21 octobre 2015

Un polar à Issy : "Poulets Grillés" de Sophie Hénaff

Ce sont les vacances… peut-être le temps de lire un bon polar… Un meurtre à Issy, des policiers enquêtent et Pascale accompagne la commissaire Capestan.


Un roman policier de qualité et à l’humour ravageur évoque la commune à plusieurs reprises. Ce livre intitulé Poulets grillés écrit par Sophie Hénaff est publié chez Albin Michel en 2015. Le titre irrévérencieux évoque des policiers. Si à l’origine, un poulet était un billet galant puis une lettre, il semblerait que le sens ait glissé pour désigner un fonctionnaire de police lorsque, selon la légende, le 36 quai des Orfèvres a été construit à l’emplacement d’un ancien poulailler sur l’Île de la Cité.
Il n’est pas question de raconter l’intrigue et encore moins la fin de Poulets grillés. Sachez que, page 41, la commissaire Capestan étudie « le meurtre de Marie Sauzelle soixante-seize ans, tuée en juin 2005 dans son pavillon au 30 rue Marceau à Issy-les-Moulineaux ». Ce pavillon avec jardin est décrit page 67 comme « vétuste, étroit, tout en longueur…En façade, le jaune des volets s’écaillait, le crépi s’effritait et une rigole verdâtre suintait depuis la gouttière… ». En vérité, il n’y a pas de pavillon mal entretenu ni de numéro 30 rue Marceau. L’immeuble jouxtant le n°28 fait l’angle avec la rue Hoche où il a son entrée (ci-dessous). Il a trois étages comme l’immeuble du 28 rue Marceau remplacé dans le roman par un pavillon. Rappelons que ces rues Marceau et Hoche portent le nom de généraux de la Révolution et que d’autres personnages des Lumières et de la Révolution sont honorés dans les noms des rues du quartier autour de l’Hôtel de Ville.

Immeuble du 28 rue Marceau, emplacement supposé du pavillon du roman.

Toujours page 67, la commissaire Capestan et le lieutenant Torrez « se garaient en haut de la rue Hoche à deux pas de la mairie d’Issy-les-Moulineaux. Sur le square, un monument de pierre était pompeusement dédié : À la mémoire des combattants et de toutes les victimes des guerres …Capestan et Torrez laissèrent un bus manœuvrer pour regagner son terminus et s’engagèrent rue Marceau. ». 

Monument aux morts, vu de la rue Hoche. De g. à dr. : allégories sur les héros,
les familles et les armoiries de la commune.

C’est la description précise du Monument aux Morts (ci-dessus) sculpté par Jean Joachim en 1959 placé à l’extrémité du square Bonaventure Leca, ancien square de la République. Il y a effectivement une zone de stationnement pour que les passagers puissent descendre avant que les bus redémarrent pour rejoindre un peu plus loin leur tête de ligne. En revanche, les deux policiers brillamment campés par Sophie Hénaff n’auraient pu voir que l’arrière du monument côté rue Hoche avec deux bas-reliefs allégoriques consacrés aux Héros et aux familles ainsi qu’aux armoiries de la ville au-dessus de son nom complété par la phrase « Berceau de l’aviation ». Référence bien sûr au terrain d’aviation (actuel Héliport) du début du XXe siècle.

Monument aux morts, face tournée vers le Square Bonaventure Leca. Haut-relief de l'homme luttant
contre le serpent (à g.) ; citation gravée en lettres d'or reprise dans le roman.

La dédicace se trouve de l’autre côté du Monument aux morts, celui qui fait face à l’Hôtel de Ville (ci-dessus). À gauche, un haut-relief représente la lutte d’un homme contre un serpent à trois têtes. Cela évoque irrésistiblement la lutte du Bien contre le Mal ou Hercule luttant contre l’hydre de Lerne. 
A lire absolument ! Texte et photographies P. Maestracci

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