10 avril 2020

Madame de Sévigné et le chocolat

Pas de chasse aux œufs cette année dans les jardins et les parcs d'Issy-les-Moulineaux, mais rien ne vous empêche le dimanche de Pâques, le 12 avril, d'organiser un concours : décorer des œufs durs, les peindre comme on le faisait traditionnellement au Moyen Âge. Et puis ensuite distribuer et savourer de bons chocolats en racontant l'histoire de cette fève de cacao venue du bout du monde.

Cacaoyer. ©XDR


Origine du chocolat
Christophe Colomb, débarquant au Nouveau Monde en 1492, est le premier Européen à découvrir, par la même occasion, le cacaoyer et ses fèves qu'il prit, dit-on, pour des crottes de chèvre. Quelques années plus tard, Hernan Cortès, un autre navigateur, en fait connaître la boisson… parce que à l'époque le chocolat se boit : une boisson amère, poivrée que l'on rend plus agréable en y ajoutant de la vanille et du miel. Au XVIIe siècle, le chocolat devient très appréciée à la Cour de France.


Un remède, excellent… ou pas !
Les médecins, très vite, vont utiliser ce breuvage pour guérir certaines maladies, comme l'indique Nicolas de Blégny, chirurgien du roi, dans son ouvrage de 1662 sur Le bon usage du thé, du café et du chocolat pour la preservation & pour la guérison des maladies. 


Madame de Sévigné. ©XDR
Et Madame de Sévigné, qui apprécie se "promener… à Issy, où les rossignols, l’épine blanche, les lilas, les fontaines et le beau temps nous ont donné tous les plaisirs innocents qu’on peut avoir ; c’est un lieu où je vous ai vue, cela nourrit fort la tendresse. Nous y vîmes une fois un chat qui voulut arracher les deux yeux de madame de La Fayette, et pensa bien en passer son envie, si vous vous en souvenez, » n'est pas en reste.

Elle écrit ainsi à sa fille Mme de Grignan : « Vous ne vous portez pas bien, le chocolat vous remettra ». Même si, peu à peu, elle commence à émettre des doutes sur ce breuvage qu'elle a tant aimé : "J’ai aimé le chocolat, comme vous savez ; il me semble qu’il m’a brûlée, et depuis j’en ai bien entendu dire du mal ; mais vous dépeignez et vous dites si bien les merveilles qu’il fait en vous, que je ne sais plus qu’en penser »…  !

La marque "Marquise de Sévigné"
Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que le chocolat se déguste non plus en boisson mais en tablettes. Dès lors, les chocolatiers vont faire preuve d'imagination et produire des pralines, des bouchées, des gâteaux… mais aussi des œufs, des poules, des cloches pour célébrer Pâques.
Madame de Sévigné était tellement intéressée par le chocolat que c'est tout naturellement qu'en 1898 le couple Rouzeau crée une entreprise et, deux ans plus tard, lui donne le nom de "La Marquise de Sévigné". Une marque encore vendue aujourd'hui !

Publicité pour la marque "Marquise de Sévigné". ©XDR
Alors, joyeuses Pâques ! Attention aux indigestions… PCB

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