17 novembre 2025

Leclerc, un certain 23 novembre 1944


Après la défaite contre les Prussiens en 1871, l’Alsace est sous la coupe de l’ennemi.

A l’issue de la Première Guerre mondiale en 1918, l’Alsace réintégre le territoire national.

L’année 1940 marque un nouveau déchirement, le IIIe Reich annexe l’Alsace ainsi que la Moselle.


Un important nombre d’hommes sont enrôlés par l’ennemi ; ils sont ceux qui, non par choix, sont forcés à combattre leur pays, et sont appelés les « malgré nous ».





Le 23 novembre 1944, après de durs combats, la 2e Division blindée du général Leclerc libère Strasbourg occupée.

Fidèle au serment que ses hommes avaient prêté à Koufra le 2 mars 1941, Leclerc connaît aussi une autre raison qui le motive à libérer Strasbourg : la déportation d’hommes de seize à soixante ans, programmée par l’occupant pour la fin novembre 1944, les wagons étant en attente en gare de la ville.


L’hiver est dur en cette année 1944 et les délais pour arriver à temps, sont de plus en plus courts. Surtout que les autorités supérieures françaises et américaines ne favorisent pas les actions trop périlleuses pour les armées.

Pour le général Leclerc, le choix est fait. La 2e DB se doit de foncer pour libérer à temps, Strasbourg. Composée en grande partie d’étrangers, républicains espagnols en particulier (la fameuse Nueve reconnue bien tardivement par les autorités françaises) et bon nombre d’autres nationalités éprises de liberté.
Attaquer sur deux fronts, tactique utilisée comme pour la libération de Paris en août 1944, Leclerc prend Strasbourg en tenaille : nord et ouest.
Jours et nuits, avec des obstacles comme Saverne, la 2e DB avance à grande vitesse, soutenue par les Alsaciens leur indiquant les raccourcis, les points de ravitaillements en essence et en vivres. Fortement sollicités, les chars Sherman tiennent malgré la vitesse imposée de 60 km/h car il s’agit d’atteindre Strasbourg dans des délais raisonnables afin que la vie de centaines d’hommes soit préservée. Le 23 novembre, à 10 heures, dans la confusion totale, c’est l’assaut. A 15 h 15, les 330 marches de la cathédrale franchies, les couleurs françaises sont hissées au sommet de l’unique tour par Maurice Lebrun.

Les « malgré nous » retrouvent leurs familles après quatre années de soumission à l’ennemi.
Pour la 2e DB la libération totale de l’Alsace continue. En liaison avec les troupes françaises, débarquées en août 1944 dans le midi, l’Armée d’Afrique, il faut maintenant libérer Colmar. Et toujours dans l’attente d’ordres, celle-ci ne pourra se faire que le 2 février 1945 alors que de nombreux hommes, dont la 5e DB du général de Vernejoul trépignent pour libérer Colmar.
Pour la mémoire, un livre retraçant cette campagne d’Alsace, Autopsie d'une victoire morte, sous la surveillance et les directives du général de Vernejoul est publié le 15 novembre 1970. 
A.Bétry

                                                                          

  


 

10 novembre 2025

Philosophes des Lumières dans les noms isséens

L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de lettres est la référence absolue des connaissances au XVIIIe siècle. Le nom d’encyclopédie, d’origine grecque, désigne l’ensemble du savoir.

Rue Jean-Jacques Rousseau.
De nombreux immeubles de bureaux dans ce quartier du Val de Seine.


Lebreton « Imprimeur ordinaire du Roy » et son collègue Briasson commandent à Diderot de traduire la Cyclopaedia de l’anglais Chambers parue à Londres en 1728. Mais Diderot décide avec le concours du savant d’Alembert  de ne pas se contenter d’une simple traduction pour faire imprimer 17 volumes de textes et 11 de planches avec des milliers d’articles, 20 millions de mots et 10 000 pages. Le premier volume paraît en 1751 et le dernier en 1766. Ces  deux encyclopédistes les plus connus ont donné leur nom chacun à une rue isséenne. La rue Diderot en plein centre ville prolonge la rue Auguste Gervais ; d’Alembert est le nom d’une rue et d’une place près de l’église Saint-Étienne.


Boulevard Voltaire.
Ouvert sous  le Second Empire pour aller vers Vanves.



