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2 février 2023

Hommage à Jean-Baptiste Merlino

J.-B. Merlino © P.Maestracci

L'artiste isséen Jean-Baptiste Merlino, bien connu des habitants de la ville, est décédé le 30 janvier 2022. Historim lui avait consacré plusieurs articles.

Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c'est que l'on peut admirer trois de ses aquarelles sur l'une des plaques du parcours de l'île Saint-Germain, pas encore inauguré mais que vous pouvez d'ores et déjà découvrir. En effet, à l'angle de la rue du Bas-Meudon et de l'allée Sainte-Eudoxie, sur la plaque intitulée "Des petits métiers d'autrefois" (ci-dessous), le rémouleur, le livreur de charbon et le vendeur de chiffons, de ferraille et de peaux sont signés Jean-Baptiste Merlino.

En regardant de plus près les 8 plaques disposées côté habitation d'un bout à l'autre de l'île, vous pouvez découvrir en bas à gauche le logo d'Historim, entre celui de la Ville et celui du Conseil de quartier ! PCB.

28 mars 2017

Christiane Chin - "Mes années-bonheur sur l'île Saint-Germain"


Christiane.
Nous avons déjà publié des articles sur l’île Saint-Germain. Voici une nouvelle contribution, le témoignage de Christiane Chin (née Clézardin), membre du bureau de la Confrérie Saint -Vincent et très investie dans le fonctionnement de l’ALIM. Elle nous raconte ses années-bonheur sur l’île.

L'enfance
Je suis née le 2 juillet 1953 à Issy. Mes parents arrivent juste de province et logent dans l’Ile Saint-Germain, au (anciennement) 22 avenue du Bas-Meudon à Issy (renuméroté plus tard le 34). Cette partie habitée de l’ile est organisée autour de deux axes parallèles, l’avenue du Bas-Meudon au nord et la rue Pierre Poli au sud.

Mon père ttravaillait à l’usine chez Renault au régime des 3 x 8. Toutes les personnes travaillant chez Renault cherchaient à habiter à côté de l’usine Renault. Ma mère faisait des ménages sur Boulogne. 

Notre immeuble.
Nous habitions au 22 avenue du Bas-Meudon, un bel immeuble en briques (photo ci-contre). Nous entrions d’abord dans un « hall » que nous appelions le Grand Escalier. Dans cette partie de l’immeuble, il y avait des personnes de classe sociale un peu plus élevée que ceux qui habitaient dans la cour, leurs appartements étaient plus grands et donnaient sur rue. Ils ne nous parlaient pas !Ces personnes immigrées, installées au fond de la cour, étaient très agréables avec nous tous, toujours une friandise pour les enfants. A cette époque, tout le monde prenait le temps de s’asseoir sur une chaise ou sur les marches pour parler de la pluie et du beau temps pendant que nous, les enfants, nous nous amusions à jouer aux billes, à la marelle, garçons et filles ensemble, c’était le bonheur.

Le dimanche matin après la messe, pendant que nous étions dans la cour, les mères préparaient la cuisine, et ça sentait bon le poulet au four avec des oignons et pommes de terre. C’était le repas du dimanche midi, avec une bonne tarte aux pommes en dessert.

Photo-souvenir.
Notre appartement (comme tous ceux de la cour) n’était pas neuf. Il faisait 20 m2, soit deux pièces de 10 m2, la première pièce qui servait de cuisine-salon-salle à manger-séjour-salle de bain, etc.. et l’autre servait de chambre pour mes parents, mon frère et moi. Les wc étaient sur le palier. Pour la toilette, c’était la bassine, mon père nous amenant mon frère et moi deux fois par mois « aux bains-douches », rue Jean Pierre Timbaud, dans le quartier de la Ferme.
Il y avait une cave pour chaque appartement. Nous avions peur d’aller à la cave, il faisait sombre, et bien sûr dans ces caves, à chaque grosse pluie, il y avait de l’eau de la Seine. C’est pour cela que nos appartements étaient un peu humides.

