Vanves.
 
Merci aux Historimiens qui ont enrichi la visite de leurs judicieuses remarques : Brigitte, Françoise, Rania, Michel et Pierre etc. ainsi que Norbert pour son texte sur Thomson CSF. 
P. Maestracci - photo M. Julien

20 juin 2025

Atterrissage sur 55 mètres à 55 km/h

Les avions qui se sont posés sur le terrain sont extrêmement rares. Nous savons que le dernier qui a atterri et redécollé du terrain d’Issy est le Breguet 941 qui avait fait l’objet d’un article (http://www.historim.fr/search?q=941). Or, il s’avère que s’il fut bien le dernier, un prédécesseur fit parler de lui en 1956.

Le Prestwick-Pionneer atterrissant en 55 m sur terrain balisé. © DR

Le 6 février 1956, dans l’après-midi, par un temps bien britannique, à savoir pluie et brume mais sans vent, devant une centaine de personnes et parmi elles beaucoup de personnalités, le pilote anglais fit plusieurs vols afin de démontrer la maniabilité et l’aisance de son appareil. Il s’agissait d’un monomoteur pour quatre personnes de 560 ch, le Prestwick-Pioneer qui atterrit en 55 mètres à 55 km/h et décolle en 73 mètres. Le terrain d’Issy était favorable à cet exploit.

 Terrain en 1957. En jaune, les bâtiments de Fenwick Aviation. © DR




En quel honneur cet appareil venait-il faire sa démonstration ? Celle-ci était due à l’initiative du directeur du département Aviation de la société Fenwick qui gérait, pour ledit terrain, une flotte d’hélicoptères Bell. Mais pourquoi un avion alors qu’elle était spécialisée en voilures tournantes. Venant de prendre la représentation de Scottish Aviation qui fabrique le Prestwick, elle avait trouvé, avec cet appareil, des similitudes aux hélicoptères, à savoir nul besoin d’une grosse infrastructure pour faire évoluer ceux-ci. Idéal pour des terrains sommaires ou bien des aérodromes mal équipés. Il était conçu pour les contrées lointaines et on le retrouvait en Malaisie. Il entrait dans la catégorie des STOL, en français, ADAC (avion à décollage et atterrissage court).

Quelques caractéristiques. 
Longueur : 10,5 m – hauteur : 3,5 m – envergure : 15,17 m – surface alaire : 36,2 m2 – réservoir : 291 l – vitesse maxi : 261 km/h – poids à vide : 1 900 kg – poids maxi au décollage : 2 630 kg – rayon d’action maxi : 676 km.
Nous n’en serons pas en reste, car la même année la France mettra en service, pour l’armée de Terre, le MH-1521 Broussard mais avec un moteur un peu moins puissant.

 

Sources : Tintin n° 385 du 8 mars 1956
                 Les Ailes
 n° 1567 du 11 février 1956

 Michel Julien

  

13 juin 2025

Léon Blum 1872-1950

Le quartier Léon Blum de notre ville est destiné à une exceptionnelle transformation, mais au fait qui était ce personnage ?

Léon Blum, homme d’état avait un frère cadet, René mort en septembre 1942 à Auschwitz. Journaliste il eut une carrière littéraire et théâtrale. En 1940, il se replie à Hendaye ; pour lui comme pour son frère, quitter la France paraît une désertion. 

Au lieu de rejoindre New York où se produit sa troupe, il rejoint Paris, est arrêté le 12 décembre 1941 lors des premières rafles antijuivesS’ensuit une liste d’étapes en France : Compiègne, Pithiviers et Drancy pour s’achever à Birkenau où sa vie prend fin.

La même année 1940, son frère Léon, homme politique, est arrêté et emprisonné sur ordre de Vichy, livré aux nazis par Pierre Laval puis déporté à Buchenwald en avril 1943. Ayant survécu aux camps, Léon Blum revient en France à la libération en 1945.
 





Pour l’Histoire, Léon Blum semble avoir laissé une trace indélébile.