D’autres philosophes ont participé à l’aventure comme Voltaire qui a rédigé des articles sur l’élégance ou l’esprit et dont le boulevard mène à Vanves. Jean-Jacques Rousseau, dont la rue relie le boulevard Garibaldi à la place Gévelot, a conçu plusieurs articles sur la musique.

Mais le nom de Montesquieu, auteur de l’article sur le goût est oublié. Mais  c’est aussi le cas du chevalier de Jaucourt totalement méconnu, pourtant mécène de l’entreprise et auteur de milliers d’articles. Ce savant s’est passionné pour la botanique, la chimie, la pathologie, la politique et l’histoire de Paris, etc.

P. Maestracci

 

 


2 novembre 2025

Corée (bis), 140 ans de diplomatie



Depuis la signature du Traité d’amitié et de commerce en 1886, les liens entre la Corée et la France n’ont cessé de se renforcer, portés par de nombreux échanges, notamment dans le domaine culturel. A l’approche de 2026, qui marquera le 140e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques, le Centre culturel coréen souhaite jouer le jeu du dialogue interculturel.

Pour la commémoration des 80 ans de l’indépendance de la Corée, le pays a choisi le thème « Le voyage vers la Paix ». Le passé historique étant encore d’actualité incite à l’orientation vers les différents modes d’émancipation et de créativité. Ainsi les relations inter communautaires et les amitiés franco-coréenne sont de belles opportunités.
Historim vous signale une exposition "Couleurs de Corée, lumière sur l'art contemporain coréen" au Centre Culturel Coréen, 20 rue la Boétie 75008 à Paris, du 24 octobre 2025 au 29 août 2026. 


Une semaine culturelle est aussi organisée à Issy-les-Moulineaux du 2 au 9 novembre pour célébrer les 20 ans de partenariat avec notre ville jumelle Guro. Office du Tourisme 01 41 23 87 00.
A. Bétry

30 octobre 2025

Tour Triangle du 15e arrondissement

De l’avis de nombreux Isséens, cette architecture présente peu d'enthousiasme ! Pour ne pas paraître ringard, il serait intéressant de connaître des avis divergents.

Raison pour citer les avis d’architectes de notre époque parus dans les médias.

L’un d’eux connu sur notre commune pour avoir réalisé « le Vaisseau » sur l‘île Saint -Germain.

Dans le magazine l’Express, Jean Nouvel dénonce " l’architecture qui ne se voit pas".

"on est dans une situation où il faudrait que l'architecture ne se voit pas", a dénoncé l'architecte Jean Nouvel au lendemain du rejet du projet de tour Triangle par le Conseil de Paris. 

AFP du 18/11/2024

"Le problème d'une tour, c'est qu'elle doit être fière et se voir", a déclaré sur France Inter l'auteur de la Tour Agbar à Barcelone.

La tour Triangle est, selon lui, "un magnifique bâtiment". "Un des objets sculpturaux les plus incroyables que j'ai vus depuis longtemps", a affirmé le Prix Pritzker 2008.
"Le problème d'une tour, c'est qu'elle doit être fière et se voir", a déclaré sur France Inter l'auteur de la tour Agbar à Barcelone.
"Malheureusement, en France, on aime les tours clonées", a-t-il déploré. "On a fait beaucoup de tours dans les XIIIe, XVIIIe, XIXe (arrondissements) mais ce sont des tours qui n'ont pas de fierté, qui ne s'affirment pas comme des points de repères".
Interrogé sur la prise de position de l'Unesco, qui a émis un avis négatif sur les projets de tours à Paris, dont la Tour Triangle, car la capitale française est "l'une des rares villes horizontales préservées".
Jean Nouvel a reconnu "qu'il ne fallait pas envahir Paris par des tours vu la structure urbaine de la ville".
"Paris n'est pas plus horizontale que la plupart des villes européennes", a-t-il toutefois fait valoir.
Pour l'Unesco, en revanche, "Paris s'est établie au XIXe siècle comme une ville à six étages".

La tour Triangle, c’est :
44 étages.
Hauteur 180 mètres,
Surface 95 500 m2,
70 000 m2 d’espaces de travail,
43 terrasses en prolongement de ceux-ci,
10 étages connectés en duplex.
Un hôtel de 128 chambres au 13e étage, 
50 m au-dessus des toits parisiens. Restaurant et bar situés au 13e et au 14
6 conceptions de restauration, brasserie, pâtisserie.
Fitness de 1 000 m2,
750 m2 de commerces de proximité,
Un centre culturel de 550 m2,
Une crèche de 60 berceaux,

3 500 m2 de coworking,
20 salles de réunion modulables et auditorium de 170 places.
A. Bétry


 

24 octobre 2025

Où est cette borne kilométrique ?

