17 novembre 2012

Louis - la mémoire des Hauts d'Issy-les-Moulineaux

Louis est issu de l’une des plus anciennes familles isséennes -  ses grands-parents sont arrivés vers 1885. Le père de Louis, né en 1894, fréquente l’école Anatole France entre les avenues Bourgain et Victor Cresson. Il va danser, avant 1914, avec la jeunesse dans les guinguettes de Suresnes en prenant les Bateaux Parisiens.

Louis (en haut) et son épouse (à sa droite) devant le restaurant, place des Tilleuls.
Coll. privée.

Louis évoque les petits jardins dans les douves du Fort, avant l’arrivée des Gardes mobiles, ainsi que plusieurs restaurants isséens, l’un à l’angle de la rue Hoche et de l’avenue de la République, un autre à l’angle de la rue Chénier et de l’avenue Cresson et, enfin, celui de la place des Tilleuls (ci-dessus) qui a fermé il y a quelques années au grand dam des riverains.  Et dont sa famille était propriétaire.

Louis devant la charrette du livreur de la brasserie
Barial, à Meudon Bellevue. Coll. privée.
Il n’oublie pas non plus les commerces rue du Général Leclerc en face de l’Hôtel de Ville. Près du café des Colonnes, le marchand de fromages, l’épicerie À la Grâce de Dieu qui livrait avec une voiture à cheval, une charcuterie à l’angle. En traversant l’avenue Jean-Jaurès, on trouvait un café (remplacé par une banque), une charcuterie bretonne. La librairie Bertrand occupait l’intersection des rues Gervais et Chénier ; on y vendait des cartes postales sur la commune ; elle fut remplacée par un fleuriste puis une banque. 

Il y avait également des usines : Waterman (devenue Durand) rue Barbès (Gabriel Péri) ou rue Renan,  Javel-La Croix dont la voiture de livraison était tirée par deux puissants chevaux ardennais. La tréfilerie Bohin à l’angle du boulevard Gallieni et de la rue du Gouverneur Général Éboué fabriquait des aiguilles et des épingles, appréciées des couturières. Non loin, H B (pour Henri Bulot) fabriquait des tuyauteries pour l’aviation et le chemin de fer. Rappelons que Henri Bulot est l’inventeur des colliers qui portent son nom. Ses ouvriers logeaient dans des chalets en bois tout proches. À la même époque, des blanchisseuses transportaient le linge à laver dans les lavoirs du boulevard du Lycée. 

Barricade à l'angle de la rue du Fort et de l'avenue Gabriel Péri,
le 24 août 1944. Coll. privée.
Et puis, Louis se souvient de la Libération en août 1944 (ci-dessus), des revolvers, des fusils et des grenades allemandes à manche, transportés par des résistants de l’Hôtel de Ville à l’usine Bohin dont le directeur, chimiste, préparait des coktails Molotov.  [Ghislaine, elle aussi, raconta - et en photos - cette période de l'histoire d'Issy, voir Témoignages].


Place des Tilleuls au début du XXe. Les arbres ont grandi. Les maisons sont toujours là. Mais le restaurant a fermé.

Les souvenirs s'accélèrent. Louis raconte le cinéma en plein air place des Tilleuls ou les cinémas disparus comme le Mignon Palace, place Paul Vailant-Couturier, fréquenté par les personnes logées aux Petits-Ménages (hôpital Corentin Celton), le Casino au début de l’avenue Victor Cresson,  l’Alhambra, avenue Jean Jaurès. Dans cette belle salle avec des loges, il y avait d’abord les incontournables Actualités précédant un grand film ; à l’entracte, les hommes allaient prendre un pot au bar du cinéma ou café proche Aux Colonnes (toujours dans un bel immeuble des années Trente). En seconde partie était projeté un second grand film.
Autre grand moment festif : la course de côte à vélo avec le départ en bas de la rue Auguste Gervais et l’arrivée place des Tilleuls. Il y avait des épreuves éliminatoires entre les trois à quatre coureurs qui s’élançaient en même temps avant la course finale. Pascale Maestracci

1 commentaire:

Fleur a dit…

Bonjour à vous,
savez vous qui sont les propriétaires du café de la place des tilleuls ?
merci à vous.
Fleur-Anne.