7 septembre 2022

Les médecins à l'honneur à Issy-les-Moulineaux

Cette année, pour le 400e anniversaire de la naissance de Molière, Historim organise une Journée du patrimoine exceptionnelle, le dimanche 18 septembre, au Musée français de la carte à jouer, de 14 h à 18 h. Molière, ce sont les Précieuses ridicules et le Bourgeois gentilhomme que vous découvrirez cet après-midi là, mais ce sont aussi le Médecin malgré lui et le Malade imaginaire, sa dernière œuvre.

Des médecins… Issy-les-Moulineaux en garde le souvenir d'un certain nombre que notre Historimien Denis, médecin, va évoquer ici. 

Nicolas Stenon. 
Né en 1638, Nicolas Stenon est un anatomiste et géologue danois. D’éducation luthérienne, il devient catholique en 1667. Mort en 1684, il fut déclaré, 
des siècles plus tard, « bienheureux » par le pape Jean-Paul II… le 23 octobre 1988 !

Nicolas Stenon. © XDR
En tant qu’anatomiste, il est célèbre d’une part pour ses travaux sur le cerveau et le système nerveux avec, en particulier, son discours sur l’anatomie du cerveau, prononcé en 1665 dans une propriété d’Issy (aujourd’hui Maison de retraite suisse). D’autre part, pour la mise en évidence du canal parotidien, dit de Stenon, menant la salive de la glande parotide à la cavité buccale.

Plaque de rue © PCB
En tant que géologue, Nicolas Stenon décrivit les diverses couches de terrain du Bassin parisien, à Issy, jetant les bases de la stratigraphie.
Il se posa de nombreuses questions quant à l’opposition entre les explications religieuses des phénomènes naturels et les découvertes scientifiques.
Nicolas Stenon habita Issy-les-Moulineaux, c’est pourquoi un passage porte son nom dans le quartier Centre Ville/Corentin Celton/Les Varennes.
 
Le docteur Lombard.
Il vécut de 1795 à 1879. Il fut médecin généraliste de la ville d’Issy et il est surtout reconnu pour son action en faveur des pauvres. Une rue porte son nom.
 
Les docteurs Tariel, père et fils.
Paul Tariel fut à la fin du XIXe siècle un des rares médecins généralistes de la ville. A partir de novembre 1894, il assura avec son confrère le docteur Dercheu des consultations quotidiennes dans un local de la mairie. Il était réputé par sa grande générosité ; il aidait des familles pauvres en réduisant ses honoraires et, parfois même, en leur laissant de quoi acheter les remèdes prescrits. 

La maison d'Henri Tariel. © PCB
Sa grande maison existe toujours rue Hoche (ci-contre).

Son fils Henri, également médecin, contracta une maladie mortelle dans l’exercice de ses fonctions hospitalières. Une rue d’Issy (ci-dessus) perpétue sa mémoire dans le quartier parc Henri Barbusse.
D’autres médecins généralistes exercèrent à Issy tels que le Dr Boury dans les années 1890 et, surtout, le Dr Rimette qui exerça de 1919 à 1961, auquel succéda en 1962 son petit-fils le Dr P. qui mènera sa carrière à Issy jusqu’en 1997.
 
Corentin Celton.
Il est né le 18 juillet 1901 à Ploaré (Finistère). D’abord marin pêcheur, il est embauché à 23 ans, en 1924, par l’Assistance publique de Paris comme garçon de salle à l’hôpital Saint-Antoine. Il gravit les différents échelons et obtient son diplôme professionnel de soignant en 1926. Parallèlement, il adhère en 1925 à la section française de l’Internationale communiste.

Corentin Celton (1901-1943). © XDR
En novembre 1934, il est affecté à l’hospice des Petits-Ménages à Issy. Syndicaliste acharné de la CGT de 1935 à 1939.
En 1939, il est mobilisé comme infirmier dans la 7e Armée. Il obtiendra la Croix de guerre en 1940. Démobilisé an août 1940 et licencié par l’Assistance publique en tant que communiste, il entre clandestinement dans la Résistance. 
Arrêté en 1942, il est incarcéré à la prison de la Santé, puis à Clairvaux et, enfin, à Fresnes. Condamné à mort, il est fusillé au Mont-Valérien le 27 décembre 1943.
L’Hospice des Petits-Ménages portera son nom en février 1945… et fera l'objet d'un nouvel article consacré, cette fois-ci, aux établissements médicaux d'Issy-les-Moulineaux.  Denis Hussenot

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