Les métiers disparus
Les seules fois où les enfants avaient peur c’était lors de l’entrée dans notre cour, quatre fois par an, d’un homme avec des couteaux et ciseaux dans sa roulotte. Avec sa cloche, il criait "Rémouleur Rémouleur". Il n’y avait plus un gosse dans la cour. Le père Fouettard à côté c’était rien.
Un autre personnage disparu, que nos mères aimaient quand il venait, c’était le préposé aux allocations familiales qui amenait "des sous" à la maison. Il nous impressionnait car il portait un revolver dans son étui à la taille. Il devait venir tous les trois mois. Ma mère lui faisait toujours un bon café.
[A voir sur notre site, les aquarelles de Jean-Baptiste Merlino, sur tous ces métiers disparus : http://www.historim.fr/search?q=rémouleur]

Les passages sur le continent
Nous remontions jusqu’à la rue Jean-Pierre Timbaud, devant les militaires de la caserne (ci-dessous), et nous passions l’un des deux ponts, soit vers Boulogne soit vers Issy. La rue entre les deux ponts s’appelait alors la rue Jean-Pierre Timbaud, prolongeant la rue du même nom dans le quartier de la Ferme (le tronçon sur l’île a été rebaptisé boulevard des îles).

La caserne de l'île Saint-Germain, rue Jean-Pierre Timbaud.

Notre seule promenade lointaine à pieds sur Issy était le parc Henri Barbusse. Il y avait bien sûr l’école Paul Bert. J’avais une copine fille de militaire et la maman venait me chercher pour que je puisse entrer et jouer dans la partie militaire de l’île. Autre occasion de passer la Seine, c’était pour aller à l’église Sainte-Lucie où toutes et tous avons fait notre baptême, la première communion, la communion solennelle, et… le mariage. A suivre le 2 avril 18 h

12 décembre 2016

La mémoire des petits métiers d'Issy-les-Moulineaux en aquarelles

M. Jean-Baptiste Merlino est l’un de nos contributeurs bien connu, né à Issy et bon connaisseur de la vie Isséenne depuis l’après-guerre. Sa mémoire se double d’un beau talent de peintre, lui permettant de faire partager à tous des lieux et des moments que la photographie n’a pas immortalisés. Il en va ainsi de ces « petits métiers » dont il garde le souvenir, exercés dans les rues d’Issy (et d’ailleurs) dans une France où les commerces de proximité n’avaient pas encore laissé la place aux grandes surfaces anonymes. Les aquarelles de M. Merlino vous font partager des souvenirs d’une enfance heureuse rue de la Défense, dans le quartier des Épinettes, que l'on peut retrouver dans son livre 
Rue de la Dé (en vente au Musée français de la carte à jouer) .

Le livreur de charbon, M. Legrand
Ce monsieur à la moustache sévère impressionnait fort les enfants, dont le jeu consistait à monter sur la ridelle à l’arrière de sa charrette à cheval et à récupérer les boulets tombant dans la rue. Inutile de préciser que les galopins revenaient chez eux tout noircis après une telle équipée.



Le photographe
Il photographiait les habitants et les commerçants de la rue, à leur demande, puis développait les clichés dans sa baraque en bois rue du Plateau (devenue depuis rue d’Erevan).



Le rémouleur
Ce spécialiste de l’affûtage se déplaçait avec sa petite charrette portant la meule et s'arrêtait souvent en agitant sa clochette et en criant: « Rémouleur, rémouleur ! Repasse couteaux ! Repasse ciseaux ! ». Ses appels et le crissement de sa meule sur le métal faisaient partie des bruits typiques de l’époque. Les enfants étaient émerveillés par les étincelles jaillissant de la meule.


Le chanteur de rue
Sous statut d'artiste-camelot et toléré par la préfecture de police comme les autres « petits métiers », il animait la rue avec son orgue de barbarie. Comme il ne pouvait vendre le texte des paroles qu’il distribuait, pour des questions de droit d’auteur, il acceptait les « dons » du public, qui reprenait en chœur le refrain de la chanson. A Paris, ces artistes ont migré et chantent désormais dans les couloirs du métro !



Le vitrier
Le dos chargé de carreaux de verre de différentes tailles soigneusement fixés sur un châssis de bois, il s’annonçait par un long cri modulé : « Viiitriiier ! ». Il y avait toujours des carreaux cassés à remplacer.



Le rétameur
Avec son chalumeau à pétrole, il réparait les casseroles, plats et brocs en étain ou en fer.




Le chiffonnier, ferrailleur et peaux
C’était le récupérateur, avant les rondes des camions d’ordures ménagères. Il passait le dimanche matin pour ramasser la peau du lapin que la ménagère avait tué et dépouillé pour le repas dominical. Dans la semaine, c'était au tour des cartons, chiffons et ferrailles d’être embarqués. Il était, avant l’heure, dans la chaîne de réutilisation des déchets valorisantes.


Ainsi se termine cette magnifique rétrospective en aquarelles. Merci et bravo M. Merlino. J.P.