28 avril 2025

Arménie, 110 ans depuis le génocide



La commémoration du génocide arménien a été célébrée cette année le 27 avril. 
Il y a 110 ans, les Turcs ont massacré un million et demi d'Arméniens. 

Le 24 avril 1915, les autorités ottomanes ont arrêté 2 345 intellectuels et notables d'Istanbul sélectionnés sur le seul critère de leur appartenance à la nation arménienne. Ils ont été déportés et, dans la grande majorité, assassinés. C'est le début du premier génocide européen.
Aujourd'hui, la Turquie n'a toujours pas reconnu les faits de génocide.
A. Bétry

22 avril 2025

Caudron, les frères

On sait peu que la terre de Picardie, productrice de betteraves à sucre, fut une terre de pionniers de l’aviation. Des gens célèbres comme Dassault, Potez, Blanchard, Marty et aussi les frères Caudron.

René Caudron aux commandes de l'un de ses premiers prototypes







Fils de paysans, Gaston (1882) et René (1884) Caudron s’aventurent dans la construction d’un planeur en 1909 juste après le premier vol du kilomètre fermé de Henri Farman en 1908 à Issy-les-Moulineaux et peu de temps avant la fameuse traversée de la Manche par Louis Blériot en 1909.



La famille Caudron progresse très rapidement. Véritable entreprise installée à Rue en 1910, crée une école de pilotage au Crotoy, devenue très rapidement célèbre, à quelques kilomètre au sud du Touquet. Plus de 1 700 pilotes civils et militaires y sont formés : le fameux colonel Fonck, mais aussi Marcel Dassault, futur grand constructeur et ingénieur chez Caudron dont les exploits marqueront la Première Guerre mondiale.



Les frères Caudron, grâce à la fabrication du biplan G 3, monomoteur s’ouvrent  au marché des commandes de l’armée française dans le domaine de la reconnaissance aérienne.





En 1913, l’école devient même école militaire, et un certain Joseph Vuillemin breveté au Crotoy, lieutenant en 1914, puis capitaine d’escadrille terminera général de l’Armée de l’Air en 1938.
L’aventure Caudron se poursuit et bon nombre de prix aéronautiques sont remportés : Amiens en 1910, Monaco en 1912, Deauville en 1913. La participation aux nombreuses fêtes régionales anime les cités comme Le Touquet-Paris-Plage, Amiens, Abbeville et Le Crotoy. 
La notoriété s’accroît et l’usine Caudron de Rue compte plus de 50 ouvriers entre 1910 et 1914. 
Le Caudron G.3, destiné à l’apprentissage au pilotage est le dernier appareil conçu à l’usine de Rue. Léger et maniable il est retenu pour ses qualités par le Service des Fabrications Aéronautiques (SFAé) dans le cadre des premières missions  de renseignement. Les plans sont confiés pour normalisation aux ingénieurs Henry Potez et Marcel Bloch.
En 1914, L’entreprise Caudron est transférée à Lyon et à Issy-les-Moulineaux. De nombreux pays comme la Chine, la Roumanie, la Grande-Bretagne, la Russie, le Portugal, les Pays-Bas, l’Argentine… deviennent clients de l’entreprise Caudron. 

La disparition de Gaston lors d’un vol test en 1915 marquera lourdement l’entreprise récemment installée à Issy-les-Moulineaux et Lyon. 
Après la fusion avec Renault en 1933 puis la guerre 1940-1945, la firme Caudron se relève avec difficulté. La destruction des usines et la nationalisation de Renault à la Libération achèvent de ruiner le survivant des deux frères Caudron. René se retire dans la demeure familiale à Rue. Il décède en 1959 et le nom de Caudron finira par s’oublier des mémoires.


Un palmarès de la formation et de la construction aéronautiques : 3 985 pilotes formés. A Rue, bourgade de Picardie, il existe un musée Caudron : un vitrail en hommage aux héros de la famille, a été créé.

A. Bétry



13 avril 2025

Jang Kwang-Bum, artiste coréen

Venu du « Pays du matin calme » où l’esthétique du silence, du temps et de la discrétion cohabitent, Jang Kwang-Bum vit en France depuis 2003, après avoir accompli deux ans et demi de service militaire obligatoire chez lui en Corée du Sud où il est né en 1972. 


Titulaire d’un diplôme d’art plastique à l’université de Ghung-ang, Jang Kwang-Bum travaille dans le graphisme et côtoie divers domaines artistiques.


Par amour de la langue française et des beaux-arts, tel un papillon, il se pose dans un premier temps à Nantes où il perfectionne ses sens artistiques et son français, après l'avoir choisi en seconde langue au cours de ses études à Séoul. 
 
Il vient ensuite en région parisienne où l’accueille notre cité d’Issy-les-Moulineaux. Une vingtaine d’ateliers sont destinés à plusieurs artistes dans les lieux où étaient installées les chaînes de montage du fameux char AMX, aujourd’hui disparues.



Les nouveaux ateliers des Arches servent aujourd’hui comme lieu de création de nos artistes.
Très attaché à notre ville où il vit, Jang Kwang-Bum est pleinement à l’aise. La montagne l’inspire et il nous entraine à la sensibilité coréenne, vers le rêve au-delà du réel.
Alain Bétry 



A la galerie Françoise Livinec, Jang Kwang-Bum expose régulièrement à Paris dans le 8arrondissement - 24, rue de Penthièvre.



 

7 avril 2025

Nom de villas isséennes

Le terme de villa est ambigu. D’origine latine, il désigne, soit un domaine à la campagne, soit une résidence urbaine. En ville, le terme est le plus souvent utilisé pour désigner une belle maison avec jardin mais à Issy-les-Moulineaux, quatorze rues sont qualifiées de villas. En fait, le terme est donné par extension à un lotissement majoritairement composé de pavillons de part et d’autre de la petite rue ainsi appelée.

Portail décoratif de la villa Chevreuse donnant sur la rue du
Moulin de Pierre. Les lettres ont été découpées dans une élégante plaque métallique


Villa Sergent
entre les rues Tolstoï et Verdi
.

Si dix rues sont des impasses, il y a quatre villas qui sont des rues étroites, à sens unique et souvent limitées à 20 km/heure pour une raison de sécurité. Ce sont la villa Chevreuse, la villa du Lycée (Michelet) à la limite de Vanves, les villas Marguerite et Sergent. En revanche, la rue Sergent dans le prolongement de celle-ci est paradoxalement une impasse !

Les noms des villas ont différentes origines. Cela peut être le nom de l’ancien propriétaire comme Marguerite ou Sergent, rappeler un lien avec un lieu comme le Lycée ou le Parc (Henri Barbusse), un bienfaiteur comme Telles de la Poterie ou simplement le rappel de la rue sur laquelle débouche la villa comme par exemple : Kléber ou Jean-Jacques Rousseau. Il existe aussi une évocation de la nature avec les villas des Cerisiers ou des Tilleuls. Quant à la villa Haussmann, ensemble d’immeubles résidentiels de style néoclassique, c’est un hommage à celui qui a métamorphosé Paris sous le Second Empire. Enfin, la villa du Tir, dans le quartier des Épinettes, perpétue le souvenir d’un stand de tir au début du XXe siècle dans lequel deux épreuves de Jeux olympiques de tir aux pigeons eurent lieu en 1900 et 1924.

Pascale Maestracci