23 juin 2016

Rue du Général Leclerc -

Début de la rue du Général Leclerc. Carte postale.
La rue du  Général Leclerc est l’autre partie de la rue Renan qui changea de nom après la Seconde Guerre mondiale. Le philosophe Ernest Renan y fit des études de théologie au Grand Séminaire de Paris sis à l’actuel numéro 33. En août 1944, des chars de la division Leclerc traversèrent la commune pour la libération de Paris et on voulut ainsi honorer la mémoire de Philippe de Hauteclocque (1902-1947) plus connu sous le nom de général Leclerc, élevé ensuite à la dignité de maréchal.
Sur la carte postale (ci-dessus), l’immeuble qui fait l’angle avec le boulevard Gambetta existe toujours. Le café-tabac À la civette d’Issy est remplacé par de la restauration rapide. On voit à côté l’Espace Savary et une  partie de l’immeuble au 6 construit par l’architecte Puijalon. À gauche de l’image, un commerce alimentaire qui existe encore. On devine l’enseigne Pierrot pour la boutique disparue d’une épicerie fine qui vendait entre autres douceurs des bonbons !

Depuis l’Antiquité, un chemin passait au bas des coteaux que le village d’Issy surplombe depuis le Moyen-Âge La courbure de l’antique chemin est encore perceptible grâce à l’élégante concavité de l’immeuble au 17 et à l’angle marqué entre les immeubles des numéros 16 et 18. La route au XVIIe siècle dessert de belles propriétés dont la plus célèbre occupante fut la reine Marguerite de Valois.

La rue du Général Leclerc est le seul axe joignant les deux mairies érigées l’une en 1857 sur la place Vaillant-Couturier (ex-Voltaire) et l’autre, actuel Hôtel de Ville inauguré en 1895.
La rue enfin est desservie par les deux seules (pour le moment) stations de métro : Corentin Celton (Petits-Ménages à l’origine) et Mairie d’Issy, sur la ligne 12 quand elle fut prolongée en 1934.


Bâtiments publics

Cet axe majeur est encore bordé de bâtiments officiels. Au numéro 4, l’espace Savary fut construit en 1910 par l’architecte E. Delaire. Il abrita l’école élémentaire de filles Voltaire B. Lors de la rénovation, l’école a disparu mais l’Inspection de l’Éducation Nationale y a conservé ses bureaux et des locaux ont été aménagés pour la Maison du Combattant (ci-dessus). Le décor est réalisé en briques beige clair. Les arcs de décharge au-dessus des fenêtres sont rouges comme les aérations. Les monogrammes en fer forgé I et M évoquent le nom de la commune ; ils sont placés au-dessus d’un décor fleuri en céramique vert pâle rappelé discrètement par les 4 briques contrastant avec le rouge dans les motifs décoratifs sous les fenêtres.

L’Hôtel de Ville correspond en grande partie à la luxueuse résidence construite par l’architecte Boullée en 1760-1773 sur le fief de la Gentillesse (illustration du bas). Il existe depuis 1895. L’heureux propriétaire en était le financier Nicolas Beaujon qui s’offrit ensuite l’hôtel d’Évreux (palais de l’Élysée !). Au XIXe siècle, le bâtiment devint une institution pour jeunes filles, le Couvent des Oiseaux puis fut transformé en mairie par Louis Bonnier en 1895. Il a été restauré et modernisé en 1994. En face, les bureaux de l’ancienne ANPE (Agence Nationale pour l’Emploi) ont été reconvertis en Centre administratif. L’hôtel de Ville à gauche existe depuis 1895. À droite au 53, le petit immeuble est celui de l’épicerie À la grâce de Dieu avec l’enseigne « Confiserie fine. Spécialité, boîtes pour baptême » a disparu. L’immeuble d’angle construit par E. Delaire au n°61 a toujours un commerce alimentaire à l’angle. En face au 59, l’immeuble a été construit par l’architecte Puijalon en 1906. Le café d’angle est de nos jours remplacé par une banque.