Nez en l’air 

 

En vérité, pour repérer cette borne haute de quelques dizaines de centimètres, il vaut mieux regarder par terre.
Elle a été posée sur l’herbe dans le parc de la Résistance en face du monument commémoratif en hommage aux Résistants.
 
Les indications gravées dans la pierre sont peu lisibles car érodées par le temps. 
Le nom de Paris est le plus visible avec une indication de 2 kilomètres, soit 
plus près de la capitale que l’emplacement actuel (2,8 kilomètres à vol d’oiseau). Cela correspond à peu près à la fin de l’avenue Victor Cresson ou celle de la rue du Gouverneur Général Éboué.
« Le nivellement de la France » indique 31,33 mètres. Soit environ cinq mètres de plus que l’altitude moyenne de 26 mètres pour la Seine juste à l’aval de Paris.

Photographie et texte : P. Maestracci










23 octobre 2025

Corée - 140 ans de diplomatie

La Maison de la Corée à Paris se situe sur le campus de la Cité internationale universitaire de Paris. Depuis la signature du Traité d’amitié et de commerce en 1886, les liens entre la Corée et la France n’ont cessé de se renforcer, portés par de nombreux échanges, notamment dans le domaine culturel. A l’approche de 2026, qui marquera le 140e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques, le Centre culturel coréen souhaite jouer le jeu du dialogue interculturel.

Pour la commémoration des 80 ans de l’indépendance de la Corée, le pays a choisi le thème « Le voyage vers la Paix ». Le passé historique étant encore d’actualité incite à l’orientation vers les différents modes d’émancipation et de créativité. Ainsi les relations inter communautaires et les amitiés franco-coréenne sont de belles opportunités.


Historim vous signale une exposition "Couleurs de Corée, lumière sur l'art contemporain coréen" au Centre Culturel Coréen, 20 rue la Boétie 75008 à Paris, du 24 octobre 2025 au 29 août 2026. 




Une semaine culturelle est aussi organisée à Issy-les-Moulineaux du 2 au 9 novembre pour célébrer les 20 ans de partenariat avec notre ville jumelle Guro. Office du Tourisme 01 41 23 87 00.
A. Bétry

21 octobre 2025

De Vaugirard à Issy, octobre 2025

Cette visite historimienne constitue une première car c’est un roman écrit par une auteure isséenne qui en est à l’origine : Marie-Mad Martineau a écrit Monter à Paris-Vaugirard (Éditions Assyelle) en mars 2025. Son héroïne Édith monte à Paris dans les années soixante-dix et s’installe dans un immeuble à l’angle des rues de Vaugirard et de la Convention. La visite commence à cet endroit par la lecture faite par l’auteure des extraits du roman portant sur la découverte de ce carrefour et de sa vie.



Suit une présentation par Pascale du village de Vaugirard qui faisait partie du fief d’Issy avec la plaine de Grenelle jusqu’au XIIIe siècle. La voie principale en direction de la Porte de Versailles était bordée de propriétés ecclésiastiques appartenant depuis le XVIIe siècle aux Sulpiciens ou aux Jésuites. Une première église Saint-Lambert se trouvait à l’emplacement de la place Henri Rollet ; elle fut remplacée au XIXe siècle par une autre plus au nord. De l’autre côté de la rue, le jardin de l’hôpital de Vaugirard jouxte l’université Sorbonne-Paris II-Assas.
Puis la rue de Vaugirard passe sous la Petite Ceinture, ligne ferroviaire construite sous le Second Empire et restée utilisée jusque dans les années quatre-vingt avant de devenir un lieu de promenade. 
Les Fortifications datant de Louis-Philippe se trouvaient Porte de Versailles ; le passage se faisait entre deux bastions. Elles furent démolies après la Première Guerre mondiale et remplacées par des bâtiments comme ceux du Parc des Expositions. Un morceau du mur de Berlin, tombé en 1989, trône sur l’esplanade avec, en toile de fond, la tour Triangle en voie d’achèvement.


C’est en parcourant l’avenue Ernest Renan que notre Édith tombe en arrêt devant le panneau d’Issy-les-Moulineaux : elle n’avait jamais franchi les Portes de la capitale ; un autre monde s’ouvrait à elle…
La visite continue rue Renan, donc en changeant de ville et de département jusqu’à ce que l’auteure Marie-Mad Martineau stoppe devant la Manufacture des Tabacs encore en activité dans son livre alors que, depuis, l’ensemble a été réhabilité en logements, commerces et bureaux.