René Coty qui deviendra plus tard président de la République, déclara : « Moi qui fus le plus souvent du camp opposé, je l’ai profondément admiré, lui qui fut toute confiance, toute conscience, toute noblesse… »
« Dès qu’il est apparu à la tribune, nous avons tout de suite reconnu en lui le successeur de Jaurès… »

Mais cet homme soit-disant successeur de Jaurès, qui est-il
 ? 
En 1895, il commence une carrière de 25 ans au Conseil d’Etat. En 1902, il adhère au Parti socialiste français de Jean Jaurès et participe à partir de 1904 à la création de 
« l’Humanité ». Auprès de Marcel Sembat, ministre socialiste des travaux publics, il est son chef de cabinet de 1914 à 1917.
Léon Blum, devient un dirigeant de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) lors du congrès d’Issy-les-Moulineaux en 1969. A partir de cette date, il devient le Parti socialiste avec l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche.
Des accords électoraux avec les communistes et la SFIO permettent le succès du Front Populaire en 1936. Grèves puis négociations et grève générale s’amorcent. Léon Blum est en première ligne. Cette situation alarmante amène à de grandes avancées sociales, telles que : les congés payés, la semaine de 40 heures, les conventions collectives. Léon Blum est alors victime de violents attaques antisémites.

De violentes procédures judiciaires se mettent en place et en 1942 se déroule un procès (mise en accusation du régime de Vichy). Ce célèbre procès de Riom permet au régime de vichy d’organiser des arrestations comme des assassinats. C’est ainsi que notre Léon Blum est arrêté et livré à l’occupant nazi. Pour Georges Mandel, la vie s’arrête assassiné en forêt de Fontainebleau. 
A sa libération, Léon Blum en 1946-1947, reste le directeur politique du « Populaire » jusqu’à l’arrivée de la IVe République.
 
Citations de Léon Blum : 
« Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté, doit commencer par leur garantir l’existence. »
« Toute classe dirigeante qui ne peut maintenir sa cohésion qu’à condition de ne pas agir, qui ne peut durer qu’à condition de ne pas changer, est condamnée à disparaître. » 
« J’ai souvent pensé que la moralité consiste essentiellement en le courage de faire un choix »
« L’homme libre est celui qui n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de sa pensée. »
A. Bétry

10 juin 2025

Macerata, Issy-les-Moulineaux, destins croisés

Distantes de 1300 km et jumelées depuis 1982, les deux villes d’Issy et de Macerata semblent s’être accomplies en résonnance l’une de l’autre. Elles ont été exposées aux mêmes soubresauts de l’Histoire, bien qu’à des époques ou de façon parfois un peu différentes … ce qui ne fait qu’accroître l’attrait de la comparaison.

Même origine romaine par exemple, mais non simultanée. L’Helvia Recina latine, l’ancêtre de Macerata, aurait été créée un ou deux siècles avant Jésus-Christ. Ce qui allait devenir Issy l’a été après la conquête de César, donc un peu plus tard. Pour les deux, la date précise semble s’être perdue. Et l’une et l’autre gardent la trace de leur passé romain : dans la pierre pour Macerata où subsistent quelques ruines, dans son plan pour Issy dont l’axe principal suit le tracé d’une importante voie romaine.

         Les restes romains d’Helvia Recina, future Macerata. 
A partir du Ve siècle et de la chute de l’empire, les deux tombent aux mains de barbares migrants, Francs ici, Goths là-bas. La mémoire des siècles suivants s’est largement effacée, mais on peut supposer que l’une et l’autre cités se sont resserrées autour de quelque forteresse protectrice en leur centre, peut-être entourées d’enceintes à certaines époques. Une différence, toutefois : Issy n’était qu’à un jet de pierre de ce qui deviendra bientôt Paris et le siège du pouvoir royal, alors que Macerata ne se situe dans le voisinage d’aucune agglomération comparable qui puisse la prendre sous son aile. On sait ainsi qu’Issy dépendait en partie de la puissante et riche abbaye de Saint-Germain-des-Prés à laquelle elle restait liée par cette décidément inusable voie romaine. On ignore ce qu’il en était pour Macerata.

Les choses deviennent plus claires après l’an mil. Les écarts aussi. Le royaume des Francs s’affirme. Issy y gravite dans l’orbite de seigneurs laïques ou religieux vassaux d’un roi. L’Italie émiettée voit au contraire émerger les communes dites « libres » : chacune se taille son pré carré autonome. Une victoire remportée sur une cité rivale permet à Macerata de s’en octroyer le droit en 1134. Elle le conservera pratiquement jusqu’à l’unification italienne, en tout cas nominalement.

