24 février 2020

Deux souffleries à Issy dans les années 1920-30

Au début du XXe siècle, Issy-les-Moulineaux est à la pointe de l'industrie : centrale électrique Westinghouse,  peinture Ripolin, biscuiterie Guillout, munitions Gévelot, imprimeries… Et, bien sûr, production d'aéroplanes, puis de voitures, des usines installées autour du champ de manœuvres, berceau de l'aviation. Et c'est là que sont mises en activité des souffleries chargées d'améliorer l'aérodynamisme et la résistance au vent des avions, des voitures et même des trains ! Quelle nouveauté technologique …

Vue générale des ateliers techniques de l'aéronautique d'Issy en 1921. © BNF

La Direction de l'Aéronautique (actuelle DGAC) crée en 1916 l’Etablissement d'Expériences Techniques d'Issy-les-Moulineaux (Service technique de l’aéronautique -STAé). Ce dernier installe en 1917, sur le champ de manœuvres, une première soufflerie mise en service en 1920 (ci-dessous). Elle se situait au 50 rue Henry Farman. Gustave Eiffel, qui depuis quelques années déjà s'est intéressé au sujet (le Laboratoire Gustave Eiffel du 16e arrondissement est aujourd'hui classé Monument historique), vient apporter son aide.

La soufflerie des services techniques de l'aéronautique, 1921; © BNF

Une deuxième soufflerie, aux dimensions et capacités moindres, est construite au sein des usines Nieuport, en bordure de la rue Camille Desmoulin (en haut, au centre, sur le plan ci-dessous). Elle est opérationnelle en 1926. Mais sera vite abandonnée au profit des souffleries de Chalais-Meudon, construites entre 1929 et 1935, et beaucoup plus importantes. 

Plan cadastral. © Musée d'Issy














Si les souffleries isséennes ont totalement disparu, celle de Chalais-Meudon est toujours opérationnelle (ci-dessous). En 1946 le site, transféré à l’Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales (Onera), consacre d'abord le centre à la recherche aéronautique. Puis se spécialise dans l'aérospatial avec l’installation de nouvelles souffleries permettant d’atteindre des vitesses jusqu’à  5 400 km/h. 

Soufflerie de Chalais-Meudon (Onera). © XDR

Merci aux deux jeunes stagiaires du Musée français de la carte à jouer qui nous ont aidés dans cette recherche… à couper le souffle ! PCB

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