Le parcours s’achève au 42 de la rue devant la petite tour Eiffel décrite dans le livre dont la lecture est vivement recommandée.





Un grand merci à l’auteure qui a enluminé la visite par des extraits bien choisis et a fort utilement complété ce texte.


P. Maestracci 
Photos Michel Julien

17 octobre 2025

Silence, on tourne !

 La dernière fois que le Séminaire d’Issy-les-Moulineaux a accueilli une grosse équipe sur plusieurs jours, c’était pour le tournage de Paris Police 1900, une série télévisée de Canal+ diffusée en 2021.


Quels sont ces camions siglés TSF alignés sur le parking du Séminaire ?

En cette fin d’août, TSF, prestataire des moyens techniques de tournage, a investi le Séminaire afin d’y tourner des plans pour une superproduction qui sortira en 2026 à la fin des vacances d’été.

Pendant ces trois jours, vont œuvrer les techniciens et cela dans la plus grande confidentialité pour les scènes d’intérieur. Un seul élément sera visible de la rue, à savoir un énorme projecteur situé en haut d’une nacelle qui éclairait le clocheton  Pour les scènes nocturnes, celui-ci sera déplacé sur la terrasse qui abrite les archives de l’Eglise de France pour éclairer les chambres des étudiants, celles-ci étant libres car ils ne sont pas encore rentrés. A part cela, rien d’autre de visible. Ainsi se termine la première partie du  tournage

Le 25 septembre, pour 48 heures, retour de l’équipe pour des scènes essentiellement nocturnes mais, cette fois-ci, sur l’arrière du bâtiment, non visible de la rue sauf l’immense clarté. Cela a duré jusqu’aux alentours de 1 h du matin. Le 27, les techniciens rangeaient leur matériel et s’en était fini du tournage. Apparemment, c’était aussi le clap de fin pour la superproduction.

Quand est-il de ce tournage, il s’agit du Fantôme de l’Opéra, un grand classique du genre d’après le roman de Gaston Leroux avec  Eva Cassel, Julien de Saint-Jean, Romain Duris et Alexandre Castagnetti à la réalisation. Un film dans le registre des Trois Mousquetaires et du Comte de Monte Cristo. Ici, le Séminaire a servi de décors pour certaines scènes et, certainement, de raccords. Quant à la venue d’un ou des interprètes, je ne le pense pas.

Michel Julien

12 octobre 2025

Philippe Fabian dans son atelier

Les Historimiens sont chaleureusement accueillis par l’artiste dans son atelier aux Arches, boulevard Garibaldi. La visite commence par un hommage à Micheline Meyniel disparue cette année et qui fit paraître son témoignage sur le site en janvier 2021. Elle soutint aussi l’artiste quand son précédent atelier fut détruit par le feu avec tout son matériel.


Philippe Fabian explique comment il travaille : « J’ai la chance de pouvoir travailler tous les jours, c’est un fil que je tire. » Il prend des photos chaque jour mais n’en garde qu’une. Dans certains cas, il laisse l’objectif ouvert 15 minutes pour obtenir 440 clichés mettant en valeur un mouvement. Le résultat est imprimé sur toile ou sur une feuille d’aluminium ; son motif est ensuite recouvert d’encre, d’acrylique, de « jus coloré », voire de sable. Il faut « rendre visibles  les ondes qui nous traversent, la Voie lactée [et créer] un réseau qui se greffe sur le réel. »

L’inspiration peut venir d’un livre ou de la nature. Dans certains cas, la réalisation peut durer plusieurs mois ou plusieurs années jusqu’à ce que Philippe Fabian soit satisfait du résultat.
Les œuvres sont réalisées sous différentes formes : livre ouvert (avec une page par jour), boîte bleue dans un cadre, superposition de photos dont certaines transparentes etc. Certaines œuvres sont uniques alors que d’autres font partie d’une série telle Autres rivages.


Elles sont vendues à des collectionneurs isséens mais pas seulement, des entreprises ou la DRAC qui achète aussi des vidéos. Elles sont présentées dans des galeries coréennes, parisiennes comme Enseigne des Oudin (4 rue Martel, 75010 Paris) en octobre. Philippe Fabian a aussi honoré une commande de la Manufacture des Gobelins ; son travail sera reproduit sur un carton pour une tapisserie de haute lice.


