21 avril 2015

Arménie - 3


LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Suite du Témoignage de Georges Mouchmoulian
(les Relais de la Mémoire, sous la direction de Frédéric Rignault,Le Souvenir français/Atlante éditions)


Le 3 septembre 1939 marque l'entrée en guerre de la France contre l'Allemagne nazie. Dans son ensemble, la presse prend des accents guerriers ; dans son journal, le comte Ciano, gendre de Mussolini et ministre des Affaires étrangères de l'Italie fasciste, note : « la France entre en guerre, sans enthousiasme et pleine d'incertitude ». Georges Mouchmoulian est soldat au 39e Régiment d'infanterie (écusson ci-dessous). Comme ses camarades et toute l'Armée française, pendant quelques mois, il va vivre une « Drôle de guerre », attendant l'invasion allemande.

Marie-Antoinette Delancker, qui deviendra Mme Mouchmoulian en 1942, dit : « Georges était un garçon charmant. Bien sûr, lui Parisien, et moi du Pas-de-Calais, nous ne nous étions jamais rencontrés. Mais je tricotais pour les soldats. C'est tombé sur lui. Nous nous sommes écrits. Ensuite, j'ai accepté de devenir sa Marraine de guerre. Un jour de 1939, il est venu dans notre ferme de Carvin, à côté de Lens. Il jouait tout son temps avec les enfants. Avec sa petite taille et son air méditerranéen, on l'appelait le Négus ! ».

Mai 1940 : après avoir écrasé la Pologne, Hitler transmet ses ordres afin de préparer l'offensive à l'ouest. Le 10 mai, les Allemands lancent l'offensive « Gelb ». Le Groupe d'armée de Leeb se dirige vers les frontières allemandes opposées à la ligne Maginot ; le Groupe d'armée de Rundstedt lance son offensive en direction des Ardennes ; le troisième et dernier Groupe d'armée, celui de von Bock, traverse la Belgique et les Pays-Bas. Il s'agit d'attirer les forces britanniques et françaises dans le Nord.

Avec des chars surpuissants et les bombardements en piqué de la Luftwaffe, l'avancée est foudroyante. Le principe de la Blitzkrieg, ou « guerre éclair », est appliqué. Rapidement, les lignes belges, françaises et britanniques sont enfoncées. Des unités se battent - souvent se sacrifient - pour retarder la progression des armées du Reich.

Le 1er Groupe d'armée français, composé du Corps expéditionnaire britannique du général Lord Gort et de la 7e Armée française du général Giraud, prévoit de contre-attaquer sur la ligne de la Dyle et de la Meuse, au-dessus de Namur, au cœur de la Belgique. De fait, le 39e R.I. fait partie des unités françaises qui vont au devant des forces allemandes. La bataille est lancée dans une certaine confusion et les pertes deviennent rapidement importantes (carte ci-dessous).



Georges Mouchmoulian se souvient : « Je combattais. Je faisais simplement ce que mon adjudant me disait. Il fallait aller de l'avant. Et puis, j'ai été blessé. Des éclats d'obus : à l'épaule gauche, aux jambes, aux pieds. Un choc d'une très grande force. Je me suis effondré, inconscient. Par la suite, je ne sais pas bien comment, j'ai été transféré à Namur, dans l'hôpital militaire ; puis à Paris, au Val de Grâce. En tout, sept mois d'hôpital. Sept mois bloqué sur un lit, à attendre et souffrir ».

Quelques temps plus tard, à l'occasion d'un Conseil de Révision, l'administration de l'État français déclare Georges Mouchmoulian inapte à reprendre les armes. Il est démobilisé. (À suivre)


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