23 février 2011

Le Repos du soir


Le Repos du Soir, devant la nouvelle maison Lasserre. Photos A. Bétry.
 Le titre de cette sculpture est gravé sur le socle de face ; la date et le nom du sculpteur, Henri Coutheillas (1862-1928), le sont sur le côté droit.
Le groupe représente une famille : un couple de paysans en  sabots avec un enfant reposant sur les genoux de ses parents. Un chien de garde pose la tête sur le pied de son maître. L’ensemble dégage une impression de sérénité quelque peu mélancolique pour autant. La France des années 1920-1930 a encore une population à moitié rurale malgré les transformations industrielles et urbanistiques qui bouleversent la banlieue parisienne. L'artiste est né et mort à Limoges et ces personnages, notamment dans les quelques Monuments aux morts qu'il a conçus - sont toujours des paysans de sa province. Le choix retenu d’une famille traditionnelle révèle à la fois une nostalgie de la campagne mais également une fidélité aux tableaux parmi les plus connus des frères Le Nain au XVIIe siècle et de Jean-François Millet au XIXe siècle, dont L’Angélus se trouve désormais au Musée d’Orsay. Le modèle de l’enfant unique est prégnant à cette époque avant le baby boom de l’après-guerre. La sculpture est antérieure d’un an seulement à la crise économique de 1929 ; est-ce pour cela que les adultes ne semblent pas euphoriques ?

Le 2 février 2009, dans le parc de l'ancienne maison Lasserre.
Il est amusant de noter que cette sculpture a été déplacée à plusieurs reprises dans la commune. Elle se trouvait devant la première mairie, place Paul Vaillant-Couturier près de la station de métro des Petits-Ménages renommée Corentin Celton en 1945. (Merci à M. Rémy Guelton qui me l’a indiqué). Ensuite, elle fut placée dans l’ancienne maison de retraite Lasserre, avenue Jean Jaurès. Depuis quelques mois, elle se trouve devant la nouvelle résidence des retraités, à l’angle de la rue Séverine et de l’Allée de la  chapelle Saint-Sauveur.  
Pascale Maestracci

1 commentaire:

Fredgeo a dit…

Le remarquable film de Maurice Pialat de 1960: "L'Amour existe" la met en scène dans un passage sur la vieillesse en banlieue, tandis qu'elle devait se trouver dans l'ancienne maison de retraite Lasserre.