7 juin 2017

Normandie-Niémen à Issy-les-Moulineaux

2017 marque le 75e anniversaire de la création du GC III (groupe de chasse Normandie), devenu Normandie-Niémen. En effet, il fut créé en 1942, à Londres par le général de Gaulle, pour venir en aide aux Soviétiques. Le 12 février 2017 le dernier pilote survivant du célèbre groupe de chasse  : Gaël Taburet, né à Messac en Ile-et-Vilaine, est décédé.


Insigne du régiment, 1944.
La flèche blanche indique
que le régiment appartenait
à la 303e division aérienne
de l'Armée rouge.
Rappel des faits
Le 17 juin 1940, un accord d’armistice est proposé à l’ocupant par le maréchal Pétain. Le lendemain le 18 juin, depuis Londres, le général de Gaulle lance l’Appel qui demeura historique. Tout Français, renonçant au pacte avec les nazis est invité à rejoindre Londres pour créer ce qui deviendra la Résistance.
L’histoire du Groupe Normandie Niemen démarre dès 1941 à Londres où les FAFL (Forces aériennes françaises libres) proposent à la Russie leur aide pour combattre l’ennemi sur le front de l’Est.
Des volontaires, pilotes et mécaniciens, rejoignent Rayak au Liban en 1942. Le transfert s’effectue par la route et avec le soutien de la Russie par avion. En janvier 1943 le premier avion Yak-1 est confié aux pilotes du GC 3 à Ivanovo. Les missions se succèdent. Le 17 juillet, une grande figure du GC 3, le commandant Tuslane est porté disparu en combat aérien. Après 50 victoires homologuées, le groupe est fait Compagnon de la Libération. Devenu régiment « Normandie » le 7 février 1944, un record de 29 avions abattus dans la même journée, est établi le 16 octobre. Le général de Gaulle décore le fanion et les pilotes à l’ambassade de France à Moscou le 9 décembre.

Célébrée le 9 mai en Prusse-Orientale, 1945 marque la victoire. Le 1er juin, le maréchal Staline offre à la France les 40 Yak-3 du régiment. Après des escales à Elbing, Prague, Stuttgart et Saint-Dizier, le 20 juin 1945, le régiment avec 273 victoires homologuées se pose au Bourget (ci-dessous).


Ce régiment est le plus titré de France. Ses 96 pilotes volontaires, dont 42 ne sont pas rentrés, ont inscrit une page glorieuse de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale. Deux d’entre-eux sont enterrés au cimetière d’Issy-les-Moulineaux : Yves Mahé et Albert Mirlesse.


Yves Mahé
Refusant les accords d’armistice avec l’envahisseur, le jeune Yves Mahé (ci-dessous) décide de rejoindre les FFL du général de Gaulle à Londres où il retrouve son frère aîné, lui aussi dans l’aviation. En tant qu'aspirant, Yves Mahé, rejoint Rayack au Liban le 15 août 1942. Il est parmi les 14 premiers engagés au "Normandie".


La Russie accueille ses alliés le 29 novembre et rapidement débutent les missions de chasse contre les Nazis. Contraint de se poser le 7 mai 1943 en zone ennemie, il est fait prisonnier, s’échappe le 28 mai mais repris le 10 juin, et malgré quatre autres tentatives il est interné en Pologne dans un immense camp où sont parqués de nombreux condamnés à mort. Il réussit cependant à survivre clandestinement jusqu’au 25 avril 1945, date de la libération par les Soviétiques.
Sur les quatre frères Mahé, l’un est mort en déportation, les trois autres retrouvent leur mère veuve depuis 1937 et leur passion pour l’aviation dans laquelle ils s’engagent à vie, les conduira à leur perte. Sur un vol d’entraînement,  Yves s’écrase le 29 mars 1962 dans les Ardennes.
Le lieutenant-colonel Yves Mahé est titulaire d’un nombre impressionnant de décorations françaises et étrangères. Il est Compagnon de la Libération.

Albert Mirlesse
Albert Mirlesse est natif de Suresnes. En 1936, il est conseiller des services techniques de l’Aérotechnique au CNRS. En juin 1940, il rejoint les Forces Aériennes de la France Libre en Angleterre. Il devient la cheville ouvrière de toutes les négociations et à la formation du GC 3 Normandie (Groupe de Chasse n°3).

Albert Mirlesse, (2e en partant de la gauche) et le général Zakharov
(1er en partant de la gauche), à Khationki (URSS), juillet 1943.
De 1942 à 1944, Albert Mirlesse est adjoint au chef de la Mission militaire française à Moscou.
Après l’armistice de 1945, le lieutenant-colonel Albert Mirlesse occupe de nombreuses responsabilités auprès d’organismes internationaux comme l’ONU, l’UNESCO, et bien d’autres. Il décède à Genève en 1999. 
A.B



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