Profitez de ces belles journées estivales pour vous promener en ville et partir à la découverte de rues que vous ne connaissez peut-être pas.
Petite rue tranquille des Hauts d’Issy, longue d’environ 200 mètres, la rue Lazare-Carnot (ci-contre) joint en pente douce la rue Jules-Guesde à la rue Georges-Marcel Burgun. Le nom de Lazare Carnot est donné à l’ex-rue du Puits pour rendre hommage à « l’organisateur de la Victoire », sous la Convention.
La rue est bordée de chaque côté par une alternance de maisons, plus ou moins grandes, et d’immeubles de 4 à 5 étages, le plus souvent (ci-dessous). La grande porte de l’immeuble ancien, au numéro 23, est peinte en vert vif et est surmontée de deux panneaux vitrés.
L’aménagement de la rue à sens unique a gardé la conception ancienne d’une rue sans trottoir et avec écoulement des eaux pluviales au milieu de la chaussée. Les zones piétonnières et les places de stationnement sont disposées en quinconce.
Lazare Carnot par François Boucher |
Lazare Carnot (ci-contre), né en 1753 en Côte-d’Or, est mort en 1823 à Magdebourg en Allemagne. D’abord ingénieur militaire, il se lance dans la vie politique sous la Révolution. Député de l’Assemblée législative puis de la Convention, il vote la mort du roi Louis XVI et devient membre du Comité de salut public. A ce titre, il réorganise les armées françaises et inspecte les frontières menacées car la France est en guerre depuis 1792 contre une coalition (Autriche, Prusse, Royaume-Uni et Espagne) sans compter les conflits intérieurs (royalistes, Vendéens). Ainsi, le 22 vendémiaire an II (16 octobre 1793), à Wattignies (ci-dessous), l’armée commandée par Jourdan, secondé par Carnot, bat l’armée autrichienne qui assiégeait Maubeuge. La ville de Wattignies s’appelle maintenant Wattignies-la-Victoire !
Après la chute de Robespierre en thermidor an II (juillet 1794), sa carrière politique subit des hauts et des bas. Ministre de la guerre sous le Consulat, il est hostile à l’Empire en 1804 et prend sa retraite. Mais il revient se battre en 1814 : promu général de division, il est chargé de la défense d’Anvers. L’année suivante pendant les Cent-jours, il revient au gouvernement comme ministre de l’Intérieur. Après Waterloo, il s’exile à Varsovie puis en Allemagne à Magdebourg où il meurt en 1823. Ses restes entrent au Panthéon en 1889 pour le centenaire de la Révolution française.
Mélange d'architecture, côté pair de la rue Lazare-Carnot. |
Spécialiste de géométrie, Lazare Carnot devient deux fois membre de l’Institut pour en être radié deux fois : en 1797, par les Thermidoriens et, en 1816, par Louis XVIII. Ces maisons individuelles (ci-dessus), situées du côté pair, à l'architecture contemporaine côtoyant des meulières de la Belle Époque, ne lui auraient certainement pas déplu !
Notons que Sadi Carnot, son petit-fils, président sous la IIIe République, est assassiné à Lyon, en 1894, par un anarchiste. Bonne promenade. Texte et photographies : P. Maestracci
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