Un grand merci à l’artiste qui nous a expliqué avec une passion communicante son travail de tous les jours pour un magnifique résultat.

P. Maestracci


Séries Un autre rivage et Paysages infinis

     Le paysage, lieu de contemplation,

                  rêve de lumière


  Les séries Un autre rivage et Paysages infinis, au croisement de la photographie et de la peinture, questionnent l’idée du paysage et de sa perception, de ce qui met en mouvement notre imaginaire par l’intermédiaire de nos sens.

   La peinture sur le tirage photographique au moyen de touches qui évoquent la multitude des pixels de la photographie d’origine explore la frontière entre le réel et l'abstraction au travers de la représentation de souvenirs-sensations.


  Ces paysages, perception de la lumière mais aussi du temps dans un paysage-songe insaisissable, reflètent plusieurs états d’une réalité mouvante, à la fois projection d’un lieu géographique précis à un moment donné, et en même temps un lieu de contemplation, représentation métaphorique de la lumière et du temps en mouvement.


    Il s’agit là de prolonger et de mettre en image un sentiment de déjà-vu qui me parle d’une réalité où se rencontrent des perceptions d’instantanéité et de réminiscence, rêve d’un univers où le rayonnement lumineux ne serait plus un simple phénomène physique, mais une expérience plus immersive.

Philippe Fabian

 

Pour le retrouver :
06 84 77 98 65
www.philippe.fabian.com
 https://vimeo.com/philippefabian 

 


 







7 octobre 2025

Île Saint-Germain, suite du 27 septembre

Après la visite printanière qu’il a animée avec enthousiasme, Charles nous emmène cette fois-ci dans la partie en aval de l’île.
Au croisement de l’avenue du Bas-Meudon et de l’allée de Billancourt se trouve le stade qui s’appelait autrefois le stade des Apprentis d’Auteuil. Il était entouré d’un haut mur en briques et était interdit aux jeunes du quartier. De l’autre côté de l’avenue, il y avait un foyer de travailleurs se partageant des chambres à quatre ou six. Ce foyer, déplacé un peu plus loin est remplacé par la Maison de Quartier des Îles. Toujours au croisement, le dernier café tenu par des Auvergnats avec une salle de bal et repris par des Algériens a disparu au profit d’une maison très récente.
L’allée du Hameau Normand qui débouche sur l’avenue se termine avec une belle propriété le long de la Seine.
Aux numéros 62-66 de l’avenue, se trouve maintenant le foyer de travailleurs. Une mûrisserie de bananes était aux numéros 79-81 ; le camion qui les apportait  devait remporter les trop mûres mais en réalité, le chauffeur les déposait sur le trottoir et elles étaient récupérées par les gamins du quartier.
Tout en bas de l’île, une allée donne accès aux Jardins partagés. Une vingtaine de jardiniers y entretiennent leur lot. Le loyer est payé aux Rivières et Voies navigables de France. Merci au jardinier Arthur pour ces renseignements.
Au 105 de la rue Pierre-Poli, une vaste propriété était dotée d’une guinguette. 
Dans cette rue, étaient installés des ateliers de charbonniers ou de ferrailleurs. Pierre Poli, résistant, habitait au 84 de la rue qui porte maintenant son nom et qui fut recouverte de macadam à cette occasion. 
Le retour se fait par la promenade Constant Pape qui se trouve sur l'îlot Chabanne rattaché à l'île.
Son nom rend Hommage à un peintre des bords de Seine. Encore un grand merci à Charles qui évoque toujours avec la même passion son quartier d’enfance.

   P. Maestracci


Rue Pierre-Poli

5 octobre 2025

Pasteur Louis, 1822-1895

L'avenue Pasteur

L' ancienne rue de la Source est devenue avenue Pasteur, bien que n’étant pas ornée d’arbres comme c’est l’usage. Il n’en faut pas moins pour célébrer le souvenir de Louis Pasteur, inventeur du vaccin contre la rage et dont plusieurs instituts portent le nom. Le plus important à Paris est composé de deux ensembles de bâtiments de part et d’autre d’une rue dans le XVe arrondissement. Le tombeau de Louis Pasteur a été placé dans une crypte ouverte au public L’entrée du musée est au numéro 25 de la rue du Docteur Roux. Tous les Instituts Pasteur continuent leurs recherches essentielles pour l’Humanité et se sont lancés dans l’étude du Covid-19.