Le XIIIe siècle est celui des Universités. L’Eglise perd le monopole de l’enseignement qu’on dirait aujourd’hui « supérieur », ce qui révolutionne le monde de la pensée. L’Université de Paris, dont les statuts sont approuvés en 1213, est la première au monde à en porter le nom. Son rayonnement s’étend à l’Issy toute proche (et dont les écoles supérieures actuelles sont, somme toute, un lointain héritage). Isolée, la commune autonome de Macerata doit en revanche créer la sienne. C’est chose faite en 1290. Plus de sept siècles après, elle reste l’une des plus grandes d’Italie, voire la première rapportée à la population de la ville.

Quatre ans plus tard, en 1294, se produit l’un des plus grands prodiges de l’histoire de la chrétienté. Des anges apportent de Nazareth la maison de la Vierge Marie qui menaçait ruine et la déposent intacte au lieu-dit de Lorette. C’est à quelques heures de marche de Macerata. Immédiatement, les foules arrivent, de Macerata puis de toute l’Europe. Le pèlerinage à Notre-Dame-de-Lorette devient le plus important du monde occidental. Trois siècles plus tard, un certain Jean-Jacques Olier malade des yeux s’y rend à son tour. Il y est miraculeusement guéri. Revenu bouleversé et riche d’une nouvelle vision cette fois spirituelle, il décide de se consacrer à la formation des prêtres. C’est le point de départ du séminaire de Saint-Sulpice bientôt installé au cœur d’Issy. Une réplique de l’oratoire de Lorette y rappelle le double miracle. Et à Macerata, le premier samedi de juin, s’ébranle toujours chaque année l’antique pèlerinage : 80 000 participants à la dernière édition …



Le pèlerinage à Notre-Dame-de-Lorette vers 1700 (dans « Les délices de l’Italie » d’Alexandre de Rogissart). Crédit Catawiki


En 1320 et signe de son importance croissante, le pape (français) Jean XXII fait de Macerata le siège d’un évêché. Elle l’est toujours, un honneur que ne recevra en revanche jamais Issy (dans une France qui, il est vrai, compte trois fois moins de diocèses que l’Italie).

La Renaissance apporte un âge d’or aux deux cités, mais à un siècle d’écart – comme dans les deux pays en général. 

Le XVIe siècle voit Macerata se couvrir de palais privés et publics, et ses institutions s’enrichir d’académies culturelles. Souvent attirés par la proximité de Lorette, les voyageurs étrangers la visitent, à commencer par Montaigne et Cervantès. Le siècle suivant, c’est au tour d’Issy de devenir lieu de villégiature ou d’habitation pour plusieurs grands personnages, de la reine Margot aux princes de Conti, et d’échanges savants à l’image des « entretiens d’Issy » qu’abrite le séminaire.

Le XVIIIe siècle s’achève sur le premier contact officiel de la France avec Macerata … sous la forme des invasions napoléoniennes. Elles n’y laisseront pas que des bons souvenirs. S’y illustre le général J.-Ch. Monnier qui, revenu dans nos terres, est aujourd’hui inhumé au cimetière Saint-Sulpice à Paris, sis rue de Vaugirard et donc sur cette même voie romaine déjà citée : comme le monde est petit ! Et en 1815, tandis que l’empereur voit à Waterloo ses derniers projets se consumer dans une bataille funeste qui s’achèvera dans les rues d’Issy, c’est à Tolentino près de Macerata que son beau-frère et roi de Naples Murat subit exactement le même sort.

 Mai 1815, la bataille de Tolentino près            
de Macerata (par Vincenzo Milizia). 

 


                


Quarante-cinq ans plus tard, une autre aventure bonapartiste et transalpine finira mieux. Napoléon III apporte en effet un soutien décisif à l’unification italienne. Et alors qu’il entre à Milan sous les vivats de la foule, Macerata se rallie avec enthousiasme à la nouvelle nation. L’empereur aura la main moins heureuse en France en 1870. Le désastre de Sedan y conduit droit aux deux sièges successifs et dévastateurs d’Issy, celui par les Prussiens, puis celui pire encore par les Versaillais cherchant à investir Paris.

Alors avantage Macerata ? Non, car la révolution industrielle va se charger de rétablir l’équilibre. Si la proximité d’Issy avec Paris lui permet d’en profiter pleinement, l’éloignement de Macerata de tout centre démographique ou ressource minière d’importance aboutit au résultat inverse. Notre ville apprend ainsi dès le début des années 1920 à gérer l’afflux de main-d’œuvre étrangère. Macerata y sera aussi confrontée, mais soixante-dix ans plus tard, à la chute du communisme (notamment celui des Balkans tout proches).

