22 juillet 2014

La Libération, vue par une Isséenne - Été 1944 - Chronique n° 3

Ce journal au format d’une demi-feuille A4 narre élégamment sur le fond et la forme les événements familiaux et historiques lors de semaines intenses au moment de la Libération de Paris. Nous en publions des extraits cet été, tous les mardis.

Dimanche 20 août –  Électricité toute la journée sauf le soir, au moment où on en aurait eu besoin ! Nous avons du pain blanc ! Les boulangers dépourvus de farine ont hérité d’un stock qui était destiné aux Allemands. Cette journée de dimanche a été très calme… journée d’attente un peu décevante. Trop optimiste, j’avais espéré l’arrivée des Américains.
On nous parle d’armistice entre Allemands et Résistance. Il a eu lieu mais les Allemands l’ont désavoué !
On parle aussi de Paris officiellement déclarée ville ouverte… C’est un bobard… Les jours suivants nous l’apprendrons.


La Résistance parisienne a rompu la trêve ; l’Hôtel de Ville et la Préfecture de Police sont repris aux Allemands. Le général de Gaulle venu d’Alger débarque en Normandie pour rencontrer Eisenhower. Il veut convaincre celui-ci de ne pas appliquer le plan initial de contournement mais de secourir la capitale en pleine insurrection. Les soldats alliés s’emparent de Fontainebleau et de Mantes en aval de Paris.


Lundi 21 août – On fait une distribution gratuite de viande laissée par les Allemands. Toujours pas d’électricité et toujours du pain blanc….
Peu de circulation.
On entend le canon.
On se bat dans Paris.
Les Alliés se rapprochent mais tant de faux bruits circulent qu’on ne sait pas exactement où ils se trouvent.


On continue à se battre dans Paris. Sans ordre de ses supérieurs militaires Eisenhower et Bradley, Leclerc envoie un détachement de la 2e DB vers la capitale. Il est à la tête de 17 000 hommes dont la plupart sont originaires d’Afrique.

Mardi 22 août - Journée calme. On ne voit plus passer des camions bourrés d’Allemands casqués, le fusil ou la mitraillette prêts à tirer. Ils avaient vraiment l’air menaçant….
Électricité de 17 à 19h…
Le soir, le son du canon se rapproche…. sérieusement. Où sont-ils exactement ? On les espère pour le milieu de la semaine
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Rol-Tanguy, dont le Quartier Général clandestin est à Denfert-Rochereau, proclame « Tous aux barricades » ; il y en a environ 600. Un tank réquisitionné par les FFI arrive dans le quartier des Batignolles.

Dans la soirée, Leclerc reçoit enfin l’ordre officiel de marcher le lendemain sur Paris. Le plan initial prévu est solennellement remplacé par une intervention militaire pour venir en aide à la Résistance intérieure face aux Allemands.  P.Maestracci

A MARDI PROCHAIN !!

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