20 novembre 2023

Histoire de rues - la rue Pierre-Antoine-Berryer, à Issy

La rue Pierre-Antoine-Berryer. A droite, les locaux de l'EFB. 

C’est une petite rue calme (ci-dessus), longue d’une centaine de mètres entre le boulevard Gallieni et l’allée en contrebas de la ligne du T2, dans le quartier Val-de- Seine. Son nom est lié à l’existence, depuis 2013, de l’EFB (École de Formation professionnelle des Barreaux), installée au numéro 1. Ses bâtiments, inaugurés en 2013 et découverts par nos Historimiens au cours d'une visite privée (http://www.historim.fr/2013/03/lecole-des-barreaux-issy-les-moulineaux.html), ont été conçus par l’agence d’architecture Wilmotte et Associés. Ils se trouvent dans une rue rendant hommage à un illustre avocat du XIXe siècle.
 
Pierre Antoine Berryer (1790-1868) est le fils de l’avocat du maréchal Ney qui, 
en 1815, ne put toutefois sauver son client. Il suit la tradition paternelle en devenant lui-même avocat. Il fait acquitter Cambronne. En 1854, il devient bâtonnier de l’ordre des avocats. 

Pierre Antoine Berryer. © XDR
Libéral, il prône la liberté de la presse : en 1860, il défend les typographes de Marseille qui lui offrent en remerciement un exemplaire unique des Oraisons funèbres de Bossuet. En 1876, il fait éditer ses plaidoyers. Il fait aussi carrière dans la politique : élu député en 1830 et 1848, il fait partie du Corps législatif en 1863 sous le Second Empire.
L'EFB, 1 rue Pierre-Antoine-Berryer.






Berryer (ci-dessus) est membre de l’Académie française en 1857. Cette même année, son cousin Eugène Delacroix lui écrit en 1857 : « Cher cousin, la chose s’est passée le mieux du monde, seize voix au premier tour et vingt-deux au second … ». Delacroix vient d’être reçu à l’Académie des Beaux-Arts après plusieurs tentatives !
Sa statue orne la Salle des Pas-Perdus au Palais de Justice dans l’île de la Cité.

À noter que l'EFB (ci-contre) expose, au rez-de-chaussée, les costumes officiels de la Justice. À propos, pourquoi parle-t-on de
barreau ? Il s'agissait, à l'origine, de la barre de fer - ou d'une barrière en bois - qui séparait l'endroit où se trouvaient les plaideurs de celui des juges. 
Texte et illustrations : P. Maestracci


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