Occupées par l’Allemagne pendant la guerre, à partir de 1940 pour Issy et de 1943 pour Macerata, les deux villes sont libérées mi-1944 à dix semaines d’écart. Plus pacifiquement, le pape Jean-Paul II honore en juin 1980 le séminaire d’Issy de sa visite. Celui de Macerata connaîtra le même honneur treize ans plus tard, pratiquement jour pour jour.

Quand elles s’associent en 1982, les deux villes ont pratiquement la même population, autour de 45 000 âmes. Depuis, celle d’Issy a crû de 50 % quand Macerata s’est tassée de 10 % : les perspectives d’emploi y restent très inférieures. Macerata s’étend pourtant sur une superficie vingt fois plus vaste qu’Issy. Mais cela ne doit pas tromper : comme leurs ancêtres médiévales et au contraire de la France, les communes italiennes intègrent terrains et hameaux du voisinage. Quand on fait abstraction des terres agricoles, les surfaces urbaines sont comparables. Et si depuis le jumelage notre ville a gardé son même maire, pas moins de huit édiles différents de toutes les couleurs se sont succédés au municipiode Macerata – il est vrai, dans un pays longtemps cité pour son chaos politique.

Macerata, Issy-les-Moulineaux et Weiden in der Oberpfalz en Allemagne constituent enfin un rare cas de jumelage tripartite. Alors à quand une histoire comparée des trois villes ?

 


 
 Macerata et ses environs immédiats. Au nord-est : Loreto (Lorette). Au sud-ouest : Tolentino.

 






Quelques sources :

RICCI Ettore, SERRA Luigi et CASTELLANI Giuseppe, Macerata, Enciclopedia Italiana Treccani, 1934.

Association Centro Studi Maceratesi Storici.

Revue La rucola – notizie di Macerata

Pierre Baland  28 mai 2025

8 juin 2025

l'Île Saint-Germain d'Issy

Visite "historimienne" 

Charles, Isséen depuis sa naissance, fait fort gentiment visiter le quartier où il a vécu pendant son enfance après la guerre.
Le parcours démarre sur le boulevard des Îles qui a remplacé une voie plus étroite et dont la chaussée pour les voitures était séparée par un mur du trottoir pour les piétons. À noter d’ailleurs que ce boulevard a été surélevé par rapport à la rue précédente.
Au début de l’avenue du Bas-Meudon, face à un grand ensemble de bureaux Seine Saint-Germain, Charles évoque un hôtel-restaurant tenu par des Maghrébins. De l’autre côté, un autre bâtiment a remplacé plusieurs commerces dont un café à l’angle.





Cette avenue a connu pas mal de changements sauf au 14 où une enseigne en céramique indique encore « Caves Saint-Germain ». 


Mais au 21, l’annexe de la grande boulangerie a disparu.
Dans l’allée d’Issy, se trouvait un dépôt de charbon pour les usines Renault.
Une salle de bal était au numéro 20, elle fut remplacée par une salle de boxe fermée depuis. Aux numéros 28-30, il n’y a plus l’épicerie Le Comptoir Français ni le verger tout près dans l’allée Maximilien Luce. En revanche il existe toujours un stade aux numéros 44 à 48. Le premier appartenait aux Apprentis d’Auteuil. Il était entouré d’un haut mur mais les enfants du quartier récupéraient les ballons passés par-dessus dans la rue ou dans la Seine. Les peupliers au bord de la Seine ont pratiquement tous disparu. En face du stade, un foyer abritait 200 à 300 travailleurs venus d’Afrique du Nord. Ils logeaient à 6 par chambre. Au 8, la mûrisserie de bananes a disparu.
La visite se poursuit vers le petit bras de la Seine et le début de la promenade Constant Pape à l’emplacement de l’îlot Chabanne rattaché à l’île par un comblement en deux temps après-guerre.


En 1963 l'île s'appelait île de Billancourt 
La rue Pierre Poli (ex-allée de Seine) était en terre battue et servait de terrain de jeux comme la place Chabanne.

