8 mars 2021

Garibaldi - un boulevard à Issy, un combattant de 1870-1871

Le boulevard Garibaldi, dans le Quartier Val de Seine/Les Arches, reprend en partie le tracé d’une route située de part et d’autre d’un long viaduc ferroviaire du Chemin de fer de Paris à Viroflay (ci-dessous). Ce fut d’ailleurs la première ligne électrifiée en France dès 1900. C’est de nos jours la ligne empruntée par le RER-C.Au premier plan, le chemin d’accès à la gare mène à la future place Léon Blum. Dans la courbe concave du boulevard, aucune construction visible. 


Viaduc du chemin de ferroélectrique. Carte postale ancienne.
 Coll. privée


Le boulevard porte le nom de Giuseppe Garibaldi né à Nice en 1807 et mort en 1882. Ce grand patriote italien eut une vie tumultueuse jalonnée de combats et d’exils. Il joua un rôle décisif pour l’Unité italienne. Son expédition en Sicile à la tête de ses Chemises rouges fut décisive pour permettre à Victor-Emmanuel de devenir roi d’Italie. Mais il s’opposa en vain à la cession de la Savoie et du comté de Nice à la France.  Il joua un grand rôle dans les années 1870-1871, comme on le verra plus tard.

Bld Garibaldi, côté pair. 
Les deux côtés du boulevard Garibaldi ne sont pas de longueur égale. En effet, entre l’esplanade du Foncet et le carrefour avec la rue René Jacques, il n’y a sur 350 mètres qu’une chaussée entre immeubles et talus du RER-C. Sur cette vue (ci-contre), côté des numéros pairs à partir du carrefour avec la rue René Jacques, on distingue les immeubles à gauche et le talus du RER-C à droite. À l’horizon, se dessine le quartier Val-de-Seine avec  les nouvelles tours d’habitation et, sous la grue de chantier, le siège de l’entreprise Capgemini.

Le Centre technique Municipal (ci-dessous) se trouve au numéro 4 et l’Arche de Noé, centre multi-accueils au 8. Sur le talus laissé en jachère, des ruches ont été installées. Le miel des abeilles est estampillé Rucher du talus. À la belle saison, des moutons assurent un désherbage naturel du talus. Celui qui est de l’autre côté de la ligne ferroviaire domine le Parc Municipal des Sports, bientôt transformé en Cité des Sports.


Centre Technique municipal. L'orange des murs est
la couleur complémentaire du bleu des portes du garage.


Plus loin et jusqu’à la place Léon Blum, le boulevard se déploie sur 400 mètres de part et d’autre du viaduc. Du côté pair, il y a des bureaux dont ceux de Nestlé Waters au  numéro 12 puis des immeubles en brique rouge lorsqu’on se rapproche de la place Léon Blum en plein aménagement de la future gare de la Ligne 15.


L'enseigne du Football Club.

Sur le trottoir des numéros impairs qui est le plus court, il y a essentiellement des immeubles d’habitation. Au numéro 1, se trouve au rez-de-chaussée le siège social Du Football Club d’Issy-les-Moulineaux (www.fcissy.fr).  Deux symboles sont utilisés sur l’enseigne (ci-contre) : un ballon de football, bien sûr, et un avion, illustrant la devise isséenne Habeo semper alas pour mettre en valeur les bons résultats du club.


Sous le viaduc ferroviaire, les arches ont été aménagées de telle sorte que le bruit des rames qui circulent soit inaudible. Les Arches 1 à 6 servent à l’escalade ; les arches suivantes abritent 27 ateliers d’artistes sur trois niveaux (www.lesarches.com). Celles-ci sont gérées par un collectif d’artistes (ci-dessous).


Les Arches 5 et 6 utilisées pour l'escalade.


Derniers numéros impairs. Quelques unes des Arches
aménagées pour les artistes.

Des travaux importants ont lieu pour l'installation du métro de la Ligne 15. C'est pourquoi, la chaussée est en cours d’aménagement pour inverser le sens de circulation. Alors que les deux côtés du boulevard offraient les deux sens de circulation, il n’y en aura plus qu’un seul de la place Léon Blum vers la rue du Gouverneur Général Éboué, une fois les travaux terminés.
Texte et photos P. Maestracci.


Garibaldi
Mais revenons sur l'engagement de Giuseppe Garibaldi (ci-contre), dans les années 1870-1871. 
Le 14 janvier 1871, il s'installe à Dijon, évacué par les Prussiens un mois auparavant. Mais les 21, 22 et 23 janvier, 4000 Prussiens attaquent la ville. Garibaldi se défend, contre-attaque et sort victorieux. Plus encore, il réussit à s'emparer d'un drapeau ennemi. Avec l’armistice signé le 29 janvier, Dijon est de nouveau occupé par les Prussiens. 
Garibaldi est élu député. Mais Italien de nationalité, l’élection est invalidée. 
 
Le 8 mars 1871, il y a donc 150 ans jour pour jour, Victor Hugo, alors député de la Seine depuis le 19 janvier, salue devant l’Assemblée nationale (ci-dessous),  l’action de Garibaldi : "Je ne veux blesser personne dans cette Assemblée, mais je dirai qu'il est le seul des généraux qui ont lutté pour la France, le seul qui n'ait pas été vaincu […] Je vais vous satisfaire, Messieurs, et aller plus loin que vous. Il y a trois semaines vous avez refusé d'entendre Garibaldi. Aujourd'hui vous refusez de m'entendre. Cela me suffit. Je donne ma démission. » 

Victor Hugo, à l'Assemblée. 8 mars 1871. c XDR

Garibaldi retourne chez lui en Italie le 13 mars. Les insurgés de la Commune vont lui demander de prendre la tête de la Garde nationale, le 24 mars, mais il refuse, tout en soutenant leur position  qui « proclame la fraternité des hommes quelle que soit la nation à laquelle ils appartiennent. » Et dont vous allez pouvoir suivre les grands moments de la bataille d'Issy, à partir du 20 mars. PCB

Aucun commentaire: