18 octobre 2015

Dominique Van der Waren -- cinq générations d'Isséens !

Dominique Van der Waren (décorée par André Santini de la médaille de la Jeunesse, des Sports et de l’Engagement associatif, en janvier 2015, ci-dessous) nous - vous - raconte l’histoire de sa famille, qui compte cinq générations. 

Les grands-parents
André Santini décore Dominique.
le 24 janvier 2015. Coll. privée 

En 1918, les grands-parents de Dominique, Marthe et Hippolyte Leclercq-Moniez quittent le Nord pour s’installer dans notre commune. Ingénieur, Hippolyte vient travailler aux usines Renault à Billancourt. Ils louent un appartement 5 place des Marronniers (de nos jours 15 bis rue Auguste Gervais). Leur fils, né en 1913, se souvient qu’un officier allemand habitait chez eux et dans les bottes duquel il versait de l’eau ! Hippolyte est gravement blessé par un éclat d’obus en 1944 lors d’un bombardement allié sur l’Île Seguin et les usines réquisitionnées par l’occupant. Il est hospitalisé aux Petits-Ménages dans un dortoir où les lits ne sont isolés que par un rideau. Tandis que les Petits-Ménages deviennent l’hôpital Corentin Celton, il y meurt d’une méningite car ses blessures l’ont terriblement affaibli. Sa veuve, Marthe, jusqu’alors femme au foyer doit travailler. Très habile couturière, elle assure les finitions des dentelles mécaniques envoyées par ses cousines de Caudry (Nord). En outre, elle confectionne des robes et des dessus de lit et offre à sa petite-fille un superbe trousseau pour sa poupée. Sa tarte à la crème dite lilibouli (en patois) est un régal offert aux voisins, au curé de Saint-Étienne et au père Legras, curé de Vanves, dont la sœur réside toujours rue de l’Abbé Grégoire.

La maison familiale

Elle est ancienne (ci-dessous). Sous la Restauration, elle fut louée l’été par les parents d’Adèle Foucher dont le soupirant venait à pied de Paris. Il s’appelait Victor Hugo et l’épousa peu après. La maison fut surélevée au cours du XIXe siècle et partagée en plusieurs appartements. De par sa position à mi-pente, elle dominait la place des Marronniers, qui servait de cadre à des bals populaires, aujourd'hui disparue et remplacée par des HLM en 1965. Dominique se rappelle avoir contemplé la Seine au loin au travers de l’oeil-de-bœuf du grenier. Ses grands-parents occupaient le deuxième étage, son grand-oncle le premier et sa grand-tante le rez-de-chaussée. Sa grand-mère, grâce à son travail, arrive à acheter l’appartement en 1955.

Maison familiale, après surélévation de deux étages, en 2001. Coll. privée.

Les parents

Roger, le père de Dominique, est écolier à l’école Anatole-France et fréquente le patronage de l’abbé Legras. Il fut reçu premier du département au Certificat d’Etudes, à la légitime fierté de ses parents. Sa santé l’empêche toutefois de suivre une carrière militaire mais il arrive néanmoins à faire l’Ecole des Officiers de Réserve. Engagé volontaire en 1940, il s’occupe de l’intendance et entre dans la Résistance. Sous couvert d’aller voir des cousins fermiers à Cambrai, il faisait l’aller-retour en vélo. Ce cycliste à l’aspect paisible ne suscitait pas la méfiance. En août 1944, il participe à la libération du ministère de l’Éducation Nationale rue de Grenelle en compagnie des FFI. Par la suite, il écrivit de nombreux rapports pour Michel Debré au ministère de la Défense. Bien que titulaire de nombreuses décorations, il répétait à sa fille : « Je n’ai fait que mon devoir, j’ai rempli ma mission au service de la France ». Pendant quarante ans, il fit partie du bureau isséen de la Légion d’Honneur et se voua à l’enseignement. Après avoir été à l’École normale d’Auteuil, il devint instituteur à son ancienne école Anatole France. Il réussit ensuite l’agrégation de mathématiques et enseigna dans les lycées parisiens Buffon, Condorcet et J.-B. Say. Parmi ses loisirs, il donnait des cours de violon et était peintre amateur. C’est ainsi qu’il exposa en compagnie d’artistes professionnels tels Jac Adam, Jansen et Mme Saphir au théâtre municipal (futur PACI) avenue Victor Cresson.

La mère de Dominique, Rolande-Anaïs Antommarchi-Robin était la fille d’un architecte. Sa mère avait quitté la Corse pour se marier à Rueil-Malmaison et s’y installer. Elle rencontre Roger sur un quai de gare et tous deux se marient dans la commune de la mariée. Ils habitent avec leur fille Dominique 5 rue Barbès, près du Fort d’Issy. Femme au foyer, elle a en réalité de nombreuses activités bénévoles auprès des malades et personnes âgées en accord avec le père Legras. En avril 1989 à Issy-les-Moulineaux, ils ont fêté leurs noces d’or célébrées par M. Maurice Karagossian qui avait été élève de Roger Leclercq-Moniez.

Dominique, la fille

Leur fille Dominique garde de très beaux souvenirs d’enfance. Elle jouait dans l’impasse Saint-Jean derrière la maison des grands-parents et dans le jardin (ci-dessous) ; elle faisait du patin à roulettes et de la trottinette autour de l’église Saint-Étienne et dévalait le grand escalier du parc Henri Barbusse en patins quand elle n’assistait pas aux séances de guignol le jeudi, jour sans école à l’époque. En compagnie de son père, elle est allée, avenue du général de Gaulle, dans la maison de Matisse et se souvient des fresques de l’artiste. 

Le jardin, vu de la maison. Coll. privée.
Toute petite, elle va à l’école maternelle Justin Oudin et évoque la fête de fin d’année avec les déguisements des élèves en marquis et marquises pour évoquer le château des Conti (actuel Musée). Sa scolarité se poursuit une année à Sainte-Clotilde et dans la chapelle rose. Elle allait au Conservatoire (théâtre municipal) faire de la danse au dernier étage et jouer avec les copines dans les caves. De 8 à 12 ans, elle fait partie des « jeannettes » au patronage. Ensuite, ce furent des études secondaires à Notre-Dame des Oiseaux à Meudon, des études à l’Institut Supérieur de Pédagogie (Paris 6e). 

Elle enseigne dans un établissement privé à Boulogne-Billancourt où les cours sont assurés de la maternelle à la troisième. Outre la pratique du modern jazz à l’association ALDEAJ, elle est membre du premier Conseil Économique et Social, suppléante puis titulaire du Conseil municipal de 2008 à 2014. À ce titre, elle fait partie d’un conseil de quartier, des conseils école-collège-lycée responsable de la Culture et de l’OMS (Office Municipal des Sports), ce qui lui permet de participer à la Corrida de Noël en décembre de chaque année. En outre elle participe à la Banque Alimentaire avec des parents d’élèves du lycée Ionesco et préside depuis huit ans l’association "Juste pour son sourire" qui s’occupe des enfants handicapés moteur (http://www.justepoursonsourire.fr). En janvier 2015, elle a reçu des mains d’André Santini, député-maire la médaille de la Jeunesse et des Sports (photo en haut). Il faut rajouter son bénévolat depuis un quart de siècle au festival Jazz in Marciac dans le Gers. 

Les enfants

Mariée à Issy-les-Moulineaux par M. Jean Laronde, elle a deux enfants : Astrid et Wilhelm qui ont étudié et ont pratiqué des loisirs dans la commune. Sa fille Astrid a été élève de la première classe préparatoire au concours d‘entrée des écoles supérieures d’Art aux Arcades (52/54 boulevard Gallieni, les arcades@ville-issy.fr).
Dominique Van der Waren est très attachée à l’église Saint-Étienne où se sont déroulées les cérémonies familiales tristes ou joyeuses comme le baptême de sa petite-fille Hannah. Elle garde un excellent souvenir de son quartier dont « l’esprit village n’a pas beaucoup changé car tout le monde se connaissait ». « C’est pourquoi je suis attachée à cette maison de mon enfance (ci-dessous), aux heureux souvenirs à Issy ! »

La maison de nos jours, 15 bis rue Auguste Gervais - ancienne place des Marronniers, ancienne rue du Château.
© P. Maestracci

En conclusion de son entretien, elle s’émerveille de l’évolution de la commune passée en trente ans d’« Issy les Moul à Issy l’audacieuse » !   P. Maestracci

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