Au fond de l’allée de Billancourt, une passerelle menait à l’îlot. Un cheval s’est noyé en tombant à l’eau. Il y avait une grande maison un temps fréquentée par des chiffonniers puis par des Portugais.

Au 29 de la rue, un immeuble de bureaux est l’œuvre du grand architecte Jean Nouvel. Il remplace une vaste propriété mais aussi cinq maisons modestes dont celle de la maman de Charles. Au 8, l’hôtel du Bon Accueil a également disparu.

Un grand merci à Charles dont les commentaires ont enchanté le groupe et merci aussi à Eliane, Françoise et Tatiana pour l’évocation de quelques souvenirs. 

Texte : P. Maestracci
Photos : Michel Julien

7 juin 2025

Centre musulman d'Issy-les-Moulineaux

En 2023, notre présidente, dans l’esprit de la main tendue, manifeste le désir de rencontrer les musulmans de notre cité. Son représentant, M. Karim Dahmane, réceptif à cette proposition demande un temps de patience car la communauté n’a pas à l’époque de lieu décent de rencontre. En 2024, une proposition de contact se présente, mais pour raison de santé, celle-ci ne peut aboutir. 

Puis, en ce temps de printemps, fin mai 2025, Karim, président du Centre musulman d’Issy-les-Moulineaux m’invite au lancement de l’exposition « Islam et environnement »
Opportunité donc de pouvoir faire connaissance...  
Accueil chaleureux de l’ensemble de la communauté, hommes et femmes : thé à la menthe selon la coutume. L’intérêt de l’ensemble des gens présents surprend. Le traitement de l’écologie, valeur universelle, est présentée sous forme de photos de nature, et d’animaux.
Un discours rassembleur de M. Thierry Lefèvre, premier maire adjoint, puis de Mme Tiphaine Bonnier, maire adjointe au Développement durable et à la Condition animale donnent le ton et prouvent le résultat d’une volonté réciproque de partenariat de cette rencontre, grâce au travail accompli au préalable. 
Sans faire de prosélytisme, une jeune femme universitaire évoque l’époque du prophète Mahomet né à la Mecque en 570, et la ville de Médine où il a vécu jusqu’en 635 date de sa mort ; préférant le climat de celle-ci pour sa végétation et son environnement plus agréable. Le thème de cet environnement et la préservation de la biodiversité, la végétalisation, sont une valeur commune et fort ancienne.


Le Centre musulman entretient avec soin son espace végétal, la présence d’un jardinier et même d’un apiculteur apporte aux lieux une plus-value certaine. Une salle de rencontre et de réunions a été aménagée avec beaucoup de soin pour la circonstance. Merci encore à Karim et sa communauté pour leur accueil, dans un esprit démocratique et de respect.

Quelques documents sur la nature à Issy-les-Moulineaux sont mis à la disposition du public ; un sachet de graines est même destiné à être semé.
A.Bétry

6 juin 2025

Nez en l'air 2

Réponse à la question du 2 juin dernier

Réponse : Hercule ou Héraklès

 

Hercule, de Jupiter et d’une mortelle Alcmène, est un héros de la mythologie gréco-romaine. Comme il est mortel, la déesse Junon jamouse veut le faire périr. A deux reprises, Hercule sort victorieux de deux combats contre des serpents. La première fois, il étouffe les deux envoyés par Junon. Devenu adulte, il doit accomplir douze travaux parmi lesquels il combat l’hydre de Lerne. Ce monstre a des têtes de serpent qui repoussent  quand on les coupe. Il les brûle donc. 

Cette sculpture de Jean Joachim qui date de 1959 se trouve sur le monument aux Morts sur l’esplanade de la Mairie. Les combats victorieux contre les ennemis et en particulier le nazisme sont ainsi symbolisés dans cette lutte d’Hercule contre un monstre. 

 

P. Maestracci


 

5 juin 2025

Noms isséens et mails

Un mail en anglais signifie un courrier et de plus en plus, un message envoyé par internet. Mais en français, un mail est une sorte d’allée. Mot d’origine latine, malleus (petit maillet), le mail était un maillet servant à pousser une boule en bois sur une promenade publique recouverte de sable ou de terre battue.

                                 Mail Alfred Boucher. Au fond, on aperçoit le stade de l’île.

