27 novembre 2025

Dubuffet, la Tour aux figures

Il y a quarante ans, le 12 mai 1985, disparaît Jean Dubuffet à l’âge de 83 ans. Notre ville d’Issy-les-Moulineaux, s’apprête à célébrer l’anniversaire de sa disparition.
La fondation qui porte son nom est déclarée d’utilité publique le 22 novembre 1974.
Mais c’est quelques mois après sa mort que débutent les travaux de construction de cette célébre Tour monumentale, dominant les jardins de l’île Saint-Germain.
Des rencontres, des expositions et des visites sont organisées par la ville. Un catalogue retraçant l’œuvre de jean Dubuffet, pour la circonstance, est édité.
Une autre œuvre monumentale de Jean Dubuffet est également visible à Périgny dans le Val-de-Marne alors que l’auteur avait 70 ans. Construite sur le site de la Closerie Falbala, cette autre œuvre monumentale sera classée “ Monument historique en 1998 “.

A.Bétry



La revanche posthume 



L’artiste français, Jean Dubuffet ( 1901-1985 ) est le théoricien de l’Art brut.
A la fin de sa vie et malgré une renommée internationale, il subit un revers mémorable à Boulogne-Billancourt. L’entreprise Renault lui commande Le Salon d’été destiné à orner son siège social. Cet imposant projet est lancé en 1974 et achevé au bout de trois ans. C’est alors que Renault veut détruire l’œuvre qui suscite la polémique mais préfère l’enfouir sous du gazon. Il y a procès et Dubuffet gagne en Cour d’appel puis en Cassation en 1983 mais renonce à la faire exhumer
La même année, Dubuffet reçoit une commande de l’Etat pour La Tour aux Figures. C’est alors qu’un désaccord oppose l’artiste et la Mairie de Paris quant au futur emplacement. Dubuffet visite en janvier 1985 l’Ile Saint-Germain et l’agrée. Il meurt quelques mois après.
Le chantier dure de 1986 à 1988 jusqu’à l’inauguration officielle par le Président de la République.
La Tour aux Figures figure de proue du département et de la commune, séparée par un bras de la Seine du Salon d’été est une revanche posthume.


Bâtie au sein du cycle de l'Hourloupe, monde utopique imaginé par Jean Dubuffet, la Tour aux figures est pensée comme une architecture vivante. C'est une "peinture monumentée", réalisée d'après le dessin de l'artiste, par Antoine Butor. L'architecte a élaboré les plans d'une ossature en béton armé, recouverte d'une "peau" en stratifié de verre époxy. 
A l'intérieur, Jean Dubuffet a conçu un labyrinthe ascensionnel intitulé "Le gastrovolve".

P. Maestracc


EXPOSITION 

Jean Dubuffet et la Tour aux figures : du 3 décembre 2025 au 28 juin 2026

Musée Français de la Carte à jouer - 16 rue Auguste Gervais - Issy-les-Moulineaux.


Mairie d'Issy-les-Moulineaux, le 27 novembre 2025.






23 novembre 2025

Où sont les anges ?


Le mot ange (le messager) vient d’un mot latin emprunté au grec. 
Ces deux petits anges sculptés en pierre encadrent la fenêtre d’une belle maison 21 boulevard Voltaire (percé en 1867). Cette fenêtre sur le toit est surmontée d’un arc de décharge en pierre avec l’initiale B des propriétaires dans des armoiries. Les deux piedroits en pierre sont également sculptés en forme de pilastre cannelé. La fenêtre encadrée par les anges surmonte le balcon du premier étage, lui-même
au-dessus de l’entrée monumentale.
La maison en retrait derrière une ferronnerie d’époque est de style classique  avec des façades en briques rouges et des encadrements en pierre sculptée.


Texte et photographies : P. Maestracci

 


 

17 novembre 2025

Leclerc, un certain 23 novembre 1944


Après la défaite contre les Prussiens en 1871, l’Alsace est sous la coupe de l’ennemi.

A l’issue de la Première Guerre mondiale en 1918, l’Alsace réintégre le territoire national.

L’année 1940 marque un nouveau déchirement, le IIIe Reich annexe l’Alsace ainsi que la Moselle.


Un important nombre d’hommes sont enrôlés par l’ennemi ; ils sont ceux qui, non par choix, sont forcés à combattre leur pays, et sont appelés les « malgré nous ».





Le 23 novembre 1944, après de durs combats, la 2e Division blindée du général Leclerc libère Strasbourg occupée.

Fidèle au serment que ses hommes avaient prêté à Koufra le 2 mars 1941, Leclerc connaît aussi une autre raison qui le motive à libérer Strasbourg : la déportation d’hommes de seize à soixante ans, programmée par l’occupant pour la fin novembre 1944, les wagons étant en attente en gare de la ville.


L’hiver est dur en cette année 1944 et les délais pour arriver à temps, sont de plus en plus courts. Surtout que les autorités supérieures françaises et américaines ne favorisent pas les actions trop périlleuses pour les armées.

