7 février 2019

Val-de-Grâce : visite Historim - épisode 3

A la sortie du Musée… un peu déprimant diront certains, la découverte de l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, tout en splendeur, est un enchantement.

L'allée centrale, le baldaquin, l'autel et le pavement. © A. Bétry
Elle repose sur un socle surélevé et sa façade « à la romaine » est majestueuse, en pierre blanche francilienne. Les statues de Saint Benoît et de sa sœur Sainte Scholastique encadrent un portique décoré de colonnes corinthiennes soutenant un fronton triangulaire avec une inscription latine à la gloire de Jésus et de la Vierge. Au-dessus un autre fronton triangulaire est flanqué de deux volutes comme l’église du Gesù à Rome. Le tout est surmonté du troisième plus haut dôme de Paris à 40,28 mètres, œuvre de Le Duc.

Le plan de l’église est composé du carré de la croisée couvert par un dôme, augmenté d’une nef flanquée de bas-côtés. Quatre tableaux de Philippe de Champaigne sont exposés de part et d’autre de l’entrée ; deux furent offerts par Karl Lagerfeld au Ministère des Armées. Le décor de sculptures des frères Michel et François Anguier commence à partir de 3 mètres du sol pour ne pas détourner l’attention des religieuses.

Pavement de marbre, fleurs de lys et les chiffres A et L.
© A. Bétry
La voûte en berceau est entièrement sculptée comme les parois latérales avec les Vertus théologales et cardinales au-dessus des arcades. Le pavement (ci-dessus) est une mosaïque de marbre dessinant des formes géométriques mais aussi, dans le chœur, des fleurs de lys et les chiffres A et L entrelacés pour le roi et la reine.
Un baldaquin aux colonnes torses inspiré de celui du Bernin à Saint-Pierre de Rome protège l’autel (copie) consacré à la Nativité et sculpté par Anguier. L’original est dans l’église Saint-Roch.

La coupole culmine à plus de 40 mètres. © A. Bétry
Les peintures de Mignard sur la coupole. © A. Bétry
La coupole (ci-dessus) peinte par Mignard en 1663 est consacrée à La Gloire des Bienheureux. La reine Anne d’Autriche est représentée en bas à gauche au côté de Saint-Louis, tous deux avec le manteau royal bleu. L’inscription latine sur le tambour indique sa qualité de Régente qui a dompté les ennemis.

Autour du chœur, cinq chapelles rayonnantes avec à gauche, la chapelle Sainte-Anne où furent déposés les cœurs de membres de la famille royale jusqu’en 1789. Certains cœurs furent détruits par les Révolutionnaires et d’autres achetés par le peintre Drolling pour en faire de la « mummie », un glacis pour ses tableaux (au Louvre ou à Saint-Sulpice). Dans cette chapelle il y a l’orgue provenant de l’église Sainte-Geneviève (actuel Panthéon).
La chapelle du Saint-Sacrement, dans l’axe, était réservée aux religieuses qui communiaient grâce à un autel à double face en respectant la clôture.
Sur la droite, la chapelle de Sainte Scholastique présente le portrait d’une future abbesse et celui de la Régente qui tient un mouchoir à la main en signe de pouvoir. La chapelle a été restaurée grâce au mécénat du roi Hassan II en reconnaissance des liens qui unissaient les Services de santé marocains et français.
La dernière chapelle Saint-Louis fut le chœur des religieuses avant d’être transformée en salle de chirurgie au XIXe siècle. Elle est séparée du chœur actuel par une grille qui a perdu à la Révolution les ornements royaux : fleurs de lys et chiffres.

Ainsi se termine cette visite qui laissera des souvenirs inoubliables. Un grand merci à Denis et au docteur Olivier Farret. P. Maestracci

Le Val-de-Grâce. © A. Bétry
Pour en savoir plus :

- Val-de-Grâce, 1 place Alphonse Laveran, Paris 5ème
01 40 51 51 92, www.valdegrace.org
Concert gratuit à 17h30 dans l’église chaque premier dimanche du mois

-AAMSSA (Association des amis du musée du Service de santé des Armées), 01 40 51 47 71,même adresse et site : www.aamssa.fr

- Ouvrages  :
Médecin général Pierre Lefebvre, Notre-Dame du Val-de-Grâce, éd. Louis Pariente, 1991
Médecin général Maurice Bazot (dir.), Le Val-de-Grâce, Enseignement et Culture, Glyphe Éditions, 2004.

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