23 novembre 2025

Où sont les anges ?


Le mot ange (le messager) vient d’un mot latin emprunté au grec. 
Ces deux petits anges sculptés en pierre encadrent la fenêtre d’une belle maison 21 boulevard Voltaire (percé en 1867). Cette fenêtre sur le toit est surmontée d’un arc de décharge en pierre avec l’initiale B des propriétaires dans des armoiries. Les deux piedroits en pierre sont également sculptés en forme de pilastre cannelé. La fenêtre encadrée par les anges surmonte le balcon du premier étage, lui-même
au-dessus de l’entrée monumentale.
La maison en retrait derrière une ferronnerie d’époque est de style classique  avec des façades en briques rouges et des encadrements en pierre sculptée.


Texte et photographies : P. Maestracci

 


 

17 novembre 2025

Leclerc, un certain 23 novembre 1944


Après la défaite contre les Prussiens en 1871, l’Alsace est sous la coupe de l’ennemi.

A l’issue de la Première Guerre mondiale en 1918, l’Alsace réintégre le territoire national.

L’année 1940 marque un nouveau déchirement, le IIIe Reich annexe l’Alsace ainsi que la Moselle.


Un important nombre d’hommes sont enrôlés par l’ennemi ; ils sont ceux qui, non par choix, sont forcés à combattre leur pays, et sont appelés les « malgré nous ».





Le 23 novembre 1944, après de durs combats, la 2e Division blindée du général Leclerc libère Strasbourg occupée.

Fidèle au serment que ses hommes avaient prêté à Koufra le 2 mars 1941, Leclerc connaît aussi une autre raison qui le motive à libérer Strasbourg : la déportation d’hommes de seize à soixante ans, programmée par l’occupant pour la fin novembre 1944, les wagons étant en attente en gare de la ville.


L’hiver est dur en cette année 1944 et les délais pour arriver à temps, sont de plus en plus courts. Surtout que les autorités supérieures françaises et américaines ne favorisent pas les actions trop périlleuses pour les armées.

Pour le général Leclerc, le choix est fait. La 2e DB se doit de foncer pour libérer à temps, Strasbourg. Composée en grande partie d’étrangers, républicains espagnols en particulier (la fameuse Nueve reconnue bien tardivement par les autorités françaises) et bon nombre d’autres nationalités éprises de liberté.
Attaquer sur deux fronts, tactique utilisée comme pour la libération de Paris en août 1944, Leclerc prend Strasbourg en tenaille : nord et ouest.
Jours et nuits, avec des obstacles comme Saverne, la 2e DB avance à grande vitesse, soutenue par les Alsaciens leur indiquant les raccourcis, les points de ravitaillements en essence et en vivres. Fortement sollicités, les chars Sherman tiennent malgré la vitesse imposée de 60 km/h car il s’agit d’atteindre Strasbourg dans des délais raisonnables afin que la vie de centaines d’hommes soit préservée. Le 23 novembre, à 10 heures, dans la confusion totale, c’est l’assaut. A 15 h 15, les 330 marches de la cathédrale franchies, les couleurs françaises sont hissées au sommet de l’unique tour par Maurice Lebrun.

Les « malgré nous » retrouvent leurs familles après quatre années de soumission à l’ennemi.
Pour la 2e DB la libération totale de l’Alsace continue. En liaison avec les troupes françaises, débarquées en août 1944 dans le midi, l’Armée d’Afrique, il faut maintenant libérer Colmar. Et toujours dans l’attente d’ordres, celle-ci ne pourra se faire que le 2 février 1945 alors que de nombreux hommes, dont la 5e DB du général de Vernejoul trépignent pour libérer Colmar.
Pour la mémoire, un livre retraçant cette campagne d’Alsace, Autopsie d'une victoire morte, sous la surveillance et les directives du général de Vernejoul est publié le 15 novembre 1970. 
A.Bétry

                                                                          

  


 

10 novembre 2025

Philosophes des Lumières dans les noms isséens

L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de lettres est la référence absolue des connaissances au XVIIIe siècle. Le nom d’encyclopédie, d’origine grecque, désigne l’ensemble du savoir.

Rue Jean-Jacques Rousseau.
De nombreux immeubles de bureaux dans ce quartier du Val de Seine.


Lebreton « Imprimeur ordinaire du Roy » et son collègue Briasson commandent à Diderot de traduire la Cyclopaedia de l’anglais Chambers parue à Londres en 1728. Mais Diderot décide avec le concours du savant d’Alembert  de ne pas se contenter d’une simple traduction pour faire imprimer 17 volumes de textes et 11 de planches avec des milliers d’articles, 20 millions de mots et 10 000 pages. Le premier volume paraît en 1751 et le dernier en 1766. Ces  deux encyclopédistes les plus connus ont donné leur nom chacun à une rue isséenne. La rue Diderot en plein centre ville prolonge la rue Auguste Gervais ; d’Alembert est le nom d’une rue et d’une place près de l’église Saint-Étienne.