L’avenue Pasteur se trouve dans un quartier isséen en pleine transformation car elle commence place Léon Blum où l’on aménage une gare de la future Ligne 15 proche de la station Issy du RER-C. L’avenue monte sur 300 mètres environ vers la place J-F Kennedy (ex-place de La Source) en décrivant un long S. Autrefois en montant du côté des numéros impairs, il y avait la maternité Pasteur où seuls des Isséens d’un certain âge ont pu naître car la ville ne dispose plus de maternité.

L’avenue est essentiellement bordée de pavillons et de bâtiments comptant peu d’étages. Depuis quelques années, sont construits des immeubles résidentiels plus élevés dont certains sont en cours de commercialisation.
P. Maestracci


Louis Pasteur, un héritage universel


Célèbre pour son vaccin contre la rage, est qualifié « bienfaiteur de l’humanité ».

Né à Dole dans le jura le 27 décembre 1822, n’était pas médecin mais chimiste.

En 1857 déclare que « la fermentation, loin d’être un processus de mort, est un processus de vie ». La fermentation lactile servant à la fabrication du fromage, la fermentation alcoolique entrant dans la fabrication du vin ou de la bière sont des découvertes de Pasteur qui révolutionneront l’industrie alimentaire.

La pasteurisation, aujourd’hui standard symbolique de l’hygiène alimentaire est devenue une technique des plus banale. L’aseptie est également devenue la base de l’hygiène obligatoire en milieu hospitalier : le lavage des mains, la stérilisation des linges, pansements et instruments sont aujourd’hui les gestes primaires automatiques.

En 1863, Napoléon III demande à Pasteur d’étudier les maladies du vin ; ceux-ci tournent, se gâtent et posent un problème surtout quand l’exportation s’intensifie. Les microbes étant en cause, Pasteur propose de chauffer le vin entre 60 et 100°C après fermentation. Ce sera les débuts de la « pasteurisation ».

En juillet 1885, pour la première fois Pasteur injecte au jeune Alsacien de neuf ans, Joseph Meister, mordu par un chien, le traitement contre la rage. L’efficacité du vaccin est internationalement reconnue.

Louis Pasteur sauvera aussi l’industrie de la soie en France. Les vers infestent les œufs sains et handicapent les professionnels de la sériciculture. Dans le secteur de la bière, Pasteur préconise la surveillance des fermentations et les brasseurs devinrent les rois de la mousse.

Les découvertes de Louis Pasteur sont multiples : le staphylocoque, le streptocoque, etc … Grâce à son immense succès est créé l’Institut Pasteur, une fondation d’utilité publique inaugurée en 1888.

A. Bétry


 

29 septembre 2025

Île Saint-Germain, jardins partagés


En nous rendant vers les jardins de l’île, but de notre promenade, notre guide accompagnateur, Charles, retrouve un ancien camarade d’école qu’il n’a pas revu depuis soixante ans. Isséens tous les deux, ils ont été élevés sur l’île qui avait à leur époque une toute autre physionomie. Les habitations dites maisons d’architecte ont remplacé les quartiers pauvres de l’île. Les populations, arméniennes, italiennes, maghrébines, portugaises, immigrées pour la plupart, étaient employées aux usines Renault et concentrées dans cet îlot de verdure devenu aujourd’hui résidence pour gens aisés. Les anciennes maisons vétustes sont remplacées dès qu’une parcelle de terrain se libère.



Et dans l’une d’elles, vestige des temps anciens, réside cet ancien camarade de classe, un des probables derniers Arméniens de l’île, heureux de vivre parmi tous ces gens d’époque plus récente.

 


Notre promenade se poursuit vers un autre site également improbable : des jardins partagés en bout d’île Saint-Germain. Les locataires y élèvent abeilles et cultivent arbres fruitiers, fleurs, légumes. Des moments certainement propices à la diversité aujourd’hui tellement revendiquée !

A.Bétry







27 septembre 2025

Parmentier Antoine-Auguste 1737-1813

Agronome, pharmacien, natif de Montdidier en Picardie, Antoine-Auguste Parmentier s’enrôle dans les services de santé des armées de Louis XV. La France est en guerre contre les Prussiens. 
Fait prisonnier et nourri uniquement de bouillie de tubercules appelés « pomme de terre » 
il découvre les valeurs nutritives de ce nouveau végétal. 

A son retour de captivité il s’attelle à vouloir éradiquer les maux de l’époque : émeutes et ruine du royaume.      

