21 octobre 2019

Léonard de Vinci, inspirateur d'Issy ? - conférence

Autoportrait, 1512-1515. 
Avant même l'ouverture de l'exposition du Louvre le 24 octobre 2019, en avant-première de "Secrets d'histoire" que Stéphane Bern consacre à Léonard ce 21 octobre sur France 2, Historim donnait une conférence il y a tout juste une semaine à ce personnage hors du commun, grâce à notre Historimienne Pascale.



Léonard de Vinci (ci-contre), mort en 1519, est l’un des artistes les plus connus et l’un des esprits les plus curieux et inventifs. Il est considéré comme l’un des précurseurs de l’aviation et, à ce titre, il n’est pas sans lien avec Issy-les-Moulineaux, ville connue au XXe siècle pour les débuts de l’aviation et qui enserre toujours l’Héliport de Paris-Issy-les-Moulineaux sur trois côtés. Son dessin de vis aérienne (ci-dessous) apparaît dans un manuscrit datant des années 1487-1490. Elle a 9,6 mètres d’envergure. Si certains la considèrent comme l’ancêtre de l’hélicoptère, les spécialistes affirment qu’elle ne peut s’élever dans les airs.

Vis aérienne, 1487-1490.

Une vie bien remplie
Vinci pour autant n’a pas toujours été apprécié de son vivant et ne fut véritablement reconnu qu’au XXe siècle. Sa vie fut un parcours d’obstacles. Il naît en 1452, dans une ferme, près de la petite ville de Vinci en Toscane d’où il tire son nom. Ce fils illégitime d’un notaire est placé très jeune chez Verrocchio, artiste florentin, orfèvre de formation. Bien que ce soit la grande époque des Médicis à Florence, Vinci ne s’impose guère car il a du mal à finir ses tableaux. 
Il part donc chez les Sforza à Milan pour y connaître la période la plus faste. Il se passionne pour l’armement, le latin, l’architecture tout en étant un brillant metteur en scène et décorateur ! Il peint en outre quelques chefs-d’œuvre comme La Cène. L’arrivée d’une armée française conquérante met fin à sa vie sous protection des Sforza et à son projet de statue équestre monumentale. Il se met alors en chemin pour trouver de nouveaux mécènes et ce pendant plusieurs années. 

Le Clos-Lucé. © XDR

Sa rencontre avec François 1er en 1515 est déterminante. Il s'installe définitivement pour la France en 1516 avec plusieurs tableaux dont La Joconde. Installé au Clos-Lucé (ci-dessus), près d’Amboise, il y meurt en 1519.

Inspirateur d'Issy ?
Il est possible d’établir des parallèles entre l’œuvre léonardesque et des lieux et activités isséens. Le plus évident est ce qui concerne les fortifications et l’armement. Léonard a dessiné des moyens de défense et d’attaque (char d’assaut, mitrailleuse géante etc. ) que l’on peut associer au Fort d’Issy, devenu un élégant éco-quartier, et à l’entreprise de munitions Gévelot installée aux Moulineaux en 1820. Ingénieur civil, Léonard de Vinci a dessiné des engins de chantier (treuil géant, foreuse etc.  dont les successeurs sont en action sur les futures gares de la ligne 15 ou Cœur de Ville. 

Pepper, le robot.
Il a également conçu des automates, tels un chevalier en armure et un lion, précurseurs du robot imaginé par l’entreprise Aldebaran Robotics. L'humanoïde Pepper (ci-contre) est souvent placé à l’entrée du Musée ou à la Maison du Tourisme, car il est rassurant et amusant si l’on veut dialoguer avec lui.
Il a aussi disséqué des crânes humains avant la découverte à Issy de Nicolas Sténon au XVIIe siècle du canal excréteur de la glande parotide qui porte son nom. Ce fut annoncé dans un bâtiment devenu la maison de retraite Repotel. Il est ainsi logique que le passage Sténon mène à l’hôpital Corentin Celton (et au bureau de Poste ). 


La Décoiffée, vers 1508.
Par ailleurs, Léonard de Vinci ne cessait d’expérimenter de nouvelles couleurs ainsi que les glacis indispensables à sa recherche de la perfection picturale. Sa peinture La Décoiffée (ci-contrepeut être un contre-modèle pour les 32 salons de coiffure recensés dans la commune ! Cette œuvre inachevée, datant de 1508 environ, fut offerte à un jeune homme dont les mains ont servi de modèle pour celles du Christ pour La Cène. Les interprétations concernant cette jeune fille sont nombreuses : nymphe, Léda… on ne sait. De plus, il y eut une imprimerie rue Renan et l’usine de peintures et vernis Ripolin (à l’emplacement de l’usine Isséane). 

La Joconde, 1503-1506.
Pour ne choisir qu’un seul tableau, La Joconde (ci-contre) s’impose. Cette Monna Lisa au sourire énigmatique est assise devant un paysage à la perspective aérienne. Le tableau est le résultat d’une longue réflexion de l’artiste sur le monde et l’éternité. Des millions de visiteurs viennent pour elle au musée du Louvre chaque année. 




Pour conclure, si Léonard de Vinci n’est jamais venu dans la commune, ses idées, ses dessins ont un écho fort contemporain. Merci à tous d'être venus si nombreux suivre cette conférence.
P. Maestracci


NB. Il est à noter que Le chariot de Ferrare, l'une des cartes de tarot exposées au Musée Français de la Carte à Jouer, est antérieur de deux ans à la naissance de Vinci ! Comme quoi Issy-les-Moulineaux possède des trésors !

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