6 octobre 2019

Victor Hugo et Adèle Foucher - concours de poésie (suite)



Voici la suite des poèmes primés lors de notre concours organisé pour la Journée du patrimoine du 22 septembre, en collaboration avec le Clavim et le Musée français de la carte à jouer. Un grand merci aux membres du jury qui ont profité des vacances estivales pour découvrir vos créations.

* Dans la catégorie "Premier amour", le 2e prix (à noter qu'il n'y en a pas dans toutes les catégories) revient à Jacques Jolivet pour son poème Dans le jardin d'Adèle.

A seize ans, fol est le sage! 
A songé la bergère. 
En voyant les amants 
S'envoler dans les airs. 

Victor Hugo.
De Paris a Issy, 
Qu'il est long le voyage 
Quand on est amoureux! 
Mais d'Issy à la Seine 
Si brèves sont les heures 
Que l'on partage à deux! 

Comme dans un roman, 
Le héros au grand coeur, 
Le chevalier sans peur 
Grimpe à la citadelle
Et délivre la Belle 
qui tombe dans ses bras 

Imaginez la scène! 
Ne nous attardons pas. 
Suivons les pas à pas. 


Aussitôt, ils s'enfuient. 
Ils dévalent la rue 
Vers l'île Saint Germain 
En fendant la cohue 
Et la main dans la main. 
La ville est bientôt loin. 
Ils vont d'un pas léger 
Au hasard des chemins, 
Ils vont d'un pas léger 
Où les porte le vent.

Parfois, il s'arrête
Et ramasse un caillou, 
Cueille trois violettes 
Qu'il lui offre à genoux. 
D'autres fois, il s'enflamme, 
Improvise des vers 
Qu'aussitôt il déclame, 
Convoquant l'univers,
Le ciel et les enfers, 
Paris et Notre Dame. 

Alors, elle l'entraîne 
Vers la fête foraine.
Et la, ils déambulent
Au milieu de la foule, 
En croquant des sucettes. 

Ils regardent un athlète 
Qui hèle les passants
Et soupèse ses poids . 
En gonflant ses gros bras. 
Une jeune bohémienne 
Dit la bonne aventure. 
Elle caresse une boule 
Et prédit aux clampins 
De glorieux lendemains. 

Adèle Foucher.
Il imite un bourgeois
Qui marche dignement 
Avec sa montre en or 
Et son ventre en avant. 
Avisant deux mioches 
Dont l'aîné tend la main, 
Il fouille dans ses poches 
Y puisant quelques sous. 
-Tenez, c'est pour Gavroche! 
Devant une guinguette
Ou tournent midinettes 
Et julots en casquette. 
Ils singent les danseurs. 
Au détour d'un sentier , 
Ils jouent et se bousculent, 
Chahutent, batifolent
Comme font les gamins
Au sortir de l'école.


Épuisé, on s'assoit, 
On se calme et l'on rit 
De tout de rien du tout, 
On ne sait pas pourquoi. 
Que le temps semble doux! 
Délicatement, il 
Pique une renoncule 
Dans ses cheveux de jais 
Qu'elle a longs et défaits. 
Il voit dans ce profil, 
Ces boucles qui ondulent 
D'une madone le portrait. 
Elle, attentive à lier 
Des tiges et pétioles, 
Elle tresse un collier 
Que d'une audace folle 
Elle noue à son cou. 

Sentant un souffle d'air 
Rêveuse, la bergère 
dit à ses brebis: 
- C'est, du côté d'Issy, 
Deux enfants, deux amants 
Qui passent dans le vent.

Un grand merci à Jacques pour cette évocation poétique de l'été 1819 dans la maison louée par les Foucher à Issy, pendant l'été 1819. Prochain rendez-vous poétique lundi 7 octobre, 18 h.
PCB

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