Boulevard Voltaire.
Ouvert sous  le Second Empire pour aller vers Vanves.



D’autres philosophes ont participé à l’aventure comme Voltaire qui a rédigé des articles sur l’élégance ou l’esprit et dont le boulevard mène à Vanves. Jean-Jacques Rousseau, dont la rue relie le boulevard Garibaldi à la place Gévelot, a conçu plusieurs articles sur la musique.

Mais le nom de Montesquieu, auteur de l’article sur le goût est oublié. Mais  c’est aussi le cas du chevalier de Jaucourt totalement méconnu, pourtant mécène de l’entreprise et auteur de milliers d’articles. Ce savant s’est passionné pour la botanique, la chimie, la pathologie, la politique et l’histoire de Paris, etc.

P. Maestracci

 

 


2 novembre 2025

Corée (bis), 140 ans de diplomatie



Depuis la signature du Traité d’amitié et de commerce en 1886, les liens entre la Corée et la France n’ont cessé de se renforcer, portés par de nombreux échanges, notamment dans le domaine culturel. A l’approche de 2026, qui marquera le 140e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques, le Centre culturel coréen souhaite jouer le jeu du dialogue interculturel.

Pour la commémoration des 80 ans de l’indépendance de la Corée, le pays a choisi le thème « Le voyage vers la Paix ». Le passé historique étant encore d’actualité incite à l’orientation vers les différents modes d’émancipation et de créativité. Ainsi les relations inter communautaires et les amitiés franco-coréenne sont de belles opportunités.
Historim vous signale une exposition "Couleurs de Corée, lumière sur l'art contemporain coréen" au Centre Culturel Coréen, 20 rue la Boétie 75008 à Paris, du 24 octobre 2025 au 29 août 2026. 


Une semaine culturelle est aussi organisée à Issy-les-Moulineaux du 2 au 9 novembre pour célébrer les 20 ans de partenariat avec notre ville jumelle Guro. Office du Tourisme 01 41 23 87 00.
A. Bétry

30 octobre 2025

Tour Triangle du 15e arrondissement

De l’avis de nombreux Isséens, cette architecture présente peu d'enthousiasme ! Pour ne pas paraître ringard, il serait intéressant de connaître des avis divergents.

Raison pour citer les avis d’architectes de notre époque parus dans les médias.

L’un d’eux connu sur notre commune pour avoir réalisé « le Vaisseau » sur l‘île Saint -Germain.

Dans le magazine l’Express, Jean Nouvel dénonce " l’architecture qui ne se voit pas".

"on est dans une situation où il faudrait que l'architecture ne se voit pas", a dénoncé l'architecte Jean Nouvel au lendemain du rejet du projet de tour Triangle par le Conseil de Paris. 

AFP du 18/11/2024

"Le problème d'une tour, c'est qu'elle doit être fière et se voir", a déclaré sur France Inter l'auteur de la Tour Agbar à Barcelone.

La tour Triangle est, selon lui, "un magnifique bâtiment". "Un des objets sculpturaux les plus incroyables que j'ai vus depuis longtemps", a affirmé le Prix Pritzker 2008.
"Le problème d'une tour, c'est qu'elle doit être fière et se voir", a déclaré sur France Inter l'auteur de la tour Agbar à Barcelone.
"Malheureusement, en France, on aime les tours clonées", a-t-il déploré. "On a fait beaucoup de tours dans les XIIIe, XVIIIe, XIXe (arrondissements) mais ce sont des tours qui n'ont pas de fierté, qui ne s'affirment pas comme des points de repères".
Interrogé sur la prise de position de l'Unesco, qui a émis un avis négatif sur les projets de tours à Paris, dont la Tour Triangle, car la capitale française est "l'une des rares villes horizontales préservées".
Jean Nouvel a reconnu "qu'il ne fallait pas envahir Paris par des tours vu la structure urbaine de la ville".
"Paris n'est pas plus horizontale que la plupart des villes européennes", a-t-il toutefois fait valoir.
Pour l'Unesco, en revanche, "Paris s'est établie au XIXe siècle comme une ville à six étages".

La tour Triangle, c’est :
44 étages.
Hauteur 180 mètres,
Surface 95 500 m2,
70 000 m2 d’espaces de travail,
43 terrasses en prolongement de ceux-ci,
10 étages connectés en duplex.
Un hôtel de 128 chambres au 13e étage, 
50 m au-dessus des toits parisiens. Restaurant et bar situés au 13e et au 14
6 conceptions de restauration, brasserie, pâtisserie.
Fitness de 1 000 m2,
750 m2 de commerces de proximité,
Un centre culturel de 550 m2,
Une crèche de 60 berceaux,

3 500 m2 de coworking,
20 salles de réunion modulables et auditorium de 170 places.
A. Bétry


 

24 octobre 2025

Où est cette borne kilométrique ?