« Mes recherches n’ont d’autre but que le progrès de l’art et le bien général. La nourriture du peuple est ma sollicitude ; mon vœu, c’est d’en améliorer la qualité et d’en diminuer le prix. »      

Professeur au Collège de pharmacie et à l’Ecole de boulangerie, un Traité sur la culture et les usages des pommes de terre connaît à l’époque un grand succès. 

Le roi complimente son auteur, Parmentier : 

« La France vous remerciera un jour d’avoir trouvé le pain des pauvres ».      

Parmentier, en 1772, est apothicaire major des armées françaises sous le règne de Louis XIV.          

Parce qu’intéressés par les mesures d’hygiène et de secours aux pauvres, les comités révolutionnaires se penchent sur ce nouveau tubercule.          

Si bien que Parmentier est reconnu bienfaiteur de l’humanité, et Premier pharmacien des armées en 1800. Auteur du Formulaire pharmaceutique des hôpitaux militaires, il compte parmi les fondateurs du Service de santé des armées avec Percy, Coste, Larrey et Heurteloup.

Sépulture d'Antoine-Auguste Parmentier
au cimetière du Père Lachaise

La production de la pomme de terre en Chine est de 

94 362 175 tonnes par an.

L’Inde arrive en deuxième rang   et le troisième est l’Ukraine avec 21 356 320 tonnes par an.

La France se situe au huitième rang avec 8 987 220 tonnes par an, soit une production par habitant de 133,546 kg et une consommation annuelle de 47 kg par habitant.


Une rue d'Issy-les-Moulineaux, entre les rues Séverine et Foucher-Lepelletier, porte le nom de cet illustre personnage. 

A. Bétry

21 septembre 2025

Grégoire Miret, une vie d'artiste

La première rencontre a lieu dans l’atelier de dessin et peinture pour adultes sous la direction rigoureuse mais bienveillante de Grégoire Miret. Celui-ci est entré dans la chorale de l’association Musique et Variations avant de créer ce cours pour adultes. 


Adolescence et formation


Grégoire Miret réussit le BEPC avec mention mais privilégie l’entrée aux Beaux-Arts plutôt que d’aller au lycée en seconde. En effet, depuis l’enfance, dit-il : « je dessinais avec facilité et échangeais une caricature du proviseur contre un devoir de maths. » Son père lui donne un an pour réussir sous peine de devoir aller au lycée. Grégoire Miret est accepté aux Beaux-Arts à Caen puis à Clermont-Ferrand l’année suivante. L’école est abritée dans la Halle aux Grains tout près de la préfecture du Puy-de-Dôme. En deux ans, il réussit le CAFAS (Certificat d’Aptitude à la Formation Artistique), ce qui lui permet de passer le concours d’entrée aux Beaux-Arts à Paris. Il « monte à Paris en 1re classe » et choisit l’atelier de Chapelin-Midy. 
Celui-ci venait une fois par mois vérifier le travail de ses étudiants. En parallèle, Grégoire Miret, passionné de dessin animé, s’inscrit à l’Ecole des Métiers d’Art (futur musée Picasso) installée rue de Thorigny dans le IIIe arrondissement. Il n’y reste qu’un trimestre car il refuse de suivre tous les cours, certains ne lui apportaient rien.
Il loge alors dans une chambre de bonne dans un immeuble du boulevard Malesherbes.

Dans son bureau

Arrivée dans la commune


Il y est venu par hasard. Un chauffeur, qui l’avait pris en auto-stop en Normandie, lui a proposé une colocation avenue Bourgain. Grégoire Miret y vit et y travaille une année car, dit-il : « c’était pratique pour moi.» Depuis, il est resté Isséen et ne se lasse pas d’admirer l’ouest parisien depuis les hauteurs de la ville.


Vie professionnelle jusqu’en 2002


Il continue sur sa lancée en devenant intervalliste. Il s’agit d’ajouter les images intermédiaires (de 10 à 24 par seconde) pour montrer un mouvement, par exemple celui d’un bras. Il est nécessaire de dessiner les contours sur un celluloïd puis de peindre sur l’envers à la gouache mêlée de fiel de bœuf. De nos jours, les intevallistes ont été supplantés par des robots !
Grégoire Miret monte trois entreprises (MDP, Ex-Aequo et Socrate et Associés) pour « promouvoir des produits de consommation » alimentaires (chocolat, alcool), « la bagnole » et la parfumerie. Il commence par le conditionnement des produits (emballage, étiquettes, modes d’emploi) avant de s’attaquer aux outils de promotion et des réseaux de vente puis de s’occuper de la formation de spécialistes pour l’automobile. « Dans mon métier, je ne faisais que ce que je voulais. »

