24 janvier 2011

La Ferme

C'est aujourd'hui le nom d'un quartier dans le bas d'Issy-les-Moulineaux, à la limite de Meudon. Mais pourquoi ce nom. Y avait-il une ferme à cet emplacement ? Où se trouvait-elle ? A quelle époque était-ce ? En a-t-on conservé quelques vestiges ? Un certain nombre de questions que certains d'entre vous nous ont posées et auxquelles nous allons tenter de répondre.

A l'emplacement de la ferme
En l'an 1343, un certain Jean de Meudon, frère du chanoine de Noyon, légua à l'ordre des chartreux de Paris une grande exploitation située sur le Val-de-Meudon et une ferme localisée à Issy, dans laquelle poussaient, dit-on, de très bons arbres fruitiers.
En 1556, on trouve la trace de la ferme d'Issy dans un recueil de 309 édits et conseils au roi Henri II de Valois, rédigés par Raoul Spifame (décédé en 1563), une espèce de savant ésotérique réformateur. Il demande au souverain de convertir la ferme et la métairie d'Issy en maison de fous qui serait entretenue par l'Hôtel-Dieu.
En 1790, pendant la Révolution, la propriété est confisquée aux chartreux, selon la politique anti-cléricale en vigueur, et vendue comme bien national. La ferme fait de nouveau parler d'elle sous le Consulat. En effet, Alexandre Berthier, maréchal d'Empire, achète le 21 Prairial an XI (mai 1803) le domaine à un certain Havelin. Il prend possession de ses terres : des jardins, des potagers, des vergers et des vignobles. Il va agrandir la propriété qui atteint bientôt 50 hectares.
Elle passe ensuite . dans les mains d'un certain vicomte de Lépine. Après avoir été transformée en guinguette où les Parisiens se rendaient pour prendre l'air et s'amuser, elle devient bientôt une grande distillerie de fécule de pommes de terre. Les années passent. Issy et Meudon se construisent. La ferme disparaît. On en trouvait quelques vestiges dans l'imprimerie Saint-Paul (1879-1979), qui se tenait à l'emplacement du 184 avenue de Verdun. Signalons, en passant que cette imprimerie publia jusqu'au 21 janvier 1951, date à laquelle le journal fut transféré au Vatican, la version française de l'Osservatore Romano. Depuis le quartier s'est transformé : plus aucune trace ni de la ferme, ni de l'imprimerie !

P.C.B.

Rond-point de la Ferme © Alain Bétry


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Quel dommage que les derniers vestiges aient disparu dans les constructions modernes. Est-ce que quelqu'un aurait travaillé à l'imprimerie et s'en souviendrait ? Laissez un commentaire si c'était le cas. Merci