15 septembre 2025

l'abbé Grégoire 1750-1831

Un article paru dans Historia de septembre 2025 titré L’antisémitisme en France évoque l’actualité compliquée de notre pays et aussi la personne de l’abbé Grégoire dont une rue d’Issy-les-Moulineaux porte le nom.




Une copieuse biographie s’ouvre à nous. De grandes signatures comme Robert Badinter, Françoise Hildesheimer, Mona Ozouf, Jean Dubray et bien d’autres nous montrent l’intérêt présenté par cet abbé Grégoire.

A l’occasion de la célébration du bicentenaire de la Révolution française, le 12 décembre 1989, l’abbé Grégoire est panthéonisé. Sous la présidence de François Mitterrand, en même temps que Monge et Condorcet, les cendres de Grégoire sont transférées au Panthéon. L’hommage est rendu par Jack Lang, ministre de la Culture.


Personnage influant sous la Révolution française, 

l’évènement fut fortement contesté.

Les Juifs lui pardonnent d’avoir voulu les émanciper pour pouvoir mieux les convertir à la foi chrétienne.

A 80 ans l’abbé Grégoire meurt à Paris, une messe de funérailles est célébrée rue de Sèvres dans l’église de l’Abbaye aux Bois réquisitionnée par le roi Louis Philippe, l’église catholique lui ayant refusé les obsèques catholiques. Un deal lui avait été proposé : renoncement prêté à la Constitution civile du clergé ; refus de l’intéressé, d’où rejet de l’assistance d’un prêtre de l’archevêché.



De son vivant Grégoire mène une vie politique très engagée : député, sénateur. Il s’oppose à la proclamation de l’Empire et même à la création de la nouvelle noblesse d’empire et au divorce de Napoléon 1er et de Joséphine.

Contre l’esclavage rétabli par Napoléon, il s’oppose. Mais d’autres libéraux partagent ses positions. Protéger les biens de la Nation est aussi son combat en pleine Révolution française, comme la basilique de Saint-Denis et bien d’autres qu’il considère comme monuments et objets nationaux.

Grégoire contribue à la création de l’Institut de France, du Conservatoire national des arts et métiers en 1794. L’Instruction publique est aussi l’une de ses nombreuses préoccupations et le 13 août 1790 il favorise l’usage du français, sa volonté consistant à vouloir défendre la langue française et lutter pour l’émancipation des minorités.

Il participe à la rédaction de la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen en 1789.

« Si l'homme a des droits, il faut parler de celui dont il les tient et qui lui imprime des devoirs. Il faut montrer à l'homme le cercle qu'il peut parcourir et les barrières qui peuvent et doivent l'arrêter ». 


D’où son intérêt pour les juifs de sa région, la Lorraine. En 1789, la France compte 27 millions d’habitants, mais seulement 35 000 à 40 000 Juifs dont   

7 000 en Lorraine, région d’origine de l’abbé Grégoire où les Juifs étaient tolérés.

Ceux-ci mettront du temps à faire valoir l’attribution à leur émancipation et à leurs droits. L’abbé Grégoire, comme Mirabeau et Malesherbes contribuèrent largement à protéger les Juifs.

L’inhumation au Panthéon, c’est la façon choisie par l’Etat français d’honorer l’abbé Grégoire. 

                                     « Aux Grands Hommes, la patrie reconnaissante »

A. Bétry


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