 
Retour aux sources


Grégoire Miret chante dans l’association Musique et Variations avant d’y créer un atelier de dessin et peinture pour adultes, plusieurs fois par semaine. Il préside l’association Les Amis de Vanves qui propose dans des locaux municipaux, une étude d’après le modèle vivant. En outre, il assure des cours à Clamart pour Solidarité Loisirs. Afin d’inspirer ses élèves, il se rend dans « toutes les expositions utiles. »
Laissons-le conclure : « Je suis dans mon univers. »


Texte et photographie : P. Maestracci






19 septembre 2025

Journée du Patrimoine 2025


Puis même adresse à 16 heures
16 rue Auguste Gervais - 92130 Issy-les-Moulineaux

Une animation variétés musicales avec Sarah, Aurélien et Gérard 
en Hommage à Patricia, notre présidente




 

15 septembre 2025

L'abbé Grégoire 1750-1831

Un article paru dans Historia de septembre 2025 titré L’antisémitisme en France évoque l’actualité compliquée de notre pays et aussi la personne de l’abbé Grégoire dont une rue d’Issy-les-Moulineaux porte le nom.




Une copieuse biographie s’ouvre à nous. De grandes signatures comme Robert Badinter, Françoise Hildesheimer, Mona Ozouf, Jean Dubray et bien d’autres nous montrent l’intérêt présenté par cet abbé Grégoire.

A l’occasion de la célébration du bicentenaire de la Révolution française, le 12 décembre 1989, l’abbé Grégoire est panthéonisé. Sous la présidence de François Mitterrand, en même temps que Monge et Condorcet, les cendres de Grégoire sont transférées au Panthéon. L’hommage est rendu par Jack Lang, ministre de la Culture.


Personnage influant sous la Révolution française, 

l’événement fut fortement contesté.

Les Juifs lui pardonnent d’avoir voulu les émanciper pour pouvoir mieux les convertir à la foi chrétienne.

A 80 ans l’abbé Grégoire meurt à Paris, une messe de funérailles est célébrée rue de Sèvres dans l’église de l’Abbaye-aux-Bois réquisitionnée par le roi Louis-Philippe, l’église catholique lui ayant refusé les obsèques catholiques. Un deal lui avait été proposé : renoncement prêté à la Constitution civile du clergé ; refus de l’intéressé, d’où rejet de l’assistance d’un prêtre de l’archevêché.



De son vivant Grégoire mène une vie politique très engagée : député, sénateur. Il s’oppose à la proclamation de l’Empire et même à la création de la nouvelle noblesse d’empire et au divorce de Napoléon Ier et de Joséphine.

Contre l’esclavage rétabli par Napoléon, il s’oppose. Mais d’autres libéraux partagent ses positions. Protéger les biens de la Nation est aussi son combat en pleine Révolution française, comme la basilique de Saint-Denis et bien d’autres qu’il considère comme monuments et objets nationaux.

Grégoire contribue à la création de l’Institut de France, du Conservatoire national des arts et métiers en 1794. L’Instruction publique est aussi l’une de ses nombreuses préoccupations et le 13 août 1790 il favorise l’usage du français, sa volonté consistant à vouloir défendre la langue française et lutter pour l’émancipation des minorités.

Il participe à la rédaction de la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen en 1789.

« Si l'homme a des droits, il faut parler de celui dont il les tient et qui lui imprime des devoirs. Il faut montrer à l'homme le cercle qu'il peut parcourir et les barrières qui peuvent et doivent l'arrêter ». 


D’où son intérêt pour les Juifs de sa région, la Lorraine. En 1789, la France compte 27 millions d’habitants, mais seulement 35 000 à 40 000 Juifs dont   

7 000 en Lorraine, région d’origine de l’abbé Grégoire où les Juifs étaient tolérés.

Ceux-ci mettront du temps à faire valoir l’attribution à leur émancipation et à leurs droits. L’abbé Grégoire, comme Mirabeau et Malesherbes, contribua largement à protéger les Juifs.

L’inhumation au Panthéon, c’est la façon choisie par l’Etat français d’honorer l’abbé Grégoire. 

                                     « Aux Grands Hommes, la patrie reconnaissante »

A. Bétry