16 février 2012

Valérie Poli, une artiste bien implantée à Issy

Les Poli, ce sont quatre générations d'Isséens - un record ! La grand-mère paternelle de Valérie s’installe rue Claude Matrat après la Seconde Guerre mondiale ; elle travaille aux magasins du Printemps, boulevard Haussmann, à Paris. Elle descend du philosophe britannique David Hume (1711-1776). L’un de ses 3 enfants, Bertrand Degorge, est le père de Valérie Poli. Sa femme, Claudine Soulages, originaire du sud de l’Aveyron, est cousine peut-être du grand peintre du même nom, spécialiste de l’ultra-noir auquel le centre Georges-Pompidou a consacré une exposition en 2010.

Les parents de Valérie Poli habitent d'abord rue Émile Zola, puis rue du Général-Leclerc. Leur fille va à l’école maternelle Anatole France, rue Tariel, puis à l’école primaire La Fontaine avant de poursuivre ses études à Paris. Après son baccalauréat (option Arts plastiques), elle réussit le très sélectif concours de l’école Olivier de Serres dans le XVe arrondissement. Elle y prépare un BTS en design textile et fait ses stages à l'atelier parisien Calisti, puis chez Guy Laroche pour qui elle travaille ensuite. C’est l’époque des dessins de « petites fleurs et cachemire » pour les tissus. A l’époque, elle vit à Paris. Mais au bout de quelques années, elle revient habiter Issy-les-Moulineaux. Elle ne se voit plus vivre ailleurs car elle aime la vie de quartier. Elle s’y sent bien car « c’est un village, avec des gens de tous âges, des connaissances variées. ». Cette passion isséenne est communicative car ses filles veulent également y faire leur vie ! Elle devient assistante maternelle pendant trois ans. Ses petits protégés disposent de deux ateliers chez leur nounou : le dessin dans le salon ; la peinture dans la cuisine !

Valérie dans son atelier, devant l'une de ses toiles. A l'arrière-plan, le cadre d'un miroir
qu'elle décorait à ses débuts. Ph. P. Maestracci.

Par la suite, Valérie Poli se remet à l’art pour son propre compte. Elle s’inscrit à un atelier de peinture à Paris ; sa première toile s’inspire d’un délicat portrait féminin de Toulouse-Lautrec.  Elle peint des encadrements en bois de miroirs, qu'elle vend. Sa première exposition, avec une amie, se tient dans le XIXe arrondissement de Paris. Dessins et peintures à l’huile ont du succès : ce sont les « premiers retours » de l’artiste, qui « travaille dans l’émotion, dans l’inconscient ». Une cousine qui admire, à juste titre, son travail, l’encourage à présenter ses œuvres à des galéristes de la Côte d’Azur. C’est l’époque des premières abstractions avec une dominante bleu clair. Elle gagne le 1er prix lors d’une exposition de jeunes créateurs.

Sa famille joue un rôle important - à commencer par son mari,  étroitement associé à sa démarche artistique. « Il me soutient dans ma peinture depuis le début. Si je peins, c’est grâce à lui,» reconnaît-elle. Son époux, outre l’admiration pour son artiste de femme, pratique dans ses loisirs la photographie et la sculpture en terre cuite. Leurs filles Marie et Laura ont hérité de leurs talents : l’une dessine très bien et l’autre fait partie du club de photographie Zoom92130 (voir rubrique Association). Toutes deux ont fait leur scolarité à Issy : écoles des Varennes, Voltaire et Saint-Exupéry, collège Matisse et lycée Ionesco.
Lorsque Valérie Poli avec sa famille est revenue dans sa ville préférée,  une de ses amies d'enfance la met en contact avec des milieux artistiques. L’occasion pour elle de rencontrer une descendante du peintre Manet qui s’intéresse à la philosophie et qui était ravie de discuter avec une descendante de Hume.

Sa première exposition isséenne a lieu 14 boulevard Voltaire : une centaine de personnes viennent les admirer. Elle est suivie de nombreuses autres. Quelques exemples pour 2010/ 2011 : l’espace Boullée à l’Hôtel de Ville, la Maison des Hauts d’Issy dans le cadre des Ateliers Portes ouvertes, une banque dans le quartier d’affaires, sans compter l’ouverture de son propre atelier au public. Elle a animé pendant deux ans et demi un « atelier peinture pour des personnes atteintes d’alzheimer, de Parkinson » à l’hôpital Corentin Celton. Sa notoriété dépasse les limites de sa commune. C’est ainsi qu’elle expose régulièrement au Salon international d’art contemporain de plein air place Maubert à Paris (5ème). D’autre part, deux toiles viennent d’être vendues à Drouot par l’étude Néret-Minet Tessier qui présentait la Jeune création contemporaine. Preuve supplémentaire, s’il en était besoin, du grand talent d’une artiste plus que prometteuse. P. Maestracci

                             L’ARTISTE PAR ELLE-MÊME 

« Ma peinture est intérieure et spontanée. Je tente de créer un univers, un autre monde en le voulant différent de celui dans lequel je vis. Ce que je peins se dévoile petit à petit, couche après couche sur la toile. J’aime créer des vibrations dans les couleurs et me laisser surprendre. J’abandonne la maîtrise pour me laisser guider par la spontanéité du geste et de l’émotion. J’ai besoin de ressentir la couleur que je vais choisir avant chaque geste et ne me sens alors limitée que par la dimension de la toile. L’apparence des choses ne m’intéresse pas, je veux exprimer des sensations, des émotions, de l’énergie, de la profondeur, de l’apaisement. Parfois le geste et le tracé expriment une violence, une douleur que je cherche maintenant à équilibrer. C’est l’alternance entre le calme et le tumulte, entre l’intuition, le lâcher prise et la maîtrise, qui me guide dans la construction de mes toiles. Je peux construire lentement durant plusieurs jours ou semaines ou bien travailler dans l’impulsion en quelques heures. Je ne fais qu’une avec la toile, avec les vibrations de l’énergie du moment, souvent celle de mon inconscient. Les portraits que je peins reflètent certainement des moments de ma vie, avec un détachement du monde dans lequel je vis. Pour laisser la rêverie s’installer vraiment, l’espoir, l’attente, l’observation de ce monde.» Valérie Poli

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