                                                                                             
Quelques allées isséennes sont qualifiées de mails. Trois concernent des personnalités. 
Tout d’abord, le mail Alfred Boucher dans l’île Saint-Germain entre l’avenue du Bas-Meudon et la rue Pierre Poli ; il fait référence à un sculpteur (1850-1935) qui vécut un temps sur l’île. 
Le mail Félix Amiot est en lien avec l’aviation, non loin de l’héliport d’Issy-Valérie-André et longeant la ligne du tram T2 dans le quartier Val de Seine. Félix Amiot (1894-1974) fut un pionnier de l’aviation mais également un constructeur et un réparateur d’avions. Il finança un réseau de Résistance pendant la guerre avant de se reconvertir dans la construction de bateaux pour la Marine de guerre. 
Le 3e mail entre les rues Hoche et Danton  porte le nom d’un maire. Il s’agit de Raymond Menand, maire de la ville de 1973 à 1980. Son successeur est M. André Santini.



Mail Raymond Menand. Il mène à l’entrée du conservatoire Niedermeyer avant de tourner sur la gauche vers la rue Danton.

Un très court mail est celui de l’Islette (petite île) entre le quai de la Bataille de Stalingrad et le petit bras de la Seine. Il rappelle qu’autrefois plusieurs îlots ont existé autour de l’île Saint-Germain comme l’îlot du Grand Dauphin ou l’îlot Chabanne. Celui-ci rattaché par un comblement en deux temps après guerre correspond à la promenade Constant Pape.

 Texte et photographies : P. Maestracci   


4 juin 2025

Isséens et Résistants morts pour la France

 Après la Seconde Guerre mondiale, la mémoire des Résistants a été perpétuée en attribuant leurs noms à des rues, une avenue, une place et un parvis. Cela se fit dès 1945.


La rue Pierre-Brossolette porte le nom de l’un des fondateurs du CNR (Conseil national de la Résistance). Pierre Brossolette est arrêté et torturé à Paris par la Gestapo en 1944 ; il parvient à se suicider pour ne pas parler.

Corentin Celton, agent hospitalier aux Petits-Ménages, est fusillé au Mont-Valérien en décembre 1943. Son nom est donné à l’hôpital dès 1945 comme à la station de métro proche puis au parvis devant l’hôpital.

Victor Cresson fut maire de la ville de 1935 à 1939. Il meurt en déportation au camp de Mauthausen en 1944. Son nom fut attribué à l’avenue où il résidait.

Plaque sur l’immeuble de Victor Cresson 
au numéro 33 de l’ancienne avenue de Verdun.

D’Estienne d’Orves, officier de marine, est fusillé en 1941 au Mont-Valérien.

Maurice Hartmann travaillait à la Manufacture des Tabacs. Il meurt en déportation en 1944. La rue qui porte son nom longe un des côtés de la Manufacture.

La place du Groupe-Manouchian rend hommage aux FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans-Main-d’Œuvre immigrée). Le groupe de Missak Manouchian se réunissait dans un immeuble de la rue de la Défense. Ses membres furent exécutés au Mont-Valérien en 1944.

Une résistante, Simone Michel-Lévy travaillait dans l'administration des PTT (à l'emplacement de l'actuel Cœur de Ville). Résistante dans le réseau Action PTT, elle fut pendue en avril 1945. Son nom est attribué à une rue du quartier Val-de-Seine depuis 2021, près du siège social d'Orange.

                                                            Maison de Marcel Miquel 

Marcel Miquel, ancien conseiller municipal, fut déporté et mourut en 1943. Il habitait 48, rue de Bellevue qui a désormais changé de nom.

Gabriel Péri fut fusillé au Mont-Valérien en 1941.

Pierre Poli résidait sur l'île Saint-Germain. Il est tué en 1944 et son nom est donné à l'allée de la Seine. 

Rue Maurice-Hartmann derrière la Manufacture des Tabacs. Il ne reste qu'une ancienne grille des murs entourant la Manufacture. Des immeubles de bureaux ont été construits après la fermeture et la réhabilitation des anciens locaux.


Enfin, Jean-Pierre Timbaud fit partie des 50 otages, dont 27 communistes, arrêtés en 1940 et fusillés l’année suivante à Châteaubriant. Cette exécution fut exercée en représailles de l'attentat contre un officier allemand à Nantes.
 
Texte et photographies : P. Maestracci 

2 juin 2025

Nez en l'air 1


Quel est l'auteur et où se trouve cette sculpture ?

 réponse le 6 juin 2025