D’autres bâtiments publics sont sur le côté impair. Au n° 13 se trouve une ancienne agence de la Banque de France (ci-contre) ; c’est le siège de la Fédération Nationale des Chasseurs.Il a été construit à proximité de la première mairie, face à l’ancienne Poste qui se trouvait de l’autre côté de la rue et non loin du carrefour permettant d’aller vers la Porte de Versailles, Vanves ou Boulogne-Billancourt. Son architecture est de facture classique avec une entrée monumentale dans l’angle à pan coupé. Les deux colonnes de part et d’autre sont surmontées de triglyphes soutenant un balcon haut perché.

Encore plus imposant par son architecture et ses jardins, le Grand Séminaire de Paris au n°33. Il est à l’emplacement de la propriété de Marguerite de Valois, reine de France et de Navarre qui y vint de 1606 à 1615. Rien pourtant n’évoque sa mémoire dans la commune. La propriété royale fut transmise aux prêtres de Saint-Sulpice. Les bâtiments qui ont beaucoup souffert des combats de 1870/71 ont été reconstruits à la fin du XIXe siècle puis restaurés depuis quelques années (ci-dessus). L’aile est doublée du Centre National des Archives de l’Église de France qui dispose d’une entrée particulière non visible sur la photographie. À côté, il y a un immeuble de bureaux de 4 étages dont le dernier est mansardé. C’était le début des jardins maraîchers Cambusat. L’allée séparant cet immeuble et le Centre administratif mène à la résidence du Bois-Vert, nom d’un ancien fief. C’est là que le cardinal de Fleury, premier ministre du jeune Louis XV, mourut et qu’un siècle après, Renan fit ses études au Séminaire.


Immeubles d’habitation.

La diversité est grande car leur construction s’est étagée sur plus d’un siècle. Le plus ancien se trouve au numéro 1 : il date de l’« anno 1892 » construit par l’architecte Laloux comme l’indique la plaque sur la façade. D’autres immeubles en pierre de taille datant de la Belle Époque sont l’œuvre des architectes E. Delaire au numéro 61 (aussi auteur de la fontaine sur la petite place du même nom) et Puijalon aux numéros 7 et 59. Aux numéros 22 à 32 bis, des immeubles résidentiels, dont une résidence pour seniors, ont remplacé en 1998 les locaux de l’institution Saint-Nicolas. Cet établissement scolaire privé (ci-dessous) occupait un vaste terrain à l’emplacemnt de la résidence des riches de la Haye au XVIIe siècle (où fut représentée La Pastorale d’Issy, premier opéra en français qu'Historim a ressuscité en 2015). La chapelle se trouvait devant les bâtiments scolaires. En 1998, une opération immobilière permit la construction d’immeubles résidentiels ainsi que la réinstallation de l’institution La Salle-Saint-Nicolas rue Victor Hugo.


L'institution Saint Nicolas.
Au n°50, une salle de billard est perchée en haut de ce petit
immeuble d'habitation. Elle aurait servi pour des compétitions.

Commerces

L’entreprise la plus ancienne est « Marouteau. Maison fondée en 1875 » ; elle est spécialisée en plomberie, couverture etc. D’autres commerces existent depuis le début du XXe siècle tels aux numéros 1 et 61, des boucheries-charcuteries. Une pharmacie au 11 existe depuis au moins les années Trente.

En revanche, le magasin de graineterie au n°10 est remplacé par un restaurant et l’épicerie À la grâce de Dieu au 65 a disparu avec la démolition de l’immeuble. Les terres du maraîcher Cambusat jouxtant le Grand Séminaire ont laissé la place après la guerre à des bâtiments dans la zone du Bois-Vert et au Centre administratif. La Quincaillerie de la Mairie au 42 et la boutique au 49 À la Ménagère « Tout pour le Ménage » ont disparu toutes deux !

Bâtiments en sursis. L’ensemble des bureaux occupés par l’entreprise Orange aux numéros 34 à 48 est maintenant vidé depuis quelques semaines. Les immeubles devront être démolis pour laisser place à un nouveau projet de grande importance. P. Maestracci

Fin de la rue du général Leclerc et début de la Rue Renan et Hôtel de ville. Carte postale


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