Nez en l’air 

 

En vérité, pour repérer cette borne haute de quelques dizaines de centimètres, il vaut mieux regarder par terre.
Elle a été posée sur l’herbe dans le parc de la Résistance en face du monument commémoratif en hommage aux Résistants.
 
Les indications gravées dans la pierre sont peu lisibles car érodées par le temps. 
Le nom de Paris est le plus visible avec une indication de 2 kilomètres, soit 
plus près de la capitale que l’emplacement actuel (2,8 kilomètres à vol d’oiseau). Cela correspond à peu près à la fin de l’avenue Victor Cresson ou celle de la rue du Gouverneur Général Éboué.
« Le nivellement de la France » indique 31,33 mètres. Soit environ cinq mètres de plus que l’altitude moyenne de 26 mètres pour la Seine juste à l’aval de Paris.

Photographie et texte : P. Maestracci










23 octobre 2025

Corée - 140 ans de diplomatie

La Maison de la Corée à Paris se situe sur le campus de la Cité internationale universitaire de Paris. Depuis la signature du Traité d’amitié et de commerce en 1886, les liens entre la Corée et la France n’ont cessé de se renforcer, portés par de nombreux échanges, notamment dans le domaine culturel. A l’approche de 2026, qui marquera le 140e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques, le Centre culturel coréen souhaite jouer le jeu du dialogue interculturel.

Pour la commémoration des 80 ans de l’indépendance de la Corée, le pays a choisi le thème « Le voyage vers la Paix ». Le passé historique étant encore d’actualité incite à l’orientation vers les différents modes d’émancipation et de créativité. Ainsi les relations inter communautaires et les amitiés franco-coréenne sont de belles opportunités.


Historim vous signale une exposition "Couleurs de Corée, lumière sur l'art contemporain coréen" au Centre Culturel Coréen, 20 rue la Boétie 75008 à Paris, du 24 octobre 2025 au 29 août 2026. 




Une semaine culturelle est aussi organisée à Issy-les-Moulineaux du 2 au 9 novembre pour célébrer les 20 ans de partenariat avec notre ville jumelle Guro. Office du Tourisme 01 41 23 87 00.
A. Bétry

21 octobre 2025

De Vaugirard à Issy, octobre 2025

Cette visite historimienne constitue une première car c’est un roman écrit par une auteure isséenne qui en est à l’origine : Marie-Mad Martineau a écrit Monter à Paris-Vaugirard (Éditions Assyelle) en mars 2025. Son héroïne Édith monte à Paris dans les années soixante-dix et s’installe dans un immeuble à l’angle des rues de Vaugirard et de la Convention. La visite commence à cet endroit par la lecture faite par l’auteure des extraits du roman portant sur la découverte de ce carrefour et de sa vie.



Suit une présentation par Pascale du village de Vaugirard qui faisait partie du fief d’Issy avec la plaine de Grenelle jusqu’au XIIIe siècle. La voie principale en direction de la Porte de Versailles était bordée de propriétés ecclésiastiques appartenant depuis le XVIIe siècle aux Sulpiciens ou aux Jésuites. Une première église Saint-Lambert se trouvait à l’emplacement de la place Henri Rollet ; elle fut remplacée au XIXe siècle par une autre plus au nord. De l’autre côté de la rue, le jardin de l’hôpital de Vaugirard jouxte l’université Sorbonne-Paris II-Assas.
Puis la rue de Vaugirard passe sous la Petite Ceinture, ligne ferroviaire construite sous le Second Empire et restée utilisée jusque dans les années quatre-vingt avant de devenir un lieu de promenade. 
Les Fortifications datant de Louis-Philippe se trouvaient Porte de Versailles ; le passage se faisait entre deux bastions. Elles furent démolies après la Première Guerre mondiale et remplacées par des bâtiments comme ceux du Parc des Expositions. Un morceau du mur de Berlin, tombé en 1989, trône sur l’esplanade avec, en toile de fond, la tour Triangle en voie d’achèvement.


C’est en parcourant l’avenue Ernest Renan que notre Édith tombe en arrêt devant le panneau d’Issy-les-Moulineaux : elle n’avait jamais franchi les Portes de la capitale ; un autre monde s’ouvrait à elle…
La visite continue rue Renan, donc en changeant de ville et de département jusqu’à ce que l’auteure Marie-Mad Martineau stoppe devant la Manufacture des Tabacs encore en activité dans son livre alors que, depuis, l’ensemble a été réhabilité en logements, commerces et bureaux.


Le parcours s’achève au 42 de la rue devant la petite tour Eiffel décrite dans le livre dont la lecture est vivement recommandée.





Un grand merci à l’auteure qui a enluminé la visite par des extraits bien choisis et a fort utilement complété ce texte.


P. Maestracci 
Photos Michel Julien