23 juillet 2011

Ile St-Germain - le jardin antérieur

C'est le jardin primitif, celui que cultivaient les moines de l'abbaye Saint-Germain-des-Prés, occupants de l'île au VIe siècle. En vous y promenant, ayez une petite pensée pour ceux qui connaissaient si bien les plantes et leurs propriétés. On y trouvait tout ce qui était nécessaire à la vie quotidienne : potager, verger et fleurs d'ornement. Il est entouré d'une haute haie.

Au fond, la petite cabane en bois. © A. Bétry
Une petite porte vous donne accès à cet enchantement, propice aux peintres amateurs. Tout au fond, une petite cabane aménagée de bancs permet d'y méditer à l'ombre.

Quelques arbres fruitiers ont été plantés. Un prunier, connu déjà des Romains, il est originaire du Caucase. Ces fruits sont consommés au Moyen Âge, cuits, crus ou séchés.
Parmi les espèces locales, la pomme Calville, qui tire son nom du village de Calleville, en Normandie. C'est l'une des plus anciennes répertoriées puisque l'on sait que Pierre Le Lectier, procureur du roi Louis XIII, la cultivait en 1628, en Ile de France !
On trouve aussi un néflier. Cet arbre, originaire d'Asie mineure, fut ramené eu Europe par les Romains. Charlemagne en conseille la culture dans son capitulaire De Villis, publié à la fin du VIIIe siècle, qui contient une liste de 100 plantes, arbres, fleurs et herbes qui doivent être plantés dans les jardins royaux.

Centaurées, églantines et achillées. © A. Bétry
Parmi les fleurs, l'églantine et la rose sont les reines. L'églantier est un rosier sauvage dont les fruits, les cynorrhodons, particulièrement riches en vitamine C, B et PP, font, d'excellentes confitures. La rose, cultivée en Chine et en Perse depuis 5000 ans, est la reine des jardins médiévaux. Au XIIe siècle, la moniale allemande Hildegarde de Bingen, médecin, musicienne et écrivain, en recommande l'usage contre les colères, dans son Livre des subtilités des créatures : "Si l'on est enclin à la colère, prendre de la rose et à peine moins de sauge, réduire en poudre, et au moment où la colère jaillit en soi, présenter cette poudre devant les narines : en effet, la sauge apaise et la rose réjouit."
Tournesols de juillet. © A. Bétry

Incongrus dans ce jardin antérieur, quelques pieds de tournesols, originaires d'Amérique, chers à Vincent Van Gogh. Avec le colza et l'olivier, c'est l'une des trois sources d'huiles alimentaires aujourd'hui connues. A LA SEMAINE PROCHAINE… PCB








Et comme dit le dicton du Béarn :
 Août, septembre vendange,
 En ces deux mois tout bien s'arrange.

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