Pour le général Leclerc, le choix est fait. La 2e DB se doit de foncer pour libérer à temps, Strasbourg. Composée en grande partie d’étrangers, républicains espagnols en particulier (la fameuse Nueve reconnue bien tardivement par les autorités françaises) et bon nombre d’autres nationalités éprises de liberté.
Attaquer sur deux fronts, tactique utilisée comme pour la libération de Paris en août 1944, Leclerc prend Strasbourg en tenaille : nord et ouest.
Jours et nuits, avec des obstacles comme Saverne, la 2e DB avance à grande vitesse, soutenue par les Alsaciens leur indiquant les raccourcis, les points de ravitaillements en essence et en vivres. Fortement sollicités, les chars Sherman tiennent malgré la vitesse imposée de 60 km/h car il s’agit d’atteindre Strasbourg dans des délais raisonnables afin que la vie de centaines d’hommes soit préservée. Le 23 novembre, à 10 heures, dans la confusion totale, c’est l’assaut. A 15 h 15, les 330 marches de la cathédrale franchies, les couleurs françaises sont hissées au sommet de l’unique tour par Maurice Lebrun.

Les « malgré nous » retrouvent leurs familles après quatre années de soumission à l’ennemi.
Pour la 2e DB la libération totale de l’Alsace continue. En liaison avec les troupes françaises, débarquées en août 1944 dans le midi, l’Armée d’Afrique, il faut maintenant libérer Colmar. Et toujours dans l’attente d’ordres, celle-ci ne pourra se faire que le 2 février 1945 alors que de nombreux hommes, dont la 5e DB du général de Vernejoul trépignent pour libérer Colmar.
Pour la mémoire, un livre retraçant cette campagne d’Alsace, Autopsie d'une victoire morte, sous la surveillance et les directives du général de Vernejoul est publié le 15 novembre 1970. 
A.Bétry

                                                                          

  


 

10 novembre 2025

Philosophes des Lumières dans les noms isséens

L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de lettres est la référence absolue des connaissances au XVIIIe siècle. Le nom d’encyclopédie, d’origine grecque, désigne l’ensemble du savoir.

Rue Jean-Jacques Rousseau.
De nombreux immeubles de bureaux dans ce quartier du Val de Seine.


Lebreton « Imprimeur ordinaire du Roy » et son collègue Briasson commandent à Diderot de traduire la Cyclopaedia de l’anglais Chambers parue à Londres en 1728. Mais Diderot décide avec le concours du savant d’Alembert  de ne pas se contenter d’une simple traduction pour faire imprimer 17 volumes de textes et 11 de planches avec des milliers d’articles, 20 millions de mots et 10 000 pages. Le premier volume paraît en 1751 et le dernier en 1766. Ces  deux encyclopédistes les plus connus ont donné leur nom chacun à une rue isséenne. La rue Diderot en plein centre ville prolonge la rue Auguste Gervais ; d’Alembert est le nom d’une rue et d’une place près de l’église Saint-Étienne.


Boulevard Voltaire.
Ouvert sous  le Second Empire pour aller vers Vanves.



D’autres philosophes ont participé à l’aventure comme Voltaire qui a rédigé des articles sur l’élégance ou l’esprit et dont le boulevard mène à Vanves. Jean-Jacques Rousseau, dont la rue relie le boulevard Garibaldi à la place Gévelot, a conçu plusieurs articles sur la musique.

Mais le nom de Montesquieu, auteur de l’article sur le goût est oublié. Mais  c’est aussi le cas du chevalier de Jaucourt totalement méconnu, pourtant mécène de l’entreprise et auteur de milliers d’articles. Ce savant s’est passionné pour la botanique, la chimie, la pathologie, la politique et l’histoire de Paris, etc.

P. Maestracci

 

 


2 novembre 2025

Corée (bis), 140 ans de diplomatie



Depuis la signature du Traité d’amitié et de commerce en 1886, les liens entre la Corée et la France n’ont cessé de se renforcer, portés par de nombreux échanges, notamment dans le domaine culturel. A l’approche de 2026, qui marquera le 140e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques, le Centre culturel coréen souhaite jouer le jeu du dialogue interculturel.

Pour la commémoration des 80 ans de l’indépendance de la Corée, le pays a choisi le thème « Le voyage vers la Paix ». Le passé historique étant encore d’actualité incite à l’orientation vers les différents modes d’émancipation et de créativité. Ainsi les relations inter communautaires et les amitiés franco-coréenne sont de belles opportunités.
Historim vous signale une exposition "Couleurs de Corée, lumière sur l'art contemporain coréen" au Centre Culturel Coréen, 20 rue la Boétie 75008 à Paris, du 24 octobre 2025 au 29 août 2026. 


Une semaine culturelle est aussi organisée à Issy-les-Moulineaux du 2 au 9 novembre pour célébrer les 20 ans de partenariat avec notre ville jumelle Guro. Office du Tourisme 01 41 23 87 00.
A. Bétry